Notes sur la lettre aux Colossiens

Gilbert Presle

Description

Ecrite par l’apôtre Paul dans le but de combattre l’hérésie qui menaçait la foi de ses destinataires, la Lettre aux Colossiens a-t-elle encore quelque chose à nous dire aujourd’hui? L’auteur montre que l’Eglise et les croyants en général ont tout à gagner à s’intéresser à ses enseignements, car les menaces, si elles ont pris d’autres formes, ne sont pas très différentes de nos jours.

Sujets

• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Scripsi
• Date de parution: 01 juin 2013
• Nombre de lectures: 51
• EAN13: 9782826003038
• Langue: Français

Extrait

Notes sur la lettre aux Colossiens
Ecrite par l’apôtre Paul dans le but de combattre l’hérésie qui menaçait la foi de ses destinataires, la lettre aux Colossiens a-t-elle encore quelque chose à nous dire aujourd’hui? L’auteur montre que l’Eglise et les croyants en général ont tout à gagner à s’intéresser à ses enseignements, car les menaces, si elles ont pris d’autres formes, ne sont pas très différentes de nos jours. Le texte garde toute sa pertinence et son actualité, 2000 ans après!
Un commentaire qui va droit à l’essentiel.
Pasteur, responsable de France-Mission, membre du conseil de la Fédération Evangélique de France, du conseil de La Maison de la Bible France ou encore de la branche française de la Mission Evangélique Indépendante de Madagascar: Gilbert Presle a, par ses divers engagements, acquis un regard particulièrement aiguisé sur la situation des Eglises et œuvres chrétiennes en francophonie.



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Gilbert Presle
Notes sur la lettre aux Colossiens





Notes sur la lettre aux Colossiens
© et édition: éditions Scripsi, 2013
Chemin de Praz-Roussy 4bis
1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse
Tous droits réservés.
E-mail: [e-mail]
Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21
www.universdelabible.net
Photo de couverture: © Pete unseth
ISBN édition imprimée 978-2-8260-2002-8
ISBN format epub 978-2-8260-0303-8
ISBN format pdf 978-2-8260-9688-7




Cette réflexion est inspirée d’ouvrages, pour certains épuisés, de W. Kelly, E. E. Ellis et Philippe Favre.


