10 maîtres de vie dans la Bible
53 pages
Français

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10 maîtres de vie dans la Bible , livre ebook

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Description

Comment mieux entrer dans la sagesse biblique que par le biais de ses personnages dont dix ont été retenus, chacun pour une qualité humaine qui lui est propre, tels Adam et Eve et l'acquisition de la conscience, Abraham et la foi, Marie ou la confiance, Paul et l'audace, Jésus le Maître de la Vie...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 181
EAN13 9782296704770
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

10 Maîtres de Vie dans la Bible
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12566-7
EAN : 9782296125667

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Marie Lucien


10 Maîtres de Vie dans la Bible


L’Harmattan
Du même auteur

« L’homme roman et la quête du salut », in Le renouveau des Etudes Romanes , Deuxième colloque scientifique international de Paray le Monial, Ed. du Zodiaque, pp. 137-143, 2000.
Le mal, le bien et le jugement de Dieu dans le livre de Qohélet , (thèse publiée), Orbis Biblicus et Orientalis 190, Editions universitaires Vandenhoeck & Ruprecht Gottingen, Fribourg Suisse, 2003.
« Le livre de l’Ecclésiaste. L’éveil de la conscience croyante. » in Christus n° 50, pp. 427-434, Octobre 2003.
« Qohélet et les sept refrains sur le bonheur », Wisdom and Apocalypticism in the Dead Sea Scrolls and in the Biblical Tradition , Bibliotheca Ephemeridum Lovaniensium CLXVIII, Garcia Martinez (éd.), pp. 259-268, Leuven University Press, 2003.
« Tu es ce que tu manges… », in Approches , Suisse, octobre 2004.
« El libro del Ecclesiastés. El despertar de la conciencia creyente », Seleciones de Teologia, Catalogne, 2004.
« Qohélet 6,1-2 : Dieu ne permet pas… », Vetus Testamentum, octobre 2005.
Des Religions et des Hommes, Voyage initiatique , Cabedita, Collection Regard et Connaissance, 2008.
Le message de Jésus : une spiritualité universelle inusitée , L’Harmattan, 2009.
A ma mère et mon père,
A mon frère Jean-Philippe et son épouse Corinne
A Jean-Charles leur fils
Prolégomènes : existe-t-il dans la Bible des maîtres de Vie susceptibles d’apporter du sens à notre quotidien ?
Nombreux sont les magazines qui offrent des séries sur les maîtres de vie ou de sagesse, proposant ainsi au grand public une approche facilitée de la pensée de ces grands hommes. La plupart du temps, le critère de sélection de ces personnages repose essentiellement sur leur capacité à laisser à la postérité des leçons de sagesse, que l’on tente d’accommoder au goût du jour, souvent de façon « psychologisante ».
Si un tel présupposé n’est pas dénué d’intérêt culturel, il a cependant pour conséquence d’amalgamer des systèmes de pensée issus d’époques et de lieux forts différents : le Bouddha côtoie allègrement Socrate et Confucius, Montaigne et Edgar Morin. Le lien revendiqué reste certes leur sagesse censée appartenir au patrimoine commun de l’humanité, mais ses différentes déclinaisons laissent bien souvent le lecteur dans l’incapacité de trouver la sienne ! Quelle voie choisir, quelle voix écouter ? Au milieu de ce tintamarre médiatique savamment entretenu et parfois fort lucratif, il ne lui est pas facile de trouver son chemin, et il risque alors de tomber dans un syncrétisme aux relents plus ou moins ésotériques.
Pourtant notre culture occidentale possède sa propre sagesse, multimillénaire, qui s’adosse à l’un des livres les plus vendus au monde, la Bible. Mais ce livre étant avant tout perçu comme sacré, c’est-à-dire fondateur de religions (le judaïsme et le christianisme mais il est aussi reconnu par l’islam), la sagesse qu’il véhicule est elle aussi ressentie comme religieuse. C’est oublier que le courant sapiential qui traverse les écrits bibliques est profondément humain, et qu’il peut encore être porteur de sens pour l’homme d’aujourd’hui, qu’il soit ou non croyant.
Alors comment mieux entrer dans la sagesse biblique que par le biais de ses personnages, qui ne sont pas si lointains de nous. Hommes parmi les hommes, ils n’ont de particulier que leur rapport avec le divin. En cela leur histoire peut encore nous parler aujourd’hui et peut-être même nous proposer un chemin de Vie qui nous soit accessible dans nos existences quotidiennes.
10 personnages bibliques ont été retenus dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, chacun pour une qualité bien humaine qui lui est propre, et qui transparaît dans les textes le concernant. Et même si chacun d’entre eux a su par ses choix élever cette qualité au plus haut niveau, il demeure que leur parcours reste celui d’hommes et de femmes ordinaires dont l’humanité semble proche de la nôtre.
Adam et Eve et l’acquisition de la conscience
Adam, le premier pécheur, et pire encore Eve, la femme séductrice et trompeuse, telle que Gislebertus la représente langoureusement allongée (musée Rolin d’Autun), ont-ils leur place dans cet opuscule consacré aux Maîtres de Vie dans la Bible ?
Car dans la conscience collective occidentale le premier couple humain semble inéluctablement associé au péché originel et à la mort, perçue comme son terrible corollaire. Mais la Genèse, qui véhicule ce mythe célèbre entre tous, parle-t-elle vraiment de la mort, et si oui est-elle en relation avec le péché ?
Quelques siècles après sa rédaction, la tradition chrétienne, à la suite de Paul puis d’Augustin, lie ce texte au péché originel, la faute majeure du premier couple humain entraînant l’humanité tout entière dans un châtiment de mort. Or une lecture un peu attentive permet d’observer d’emblée que, dans ce passage biblique, Dieu ne crée pas la mort en même temps que l’homme. La logique du récit n’établit aucun lien de cause à effet entre la mort d’Adam et sa désobéissance. Ainsi dans le célèbre verset « à la sueur de ton visage tu mangeras ton pain jusqu’à ce que tu retournes au sol puisque tu en fus tiré », la finitude humaine ne fait qu’achever la description de la situation de l’homme, condamné à travailler toute sa vie un sol maudit et ingrat. Car pour les auteurs bibliques la nature mortelle de l’homme, créature de Dieu, est évidente, comme celle des animaux du reste, puisqu’il a été façonné avec de l’argile ( Adam signifie en hébreu « le glaiseux »). Du reste la suite du récit raconte comment Adam meurt de sa belle mort à l’âge respectable de 930 ans !
On ne peut donc conclure de ce texte que l’homme aurait été immortel s’il n’avait mangé du fruit de l’arbre défendu. Mais alors que peut bien signifier la phrase énigmatique qui ponctue la scène où Adam et Eve transgressent l’ordre divin : « devenus comme des dieux, leurs yeux s’ouvrirent » ? Car ce qui change immédiatement pour eux, c’est qu’ils se voient nus, et qu’ils ont honte. Que représente alors cette honte ? Certainement pas une concupiscence brusquement éveillée, car les Sémites ne considèrent pas l’activité sexuelle comme réprouvable. Il semble plutôt qu’il soit fait allusion à l’éclosion soudaine de la conscience réflexive : l’homme tout à coup se voit, au contraire de l’animal, et il se découvre essentiellement faible et vulnérable.
Ce récit parle donc de l’accès de l’homme à la conscience psychologique et donc éthique, ce qui le rend semblable à un dieu, comme l’a dit le serpent. D’ailleurs la raison évoquée pour chasser l’homme et la femme du jardin est d’éviter qu’ils ne s’emparent de l’arbre de vie, « n’en mangent et ne vivent à jamais ». On comprend ainsi à la fin de l’histoire que les deux arbres dont il est question caractérisent ensemble la nature divine : la connaissance et l’immortalité ! L’homme chassé se retrouve dehors, hors du jardin mais aussi hors de son inconscience première. Certes, il est devenu semblable à Dieu par cet accès à la conscience qui l’a irrémédiablement coupé du monde animal, mais il ne peut accéder à la vie sans fin, puisque par nature il demeure mortel.

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