La philosophie de Louis Lavelle
128 pages
Français

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La philosophie de Louis Lavelle , livre ebook

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Description

Philosophe et moraliste, Louis Lavelle (1883-1951) a développé une philosophie de l'existence opposée à celle de Sartre. Il considère l'acte réflexif comme le point de jonction entre le moi et l'Etre : prendre conscience de soi, s'inventer soi-même, c'est alors, certes, se reconnaître à part entière, mais c'est aussi découvrir la présence fondamentale de l'Absolu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 183
EAN13 9782296165755
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA PHILOSOPHIE
DE LOUIS LAVELLE
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris


http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-02588-2
EAN : 9782296025882

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Sébastien ROBERT


LA PHILOSOPHIE
DE LOUIS LAVELLE


Liberté et participation


L’Harmattan
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau ,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Déjà parus

Dominique CHATEAU, Sémiotique et esthétique de l’image , 2007.
Ramsès BOA THIEMELE, Nietzsche et Cheikh Anta Diop , 2007.
Arno MÜNSTER, Sartre et la morale , 2007.
Aubin DECKEYSER, Michel Foucault. L’actualité de la vérité , 2007.
Miklos VETÖ (sous la dir.), Historia philosophiae , 2007.
Georg W. BERTRAM, Robin CELIKATES, Christophe LAUDOU, David LAUER (coord), Socialité et reconnaissance , 2007.
Michèle AUMONT, Ignace de Loyola. Seul et contre tous , 2007.
Xavier ZUBIRI, Intelligence et logos (Inteligencia y logos) trad. Philibert SECRETAN , 2007.
Pierre V. ZIMA, La déconstruction. Une critique , 2007.
Jacques CROIZER, De la mesure , 2007.
Paul DUBOUCHET, Pour une sémiotique du droit international , 2007.
Marly BULCÃO, Bachelard : Un regard brésilien , 2007.
Christian SAVES, Eloge de la dérision : une dimension de la conscience historique , 2007
Bernadette GADOMSKI, La Boétie, penseur masqué , 2007.
« Monsieur Lavelle est grand. Il est au plus haut point.
Je l’envisage entier, mais je n’en frémis point. »

Marc SANTONI


« Quant à Léon Robin, qui rapportait la thèse secondaire sur La perception visuelle de la profondeur […], il commença au contraire par adresser à son auteur ce chaleureux compliment : « Monsieur, votre thèse m’a passionné. Elle m’a rappelé le Timée de notre père Platon […] ; ne croyez-vous pas toutefois qu’après tant de siècles, le Timée est un peu déplacé en tant qu’explication du monde ? » . À quoi Lavelle répondit du tac au tac : « Je prie respectueusement monsieur l’examinateur de bien vouloir nous expliquer pourquoi ! » . »


André GRAPPE
À ma grand-mère Aimée.

À mon pays de Bas-Berry,
ses paysages tranquilles et
harmonieux que j’aime tant ;
seul endroit où je trouve
concentration et repos.
Avant-propos
Le nom de Louis Lavelle n’a pas été retenu par l’Histoire de la philosophie. Rares sont les manuels contemporains qui mentionnent son nom. Ce philosophe, que nous nous proposons d’étudier, eut pourtant une importance considérable pendant l’entre deux guerres.
Dès le début des années quarante, « l’existentialisme » de Sartre et le développement de la phénoménologie en France, ne tiendront pas compte de sa pensée, qui, comme les philosophies de Blondel ou Brunschvicg, devient le témoignage d’un temps révolu. Louis Lavelle figure ainsi dans la liste des philosophes oubliés. Mais, depuis bientôt vingt ans, grâce notamment aux efforts de l’association Louis Lavelle, le philosophe semble doucement sortir de son purgatoire pour susciter de nouveau l’intérêt.
Universitaire assidu, penseur calme et effacé, Louis Lavelle paiera sans doute le prix de sa discrétion. Évitant le plus souvent toutes les querelles politiques et autres polémiques de l’après-guerre, Louis Lavelle préférait revenir dans son sud-ouest natal où, dans la solitude, sa pensée pouvait œuvrer.
La solitude, c’est de sentir en soi la présence d’une puissance qui semble hors d’état de s’exercer, mais qui, dès qu’elle commence à le faire, m’oblige à me réaliser en multipliant mes relations avec moi-même et avec tous les êtres. {1}
Cette pensée silencieuse doit aujourd’hui s’exprimer.