Introduction
Aux temps bibliques, Colosses était une petite ville de la province de Phrygie, en Asie Mineure, située à environ 160 kilomètres à l’est d’Ephèse. La ville de Colosses avoisinait les villes plus importantes de Laodicée et de Hiérapolis, trois villes de la vallée du Lycus.
L’Eglise de Colosses a été fondée fort probablement par Epaphras. Archippe servit dans cette Eglise, Onésime et Philémon en étaient membres également. L’apôtre Paul suivait avec grand intérêt et prières le développement de cette Eglise qui avait pu se fonder pendant son séjour à Ephèse dans les années 53-56. C’est à la suite de nouvelles données par Epaphras, nouvelles à la fois alarmantes et encourageantes, que Paul prend la plume pour instruire, exhorter et combattre. C’est probablement de prison que Paul a écrit cette lettre pendant son premier emprisonnement à Rome où il jouissait d’une relative liberté dans les années 61-63, soit quelques années après la fondation de l’Eglise, plus ou moins huit ans après. L’Eglise de Colosses était une jeune Eglise.
But de la lettre
Ce qui détermine l’apôtre Paul à écrire, c’est d’apprendre qu’une hérésie pernicieuse menaçait l’Eglise de Colosses, hérésie nommée gnosticisme, mouvement de pensée à ses débuts qui allait faire des ravages dans l’Eglise au IIe siècle. Il s’agit d’un système de pensée philosophico-religieuse s’adaptant par syncrétisme aux groupes juifs, païens et chrétiens.
Le gnosticisme puisait sa force dans les mythologies de la Grèce, de l’Egypte, de la Perse et de l’Inde, mais aussi dans les théosophies et les systèmes religieux de l’époque, les philosophies de ces pays et dans les cultures de l’Antiquité.
Ainsi plusieurs des doctrines chrétiennes se retrouvaient dans le gnosticisme. Et lorsque les apôtres propageaient l’Evangile, le gnosticisme tenta de l’intégrer dans son schéma philosophique de la divinité, des êtres et des choses.
Les gnostiques soutenaient que toutes les religions sont des manifestations d’une vérité cachée et contribuent chacune à amener les hommes à une connaissance de la vérité. Autrement dit, elles détiennent toutes une partie de la vérité. Les gnostiques prétendaient arriver à cette connaissance par des illuminations, des visions, des expériences mystiques et de ce fait, ils affirmaient détenir une connaissance supérieure à celle des apôtres.
Trois erreurs fondamentales sont à dégager, pouvant être qualifiées de subtiles et de sournoises:
1. Certains gnostiques niaient l’humanité de Christ. Ils disaient que le Christ était une «influence divine» qui émanait de Dieu et qu’elle était descendue sur l’homme Jésus à son baptême, pour le quitter à Gethsémané juste avant sa mort sur la croix, supprimant ainsi le pardon des péchés et le salut. C’est pour eux que l’apôtre Jean a écrit: «Voici comment identifier l’Esprit de Dieu: tout esprit qui reconnaît que Jésus est le Messie venu en homme est de Dieu. Et si un esprit ne reconnaît pas que Jésus est le Messie venu en homme, il n’est pas de Dieu: c’est l’esprit de l’Antichrist» ( 1 Jean 4.2-3 ).
2. Certains groupes gnostiques enseignaient que la matière est mauvaise. Ils disaient que le Dieu des Juifs, le créateur du monde, n’est pas l’Etre suprême, mais un être très inférieur qu’ils appelaient «le démiurge,» d’après le nom que Platon lui avait donné. Selon les gnostiques, l’Etre suprême habitait dans la lumière inaccessible de la plénitude, il était parfait et incommunicable, puisque la matière était mauvaise. Il y avait donc entre cet Etre suprême et la matière mauvaise toute une série d’êtres intermédiaires, sortes d’émanations successives de la divinité, appelées «éons». Voilà pourquoi l’apôtre Paul affirme clairement: «Dieu a voulu que toute sa plénitude habite en lui» ( Colossiens 1.19 ).
3. Le corps humain était, aux yeux des gnostiques, essentiellement pécheur, puisque participant de la matière mauvaise d’où une lutte constante entre le bien et le mal, la vie et la mort, la matière et l’esprit, et par conséquent, un esprit manichéen.
L’initiation dans la connaissance remplace les dons et les ministères. L’intrusion de ces erreurs dans le christianisme a abouti pratiquement à trois attitudes religieuses que Paul combat vigoureusement.
– le légalisme: on ne fait pas telle ou telle chose afin d’offrir à Dieu un bon sacrifice de sa vie; emprunts au judaïsme;
– l’illuminisme: on vit suivant de constantes émotions et de constantes révélations; emprunts aux religions orientales;
– l’ascétisme: on rationalise le religieux; emprunts à l’hellénisme stoïcien.
Ces trois attitudes peuvent être résumées ainsi:
Le légalisme
– Principe de l’homme
– Sagesse humaine
– Fausse humilité
L’illuminisme
– Mysticisme irrationnel
L’ascétisme
– La technique
– Le social
– La connaissance
Devant ces grands dangers, l’apôtre Paul sous l’inspiration du Saint-Esprit a écrit cette épître aux Colossiens à la gloire de la personne et de l’œuvre de Christ, pour répondre au Christ défiguré, rabaissé au niveau de la créature, vidé de sa divine personnalité.
Aujourd’hui nous sommes toujours confrontés aux mêmes dangers qui attaquent l’Eglise contemporaine de tous côtés. Ces erreurs ont donné naissance à des sectes comme:
– la Science Chrétienne,
– les Mormons,
– les Témoins de J