V O Y E Z C O M M E D I E U E S T B O N !
Collection EGLISES D’AFRIQUE Dirigée par François Manga-Akoa Depuis plus de deux millénaires, le phénomène chrétien s’est inscrit profondément dans la réalité socio-culturelle, économique et politique de l’Occident, au point d’en être le fil d’Ariane pour qui veut comprendre réellement les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Grâce aux mouvements d’explorations scientifiques, suivis d’expansions coloniales et missionnaires, le christianisme, porté par plusieurs générations d’hommes et de femmes, s’est répandu, entre autres contrées et à différentes époques, en Afrique. D’où la naissance de plusieurs communautés ecclésiales qui ont beaucoup contribué, grâce à leurs œuvres socio-éducatives et hospitalières, à l’avènement de plusieurs cadres, hommes et femmes de valeur. Quel est aujourd’hui, dans les domaines économiques, politiques et culturels, le rôle de l’Église en Afrique ? Face aux défis de la mondialisation, en quoi les Églises d’Afrique participeraient-elles d’une dynamique qui leur serait propre ? Autant de questions et de problématiques que la collection« EGLISES D’AFRIQUE» entend étudier. Dernières parutions Félicien BODUKA N’GLANDEY,Le Mystère de l’Esprit Saint dans l’œuvre du père Henri de Lubac. Éléments de pneumatologie, 2011. Antonio MABIALA,L’ontologie du prêtre, 2011. Lévi NGANGURA MANYANYA,Figures des femmes dans l'Ancien Testament et Traditions africaines, 2011. Pierre Damien NDOMBE MAKANGA MAYA NGUBA, Néo-colonialismes politique et religieux : les Africains face à leur nouvelle indépendance. Essai d'une théologie pour l'Afrique, 2011. Joseph MAZOLA AYINAPA,La vie affective et sexuelle du prêtre africain. Le cas de la République Démocratique du Congo, 2010.
Françoîs-Xavîer Damîba
V O Y E Z C O M M E D I E U E S T B O N !
PrÉface de Monseîgneur SÉraphîn F. Rouamba
Iustratîons de Roger T. Nacouma
DU MEME AUTEUR Dieu n’est pas sérieux (Préface de Mgr Jean-Baptiste TIENDREBEOGO), L’Harmattan, Paris, 1999. En collaboration avec Laurent NARÉ,Proverbes Mossir r (sous la direction du P John Mbitti et la coordination du D Stan Nussbaum), Imprimob, Abidjan, 1999. La douceur du Dieu-à-mère (Préface de Jean ILBOUDO, S.J.), L’Harmattan, Paris, 2000. © L’HARMATTAN, 2011 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55377-4 EAN : 9782296553774
P R é F A C E
I Étaît une foîs, prÉcîsÉment« au commencement, Dîeu créa le cîel et la terre »et tout ce quî s’y trouve (cf. Gn 1 à 2). Dîeu vît que tout ce qu’î avaît crÉÉ Étaît bon, c’est-à-dîre pÉtrî et mouÉ de bontÉ.
En effet, Dîeu ne se contente pas seuement de crÉer maîs îmmÉdîatement aprÈs avoîr crÉÉ queque chose, î prend e temps de e regarder ixement de prÈs pour s’assurer que ’œuvre en questîon est bonne, bîen conforme à son des-seîn. Le refraînDîeu vît que cela étaît bon »« Et scande quî et rythme es rÉcîts bîbîques de a crÉatîon est ’expressîon que Dîeu se soucîe de a bontÉ de tout ce qu’î faît sortîr du nÉant.
La crÉatîon est aînsî à ’îmage de son CrÉateur quî est bon. En observant a crÉatîon, on peut en effet se faîre une îmage de son Auteur. C’est ce que faît Saînt Thomas d’Aquîn dans sa quatrîÈme preuve de ’exîstence de Dîeu. I remar-que qu’î y a des perfectîons dans es choses (bîen, beau, amour, etc.) maîs à des degrÉs dîffÉrents. Or î faut nÉces-saîrement qu’î y aît un Etre quî possÈde ces perfectîons à un degrÉ maxîmum. Aînsî, de a bontÉ qu’on retrouve dans es crÉatures, on dÉduît ’exîstence d’un Dîeu bon. Voyez comme Dîeu est bon !
C’est cette bontÉ dîvîne que e psamîste, observateur at-tentîf de a bontÉ quî se trouve dans es crÉatures dîvînes, chante à maîntes reprîses : En toî tout le jour j’espère à cause de ta bonté, Seîgneur(Ps 25, 5). Qu’elle est grande, Seîgneur, ta bonté !(Ps 31, 20). Tu couronnes l’année de tes bontés(Ps 65, 12). Seîgneur, tu es pardon et bonté, pleîn d’amour pour tous ceux quî t’appellent(Ps 86, 5). On fera mémoîre de ton îmmense bonté, on acclamera ta jus-tîce(Ps 145, 7).
