Saint Macaire et les moines du désert de Scété

Etienne Goutagny

Description

Des chrétiens en Égypte ! Il y en a depuis l'époque des apôtres, et leur présence n'a jamais cessé au fil des siècles. Saint Macaire est l'un d'eux. Fondateur au IVe siècle du monastère qui porte son nom, il est compté parmi les « Pères du désert ». Cet ouvrage présente sa vie, ses œuvres, ainsi qu'un certain nombre de textes le concernant dans une nouvelle traduction revue sur les originaux coptes. Il décrit les différents monastères du désert de Scété, ainsi que quelques-unes de leurs grandes figures monastiques.

Sujets

• Christianisme
• Biographie
• Afrique subsaharienne
• Religion
• Histoire
• Major religious groups

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2017
• Nombre de lectures: 74
• EAN13: 9782140041266
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

et leur présence n’a jamais cessé au îl des siècles. Saint Macaire est l’un d’eux. Fondateur au IV siècle du monastère – toujours en activité – qui porte son nom, il est compté parmi les « Pères du désert ».

sur les originaux coptes. Il décrit également les différents monastères du désert de Scété, ainsi que quelques-unes de leurs grandes îgures monastiques.

Saint-Macaire), cliché Marc Jeanson.

(monastère de

Fr. Etienne Goutagny moine de N.D. de Cîteaux avec la collaboration de Fr. Wadid, moine de SaintMacaire (Egypte), et d’Albocicade, laïc orthodoxe

Saint Macaire et les moines du désert de Scété

Série Biographie

Saint Macaire et les moines du désert de Scété

Religions et Spiritualité fondée par Richard Moreau, Professeur émérite à l'Université de Paris XII, dirigée par Gilles-Marie Moreau et André Thayse, Professeur émérite à l'Université catholique de Louvain. La collectionReligions et Spiritualitérassemble divers types d'ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l'homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus. La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue interreligieux. Derniers titres parus: Francis Weill,: ce que le judaïsme a apporté auLes étoiles de Jérusalem monde, 2017. Francis Barbey,Dieu est-il chrétien catholique ?, 2017. Edouard de Ribaucourt,Serf-arbitre et justification selon Martin Luther, 2017. Bruno Florentin,Les temps de la fin dans le livre de l’Apocalypse, 2017. Janine Elkouby,Chroniques talmudiques au féminin, 2017. Hilaire Iwaka Kitambala,L'office de chancelier dans le Code de droit canonique de 1983. Préface du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, 2017. Francis Weill,Le naufrage des religieux, 2017. Pierre Egloff,Pour des interpellations entre sciences et spiritualités, 2017. Daniel Trépier,: du lutrin à l'autel, célébrer lesLa passion de la liturgie merveilles de Dieu, 2016. Bénédicte Bernard,Laïcité française et sécularité chrétienne, 2016. Gilles-Marie Moreau,Les catholiques de l'Isère et la Grande Guerre 1914- 1918, 2016. Robert W. Jenson,Théologie systématique. Vol. 1 : le Dieu Trine., 2016. Christian Ngazain Ngelesa,La nature humaine comme norme morale d'après Hans Urs von Balthasar, 2016. Philippe Beitia,Saints et bienheureux Papes dans la liturgie catholique, 2016. Robert Culat,Méditations bibliques sur les animaux (nouvelle édition augmentée), 2016. Jean-François Fyot, Une règle pour des laïcs : la règle de saint Benoît pour des laïcs cisterciens, 2016. Albert Soued,Des clés pour comprendre la Qabalah, 2016. Michèle Juin,: une pensée puissante, d'après ClaudeLe christianisme Tresmontant, 2016. Giraud Pindi,Méditations dominicales d'un curé de paroisse, 2016. Sylvain Kikwanga,La charité comme fondement du droit canonique, 2016.

Fr. Etienne G OUTAGNY moine de N.-D. de Cîteaux avec la collaboration de Fr. Wadid, moine de Saint-Macaire (Égypte) et d’Albocicade, laïc orthodoxe Saint Macaire et les moines du désert de Scété

Fr. Etienne Goutagny a publié, dans la même collection Les impératifs de Dieu, 2015. La manne du désert : petit dictionnaire des noms communs bibliques à la lumière des Pères du désert, 2014. Magnificat, un itinéraire monastique.Préface de dom Olivier Quenardel, abbé de Cîteaux,2011. Cisterciens dans les guerres : l'abbaye Notre-Dame des Dombes en 1870-1871, 1914-1918, 1939-1945, 2006. Cisterciens en Dombes (1859-2001), 2004 . © L’H ARMATTAN , 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12535-0 EAN : 9782343125350

Introduction : les déserts de Scété, de Nitrie et des Cellules (Kellia) En Basse-Egypte, à 60 km au sud d'Alexandrie, au début du désert, se trouve une vallée profonde, disposée en gradins et trouée de grottes. Dans chaque grotte, on devine un moine. C'estNITRIE (un mot qui vient denitrum, ancien nom du salpêtre, nitrate de potassium : on extrayait de cet endroit du sel et de la soude). Mais ce lieu était assez proche d'Alexandrie, et il y avait beaucoup de visiteurs. On raconte qu'Amoun, le fondateur de Nitrie, exposa cet ennui à Antoine : ils partirent alors tous les deux, après le repas de la neuvième heure, et ils fondèrent à quelques heures de marche (soit 18 km) un nouveau centre monastique qu'on appela :LES CELLULES, petites maisons construites à côté les unes des autres. Parfois, comme à Nitrie, on a simplement utilisé un trou dans un rocher. Quand Pallade y vint, il y trouva 600 moines. Les fouilles contemporaines ont dénombré mille cinq cents ermitages. Plus au sud, et cette fois à 40 km, se trouveSCÉTÉ, autre centre monastique, qui abrita saint Macaire le Grand qui s'y retira en 340. Sa présence attira de nombreux hommes désirant mener la vie monastique. La vie monastique était de caractère plutôt anachorétique, en quoi elle se distinguait de celle de caractère cénobitique que l'on menait dans les monastères fondés par saint Pachôme en Haute-Egypte. C'était une sorte d'équilibre entre la vie solitaire et la vie communautaire.

