La paix par le droit
193 pages
Français

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La paix par le droit , livre ebook

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Description

Suffit-il d'être fort physiquement, militairement, économiquement et politiquement, pour s'assurer la paix dans le monde ? Telle est l'interrogation à laquelle tente de répondre cet ouvrage. Par le biais de la philosophie juridique kantienne, cet ouvrage cherche à penser la paix indépendamment de son support historique pour proposer un système juridique capable d'incarner la paix en tout lieu, en tout temps pourvu qu'il soit adopté par les ouvriers de la raison.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 54
EAN13 9782336260884
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La paix par le droit
La rationalité comme principe du pacifisme juridique kantien

Apollinaire Chishugi Chihebe
© L’Harmattan, 2009
Paris : 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr Kinshasa : 1025 Avenue By Pass Kinshasa/Lemba, RDCongo
9782296070530
EAN:9782296070530
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION PARTIE I - ENQUETE PRELIMINAIRE SUR LE RAPPORT ENTRE LA PAIX ET LE DROIT DANS LES ECRITS PHILOSOPHIQUES DE KANT
CHAPITRE I - PRÉMICES D’UN PACIFISME JURIDIQUE CHAPITRE II - ELABORATION DES CONDITIONS DE POSSIBILITÉ DU PACIFISME JURIDIQUE.
PARTIE II : - LA PAIX COMME HORIZON DE LA PHILOSOPHIE PRATIQUE CHEZ KANT
CHAPITRE I - LE FONDEMENT MORAL DU PACIFISME JURIDIQUE DE KANT CHAPITRE II - ESQUISSE D’UNE THÉORIE PURE DU DROIT CHEZ KANT.
PARTIE III : - LE DROIT COMME GARANTIE DE LA PAIX PERPETUELLE
CHAPITRE I - LE DROIT PRIVÉ ET LA PAIX CIVILE CHAPITRE II - LE DROIT PUBLIC INTERNE ET LA PAIX CIVILE CHAPITRE III - LE DROIT PUBLIC EXTERNE ET LA PAIX INTERNATIONALE
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
à Mgr. Chrsitophe Munzihirwa ; Mgr. Emmanuel Kataliko ; Morts pour avoir cru à la paix par le droit, Morts pour la liberté de notre peuple, Je dédie ce travail.
INTRODUCTION
Qu’est-ce que philosopher sinon, comme le disait Kant, «sortir de la minorité »? Par minorité, il faut entendre l’« incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui » 1 . Il s’agit de faire preuve de courage en se servant de son entendement sans la direction d’autrui. Loin de nous l’intention de poser une différence ontologique entre le philosophe et le non-philosophe. Certes, nous ne pouvons pas «refuser tout mérite à la philosophie par rapport aux autres formes de l’activité humaine », mais force est de constater que « la philosophie porte au grand jour ce que tout homme est censé pouvoir reconnaître » 2 , pourvu qu’il fasse un usage judicieux de sa raison. De l’usage de la raison, le philosophe né à Königsberg, en 1724, en a fait preuve. En 1755, Kant commence à enseigner à l’université de Königsberg en tant que professeur libre (privat-docent).
C’est en 1770 qu’il devient professeur titulaire, avec sa Dissertation sur la forme et les Principes du monde sensible et du monde intelligible. Ses grands ouvrages commencent à paraître à partir de 1781: la Critique de la raison pure (1781-1787, deux éditions), les Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science (1783), les Fondements de la métaphysique des mœurs (1785), la Critique de la raison pratique (1788), la Critique du Jugement (1790), la Religion dans les limites de la simple raison (1793), le Traité de paix perpétuelle (1795), la métaphysique des mœurs; Doctrine du droit et doctrine de la vertu (1797) et l ’ Anthropologie du point de vue pragmatique (1798). Kant meurt en février 1804 3 .

