Figures de l homme
358 pages
Français

Figures de l'homme , livre ebook

358 pages
Français

Description

Loin de toute tentation de représenter "les figures de l'homme", il s'agit ici de mieux saisir l'imaginaire Orient/Occident et de la tentative de faire converser l'entre-deux des choses. S'il y a mille façons de dire que nous sommes différents, la notion de différence devient trop souvent un moyen de justifier l'exclusion de l'autre au nom même de la différence. Cet ouvrage a pour intention de mettre au jour cette question de l'homme.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2016
Nombre de lectures 12
EAN13 9782140000843
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Alain Milon & Shu-Ling Stéphanie Tsai
Figures de l’homme Au croisement des différences Europe-Asie
Série RETINA Collection Eidos
Figures de l’homme Au croisement des différences Europe-Asie
ème Ce livre est le 77 livre de la
dirigée par François Soulages & Michel Costantini Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata), (Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia,),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica), Taïwan(Shu-Ling Stéphanie Tsai, National Central University, Taiwan) Série RETINA3 François Soulages (dir.),La ville & les arts11 Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence 12 Michel Gironde (dir.),Méditerranée & exil. Aujourd’hui13 Eric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur 14 Eric Bonnet (dir.),Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image 17 Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage 18 Bernard Lamizet,L'œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l'image 30 François Soulages & Pascal Bonafoux (dir.),Portrait anonyme 31 Julien Verhaeghe,Art & flux. Une esthétique du contemporain 35 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou36 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou au cinéma37 Gezim Qendro,Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie38 Nathalie ReymondÀ propos de quelques peintures et d’une sculpture39 Guy Lecerf,Le coloris comme expérience poétique40 Marie-Luce Liberge,Images & violences de l'histoire41 Pascal Bonafoux, Autoportrait. Or tout paraît42 Kenji Kitayama,L'art, excès & frontières43 Françoise Py (dir.),Du maniérismeà l’art post-moderne 44 Bernard Naivin,Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook 48 Marc Veyrat,La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1 49 Dominique Chateau,Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative 51 Patrick Nardin,Effacer, Défaire, Dérégler... entre peinture, vidéo, cinéma e 55 Françoise Py (dir.),Métamorphoses allemandes & avant-gardes au XX siècle 56 François Soulages & Sandrine Le Corre (dir.),Les frontières des écrans 57 Agathe Lichtensztejn,Le selfie aux frontières de l’egoportrait 58 François Soulages & Alejandro Erbetta (dir.),Frontières & migrationsAllers-retours géoartistiques & géopolitiques 60 François Soulages & Aniko Adam (dir.),Les frontières des rêves 61 M. Rinn & N. Narváez Bruneau (dir.),L’Afrique en images.62 Michel Godefroy,Chirurgie esthétique & frontières de l’identité 63 Thierry Tremblay,Frontières du sujet. Une esthétique du déclin Suite des livres publiés dans la CollectionEidosà la fin du livre Publié avec le concours de
Sous la direction de Alain Milon & Shu-Ling Stéphanie Tsai Figures de l’homme Au croisement des différences Europe-Asie
En couverture © LIU Kuang-Neng. En 1937 à Taiwan, dans une ville moyenne et devant la maison de style baroque de l’une d’entre elles, quatre familles posent pour la fête de l’année du buffle. La photo, avec ces Taiwanais portant les uns le costume occidental et les autres la robe mandchoue « naturalisée » chinoise ou le kimono japonais, témoigne du métissage en cours de trois cultures sur l’île et de la métamorphose décisive de celle-ci en pays moderne durant le demi-siècle japonais entre 1895 et 1945. Elle illustre aussi la singularité socioculturelle et identitaire du pays émergée alors et restée vivante jusque de nos jours, bien après l’installation de la République de Chine sur cette terre en 1949. Une singularité marquée par la complexité des positions adoptées pour la définition du moi et de l’autre, sans parler de celles des peuples autochtones de langues austronésiennes. © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-08191-5 EAN : 9782343081915
