La Pension Manzotti
278 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Pension Manzotti , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
278 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« Après avoir raccroché, elle resta le portable à la main, et se remémora comme un film au ralenti son entrevue avec David à l'hôpital... Livio avait raison, elle avait ressenti quelque chose quand il s'était adressé à elle. Il l'avait regardée, leurs yeux s'étaient... comment dire, noués, liés, quelque chose d'insondable, profond... Peut-être avait-elle rêvé ? Elle avait du mal à définir l'impression étrange que lui donnait cet inconnu entré dans son existence par la force des événements, d'une manière si inattendue. Elle se sentait attirée par lui, depuis le moment précis où ils s'étaient rencontrés dans le hall de la pension, elle n'avait plus pensé qu'à lui, à ses grands yeux bruns, à ses dents qui ressortaient dans son visage hâlé, à son sourire triste qui se voulait gai, cependant. » Faire retour vers le passé ne signifie pas nécessairement régression... Il peut être aussi synonyme de rebond, de renaissance, de révélation... Et c'est ce que vivra Anne, qui porte le deuil de sa mère, en passant quelques jours en Toscane, à la pension Manzotti... Un lieu-cocon où s'offriront à elle, en quelque sorte, une nouvelle famille et une nouvelle vie... mais seulement au prix d'un dévoilement total des secrets de ceux qui l'entourent : Suzanne, Sam... De l'Italie à l'Angleterre, de retrouvailles en surprises, d'amitiés nouvelles en amour évident, Carole Coriat trace pour son héroïne un chemin vers le bonheur de plus en plus lumineux.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2014
Nombre de lectures 89
EAN13 9782342029680
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












La Pension Manzotti Carole Coriat










La Pension Manzotti






















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les
lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son
impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et
limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou
copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une
contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les
textes susvisés et notamment le Code français de la propriété
intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la
protection des droits d’auteur.





Éditions Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55






IDDN.FR.010.0119048.000.R.P.2013.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014


Sommaire






Chapitre I. Messages ....................................................... 11
Chapitre II. Maud ............................................................ 35
Chapitre III. La Pension Manzotti................................... 45
Chapitre IV. Du soleil dans le cœur ................................ 57
Chapitre V. Mrs Ferguson............................................... 75
Chapitre VI. Souvenirs de Famille.................................. 93
Chapitre VII. L’oncle Sam ............................................ 105
Chapitre VIII. Une journée forte en émotions............... 121
Chapitre IX. David Ferguson ........................................ 135
Chapitre X. La Dernière soirée ..................................... 147
Chapitre XI. Des retrouvailles inattendues ! ................. 163
Chapitre XII. Promesses................................................ 177
Chapitre XIII. Nouveau départ...................................... 193
Chapitre XIV. Choix de vie........................................... 209
Chapitre XV. Préparatifs de Noël ................................. 217 VI. Révélations ............................................ 231
Chapitre XVII. Secrets de famille 253
9


Chapitre I.
Messages



Anne avait remercié chaleureusement tous ceux qui
étaient là, qui l’avaient entourée dans ces moments
difficiles, et en particulier Lidy et son mari, ainsi qu’un autre
couple qui avait été proche de ses parents. Et ceux-là se
sentaient maintenant investis d’une responsabilité
affective quasi parentale. Elle leur avait dit et redit à tous
qu’elle allait suivre leurs conseils, en partant loin de chez
elle pour se reposer, puisqu’elle avait la chance de
bénéficier des vacances scolaires. Elle avait promis de les
appeler.