Notre projet, dans le présent travail, est d’interroger la paix en tant qu’objet de la philosophie pour que, de cette interrogation, nous puissions tirer une sagesse à cultiver et à aimer. Notre projet s’inscrit dans la tradition moderne des « Lumières » pour laquelle « philosopher », c’est chercher à « être constamment à soi-même son propre législateur » 4 . Il s’agira de déterminer les exigences intellectuelles de l’accord nécessaire entre notre aspiration à la paix et les limites imposées par notre finitude.
En effets, par le biais de la philosophie juridique kantienne, nous chercherons à déterminer, dans les limites de la raison pure pratique, les conditions de possibilité de l’établissement de la paix universelle et perpétuelle dans notre monde. Une telle paix n’aura droit au qualificatif d’objet de la raison pure pratique que si elle s’obtient librement Ainsi, la paix, véritable objet de la philosophie, se révèle problématique : il ne suffit pas d’avoir le pouvoir physique pour se la procurer, encore faut-il que la loi de la volonté en soit le motif déterminant La paix se décline dans toutes les prières, salutations et discours des hommes. Elle figure parmi les préoccupations majeures des humains. Traiter de la paix en philosophie revient à porter notre attention sur ce que nous considérons comme essentiel pour la vie humaine aussi bien privée que publique. Qu’elle soit solitaire ou communautaire, célibataire ou mariée, toute personne désire la paix. Le souhait de la paix vaut pour tous.
Cette omniprésence de la paix dans les souhaits que nous nous faisons les uns aux autres ne va pas sans engendrer une inquiétude dans le cœur de tout penseur. Aucun philosophe ne se contente de vivre sans se poser des questions et d’accepter passivement les informations issues de l’expérience immédiate de la vie quotidienne 5 . Avec un regard inquisiteur, il refuse de s’abandonner au sommeil que procurent les bénédictions routinières de nos salutations. Une analyse approfondie et systématique propre à notre discipline nous montrera que le phénomène désigné par le vocable « paix » est une réalité plus complexe que ne le pense l’homme armé du seul sens commun.
Certes, l’expérience commune nous fournit des exemples d’hommes qui mènent une vie tranquille, de pays qui constituent un havre de paix pour les demandeurs d’asile, d’états qui entretiennent entre eux des rapports de paix. Cette confirmation empirique ne peut tranquilliser que celui qui s’adonne à la contemplation des clichés de la paix dans les âmes et dans le monde. Or, telle n’est pas la finalité de notre recherche. Il nous faudra déterminer la valeur de notre langage en philosophie de la paix. Comment concevoir l’Idée de la paix par-delà la diversité des expériences des acteurs ?
Notre objectif est purement philosophique. Il s’agit d’étudier le rapport entre les sources, en tant que principes ou fondements, de la paix comme condition idéale de la nature humaine et du droit comme exigence de la raison. Il s’agit de voir s’il y a un lien entre ce par quoi la paix est possible et le droit comme exigence de la raison. Le droit serait-il un moyen parmi tant d’autres pour atteindre la paix ou serait-il la conditio sine qua non de la paix? Il s’agira de justifier l’exclusivité du pacifisme juridique qui veut purifier le rapport entre la paix et le droit de tout intérêt particulier et de toute contrainte sauvage.
Le débat sur la paix n’est pas le monopole des philosophes. Les politiciens en font la fin de l’autorité politique et s’arrogent l’exclusivité de sa réalisation. Les religieux l’associent à « l’idée du bonheur parfait et à la présence de Dieu » 6 . C’est pourquoi ils la conçoivent comme un don que Dieu fera à ses élus aux temps eschatologiques. En quoi le discours philosophique sur la paix diffère-t-il des autres discours? Les recherches sur la paix menées dans différents secteurs de la connaissance tels que la politique, la sociologie et la théologie aboutissent-elles au même résultat que celles menées en philosophie? En quoi la portée philosophique diflère-t-elle des autres sciences ? Il s’agira de démontrer que la portée de la philosophie, en tant que science des fondements de la réalité, dépasse le niveau commode des analyses pratico-pratiques des autres sciences.
Dans notre approche de la philosophie kantienne de la paix, nous présenterons d’abord la paix comme une réalité qui concerne les individus dans leur rapport avec eux-mêmes. Nous qualifierons cette paix de « subjective », car il s’agit de la paix gagnée par l’individu en tant que sujet raisonnable. En effet, un sujet est en paix dans la mesure où il est réconcilié avec lui-même. Il est à l’abri de toute dispersion intérieure due à l’antagonisme des sollicitations des passions et de la raison. Il témoigne alors d’un calme intérieur. Cette quiétude d’esprit figure parmi les quêtes essentielles de lavie de toute personne. Nous la cherchons pour nous-mêmes etnous la souhaitons aux autres. En effet, au milieu des vicissitudes de la vie, l’âme en proie aux multiples sollicitations n’aspire à rien d’autre qu’à ce calme. Tous nos tracas, soucis ou inquiétudes sont des obstacles au calme et à la sérénité. Ainsi l’homme se met-il à soigner les conditions extrinsèques qui favorisent la paix intérieure 7 .
Cependant, il ne suffit pas de se retirer en solitaire dans un lieu calme pour retrouver la paix intérieure tant désirée. Aussi éloigné que puisse s’ériger l’ermitage, son locata

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