Ce petit livre, qui est notre mémoire de philosophie, ne prétend pas à l’exhaustivité. Nous espérons simplement, au travers de la présentation générale d’une telle philosophie, dont l’ampleur et la complexité sont indéniables, contribuer à l’actualité de Louis Lavelle en éclairant les points essentiels de sa pensée.
D’autre part, nous n’aurions pu réaliser notre travail sans l’aide précieuse de nombreuses personnes. Nous tenons à remercier chaleureusement M. le Professeur Henri Mongis qui a accepté de diriger notre mémoire ; les Professeurs Michel Adam, Jawad Tlemsani et Mélanie Amathieu pour leurs lectures critiques ; et M. le Professeur Alain Panero pour ses informations et documents.
Introduction
« La métaphysique apparaît toujours liée à une certaine forme d’expérience spirituelle, à la reconnaissance d’une valeur du présent, de l’actuel. Elle est une certaine manière d’envisager la réalité même qui nous est offerte, de lui reconnaître une signification que dès l’abord peut-être elle n’avait pas à nos yeux. La réalité devient pour nous une présence qui est encore mal analysée mais manifeste pourtant une généralité à laquelle il semble que l’âme se trouve accordée. L’esprit métaphysique s’exprime dans la conscience même de notre relation à l’être. » {2} Si tel est le visage de la métaphysique, Louis Lavelle (1883-1951) ne cessa de le célébrer. Méconnue, sa philosophie semble aujourd’hui susciter intérêt et curiosité, de même que le courant de pensée dans lequel elle s’inscrit et dont Lavelle ainsi que René Le Senne (1882-1954) furent les principaux instigateurs {3} : la philosophie de l’esprit , ralliera sous sa coupe nombre de philosophes et marquera toute une génération de penseurs dont, entres autres, Gabriel Marcel.
Les deux fondateurs de cette nouvelle perspective avaient un seul mot d’ordre : redonner à la métaphysique toutes ses lettres de noblesse.
Ainsi la philosophie française ne peut pas renier l’héritage cartésien sous peine de disparaître : mais elle n’aura jamais achevé de le faire fructifier. Il nous oblige à cultiver également notre conscience et notre raison et à obtenir qu’elles coïncident, à accroître de plus en plus cette prise de possession de l’esprit par lui-même qui nous permet de pénétrer dans le secret de nos états intérieurs, comme le font nos moralistes, mais sans accepter jamais de leur être livré, de devenir maître de nos pensées et de nos désirs, de commander aux choses en nous commandant d’abord à nous-mêmes et de considérer la nature entière non point comme une puissance à laquelle il faut céder, mais comme une puissance qu’il faut spiritualiser afin qu’elle devienne le témoin et l’instrument de notre propre développement intérieur et de notre communication avec tous les êtres. {4}
Déjà lassés par le positivisme et le phénoménisme {5} , le passage de la guerre 1914-1918 pousse nos philosophes à penser autrement : la science est impuissante face aux inquiétudes proprement humaines et l’idéalisme est incapable de sortir de ses catégories. La grande guerre a révélé à ces hommes un monde diffracté, sanglant, où la souffrance et la mort ont éclaté l’ordre de la raison.
Il y a deux aspects de la guerre : la vie du soldat, qui est une grosse farce, et la destruction des hommes, qui la rend sanglante. {6}
Il faut alors revenir au vécu, tout près de l’humain. Mais le conflit a détruit les repères et bouleversé les peuples : faut-il alors laisser progresser le désespoir ?
La philosophie de l’esprit tentera de répondre à ce problème en faisant face à l’ébranlement guerrier que d’autres conceptions ne semblaient pas capables d’atténuer. Non pas qu’elle soit une traumatologie, mais une philosophie de l’orientation : elle dit que l’homme, s’il faut qu’il s’assume, doit trouver sa raison d’être sans pour autant baigner dans le néant. Car, que ce soit en lui ou au dehors de lui, il y a toujours de l’être. Quels que soient les obstacles que rencontrera l’individu, il ne se perdra jamais puisque partout c’est. L’Être baigne l’univers entier : il est ce dans quoi nous nous inscrivons, et ce vers quoi nous tendons.
Ains

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