Itinéraire singulier d un prêtre catholique
154 pages
Français

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Itinéraire singulier d'un prêtre catholique , livre ebook

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Description

Jacques Breton est prêtre catholique. Tour à tour vicaire en paroisse, aumônier de lycée, ermite, c'est sa rencontre avec K. Graf Dürckheim, Maître Noro et des maîtres de la tradition zen au Japon qui lui a permis de faire le lien entre corps, psyché et esprit et d'approfondir sa vie spirituelle. A la suite de ce parcours très singulier il a fondé le centre Assise, lieu de cheminement et de silence, pour transmettre son expérience et aider les personnes à devenir elles-même dans l'unité, la liberté et l'ouverture au monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296467194
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’itinéraire singulier
d’un prêtre catholique
La traversée de l’obscur
Père Jacques Breton


L’itinéraire singulier
d’un prêtre catholique

La traversée de l’obscur


Préface du père Étienne,
abbé de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55484-9
EAN : 9782296554849

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
L’itinéraire du père Jacques Breton est à la fois singulier et emblématique ; sa quête spirituelle rejoint en effet celle de bien de nos contemporains, souvent nés et éduqués dans le christianisme, mais ne parvenant pas à unifier leur vie autour de leur foi. Après une enfance éprouvée et une jeunesse où il "subissait la vie" et fuyait dans l’imaginaire, Jacques, aidé providentiellement par des guides avisés, sort de son isolement et s’engage dans la voie du sacerdoce.

Pourtant, même quand on a trouvé et réalisé sa vocation, on n’a pas fini de se trouver soi-même et de correspondre à son appel. Tout l’être, y compris ses recoins les plus cachés, doit se laisser gagner par le dessein de Dieu et le don de soi. Après de généreuses années de ministère, commence pour Jacques une nouvelle étape de sa vie : du noviciat chez les carmes à la fondation du centre Assise, il parcourt un long chemin d’intériorité où peu à peu guérissent et revivent bien des aspects de son humanité, blessés ou laissés en jachère.

Suivre jusqu’au bout une telle aventure requiert de l’énergie, de la persévérance, de la droiture. Nul doute que sa formation initiale à Saint-Cyr a donné à Jacques ce sens de la discipline et de la maîtrise de soi qui lui a permis d’affronter l’onéreuse purification au centre de Karl Graf Dürckheim et la rude initiation au bouddhisme zen dans les monastères japonais.

Un tel parcours aurait pu l’éloigner de la foi et de l’Église. Il sut au contraire intégrer la sagesse orientale à son choix d’appartenir totalement au Christ, et celle-ci l’aida à redécouvrir les richesses de la tradition mystique chrétienne : « Si tu vas au bout du monde, tu trouves la trace de Dieu, si tu vas au bout de toi-même, tu trouves Dieu lui-même », disait Madeleine Delbrêl. Après ces longues années d’approfondissement vint le temps de la synthèse et du partage avec d’autres chercheurs de Dieu. Le centre Assise en est la concrétisation. Accueillant toutes les personnes en quête de leur unité intérieure, croyantes ou non, celui-ci reste centré sur l’eucharistie célébrée et adorée quotidiennement, sur la prière de l’office matin et soir, dans un climat quasi monacal et le recueillement qu’imposent les longues séances de méditation silencieuse.

Au soir de sa vie, Jacques Breton est plus chrétien et plus prêtre que jamais, ancré dans des lieux spirituels où il se ressource régulièrement : Lourdes où il aime retrouver la Vierge Marie, ou l’abbaye de Saint-Benoît qu’il fréquente chaque mois depuis plus de trente ans. Puisse son itinéraire aider tous ceux qui cherchent la cohérence de leur vie à la trouver en Christ : « On ne fait pas un long chemin vers la vérité sans rencontrer le Christ », disait la philosophe Simone Weil.