Arrivée à son domicile, Anne referma la porte comme
on referme celle d’un tombeau. Elle souhaitait se couper
du monde des vivants, une partie d’elle-même n’existait
plus. Anéantie, déprimée, perdue dans un univers qui
n’était plus le sien. Elle se dirigea vers le téléphone pour
brancher le répondeur, seul appareil qui pouvait la relier
encore à son entourage. Elle aurait voulu le couper, mais
elle n’en fit rien, sachant qu’au bout de quarante-huit
heures la police serait à sa porte, alertée par ses amis, pour
vérifier qu’il ne lui était rien arrivé… Elle marcha de long
en large dans l’appartement, cherchant sa place. Enfin elle
entra dans sa chambre, qu’elle aimait toujours autant, bien
que celle-ci ait subi de nombreuses transformations au fil
des années. Elle pouvait se souvenir encore du papier
d’enfant avec Bambi, puis de la toile de Jouy rose !
Aujourd’hui le décor était plus sobre et cosy, c’était son
univers d’adulte où elle pensait enfin se retrouver. Passant
11devant le miroir ovale au-dessus de sa commode, Anne eut
un choc en voyant son visage. Depuis combien de temps
se regardait-elle sans se voir ? Prise dans le tourbillon
incessant des allers et retours à l’hôpital, elle n’avait pas
prêté attention à cette transformation qui s’était opérée de
manière insidieuse. Ce n’était plus Anne, mais son ombre.
Grande et mince, mais très amaigrie. Ses joues s’étaient
creusées, son regard clair semblait éteint, cerné, ses longs
cheveux noirs qui tombaient en grosses boucles sur son
dos étaient ternes et épars, presque effilochés. Le spectacle
lui parut désastreux. Elle attrapa un foulard, recouvrit la
glace et s’allongea sur son lit. Les yeux rivés au plafond,
elle essaya de faire le vide, mais les images de
l’enterrement lui revenaient sans cesse. Elle revoyait les
gens, le caveau ouvert, monstre béant, elle s’était
approchée comme attirée par ce gouffre effrayant. Le mari de
Lidy l’avait rattrapée et tirée par le bras : « Viens, lui
avait-il dit, il n’y a rien à voir ».

Elle n’avait rien répondu mais elle avait ressenti un
vertige, un vide où une partie de son cœur, ou de son âme,
semblait la quitter à tout jamais. Pour aller où ? Dans un
autre monde, du moins c’est ce qu’elle se plaisait à croire
pour l’instant. Sa mère ne pouvait pas être dans ce
tombeau, il n’y avait que sa dépouille, elle en avait pris
conscience au moment où elle lui avait touché la main
pour la dernière fois, dans la chambre d’hôpital. La mort
est un mystère dont chacun interprète à sa façon les
symboles et les conséquences de l’absence…

Celle qui ne l’avait pas quittée depuis sa naissance,
celle qui avait toujours répondu présente en toutes
circonstances, Anne ne pouvait se résoudre à ne plus lui parler, à
ne plus l’entendre… Sa confidente, sa sœur, sa meilleure
amie, sa tendre maman. Elle voulait la revoir en rêve, et
peut-être même dans la réalité, sous une autre forme. Elle
12était prête à recevoir à tout moment un signe, un message.
Mais comment ? Elle n’en avait aucune idée. Et malgré le
discours qu’elle venait de tenir, en assurant à tous qu’elle
allait partir en vacances, elle n’avait qu’un seul désir,
rester seule, seule avec ses souvenirs, seule avec l’espoir de
cet après qu’elle attendait et en lequel elle voulait croire.
N’arrivant pas à se détendre et encore moins à dormir, elle
se mit à errer dans son appartement. Lorsqu’elle entra dans
la cuisine, elle crut reconnaître une odeur d’épices… Tout
de suite, Anne revit sa mère, s’affairant devant la
cuisinière pour préparer son fameux poulet au curry qu’elles
aimaient toutes les deux. Elle ouvrit le placard et en sortit
un petit pot de verre avec un bouchon de liège, le porta à
son nez et le huma longuement. Elle se vit enfant
préparant les divers petits légumes et fruits qui accompagnaient
le plat. Elle aimait disposer sur la table les coupelles
contenant la tomate coupée en dés, les poivrons verts, la noix
de coco, les raisins secs, tous ces petits détails qui
transforment un mets en repas de fête. Elle esquissa même un
sourire, ce qui ne lui était pas arrivé depuis des mois.

Son regard se promenait d’étagère en étagère, elle prit
sans y prêter attention une tablette de chocolat, sortit une
casserole, y fit couler de l’eau, ajouta le chocolat en
morceaux et le fit chauffer. Au fur et à mesure que l’odeur de
chocolat se répandait dans la pièce, Anne se remémorait
ses goûters d’enfance, quand, pour son anniversaire, sa
mère lui faisait son gâteau préféré, une « reine de Saba ».
Elle se souvint de ce Noël où Sam s’était déguisé en père
Noël et où, bien sûr, elle avait reconnu sa voix, mais avait
joué le jeu pour faire plaisir à son oncle. Que de bons
moments passés ensemble… Et pourtant aujourd’hui, elle
ignorait où se trouvait « l’unique homme de la famille »
comme disait Maud. La magie olfactive lui avait permis de
s’évader pendant un court instant, mais sa tristesse
reprenait le dessus. Elle se saisit de la casserole et la vida dans
13l’évier. Elle sortit de la cuisine, bien d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents