La leçon de Socrate
258 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La leçon de Socrate , livre ebook

-

258 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'auteur propose dans cet ouvrage cinq leçons de philosophie - comme un parcours de l'épreuve qui part "du motif du sujet et de sa déconstruction" (motif majeur de la pensée des modernes) pour arriver à tenter de dire quelque chose de "l'intensité" de l'être, dans l'homme et dans les choses humaines ou non humaines, quelque chose, donc, de "l'existence" - qui est la définition de l'homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 186
EAN13 9782296690912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La leçon de Socrate
(définition de l’homme)
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions
François URVOY, Expérience et dogmatique empiriste (I) , 2009.
François URVOY, Dire le monde (II) , 2009.
François URVOY, Science et ontologie (III) , 2009.
François URVOY, Constitution de l’humain dans l’homme (IV) , 2009.
Vassilis VITSAXIS, LE MYTHE et la recherche existentielle , 2009.
Marcello VITALI ROSATI, Corps et virtuel : Itinéraires à partir de Merleau-Ponty , 2009.
Emmanuel TOURPE, L’Audace théosophique de Baader. Premiers pas dans la philosophie religieuse de Franz von Baader (1765-1841) , 2009.
Paul DUBOUCHET, Droit et philosophie. Une critique des sciences humaines , 2009.
Vangélis ATHANASSOPOULOS, La publicité dans l’art contemporain I : Esthétique et postmodernisme , 2009.
Vangélis ATHANASSOPOULOS, La publicité dans l’art contemporain II : Spécularité et économie politique du regard , 2009.
Philippe MENGUE, Utopies et devenirs deleuziens , 2009.
Claver BOUNDJA, Penser la paix avec Emmanuel Lévinas. Histoire et eschatologie , 2009.
Jean-Pierre Emmanuel JOUARD


La leçon de Socrate
(définition de l’homme)


L’Harmattan
Du même auteur

Le principe de justice. Quatre leçons de philosophie morale et politique , L’Harmattan, 2009.


© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10831-8
EAN : 9782296108318

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A mes enfants quand ils seront à l’âge d’homme, ne manquez pas, s’il arrivait qu’ils se préoccupent du service de ces biens illusoires que se dispute l’injuste, de les tourmenter comme j’ai fait moi-même pour vous – et de leur rappeler fermement qu’ils ne se prennent pas pour quelque chose quand ils ne sont rien mais prennent soin de leur âme.

(Apologie de Socrate, 41c-d)
Avertissement
Comme une leçon de piano, par exemple – la sonate Hammerklavier jouée une fois par Serkin, la même une autre fois jouée par Pollini, puis une autre fois encore par le même Serkin et par le même Pollini – et d’ailleurs comme toute autre leçon, idéale ou réelle, de grammaire, de gymnastique ou de peinture, une leçon de philosophie, qui a sa discipline originale, ses règles spéciales, son rythme, qui aussi est signée (et datée), enferme une décision d’existence. C’est à partir de cette décision (si l’on veut, interprétative), que sont ordonnés les savoirs, hiérarchisés les thèmes, précisées les règles, déterminées les formes d’expression, discriminés les langages. De façon analogue, Kant distinguait le philosophe d’école ou « scolastique » (le technicien ou l’artiste de la raison) et le philosophe « cosmique » (qui était, conformément à l’orientation générale de sa pensée, le « législateur » de la raison).
Mais surtout, qu’il s’agisse d’un exercice de l’art, d’une confrontation politique, d’un engagement de l’amour, ou de l’écriture d’un livre, la décision est toujours l’épreuve de l’incalculable, ce qui veut dire, en langage socratique, l’expérience du non savoir.
Un rappel du non savoir , qui est aussi le savoir de la pensée, importe, il me semble, à ces temps qui sont les nôtres, voués au calculable, dans toutes ses manières, notamment boursières, mais aussi bien politiques et sociales ou morales. On dira de ces temps ce que chacun sait, voudrait-il faire comme s’il n’en savait rien : qu’ils sont à la déraison, à l’extravagance, au pur et simple délire – mais se donnant pour tels et comme l’ordre des choses.
C’est la tonalité majeure des cinq leçons de philosophie que je propose ici comme un parcours de l’épreuve qui part du motif du sujet et de sa déconstruction (motif majeur de la pensée des modernes) pour arriver à tenter de dire quelque chose de l’intensité de l’être, dans l’homme et dans les choses humaines ou non humaines, quelque chose, donc, de l’existence – qui est la définition de l’homme. Pour l’intensité de l’être, et ses variations intensives, le désir qui est, avant tout, recherche et recherche sans fin, parce qu’il est d’abord puissance désirante, est un nom. Et ce désir est toujours un désir amoureux , eros, il arrive que ce soit oublié ! Mais je ne pourrais l’oublier : car je suis sur ce point, sans doute comme sont tous ceux qui travaillent du côté de la philosophie, platonicien : la pensée, dans ce qu’elle comporte d’art , est une érotique.