Frère Étienne Ricaud,
abbé de Fleury
(Saint-Benoît-sur-Loire).
Introduction
Il y a bien longtemps, un éditeur m’a demandé d’écrire pour relater mon itinéraire. Je me suis mis à la tâche. Très vite, je me suis heurté à bien des difficultés. Combien il est difficile d’exprimer une expérience dans un langage qui se veut à la fois très fidèle au vécu et compréhensible pour celui qui le lira ! Aussi trouvais-je toujours bien des raisons d’interrompre ce travail. Sans doute aussi étais-je peu motivé. A quoi bon transmettre une part très personnelle d’une existence qui nous concerne particulièrement ? Quel intérêt cet itinéraire peut-il présenter pour d’autres que moi, alors que nous savons que tout chemin est unique ? A quoi bon raconter sa vie ?
Pourtant, je me suis remis au travail, non pour écrire mon histoire, mais pour transmettre les quelques lumières que mon expérience m’a révélées. Mon parcours m’a permis aussi de rencontrer des maîtres qui m’ont initié sur mon chemin spirituel. Parler d’eux est une manière de les faire connaître. Je voudrais surtout faire œuvre d’espérance pour tous ceux qui me liront. Parti d’un univers très mortifère, j’ai traversé bien des étapes et aujourd’hui je m’ouvre à la Vie, une vie pleine de joie et d’amour.
Certains n’y verront peut-être que le résultat d’un travail personnel, mais je puis affirmer que la grâce s’est manifestée dans mon quotidien à travers tous les évènements, les rencontres, une discipline de vie et tous les exercices que je m’imposais. Il est vrai, comme l’a affirmé K. Graf Dürckheim, que le chemin exige beaucoup de patience, de persévérance, de courage, ces vertus qui s’acquièrent progressivement. Aussi, tout homme de bonne volonté peut-il espérer entrer dans une vie plus humaine, plus vraie, plus lumineuse.

Pour être fidèle à mon itinéraire, j’ai dû faire part de mon expérience de Dieu. Prêtre catholique, j’ai remis en question bien des éléments de ma foi, mais la quête de vérité, qui m’a toujours accompagné, m’a permis de reconnaître la réalité du Dieu d’Amour au-delà de toutes les idoles que le monde se fabrique. Arrivé presque au terme de ma vie, je me sens habité par un Esprit de Liberté, de Lumière et d’Amour qui transfigure mon existence et m’ouvre à toute l’humanité en recherche. Le centre Assise que j’ai créé n’a d’autre sens que d’aider les personnes à devenir elles-mêmes dans l’unité, la liberté, l’ouverture au monde.
PREMIÈRE PARTIE ENTRÉE SUR LE CHEMIN
Chapitre I EXPÉRIENCE FONDATRICE
Qui n'a pas eu, á un moment donné de son existence, une expérience exceptionnelle qui l’a saisi au plus profond de lui-même, lui révélant une part de son mystère ? Cherchant à décrire mon itinéraire, il me semble nécessaire de partir de cette expérience. Je l’ai vécue vers l’âge de dix-sept ans, en 1942, et pourtant elle est toujours présente en moi.

Je vivais une période très difficile de mon adolescence. Je venais de perdre ma mère, alors que mon père et un petit frère que j’aimais beaucoup nous avaient quittés quelques années auparavant. A cause de cela, avec mes deux sœurs, nous avons dû quitter la maison familiale de Pontoise pour venir habiter chez notre grand-mère à Paris. Or, j’étais très attaché au collège dans lequel je faisais mes études. Je quittais mes camarades et mes éducateurs, prêtres et enseignants, pour entrer dans un monde inconnu. La souffrance occasionnée par ce départ m’atteignit au plus profond de mon cœur, elle me fit me replier sur moi-même, me coupant davantage encore de mon environnement.
J’aimais beaucoup ma mère. Je lui étais d’autant plus attaché qu’ayant attrapé la tuberculose auprès de mon père, un ancien gazé de la Grande Guerre, elle a vécu ses deux dernières années loin de nous, dans un sanatorium où elle morte. Même si je passais encore de bons moments auprès de mes cousins, je vivais dans un complet isolement. Avec mes deux sœurs, nous parlions très peu, chacun restant sur sa douleur. De plus, se révélait en moi un sentiment de culpabilité. Je me suis senti responsable de la mort de ma mère. J’étais un jeune très turbulent et indiscipliné et, de ce fait, alors qu’elle habitait encore avec nous, je lui rendais la vie très difficile. Est-ce cela qui a provoqué la rechute de sa maladie ? Au fond de moi-même, je me sentais coupable et je ne me permettais plus d’exister : j’avais perdu le goût de la lecture qui était mon principal passe-temps. Surtout, je n’arrivais plus à fixer mon attention dans mon travail scolaire. Je quittais peu à peu la réalité de mon existence pour me construire un monde de rêve dont je percevais l’inanité

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