René Girard : du mimétisme à l hominisation
258 pages
Français

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René Girard : du mimétisme à l'hominisation , livre ebook

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Description

Le processus d'hominisation n'est ni plus ni moins que la solution à la violence engendrée par l'imitation des désirs. Si l'Homme s'arrache à la Nature, c'est parce qu'il accède à un mode de gestion particulier de la violence. Ne pouvant l'affronter face à face sans risquer d'amplifier ses dégâts, il la déplace sans cesse sur des boucs émissaires dont la veine commune rassemble. Ce modèle girardien nous aide à comprendre comment l'origine de la Culture n'est autre que l'apparition d'un mode de gestion particulier de la violence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 310
EAN13 9782336265728
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747590471
EAN : 9782747590471
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ouverture Philosophique INTRODUCTION Chapitre premier : - L’archétype triangulaire. Chapitre deuxième : - La genèse de la culture et des institutions : l’hominisation par le sang. Chapitre troisième : - Les interdits et les mythes. Chapitre quatrième : - L’émergence du signe : Girard, Derrida et l’anthropologie générative d’Eric Gans. CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE Ouverture philosophique, à l’Harmattan
René Girard : du mimétisme à l'hominisation

Stéphane Vinolo
Ouverture Philosophique
Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Déjà parus
Howard HAIR, Qu’est-ce que la philosophie ?, 2005.
Sylvie MULLIE-CHATARD, De Prométhée au mythe du progrès. Mythologie de l’idéal progressiste, 2005.
Raymond PERROT, De la narrativité en peinture. Essai sur la Figuration Narrative et sur le figuration en général, 2005.
Robert PUJADE, Art et photographie : la critique et la crise, 2005.
Jean-Luc PÉRILLIÉ, Symmetria et rationalité harmonique, 2005.
Benoît AWAZI MBAMBI KUNGUA, Donation, saturation et compréhension, 2005.
Jean METAIS, Pour une poétique de la pensée : l’art du possible, 2005.
José Thomaz BRUM, Schopenhauer et Nietzsche. Vouloir-vivre et volonté de puissance, 2005.
Vladirnir JANKELEVITCH, L’odyssée de la conscience. dans la dernière philosophie de Schelling, 2005.
Céline CORDIER, Devoir d’ingérence et souveraineté nationale, 2005.
Bernard HONORE, L’Epreuve de la présence, 2005.
Yann LAPORTE, Gilles Deleuze, l’épreuve du temps, 2005. Jean-Marc GABAUDE, La philosophie de la culture grecque, 2005.
Jean-Marc GABAUDE, Pour la philosophie grecque, 2005.
INTRODUCTION