Ce motif est, dans Platon, certainement, ce qui lui arrivait de Socrate. Ce qui lui arrivait ainsi ne l’a plus lâché. C’est pourquoi ce petit livre, dont on n’attendra pas quelque nouvelle extraordinaire, à propos de ce penseur qui n’a pas écrit et ne fut donc pas un auteur, tente de rappeler ce que pourrait être, pour aujourd’hui, et peut-être demain, la leçon de Socrate. Il reconnaît d’emblée tout ce qu’un essai de cette sorte comporte d’ impatience. Mais l’impatience est ce qu’il faut quelquefois, quand il s’agit de rompre net avec un régime d’opinion paresseuse dans ses deux versants de dogmatisme jusqu’à la fureur et de scepticisme jusqu’au mol acquiescement du désordre existant, et de libérer l’écoute, ou l’entente d’une question. De libérer, en un mot, un espace et un temps pour ce qui est à penser et à dire, aujourd’hui. Et un livre n’est pas autre chose que l’invention d’une tel espace et temps de liberté.
Un mot encore sur la composition du livre et l’ordre des chapitres. Les trois premiers proposent l’analyse de la mise en place de la pensée du sujet, comme d’une disposition systématique qui commande la philosophie des modernes, et, simultanément de sa déconstruction. Le mot de déconstruction repris à Derrida signifie que le mouvement de la construction, dans le texte, doit être du même coup, l’épreuve des impasses ou de limites de la construction, et que à cette épreuve – l’épreuve de l’inconstructible où se donne en creux l’indéconstructible – un texte doit sa puissance de pensée, ce qui veut dire sa puissance d’éclairement. On ne lit pas, aujourd’hui, et, en vérité, on n’a jamais lu vraiment, Descartes (ou Kant, ou Hegel) pour être cartésien ou kantien ou hégélien. Le cartésianisme, cela peut désigner quelque chose comme un courant d’idées, quand il ne réfère pas simplement à une spécialité d’école. Mais on lit Descartes pour apprendre de lui ce que peut être l’acte de philosopher, ce qu’un tel acte suppose de tension existentielle, ou de passion, cette passion qui requiert la discipline d’un langage et la rigueur du concept, sans lesquelles elle n’est pas cette passion, rien que son méchant rêve, qui ne porte jamais que la triste perspective d’une vie sans pensée ou d’une pensée sans vie. C’est pourquoi la méthode est ici de lecture avant tout – lecture de Descartes, de Kant, surtout, mais aussi de Husserl, et de quelques textes de Freud et de Lacan – lecture interprétative, comme toute lecture, mais qui ne prétend jamais à la dignité spéciale de l’histoire de la philosophie.
Les deux chapitres qui suivent et terminent la série des leçons sont une approche, sans doute plus tendue et risquée, de la pensée de l’existence. On ne verra dans ces chapitres aucun retour à ce qui fut naguère identifié, comme courant culturel, sous le titre général de la philosophie existentialiste. Car ce qui a été vraiment pensé, ou tenu comme question, par les penseurs de l’existence ne peut être reconnu dans ce qui s’en est rapporté, à la faveur de tel ou tel courant. Et nous donne pour tâche de le penser de nouveau.
Mais l’ordre de l’exposition n’est pas l’ordre des ordres : et l’on pourrait aussi bien lire ensemble, allant de l’une à l’autre, la première et la dernière leçon, qui se répondent directement en répondant l’une et l’autre à l’appel de Socrate, de la conscience Socrate ou du souci Socrate.
La conscience
Conscience. Mot latin : cum-scientia. Rabelais : « Science sans conscience n’est que mine de l’âme ». Rema

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents