Représentations II
148 pages
Français

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Représentations II , livre ebook

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Description

L'homme est un être rationnel et un être d'imagination. Cet être d'imagination a tenté d'apporter des réponses à la question de son origine et de ses fins au moyen des religions et de la création artistique. Elles ont eu partie liée dès leur apparition. Ce long passé commun ne voue pas art et religions au même destin. La fin de la religion est en principe déjà advenue ; elle n'entraîne cependant pas la fin de l'art, puisqu'à la différence de la religion, l'art ne prétend pas à la vérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 24
EAN13 9782296465831
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

R EPRESÉNTATIONS II


LE DESTIN DES FICTIONS
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55252-4
EAN : 9782296552524

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
André VALLAND


R EPRÉSENTATIONS II


LE DESTIN DES FICTIONS


L’Harmattan
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3 , 2011 .
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011. Jean-Louis BISCHOFF, Lisbeth Salander. Une icône de l’en-bas, 2011.
Serge BOTET, De Nietzsche à Heidegger : l’écriture spéculaire en philosophie , 2011.
Philibert SECRETAN, Réalité, pensée, universalité dans la philosophie de Xavier ZUBIRI , 2011.
Bruno EBLE, Le miroir et l’empreinte. Spéculations sur la spécularité , I, 2011 .
Bruno EBLE, La temporalité reflétée. Spéculations sur la spécularité , II, 2011 .
Thierry GIRAUD, Une spiritualité athée est-elle possible ?, 2011.
Christophe SAMARSKY, Le Pas au-delà de Maurice Blanchot. Écriture et éternel retour , 2011.
Sylvie MULLIE-CHATARD, La gémellité dans l’imaginaire occidental. Regards sur les jumeaux , 2011.
Fatma Abdallah AL-OUHÎBÎ, L’OMBRE, ses mythes et ses portées épistémologiques et créatrices , 2011.
Dominique BERTHET, Une esthétique de la rencontre , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ?, 2011.
Stelio ZEPPI, Les origines de l’athéisme antique, 2011.
Lucien R. KARHAUSEN, Les flux de la philosophie de la science au 20 e siècle , 2011.
Gérald ANTONI, Rendre raison de la foi ?, 2011.
Pascal GAUDET, L’anthropologie transcendantale de Kant , 2011.
INTRODUCTION
L’homme est un être de représentation, puisque ses représentations lui permettent de se constituer lui-même, de tracer sa propre figure. Ses représentations reflètent sa double nature d’être d’imagination et d’être rationnel.
Elles ont été initialement et spontanément le fruit de son imaginaire. Il a tenté d’apporter des réponses à la double question de son origine et de ses fins à travers les mythes, les religions et l’activité esthétique.
Sur l’autre versant, le sujet humain s’est doté avec la raison d’un autre instrument de figuration du monde et de lui-même. La raison est une conquête et une production de l’homme, artificielle comme ses autres représentations : l’homme est un être tout d’artifice.
Afin de progresser dans la conscience de soi, l’homme doit se livrer à un travail critique sur ses représentations, s’efforcer d’en comprendre la fabrique, les ressorts, la portée.
Ce travail doit porter sur toutes les représentations. La raison est le seul outil disponible pour y procéder (cf. Représentations I, la recherche de la raison ). La raison offre une méthode, non des vérités ou des solutions définitives. C’est parce qu’elle se soumet elle-même à son propre examen qu’elle est qualifiée pour procéder à celui de toute représentation.
Elle est donc apte à remettre en perspective les croyances religieuses et les productions de l’art.
- Aux yeux de la raison, la religion transforme arbitrairement des questions en réponses, et donne un contenu illusoirement absolu à la notion de vérité.
- L’activité artistique ne se réfère pas à la vérité : elle produit de l’illusion, son efficace est dans le jeu des apparences. La vérité n’est pour elle ni une fin ni un moyen ; l’art a pour objet l’expression et ses modalités.
