Qu est-ce que l université ?
75 pages
Français

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Qu'est-ce que l'université ? , livre ebook

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Description

L'état de délabrement de l'université française impose une réflexion de fond sur la nature et la fin de cette institution. L'ouvrage montre qu'une vie théorétique communautaire devrait animer toute véritable université, sous peine de décadence, même si l'autonomie institutionnelle qui en découle pose un réel problème à la tradition politique jacobine française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296945968
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

QU’EST-CE QUE L’UNIVERSITÉ ?
Du même auteur :


Naissance de la loi moderne, Paris, P.U.F, 1990

Les principes des choses en ontologie médiévale ,
Bordeaux, Bière, 1997,

Les quatre causes de l’être selon la philosophie première
d’Aristote, Louvain, Peeters, 2003,

Tables de Logique de Zabarella, petite synopse introductive à la logique aristotélicienne,
Paris, L’Harmattan, 2003.


© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-03292-7
EAN : 9782296032927

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Michel BASTIT


QU’EST-CE QUE L’UNIVERSITÉ ?


L’H armattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Dernières parutions

Delphine FRANÇOIS-PHILIP BOISSEROLLES DE ST JULIEN, Cadre juridique et conséquences humaines d’un plan social, 2007.
Clément DESBOS, La gauche plurielle à l’épreuve de la mondialisation , 2007.
Eric SOMMIER, Essai sur la mode dans les sociétés modernes, 2007.
Guy CARO, De l’alcoolisme au savoir – boire, 2007.
Richard SITBON, Une réponse juive à l’anarcho-capitalisme, Judéo-économie, 2007
David SADOULET, La coopération au développement en France. Réforme et modernisation de l’Etat, 2006 Sylvie TROSA, Pour un management post bureaucratique, 2006
Jean LAURAIN, Du partage , 2006.
Francis JAUREGUIBERRY, Question nationale et mouvements sociaux en Pays Basque sud, 2006.
Gérard NAMER, Réinventer en France les principes d’une nouvelle démocratie « solidariste » , 2006.
Roger VICOT, Pour une sécurité de gauche, 2006.
Joachim de DREUX-BREZE, Femme, ta féminité fout le camp ! Sur une lecture masculine du Deuxième Sexe, 2006.
Lazare BEULLAC (sous la direction de), Armes légères : Syndrome d’un monde en crise, 2006.
« Pourquoi ce goût du néant ? Cette course au mensonge ? » (ps. 4, 3)
Chapitre I : Les raisons d’une réflexion
Ce livre est un ouvrage de circonstance. Les débats qui ont eu lieu récemment à l’époque des grèves suscitées par le CPE, les discussions qui s’annoncent à l’occasion de la prochaine élection présidentielle ont conduit de nombreux auteurs à commencer à proposer des diagnostics ou des réformes de l’Université. Beaucoup, universitaires ou non, reconnaissent ouvertement que l’Université est à inscrire au nombre des institutions françaises qui sont en crise. Les racines de cette nouvelle crise universitaire sont sans doute profondes et anciennes. Mai soixante-huit a été, à n’en pas douter, à la fois un symptôme et une aggravation. On peut considérer que l’Université ne s’est pratiquement jamais vraiment remise de ce triste printemps. Il suffit de considérer le nombre des grèves qui l’ont affectée très régulièrement depuis cette date. Néanmoins, aux dires des anciens, ce mouvement était lui-même le résultat d’une première série de déséquilibres situés plus haut dans le temps.
