L Occident chrétien et la fin du mythe de Prométhée
355 pages
Français

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L'Occident chrétien et la fin du mythe de Prométhée , livre ebook

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Description

Deux conceptions sur la place de l'homme dans l'univers s'oppoent : une vision de la Création offerte à l'Homme par le Dieu unique s'impose en premier lieu. L'individu était écrasé et son pouvoir démiurgique verrouillé afin d'éviter le courroux de l'Invisible. Puis naquit un mouvement qui, au fil des siècles, permit à l'individu prométhéen de briser ses chaînes ancestrales et de s'affirmer sur les plans religieux, politique et économique. Mais aujourd'hui, la puissance de l'homme, si elle n'est pas rigoureusement contrôlée, risque de brûler le monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 249
EAN13 9782296928466
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’OCCIDENT CHRÉTIEN
ET LA FIN DU MYTHE DE PROMÉTHÉE

La rupture fondatrice du monde moderne
Religions et Spiritualité
Collection dirigée par Richard Moreau

La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue inter-religieux.

Dernières parutions

Claude Henri VALLOTTON, Suis-je encore croyant ? Un itinéraire spirituel , 2009.
Moojan MOMEN, Au-delà du monothéisme. Le Dieu de Bah á ’u’ll á h , 2009.
Bernard FELIX, L ’ apôtre Pierre devant Corneille , 2009.
Paul NGO DINH SI, La foi et la justice divine , 2009.
Aurélien LE MAILLOT, Les anges sont-ils nés en Mésopotamie ? Une étude comparative entre les génies du Proche-Orient antique et les anges de la Bible , 2009.
Gérard LECLERC, La guerre des Ecritures. Fondamentalismes et laïcité à l’heure de la mondialisation , 2009.
Paul WINNINGER, Pour une Eglise juste et durable , Célibat libre et appel à la prêtrise , 2009.
Bruno BERARD, Initiation à la métaphysique , 2008.
Yona DUREAU et Monique BURGADA (dir.), Culture européenne et kabbale , 2008.
André THAYSE, Accomplir l’Écriture. Jésus de Nazareth : un enseignement nouveau , 2008.
Guy DUPUIGRENET DESROUSSILES, Jeanne d’Arc contre Jeanne d’Arc , 2008.
Marie-Thérèze LASSABE-BERNARD, Les houttériens , 2008.
Daniel S. LARANGE, La Parole de Dieu en Bohême et Moravie. La tradition de la prédication dans l’Unité des Frères de Jan Hus à Jan Amos Comenus , 2008.
Eugène VASSAUX, Eglises réformées d’Europe francophone , 2008.
Régis MOREAU, Dans les cercles de Jésus. Enquête et nouvelles interprétations sur le maître et ses disciples , 2008.
Jacques RIBS


L’OCCIDENT CHRÉTIEN
ET LA FIN DU MYTHE DE PROMÉTHÉE

La rupture fondatrice du monde moderne
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09282-2
EAN : 9782296092822

