Une brève histoire de l Esprit
220 pages
Français

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Une brève histoire de l'Esprit , livre ebook

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Français

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Description

D'Esprit, il est question dans ce livre. Du pneuma grec au Geist hégélien, tant de significations ont été coulées dans ce concept qu'on finit par ne plus s'y retrouver. Ce livre se propose de tracer l'évolution du mot et de ses significations. Ce sont des péripéties passionnantes à suivre, car elles évoquent un mythème central de la culture occidentale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 36
EAN13 9782336361314
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique

Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Grégori JEAN et Adam TAKACS (eds.), Traces de l’être Heidegger en France et en Hongrie , 2014.
Frédéric PRESS, Du sens de l’histoire. Essai d’épistémologie , 2014.
Grégoire-Sylvestre GAINSI, Charles de Bovelles et son anthropologie philosophique , 2014.
Dieudonné UDAGA, La subjectivité à l’épreuve du mal,
Réfléchir avec Jean Nabert à une philosophie de l’intériorité, 2014.
Augustin TSHITENDE KALEKA, Politique et violence, Maurice Merleau-Ponty et Hannah Arendt, 2014.
Glodel MEZILAS, Qu’est-ce qu’une crise ?, Eléments d’une théorie critique, 2014 .
Vincent Davy KACOU, Paul Ricœur. Le cogito blessé et sa réception africaine , 2014.
Jean-Louis BISCHOFF, Pascal et la pop culture , 2014.
Vincent TROVATO, Lecture symbolique du livre de l’Apocalypse, 2014.
Pierre CHARLES, Pensée antique et science contemporaine , 2014.
Miklos VETÖ, La métaphysique religieuse de Simone Weil , 2014.
Titre
Jacques Steiwer










UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’ESPRIT
Copyright
Du même auteur
Aux éditions L’Harmattan :
Les méandres de la raison impure , L’Harmattan, Paris, 2013.
Une morale sans Dieu , L’Harmattan, Paris, 2011.
Vers une théorie de la connaissance systémique , L’Harmattan, Paris, 2010.
Mort d’un Nietzschéen, roman , L’Harmattan, Paris, 2010.
De la démocratie en Europe , L’Harmattan, Paris, 2008.
Chez d’autres éditeurs :
Angelika chez les Luxos , roman policier, éditions Phi, Luxembourg, 2014.
Du gâchis chez les Luxos , roman policier, éditions Phi, Luxembourg, 2012.
Una Scuola per l’Europa , ouvrage collectif conçu sous la direction d’Enrico Tacchi et Jacques Steiwer, éditions Franco Agnelli, 1998 (en italien).












© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71142-3
Avant-propos
AVANT-PROPOS
D’ Esprit il sera question dans ce livre. C’est un mot qui a hanté l’histoire de la philosophie depuis ses origines les plus reculées. Littéralement « hanté » ; car l’esprit est aussi fantôme, gnome et génie maléfique. Il apparaît, puis disparaît. Il domine une époque, puis se volatilise dans les voûtes d’un château écossais. Il fait rire les spectateurs au détour d’un vaudeville, puis s’arc-boute puissamment dans les œuvres de Hegel. Autant dire qu’on lui en fait faire de toutes les couleurs.
Chaque fois qu’émerge un insaisissable, c’est l’ Esprit qui lui sert de réceptacle. Mais tout insaisissable qu’il paraît, il est présent dans notre perception phénoménologique du monde, avec la même clarté que l’espace et le temps. Nous y enfermons la raison, l’âme, le psychisme, l’intelligence, la sagacité, la lucidité au même titre que l’obscur fermentation du désir ou le saisissement mystique.
De lui émerge toute création, et en lui se résorbe toute mort.
Mais comme toutes les abstractions philosophiques, ce concept a aussi une histoire. Il n’apparaît pas sous les mêmes nuances suivant qu’il se transpose d’une langue à une autre, d’une époque à la suivante. Le πνεΰμα grec, s’il s’entendait peut-être avec le Geist allemand, ne se lierait que difficilement à l’esprit voltairien ou à la conscience torturée de Freud.
Ce livre s’efforcera de démêler la pelote entortillée d’une histoire hétéroclite.
On verra qu’avec un savoir scientifique qui va en s’accumulant le signifiant et l’imaginaire que charriait le terme « Esprit » se modifie profondément au cours des siècles. L’histoire du concept devient l’histoire de la philosophie même qui s’est souvent prévalue d’être « la science de l’Esprit », tout court. La théorie de la connaissance tend à occuper peu à peu un terrain qu’un Esprit trop vague et trop théologique doit céder progressivement. Un positivisme réducteur veut carrément bannir le mot de son vocabulaire et le réduire à la description de mécanismes cognitifs ou déterministes.
Mais l’ Esprit a la vie dure. Il ré-émerge au vingt-et-unième siècle comme résidu au fond des creusets de combustion des neurophysiologistes, lorsque plus aucun signal électrique ou chimique ne vient titiller leurs appareils d’enregistrement. Nous nous efforcerons donc aussi d’attribuer à notre farfadet l’identité qu’il peut encore revendiquer de nos jours.
Luxembourg, le 30 septembre 2014
Jacques Steiwer
Le pessimisme de Voltaire :
« Personne ne sait ce que c’est que l’être appelé ‘esprit’, auquel même vous donnez ce nom matériel d’esprit qui signifie ‘vent’. Tous les premiers pères de l’Eglise ont cru l’âme corporelle. Il est impossible à nous autres êtres bornés de savoir si notre intelligence est substance ou faculté : nous ne pouvons connaître à fond ni l’être étendu, ni l’être pensant, ou le mécanisme de la pensée. »
Voltaire : Dictionnaire philosophique, au chapitre “Âme”.
… et l’optimisme de Karl Marx :
« Die Religion ist nur die illusorische Sonne, die sich um den Menschen bewegt, solange er sich nicht um sich selbst bewegt […] Es ist zunächst die Aufgabe der Philosophie, […] nachdem die Heiligengestalt der menschlichen Selbstentfremdung entlarvt ist, die Selbstentfremdung in ihren unheiligen Gestalten zu entlarven. »
Marx : Zur Kritik der Hegelschen Rechtsphilosophie, Einleitung.
« La religion n’est que l’illusion d’un soleil qui tourne autour de l’homme, tant qu’il ne se centre pas sur lui-même […] Le premier devoir de la philosophie […], après qu’elle a démasqué l’autoaliénation sacralisée de l’homme, consiste à démasquer l’aliénation dans ses incorporations non religieuses. »
Marx : Critique de la philosophie du droit de Hegel, introduction.
Ruach, Pneuma, Psychè et Spiritus
C es quatre termes désignent, respectivement en hébreu, en grec et en latin, une substance mystérieuse qui n’a cessé de hanter la théologie et la philosophie depuis la plus haute antiquité. Commençons donc par explorer les méandres linguistiques qui tracent les origines des mots.
La Genèse introduit le ruach divin dès les premiers versets : « La terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, et l’ esprit de Dieu flottait sur les eaux. » Une autre traduction dit : « … et un vent de Dieu tournoyait sur les eaux, » en spécifiant bien qu’il ne s’agit pas de l’Esprit divin et de son rôle dans la création, qui sera l’œuvre de la « parole » de Dieu 1 Le grec utilise à cet endroit le mot de πνεΰμα qui implique une vague respiration, et la vulgate latine suit cette métaphore en traduisant ruach et pneuma par spiritus. Une version mot à mot en anglais propose : « And the spirit of Elohim vibrating over the waters. » En allemand Luther introduit un mot bien germanique : « Und der Geist Gottes schwebet über dem Wasser. » Mais d’autres versions disent « der Hauch Gottes » ou « Gottes Atem » . La version russe de la bible introduit un « Дух Божий », donc un Esprit Divin – deux fois avec la majuscule – qui rapproche la notion du Saint Esprit trinitaire.
L’ambiguïté du concept apparaît au chapitre 8 de la Genèse. Lorsqu’à la fin du déluge Dieu prend pitié des animaux et de No

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