7
La îtanîe de a bontÉ de Dîeu seraît sans in. Aussî e psamîste învîte-t-î tout un chacun à en faîre ’expÉrîence en ces termes :« Goûtez et voyez comme le Seîgneur est bon ! »(Ps 34, 9). C’est une învîtatîon à comparer tout ce qu’on voît à Ceuî quî en est ’auteur pour, en in de compte, tîrer une concusîon de a bontÉ de ceuî-cî.
Nous rappeant que e psaume, dans a cÉÉbratîon î-turgîque, se prÉsente comme une rÉponse à a ecture de a Paroe de Dîeu, on peut voîr donc dans ces observatîons du psamîste une rÉponse à Dîeu quî s’exprîme dans sa crÉa-tîon : Dîeu crÉe et voît que c’est bon ; a crÉature se regarde et voît que son CrÉateur est bon.
Dans cet opuscue, à travers ses mÉdîtatîons, au nombre symboîque de huît comme es bÉatîtudes, monsîeur ’AbbÉ Françoîs-Xavîer Damîba se prÉsente comme un psamîste humorîste de notre temps. Observateur înfatîgabe de a crÉatîon de Dîeu, î arrîve à voîr a bontÉ de Dîeu partout dans ’unîvers et dans es ÉvÉnements de a vîe. «Tout ce que Dîeu faît pour nous est bon, la joîe comme la peîne, la rîchesse comme la pauvreté. […]L’homme a besoîn du bonheur et du malheur pour marcher en équîlîbre »(N° 03). « Dîeu faît tout pour notre bîen : l’abondance comme la famîne, la santé comme la maladîe, la souffrance, la mort… tout pour notre bîen ! »(N° 04).
Chacune des huît mÉdîtatîons quî portent sur dîvers as-pects de a vîe chrÉtîenne, tes Noë, a Toussaînt, e ma-rîage, a vocatîon mîssîonnaîre, a mort, contîent de fortes afirmatîons de ce genre, formuÉes avec humour. Maîs quî veut comprendre e secret de cet humour dÉcapant n’a pas à aer chercher trÈs oîn. I uî auraît sufi de passer une heure en compagnîe du vîeux Georges Damîba et de son Épouse Ursue, es parents de ’AbbÉ Françoîs-Xavîer, dans eur humbe domîcîe à Nakabo, pour dÉcouvrîr a source 1 profonde de ce trÉsor înÉpuîsabe . Un taent de conteur de part et d’autre, un sens de ’humour quî vous faît souvent
1.
Le vîeux Georges n’est pus de ce monde.
8
vous tordre de rîre, et jamaîs un seu înstant concÉdÉ à ’en-nuî.
Ces afirmatîons dont nous parîons, fruît de ’expÉrîence humaîne, spîrîtuee et pastorae de ’auteur, trouvent Éga-ement eur base dans a cuturemoaagadont î est îssu. En effet, a sagessemoaagafaît de Dîeu ’auteur de tout, même de ce quî, à vue humaîne, ne sembe pas bîen. En tÉmoîgne ce proverbemoaaga:Ned sâ n dat n la koamsa, bia la Wênde, tiyaa Wênd n maana. (Ceuî quî veut se moquer du para-ytîque, qu’î se moque de Dîeu, car c’est Dîeu quî ’a faît aînsî).
Maîs î ne faut pas oubîer que Dîeu a crÉÉ ’homme pour qu’î soît crÉateur à son tour, et en toute îbertÉ. Aussî a sagessemoaagaînvîte-t-ee à dîssocîer e ma personne du ma ontoogîque par cet autre proverbe : «Ned yânbaoodg toore, Wênd sên wa ne yând ning me toore».(Une chose est a honte provoquÉe par soî-même, une autre a honte în-lîgÉe par Dîeu). Toutefoîs, même dans a faute commîse personneement, on ne peut s’empêcher de voîr a maîn combîen oîntaîne de Dîeu, car c’est Luî quî ’a permîs en crÉant ’homme îbre. Dîeu ’a en effet crÉÉ îbre et vît que cea Étaît bon. L’homme constate sa îbertÉ et y voît que Dîeu est bon.
De même, monsîeur ’AbbÉ Françoîs-Xavîer, tant dans son mînîstÈre dans es Grands SÉmînaîres (à Saînt Pîerre Caver comme professeur, et Saînt Jean-Baptîste comme recteur), et prÉsentement au SCEAM comme SecrÉtaîre GÉ-nÉra, que dans son apostoat de façon gÉnÉrae, a vÉcu des ÉvÉnements, es a mÉdîtÉs, Écrîts et reus, et en a concu que Dîeu est bon. Ces mÉdîtatîons, nous es avons ues à notre tour et avons vu que Dîeu est effectîvement bon. Lîsez vous aussî et voyez comme Dîeu est bon.
† SÉraphîn F. Rouamba Archevêque mÉtropoîtaîn de KoupÉa
9