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
AVANT-PROPOS
Le monde dans lequel nous sommes immergés, et qui nous paraît si naturel, constitue en réalité une profonde anomalie au regard de la trajectoire d’ensemble de l’humanité. Il est le fruit d’une lente, très lente évolution ayant abouti, comme dans le sourd mouvement géologique des plaques tectoniques, à détacher le minuscule cap de l’Occident européen de l’immense espace du monde que l’on pourrait appeler de « l’Eternel retour », dans lequel tout est ordonné afin d’assurer sur tous les plans l’intégration, harmonieuse, sécurisante et immuable de la société des hommes, dans le cours, vu comme éternellement répétitif, du mouvement cosmique, en éliminant ou encadrant étroitement tout ce qui pourrait risquer, notamment à partir de l’inventivité propre de l’esprit humain, de mettre en question cet équilibre si délicat.
C’est l’histoire de cette rupture que voudrait retracer cet ouvrage, s’étendant nécessairement sur un temps long, dont il ne sera retenu, que ce qui est strictement nécessaire à la narration de cette histoire singulière et sous une forme essentiellement descriptive, souhaitée délibérément étrangère à tout dogmatisme et à tout hermétisme du langage.
A la source de ce livre est un être singulier, le « Forgeron africain », à la fois mythique et réel, issu, pour moi, d’échanges passionnants, remontant à des décennies, avec quelques-uns de ceux qui, avec si peu de moyens mais pleins d’enthousiasme, ont bâti, autour du Musée de l’Homme la remarquable école française d’ethnologie africaine.
Ce personnage m’a soufflé à l’oreille, lorsque nous nous sommes mieux connus, il y a bien des années déjà, ma thèse de doctorat sur « les motivations magico religieuses de l’évolution économiques des sociétés », et pas trop mal sans doute, puisqu’il a obtenu pour moi une mention très bien, m’apportant aussi, et ainsi, un commencement de réponse à une question lancinante pour tant de ceux qui ont grandi outre-mer, à une époque où l’Occident, dominateur et sûr de lui, faisait un étalage satisfait de ce que l’on appelait alors le Progrès, d’où ces peuples autochtones paraissaient radicalement exclus.
Pourquoi nous et pas eux ?
Ce forgeron m’a expliqué patiemment pourquoi et comment ses frères avaient en toute conscience choisi une autre voie afin de ne pas courir le risque, sous l’effet de la parole tentatrice du « Singe Noir » symbole du désordre nécessaire à l’équilibre du monde, de « brûler » à tout jamais celui-ci. Il n’y avait donc dans tout cela aucune hiérarchie dans l’ordre du progrès mais le choix voulu et clairement assumé d’une autre ligne de conduite.
Il restait à vérifier le propos.
Et d’abord, le Forgeron africain était-il seul de son espèce ?
Le regard du questionneur s’étendant peu à peu, au fil des années, en direction d’autres horizons, dans le temps et dans l’espace, achevait de découvrir que ses semblables, parents parfois éloignés mais de la même souche, se retrouvaient en réalité, à des degrés divers, logés dans tous les replis des cultures de notre planète et de l’histoire des hommes, ou peu s’en fallait.
Mais une autre question suivait dès lors immanquablement, celle du pourquoi et du comment de cette étrange situation.
La curieuse exploration qui va suivre pour tenter de répondre utilement à cette question permet de voir se dessiner les contours d’une construction pleine de grandeur et dépassant très largement le statut de la Forge. Son but essentiel est la recherche permanente de l’harmonie entre l’homme et l’univers au prix de lourds renoncements au plan des capacités humaines offrant une tentative de réponse à l’angoisse fondamentale née de la terrible contradiction entre le pouvoir créateur des humains, garant essentiel de leur survie, er donc redoutable pour l’équilibre du monde, s’il n’y était mis bon ordre par la société elle-même.
Trois piliers semblent constituer le soutien essentiel de cet édifice.
Le premier est le culte rendu aux Ancêtres fondateurs et le respect de leur legs rituel, garants du retour des fécondités humaines et agraires, l’individu, simple vecteur obligé de fécondité, n’occupant que la place d’un infime rouage d’une immense machinerie cosmique. Le second est l’enfermement sociologique des créateurs emportant dans leurs gestes un risque de perturbation voire de destruction de cet ordre idéal et le troisième la sacralisation du politique supposée garantir une harmonie permanente de la société, ainsi dirigée, avec les forces invisibles régissant l’Univers.
Sous des formes très diverses, cette vision, perçue, avec une étonnante lucidité, par les peuples qui l’ont mise en œuvre, a régné, ou peu s’en faut, sur l’ensemble de notre planète, avant que tout ne bascule, sous l’effet du torrent qui, né d’une fissure ouverte au plan essentiellement spirituel mais qui, s’élargissant sur tous les plans aux dimensions d’une véritable brèche, donnera naissance à notre monde moderne, faisant ainsi remonter cet engendrement aux immenses et révolutionnaires conséquences matérielles, infiniment plus loin que ce qui est généralement admis.
Comment s’est donc produit ce qui fut la plus fondamentale des inversions du regard de l’homme sur le monde et ses forces, la grande rupture qui fait le titre de cet ouvrage et qui constitue la racine de ce que nous sommes aujourd’hui ?
C’est en suivant depuis sa source ce flot devenu de plus en plus puissant, au point de risquer de tout emporter désormais, que nous trouverons la réponse à cette question, étrangement peu posée jusque-là et qui ne serait sans doute pas apparue aussi nettement au regard sans les lueurs initiales du feu de la forge africaine.
Entrons donc dans le courant de ce fleuve plein de surprises qui s’offre à nous, en gagnant tout d’abord les rives

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