Emotions et philosophie
138 pages
Français

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Emotions et philosophie , livre ebook

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Description

La philosophie, celle que l'on pratique dans ce livre, ne poursuit pas de vérités absolues, extérieures au sujet, mais des vérités que le sujet recherche en lui-même, et surtout, dans le dialogue rigoureux avec d'autres interlocuteurs, afin de parvenir à un accord et donc à une clarté aussi bien sur la terminologie que sur le contenu. C'est une philosophie à la recherche d'une confrontation nécessaire, afin de partager avec d'autres ses propres découvertes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296474444
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉMOTIONS ET PHILOSOPHIE
Autres ouvrages de Nadia Boccara
La devise de Rousseau , avec Jean Starobinski, Rome 2001.
David Hume et le bon usage des passions , Paris 2006.
« Le rôle de la philosophie à l'ère de la mondialisation », dans La philosophie et les interprétations de la mondialisation en Afrique , sous la direction de Ebnzer Njoh Mouell, Paris 2009.
« L'enseignement de la philosophie en Italie. Points controversés » dans À l'école des philosophes. Regards multiples sur l'enseignement de l'histoire de la philosophie , sous la direction de Jean Ferrari et Pierre Guenancia, Centre Georges Chevrier.

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56435-0
EAN : 9782296564350
Nadia Boccara et Francesca Crisi


ÉMOTIONS ET PHILOSOPHIE
Des images du récit aux mots de la morale




L’Harmattan
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions
Paul DAWALIBI, L’identité abandonnée. Essai sur la phénoménologie de la souffrance , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le défi intersubjectif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.
Firmin Marius TOMBOUE, Jürgen Habermas et le tournant délibératif de la philosophie. La crise de la métaphysique de la subjectivité dans la philosophie politique et la philosophie morale habermassiennes , 2011.
Vinicio BUSACCHI, Ricœur vs. Freud. Métamorphose d’une nouvelle compréhension de l’homme , 2011.
Christophe PACIFIC, Consensus / Dissensus. Principe du conflit nécessaire , 2011.
Jacques STEIWER, Une morale sans dieu , 2011.
Sandrine MORSILLO (dir.), Hervé BACQUET, Béatrice MARTIN, Diane WATTEAU, L’école dans l’art , 2011.
Blaise ORIET, Héraclite ou la philosophie, 2011.
Roberto MIGUELEZ, Rationalisation et moralité , 2011.
À Giorgio, Riccardo, Tommaso, Michele,
aux étudiants que nous avons eus
et à ceux qui viendront
Préface∗
Ce livre est la somme de divers éléments réunis. Il s’agit, explicitement, du compte-rendu de l’expérience de didactique de la philosophie que Nadia Boccara, titulaire de la Chaire de philosophie morale de l’Université de La Tuscia, et Francesca Crisi ont conduite pendant quelques années. Mais c’est aussi un livre qui contribue à éduquer la pensée, et qui, enfin, exprime une prise de position sur le XVIIIe siècle européen. Ces trois éléments sont ici absolument reliés entre eux. Sur les motifs de cette expérience, Nadia Boccara écrit dans un chapitre intitulé
“La connaissance n’est pas une structure verticale” : « J’ai toujours senti l’exigence de créer un lieu où éveiller la curiosité des étudiants, où les éduquer à se poser des questions, à rassembler les savoirs et à leur donner un sens ». Malgré cette exigence, et malgré ses tentatives de communiquer sa propre passion pour la philosophie, elle avait découvert que cela ne suffisait pas. Elle avait compris qu’elle ne devait pas essayer de transmettre sa propre passion mais qu’elle devait « susciter la passion en chacun d’eux ». Il s’agissait, bien sûr, d’enseigner l’histoire de la philosophie moderne, mais, pour ce faire, et le mieux possible, il fallait que les étudiants apprennent à conjuguer raison et émotivité, en expérimentant personnellement comment « l’intelligence ne s’exerce que si elle n’est pas séparée de la capacité de sentir, cette dernière traditionnellement maintenue hors des salles de classe et d’université ».