« Le livre me tombe des mains lorsque je découvre que Weinberg consacre plusieurs pages à réfuter l’assertion suivante de son adversaire : il y a des lois fondamentales des systèmes complexes, qui s’évanouissent dès lors que l’on se fixe sur leurs constituants individuels — exactement de la même manière que la psychologie d’une foule en train de lyncher un innocent s’évanouit lorsque l’on interviewe les participants individuels. Mon Dieu, aurais-tu donc placé le mécanisme sacrificiel jusqu’au plus intime des constituants de la matière ? » 1
Ce texte est né d’une double décision, d’un double désir. Tout d’abord le désir intellectuel d’étudier selon la méthode philosophique 2 une conception de l’hominisation et donc aussi de l’origine qui est à la fois parmi les plus riches, mais aussi parmi les plus complexes (et paradoxalement aussi parmi les plus simples) qu’a vu naître le vingtième siècle sous la plume d’un auteur dont le souci premier est pourtant la littérature. On pourrait croire, et cette idée ne serait pas totalement fausse, que depuis la déferlante déconstructionniste de la deuxième moitié du vingtième siècle, la question de l’origine a été totalement reléguée aux oubliettes de la philosophie avec tous les autres concepts et problématiques nous rappelant trop les conceptions de la métaphysique occidentale parousique. Or, René Girard nous montre qu’il n’en est rien et que nous avons aujourd’hui à nouveau, peut-être plus que jamais, les moyens de penser une origine qui échappe à la déconstruction et à ses critiques et qui replace par là même ce problème au cœur de la philosophie. Il « suffit » pour cela de créer de nouveaux concepts 3 et de les faire jouer sur le problème de l’hominisation. Notre conviction intime, que nous étaierons tout au long de ce texte, est que c’est à cette tache que se livre pour l’essentiel et au fil de toute son œuvre, René Girard. Deuxièmement, cette étude provient du désir de montrer en quoi, René Girard, bien qu’il s’en défende parfois lui-même est à proprement parler un philosophe, c’est-à-dire, au sens que Gilles Deleuze a donné à ce terme, un créateur de concepts. On aurait en effet tort de cantonner l’académicien 4 spontanément aux domaines qui sont les plus explicites dans ses textes, les plus saillants : la littérature, la mythologie, l’anthropologie. Car c’est oublier que ces différents domaines ne sont éclairés d’un jour nouveau que par la création de nouveaux concepts, geste éminemment philosophique. C’est donc aussi et surtout parce qu’il est philosophe que nous confronterons ses concepts à ceux de Freud, de Lévi-Strauss ou encore de Derrida. et d’Eric Gans.
Toutefois, si l’on a parfois du mal à considérer Girard comme un créateur de concepts et donc comme un philosophe, c’est avant tout parce que ceux-ci semblent a priori très simples : désir mimétique, bouc émissaire, lynchage, médiateur. Rien de bien compliqué semble-t-il, nous sommes immédiatement loin, très loin de la difficulté spontanée, et presque effrayante des « compossibilité », « différ a nce » et autres « practico-inerte » auxquels nous avait habitué lentement la philosophie française du vingtième siècle. Néanmoins, les concepts girardiens, bien que simples, n’en sont pas moins complexes. Ils portent en eux-mêmes la conception de la complexité que pose le système et que l’on retrouve aussi dans les sciences lorsque l’on parle aujourd’hui de « systèmes complexes ». Les concepts girardiens sont donc à la fois simples (en tant que la simplicité s’oppose à la difficulté), mais aussi complexes si l’on entend par là le sens très précis que donnent les sciences à ce terme et sur lequel nous reviendrons dans notre texte. Cette complexité explique le fait que la plupart des concepts girardiens doivent être lus selon un double sens, microscopique et macroscopique, du point de vue de celui qui fait l’action et du point de vue de celui qui voit l’action se dérouler, du point de vue de celui qui occulte un processus et du point de vue de celui qui le révèle, enfin, disons-le : du point de vue de celui qui tue et du point de vue de la victime.
Tout système de pensée est une promesse. Promesse que nous pourrons grâce aux concepts qu’il met en place et grâce à l’argumentation qu’il permet de développer, rendre compte d’une partie du champ de la connaissance et opérer un nouveau découpage du réel. Cette promesse est toutefois fragile, et elle peut s’évanouir rapidement. Souvenons-nous la déception de Ferdinand Alquié, qui, après avoir lu les dernières pages de l’ Ethique de Spinoza 5 , s’interroge sur sa compréhension du spinozisme pour n’avoir point atteint la béatitude et la vie éternelle pourtant promises en début d’ouvrage par le philosophe. La promesse du système girardien est immense, puisqu’il prétend, à l’aide d’une seule et unique hypothèse : le désir mimétique, expliquer non seulement la totalité des productions humaines, mais la production de l’humanité elle-même, ou plutôt son émergence. Par un même geste, il rend compte de l’existence des créatures mais aussi de celle du créateur. Ce faisant, nous aurions pu entrer dans celui-ci par différents points de départ comme le sont la critique littéraire, la théologie ou encore l’esthétique et chacun de ces domaines nous auraient irrémédiablement amenés à mettre au jour et à analyser cette même hypothèse de départ, cette même conviction qu’un processus et mécanisme unique permet de rendre compte de toutes les choses humaines. Mais nous avons choisi d’en étudier ce qui nous semble en être le cœur : l’hominisation. Il faut entendre ici par hominisation, à la fois le moment mais aussi le processus par lequel des anthropoïdes sont devenus des Hommes. En effet, afin

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