Politiques de l appropriation
193 pages
Français
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Description

Si l'appropriation est devenue une conduite réactive à une situation de totale dépendance, l'illusion qu'elle véhicule ne lui vient pas de nulle part mais d'un double héritage. Le premier, une confiance aveugle dans les pouvoirs du propre et de la propriété. Le deuxième héritage a fait de l'appropriation le ressort d'un combat collectif contre les modes de vie sociale aliénés et aliénants, en faveur de la reconception de valeurs communes génératrices de présent.

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Date de parution 15 septembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336356600
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Gaëtane LamarcheVadel
Politiques de l’appropriation
ANTHROPOLOGIE C R I T I Q U E
Politiques de l’appropriation
Anthropologie critique Collection dirigée par Monique Selim
Cette collection a trois objectifs principaux :- renouer avec une anthropologie sociale détentrice d’ambitions politiques et d’une capacité de réflexion générale sur la période présente,- saisir les articulations en jeu entre les systèmes économiques devenus planétaires et les logiques mises en œuvre par les acteurs,- étendre et repenser les méthodes ethnologiques dans les entreprises, les espaces urbains, les institutions publiques et privées, etc.
Bernard Hours, Monique Selim :L’enchantement de la société civile globale, ONG, femmes, gouvernance,2014 Nicole Khoury, Joana Perera Leite :Khojas isamiili, du Mozanbique colonial à la globalisation,2014 Françoise Hatchuel :Transmettre ?Entre anthropologie et psychanalyse, regards croisés sur des pratiques familiales,2013 Yannick Fer et Gwendoline Malogne-Fer :Le protestantisme évangélique à l’épreuve des cultures,2013 Monique Selim,Hommes et femmes dans la production de la société civile à Canton, 2013 Nicole Forstenzer,Politiques de genre et féminisme dans le Chili post-dictature, 2012 Bernard Hours, Monique Selim,Anthropologie politique de la globalisation, 2010.Michela Pasian,Anthropologie du rituel de possession Bori en milieu Hawsa au Niger. Quand les génies cohabitent avec Allah, 2010.Antoine Heemeryck,L'importation démocratique en Roumanie, Une perspective anthropologique sur la construction d'une société post-dictatoriale, 2010.Rodolphe GAILLAND,La Réunion, Anthropologie politique d’une migration, 2007.Fernandino FAVA,Banlieue de Palerme. Une version sicilienne de l’exclusion urbaine, 2007 Alessia de Biase,Venitiens dans la Pampa, 2009
Gaëtane Lamarche-Vadel
Politiques de l’appropriation
DE LA MÊME AUTEURE L'asile,en collaboration avec Georges Preli, éd. Recherches, 1978 Une justice en trompe-l'œil,ou Le secret des dossiers dans la justice des mineurs, éd. Recherches, 1980 L'Humilité, direction de l’ouvrage, Autrement, 1992 e De la duplicité,figures du secret au XVIILa Différence, 1994 Jardins secrets de la Renaissance,des astres, des simples et des prodiges,L'Harmattan, 1997 De ville en ville, l'art au présent, L'Aube, 2001 Anthologie,textes sur les jardins secrets,Petit Mercure de France, 2004 Pour-voir, Emscher park,éd. Head, Genève, 2005 La gifle au goût public… et après ? La Différence, 2007 Chronique du chantier de l’arsenal, Ensadijon/Presses du réel, 2013 © L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04243-5 EAN : 9782343042435
« Tout ce qui est nous est propre il faut l’apprendre, tout comme ce qui nous est étranger. » Friedrich Hölderlin
Introduction
Comment en sommes-nous arrivés aujourd’hui à vouloir tout nous approprier ?Le mot est dans toutes les bouches, plusieurs fois par jour rencontré dans la presse, les émissions radiophoniques, les interviews, les conférences, les discours et commentaires politiques, les conversations quotidiennes. Il n’est pas de limite à son emploi, pas de domaine, serait-ce les mathématiques, serait-ce la politique, dont on ne puisse dire qu’il faille se les approprier. Parler,c’est s’approprier les mots, raconter ses souvenirs, c’est s’approprier la mémoire, ainsi de l’autre, ainsi de l’horizon et pourtant « je n’ai qu’une langue, et ce n’est pas la mienne », nous rappelle Derrida. Mais cette évidence n’est plus audible, parce qu’inutile, renvoyée à quelques sphères poétiques. Personne ne trouve anormal que l’on veuille tout s’approprier, que tout soit appropriable, y compris les valeurs, la langue, le monde commun. Au contraire, il semblerait que l’appropriation individuelle et ou collective (sur le mode de la privatisation) soit devenue une consigne d’existence. Comme modèle, elle indique que ce qui est extérieur et étranger peut être assimilé, que la distance entre ici et là-bas et entre soi et l’autre peut être réduite ou même annulée. L’appropriation serait un remède à une déréalisation du sujet, son impuissantation dans une société qui le dégage de toute responsabilité ; elle équivaudrait à une reprise en main de sa situation, inciterait le sujet à regagner du pouvoir sur les choses, à acquérir une autonomie, à se reconnaître une sphère privée et à l’affirmer. La formule magique du « faire sien » est partagée par les pédagogues, les sociologues, les
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