La méthode mise au point dans ce but avec Francesca Crisi, écrivain et experte en méthodologies autobiographiques, unit la lecture de certains textes littéraires à l’écriture autobiographique des étudiants, dans le but de faire apparaître les thématiques philosophiques qui naissent de la chair vive des récits. C’est pourquoi les leçons structurées de philosophie morale comprennent aussi un laboratoire où sont créées les conditions permettant à chaque étudiant de stimuler et d’exprimer sa propre parole intérieure. L’expérience a fonctionné en classe. Je dirais même qu’elle fonctionne aussi avec le lecteur de ce livre, car les auteurs nous démontrent dans la pratique la méthode à travers leur propre récit autobiographique.
Le premier thème qu’elles traversent, celui de l’exil, pourrait sembler ne pas appartenir à l’expérience de beaucoup d’entre nous, et pourtant, à le penser de la manière dont elles le font, on le découvre commun à nous tous. Pour Nadia Boccara, il se trouve dans les évènements de son enfance à Tunis, et elle l’atteint directement à travers l’écriture ; mais Francesca Crisi l’atteint également, sans que son expérience de déracinement soit liée à des évènements extérieurs. Ce sont les mots d’Albert Camus qui stimulent sa réflexion : « rien n’empêche de rêver, à l’heure même de l’exil, puisque du moins je sais cela, de science certaine, qu’une œuvre d’homme n’est rien d’autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l’art, les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s’est ouvert ».
Ce sont des images simples, non pas parce qu’elles sont banales, mais parce qu’elles sont essentielles, le noyau même de notre existence. Comme l’or des mines (pour utiliser une métaphore de John Ruskin), il faut bien du travail pour faire arriver ces secrets précieux à la lumière du jour. Et voilà, c’est exactement ce travail qui dispose l’esprit à la philosophie, à la faire désirer, à en montrer le sens pour l’existence.
Ce livre, disions - nous, arrive aussi à entraîner le lecteur dans l’expérience didactique, grâce à l’usage ostensible qu’elles en font sur elles-mêmes. Il y a des moments où leur récit autobiographique nous prend comme un roman, avec ces deux voix qui s’entrelacent et se poursuivent, se confondant imperceptiblement l’une dans l’autre, dans un crescendo continu. En réalité, le “chemin du retour” n’est pas vraiment un retour, mais une découverte ; c’est la conquête de quelque chose qui nous appartient depuis toujours mais que nous ne connaissons pas, qui nous est familière, mais qui ne s’ouvre pas à l’esprit rationnel. Il faut laisser, tout en en ayant conscience, se produire l’interaction entre l’esprit rationnel et l’esprit émotionnel. C’est ce que montre Francesca Crisi dans le récit qu’elle fait de son travail avec les jeunes. C’est ce qui apparaît dans la biographie intellectuelle de Nadia Boccara et dans le choix des auteurs et des sujets qu’elle a traités dans ses livres précédents : Montaigne, l’empirisme philosophique, la philosophie du XVIIIe siècle. C’est là qu’apparaît sa prise de position sur ce siècle, mentionnée plus haut : c’est un siècle qui ne pense pas seulement en termes de raison abstraite - tel qu’il a été interprété par des chercheurs d’un passé pas tellement lointain, mais aussi en termes d’émotions, de sociabilité, d’empathie.
Hume est le philosophe du siècle que Nadia Boccara semble sentir le plus proche d’elle, car il entend les passions comme une énergie qui pousse l’individu à l’action et à la connaissance, qui le fait sortir de sa propre solitude et l’ouvre au monde et à la rencontre avec l’autre. Hume, encore, pour l’attention qu’il porte aux façons de communiquer et aux potentialités affectives du discours, pour cette recherche d’un langage simple qui ne trahisse toutefois pas la haute philo

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