La religion et l’art ont eu partie liée dès leur apparition. L’art a puisé dans la référence au sacré sa justification et son efficace. Il a doté le divin d’une présence, donné des visages aux dieux et dépeint leurs histoires. Les religions ont très longtemps défini le programme de l’œuvre artistique. Elles ont eu recours à l’art pour donner chair aux dieux ou au contraire marqué leur transcendance par l’interdiction de tout simulacre. Idéalement, la religion et l’art ont aspiré à la convergence du plus beau et du plus haut. La religion a été la caution de l’art, l’art la caution de la religion.
Ce long passé commun ne voue pas l’art let la religion au même destin.
Les religions, pures fictions, appartiennent désormais à une époque révolue de l’histoire de l’humanité. La fin de la religion est en principe déjà advenue. Pour autant, les religions ne sont pas dépourvues de signification, sous l’angle de ce qu’elles disent de l’homme, leur créateur. Elles ont été intimement liées à son évolution. Enfin, la question de la sortie de la religion n’est pas réglée, car les rémanences religieuses ne sont pas négligeables, les pulsions investies dans la religion demeurent.
La position de l’art est différente. Certes la fin de la religion n’est pas sans conséquence pour lui en raison des liens puissants qui l’ont uni pendant si longtemps à la religion, dont les forces vives l’ont nourri. Pour autant la fin de la religion n’entraîne pas la fin de l’art, puisqu’à la différence de la religion, l’art n’a jamais prétendu à la vérité. La survie de l’art suppose son adaptation à un monde non religieux, dans lequel il ne saurait avoir l’ambition de se substituer à la religion.
Chapitre I : La création artistique
L’art apparait comme manifestation spontanée de la nature de l’homme, expression originelle de sa pulsion de représentation.
I.1) L’art, signe de l’homme
L’art est en effet l’activité la plus spécifique à l’homme : les animaux connaissent des outils simples, des dispositifs techniques, des constructions sociales, des formes de langage. Certes, l’homme a porté ces éléments à un niveau de complexité beaucoup plus haut que les autres animaux et combiné ces diverses formes d’organisation et de communication. Mais les animaux ne connaissent pas l’art, n’élaborent pas d’objets dont la finalité ne soit pas immédiatement utilitaire, ordonnée à une fin pratique. L’art démontre que l’homme n’est pas complètement assujetti à la nature. « L’art, comme le traitement d’un excès dont l’individu est porteur » (Bataille, La part maudite ). Cet excès est l’indéterminé, la liberté par rapport à la nature. L’individu en est porteur, mais c’est le ressort de l’humanité tout entière, un caractère de l’espèce, qui alimente la pulsion artistique ; en tant que surcroît, l’art est jeu, gratuité, mais se rattache à l’essence même de l’humanité : l’homme n’existe pas : il doit se créer et s’imaginer, donc imaginer et créer. Il s’affirme par la représentation et l’autoreprésentation.
L’art est une dimension de l’hominisation. L’homo habilis a créé les premiers outils il y a 2,5 millions d’années et, il y a un million d’années, a commencé à produire des silex bifaces (répondant davantage à une motivation de type esthétique qu’à une visée utilitaire, car cette taille n’accroît guère l’efficacité de l’outil). On pense que l’homo erectus a appréhendé une forme de symbolisme il y a environ 300 000 ans. Mais l’art proprement dit est né avec l’homo sapiens (en lien selon certains paléoanthropologues {1} avec une mutation génétique qui, à elle seule, aurait ouvert la voie de la pensée symbolique). Les premières manifestations artistiques ont été de nature abstraite. Les plus reculées, datant d’environ 75 000 ans, ont été retrouvées en Afrique australe (site de Blombos). Les témoignages les plus anciens d’art au sens propre remontent à la transition du paléolithique moyen au paléolithique supérieur (autour de moins 30 000 ans), moment correspondant à l’arrivée de l’homo sapiens en Europe. Il a commencé à orner les grottes (grotte Chauvet, autour de moins 3100 ans) et à représenter les animaux (statuette de mammouth en ivoire vieille de 30 000 à 36 000 ans découvert en 2007 dans le Jura souabe) et le corps humain, principalement le corps f

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