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Il y avait donc trois lieux principaux d'implantation du monachisme chrétien en Basse-Egypte : le désert de Nitrie, les Cellules et le désert de Scété. La confusion entre "Nitrie" et "Scété" a été dissipée en 1932 par un ouvrage d'H.G. Evelyn White. L'emplacement des Cellules a été repéré en 1964 par Antoine Guillaumont. Le "désert de Scété" correspond à l'actuel Ouadi Natroun ou Wadi el Natroun, une vallée aride située dans le désert occidental de l'Egypte à environ 90 km au nord- ouest du Caire et à 110km au sud d'Alexandrie. Quatre monastères coptes y sont encore implantés de nos jours : "Abou Maqar", Saint-Bishoi, le monastère des Syriens (Deir Suriani : c'est de lui que provient la fameuse collection de manuscrits syriaques de la British Library, appelée par erreurNitrian Collection) et le monastère des Romains (Deir Baramus). Le "désert de Nitrie" se situait à quelque 60 km plus au nord, beaucoup plus près de la ville d'Alexandrie. Le site fait aujourd'hui partie de la région habitée et cultivée du Delta et il n'y a plus trace visible des anciennes implantations monastiques. Le site des Cellules (Kellia), qui se trouvait entre les deux, est aujourd'hui – après avoir été l'objet d'importantes fouilles dans les années 1960 et 1970 – envahi par les cultures à la suite de travaux d'irrigation.

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1 Histoire du monachisme à Scété Avant la conquête arabe La vie monastique apparut à Scété un peu avant le milieu du IVe siècle. Dans les premiers temps, la vie monastique n'était pas concentrée comme à l'heure actuelle, dans des monastères enclos, mais les moines vivaient épars, dans des grottescreusées dans la montagne, ou des cellules bâties en pierres et recouvertes de joncs ou de branches de palmier. La concentration dans des couvents ne se fit que plus tard, afin de se préserver des attaques des Berbères et des Arabes. Ce n'était pas la solitude absolue, mais des agglomérations plus ou moins considérables de moines formés en petits groupes, qui devaient chacune se considérer comme un monastère. Rufin, auteur de l'Historia monachorum in Aegypto, visita Scété en l'année 372. Il nous dit qu'il y avait 50 monastères de ce genre. Pallade visita la région en 373. Dans sonHistoire lausiaque, il dit que ce désert contenait environ 5 000 moines qui vivaient séparément ou par groupes de deux ou trois, ou même plus. Vers 400, les monastères, de tous les côtés, grandissaient et prospéraient. La première invasion des Berbères eut lieu en 407. Ce fut un exode général des moines. Saint Moïse et six autres moines y furent massacrés. Saint Arsène resta pour ainsi

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dire seul dans la montagne, tout entier entre les mains de la Providence. La seconde incursion des Berbères eut lieu vingt-sept ans plus tard en 434, et la troisième en 444. C'est lors de cette troisième incursion qu'eut lieu le massacre des 49 moines de Scété. Après le départ des Berbères, les moines réunirent les cadavres et les placèrent dans une caverne voisine. Un nouveau désastre eut lieu vers l'an 575. C'était l'époque de la reconstruction de quatre monastères. Les moines les quittèrent et une invasion des Berbères saccagea toute la région. Après la conquête arabe Peu de temps après la conquête arabe, sous le Patriarcat du Patriarche Benjamin (622-661), les monastères du Wadi Natroun furent reconstruits. Le Patriarche visita la vallée ; il se rendit d'abord au Couvent d'El Baramous, puis à celui de Saint Macaire, où il consacra la nouvelle église dédiée à ce saint. C'est du temps de ce Patriarche qu'eut lieu la translation des ossements des 49 vieillards, tués par les Berbères, dans une grotte sous l'église du monastère de Saint Macaire. Mais cette prospérité ne dura pas longtemps, car les Bédouins firent une incursion dans la vallée en 817, dévastèrent celle-ci, démolirent les églises et les cellules et emmenèrent plusieurs moines en captivité. Les autres, pour échapper à la fureur des Bédouins, se dispersèrent de tous les côtés de l'Egypte, sauf quelques-uns qui étaient restés dans leurs cellules, et que Dieu protégea, ce qui fait qu'aucun mal ne leur arriva. Au temps du Patriarche Shénouda I (859-880), les Bédouins s'emparèrent de l'Eglise Saint Macaire et

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pillèrent tout ce qui s'y trouvait. De là, ils parcoururent les autres monastères, dépouillant et chassant tous les moines. Dès que les troubles furent apaisés, le monastère de Saint Macaire fut rétabli et entouré d'un mur très fort, afin que les moines y fussent désormais à l'abri des incursions des Bédouins.

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