Avant-propos Notre intention n’est pas d’assembler différents articles de chercheurs européens, japonais, taiwanais et chinois autour de la figure de l’homme dans le but de revendiquer des différences, des rapprochements, des 1 influences ou des convergences . Ce genre d’entreprise, mille fois accomplie, s’inscrit d’ailleurs dans des pratiques marquées par des lectures orientaliste ou occidentaliste qui faute de mettre en mouvement une réflexion se contentent de mettre en perspective des points de vue en s’imaginant qu’il existerait des valeurs universelles, celles de l’Homme par exemple. Ces conduites ne produisent généralement qu’une sorte de dialogue terne entre l’Occident et l’Orient, avec des points de vue, souvent pittoresques, quelquefois 1 Cet ouvrage a un point d’origine le colloque international : « La Figure de l’homme moderne et la question de l’autre » qui s’est déroulé du 31 octobre au 1 novembre 2013 à National Central University de Taiwan dans le département de littérature française.
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incongrus et systématiquement ancrés dans une revendication territoriale. Notre intention est ailleurs. Il s’agit en fait de toucher une sorte d’altérité intérieure autour de cette figure de l’homme hors de toute revendication politique ou culturelle. Loin de toute tentation de représenter ‘la figure de l’Homme’, c’est plutôt la tentative de faire converser l’entre-deux des choses dans l’espoir de rendre visible ce qui pourrait nous relier dansun rapport de l’empiétementpour reprendre la formule de Maurice Merleau-Ponty dans Visible et invisible. Si l’empiétement implique une conquête territoire d’un objet par un autre objet, le rapport d’empiétement, lui, s’inscrit dans l’instauration d’un lien dont la seule finalité est de mettre en communication. Et plus que la chose ou la distinction entre les choses, plus que le rapport, c’est l’intelligence qui rapporte qui importe, autrement dit celui qui définit les termes à mettre en rapport. Comment éviter alors une mise en rapport qui se construirait exclusivement sur un mode échangiste et mécanique ? Et que penser du rapport Orient/Occident par rapport à l’intelligence qui rapporte ? Est-ce l’esprit oriental, l’esprit occidental qui rapporte ? Ni l’un ni l’autre au sens où il existerait des échelles de valeur supérieure à l’intelligence qui les mettrait en rapport ? C’est là toute la question, revenir à la formule de Protagoras : « L’homme est la mesure de toutes choses, des choses qui sont qu’elles sont et des choses qui ne sont pas qu’elles ne sont pas. » Notre intention est plus humble : saisir une communauté de pensée autour de la question de l’altérité, être dans la mise encommunfinalement. Si l’altérité est avant tout à l’intérieur de chacun, c’est cependant la différence qui nous permet de la mettre au jour pour nous impliquer dans le même mouvement d’espacement vers une communauté à venir. ALAINMILON ETSHU-LINGSTEPHANIETSAI
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Préliminaires
ALAINMILON
L’archipel de la différence : les indifférenciés
S’il y a mille façons de dire que nous sommes différents, rares sont celles dans lesquelles jugement moral est absent. Souvent utilisée comme revendication ou mot d’ordre politiques, la notion de différence devient un moyen de justifier l’exclusion de l’autre au nom même de la différence. Le 16 novembre 2014, lors d’un meeting politique autour de la refonte de la loi Taubira sur le mariage pour tous, l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy tenait les propos suivants : « Je crois à la différence. Je tiens à un mariage pour les homosexuels. Je tiens à un mariage pour les hétérosexuels qui tiennent compte justement de la différence parce que c’est pas la même chose. » La différence serait donc ce qui ne serait pas la même chose. Soit, mais une fois que l’on a dit cela, qu’a-t-on dit ? Et que pouvons-nous devant une telle logique qui consiste à faire de l’opposition duelle un principe régulateur et normatif ? Que gagne-on finalement à définir les choses,
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