Les débats qui ont débuté prennent déjà et une fois de plus la forme de discussions techniques. On propose des solutions : un peu plus de sélection, un peu plus ou un peu moins de modularité ou de professionnalisation, augmentation des budgets, des droits d’inscription, des salaires des collègues etc. … Les statistiques des uns s’opposent à celles des autres. Tout cela est bel et bon et a son utilité au moment de prendre des décisions de réforme ou à tout le moins de sérieuse amélioration. Mais il est évident qu’il y a dans un débat technique si vite engagé un risque très sérieux, celui qui, au dire des historiens, était le travers des estafettes de cavalerie : déjà parties avant de savoir où se diriger. Le risque est d’oublier la fin de l’Université ou bien de penser qu’on peut manipuler cette fin à son gré pour l’intégrer dans des fins plus larges comme la politique, l’économie ou autres. C’est le besoin de rappeler la nécessité d’une réflexion sur la fin qui est la justification première de ce travail. Il justifie en même temps que la philosophie s’empare de ce sujet. La philosophie se différencie des types de réflexion qui concernent le comment par ce qu’elle a l’ambition de réfléchir sur la fin. La fin en matière d’action est l’essentiel, or ici il s’agit bien d’action et de pratique : quel est le genre d’activité en quoi consiste la vie universitaire et comment cette activité doit-elle être soutenue par des moyens, entre autres par des institutions ? La philosophie est encore à même de se pencher sur cette question parce qu’elle vise l’essentiel et que c’est à elle de déterminer s’il y a une fin essentielle à l’Université et, s’il y en a une, quelle est celle-ci. La tradition philosophique a d’ailleurs bien compris que cette réflexion lui appartenait on ne peut plus légitimement. St Thomas, Kant, Hegel, Newmann, Twardowski sont intervenus dans les débats universitaires et ont énoncé des philosophies de l’Université. Il y a un lien intime entre l’Université et la philosophie. La philosophie est en grande partie la mère de l’Université, non seulement pour des raisons historiques, mais tout simplement parce que la philosophie ne peut se désintéresser d’un lieu où s’est exercée de façon éminente la raison et la science, auxquelles elle a donné naissance. La question est de savoir si aujourd’hui l’Université peut et doit encore être un lieu de ce genre.
Loin que cette réflexion s’impose uniquement pour des raisons qui pourraient paraître vagues et abstraites, celui qui a fréquenté depuis un certain temps l’Université peut aisément relever des symptômes des déséquilibres qui la travaillent. Plutôt que de se fonder sur des classements statistiques qui ont une valeur relative en fonction des critères choisis, mais qui traduisent cependant certains dysfonctionnements, je donnerai quelques éléments tirés de mon expérience personnelle. J’ai eu la chance de connaître d’assez près plusieurs véritables maîtres issus de l’ancienne » Université. Chez les juristes, je m’en tiendrai aux noms de Michel Villey et du doyen Henri Battifol, sans que ceci soit exhaustif. En philosophie, je citerai le nom de Pierre Aubenque. Chez ces personnes, alliée à une grande compétence qui les plaçait au sommet de leur discipline, il était facile de découvrir non seulement une grande largeur de vue dépassant la simple technique de leur domaine, mais encore une qualité humaine faite d’équilibre, de jugement nuancé en même temps que ferme sur un certain nombre de points. Il était évident que pour eux le souci premier était celui de la vie intellectuelle. Ils ne faisaient pas d’abord carrière, ne visaient pas le pouvoir. Lorsque des honneurs mérités leur étaient attribués, cela venait en quelque sorte accidentellement et de surcroît. Leurs préoccupations principales étaient la connaissance et la réflexion et par redondance leurs étudiants. Il me semble que dans notre Université actuelle ce type d’homme tend à disparaître. J’ai rencontré des militants idéologiques, des ambitieux, des jeunes pressés d’arriver, des amoureux du pouvoir par conviction ou par nécessité financière, mais peu de vrais savants. Il doit certainement en exister, j’en connais quelques-uns, plutôt à l’étranger. Ce ne sont pas ceux qui tiennent les rênes, ni qui occupent le devant de la scène, ce qui se traduit par de nombreuses injustices.
Il faut ajouter à cela une extrême lourdeur administrative. L’organisation d’un colloque demande la confection de quatre à cinq dossiers différents. Sous prétexte d’un certain nombre d’abus qui nR

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