La pensée de Fethullah Gülen
140 pages
Français

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La pensée de Fethullah Gülen , livre ebook

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140 pages
Français

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Description

Fethullah Gülen, leader religieux installé aux Etats-Unis, est à l'origine du "mouvement Gülen", nébuleuse puissante jouant un rôle majeur dans plusieurs pays musulmans. Il prône un rapport décomplexé des musulmans à la modernité pour faire triompher un islam rigoureux. Ce livre présente sa pensée et les ressorts d'un islamisme alliant religiosité et développement, qui marque la Turquie contemporaine et inspire aujourd'hui les gouvernements issus des révolutions arabes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 185
EAN13 9782296989306
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin et Françoise Dekowski
Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.
Série premières synthèses – jeunes chercheurs (dernières parutions) :
Tom CHEVALIER, L’État-providence et les jeunes , 2012.
Édouard BOINET, Hydropolitique du Nil, Du conflit à la coopération ?, 2012.
Milena DIECKHOFF, L’individu dans les relations internationales, Le cas du médiateur Martti Ahtisaari , 2012.
Odile TANKERE, La conservation du mobilier archéologique : un enjeu scientifique, culturel et social , 2012. Concours Sciences-Po 2011-2012.
Barbara ATLAN, Politiques, affichez-vous ! , 2012. Concours Sciences-Po 2011-2012.
Louis LE BRIS, Le Western. Grandeur ou décadence d’un mythe ? , 2012. Marie NEIHOUSER, La défense des intérêts régionaux en Europe, 2011. Aurélien LLORCA, La France face à la cocaïne. Dispositif et action extérieurs , 2010.
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs, 2011.
Estelle POIDEVIN, L’Union européenne et la politique étrangère. Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune : moteur réel ou leadership par procuration (1999-2009) ? , 2010.
Namie DI RAZZA, L’ONU en Haïti depuis 2004 , 2010.
M. HOBIN, S. LUNET, Le Dragon taiwanais : une chance pour les PME françaises.
A. MARTIN PEREZ, Les étrangers en Espagne .
A. CEYRAT, Jamaïque. La construction de l’identité noire depuis l’indépendance.
D. CIZERON, Les représentations du Brésil lors des Expositions universelles .
J. FAURE et D. ROLLAND (dir.), 1968 hors de France .
A. PURIERE, Assistance et contrepartie. Actualité d’un débat ancien .
G. BREGAIN, Syriens et Libanais d’Amérique du Sud (1918-1945) .
A. BERGERET-CASSAGNE, Les bases américaines en France : impacts matériels et culturels, 1950-1967.
Titre
Louis-Marie Bureau







La pensée de Fethullah Gülen


Aux sources de l’« islamisme modéré »



Préface d’Olivier Esteves
Avant-propos de Bayram Balci
Copyright










Illustration de couverture : Fethullah Gülen, BetterWorldHeroes.com



© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782296989306
PRÉFACE
Depuis la révolution iranienne, et dans un mouvement d’ensemble qui a gagné en intensité avec le 11 septembre 2001, l’intérêt non seulement des médias principaux en Occident mais aussi des revues dites « sérieuses » ou universitaires s’est porté principalement sur ce qu’on appelle généralement de façon indifférenciée l’islamisme, l’extrémisme, l’intégrisme ou le fondamentalisme musulman, au détriment d’une analyse des évolutions de l’islam lui-même à travers le globe. C’est à un constat de cet ordre, où semble affleurer un certain embarras, que se livre le rédacteur en chef de la revue Esprit , Olivier Mongin, dans un entretien avec le chercheur américain John Bowen 1 . C’est la raison pour laquelle on peut saluer la publication d’un essai comme celui de Louis-Marie Bureau. En effet, plutôt que de parler de l’aura internationale d’un Sayyid Qotb ou d’un Ayatollah Khomeiny, M. Bureau analyse ici l’émergence et l’évolution de la pensée et du mouvement de deux figures importantes et très liées de l’islam turcophone : Saïd Nursi et Fethullah Gülen.
Que ces deux personnes influentes aient prôné un fondamentalisme musulman ne fait aucun doute, mais ce mot doit être pris ici au sens défini par Tariq Modood 2 : celui d’une adhésion revendiquée aux éléments fondamentaux de la foi, aspiration de tous les dévots, qu’on opposera à « fanatisme », qui prêche une version rigide et autoritaire de l’islam imposée par un leader charismatique. M. Bureau montre bien à quel point un tel « retour aux sources » est loin d’être incompatible avec l’évolution du monde contemporain, qu’il s’agisse ici d’accumulation des richesses, de laïcité ou de sécularisation. Il est d’ailleurs tentant, et c’est ce qui est fait plus loin, de suggérer un parallèle entre la démarche de Gülen et l’évolution du protestantisme décrite par Weber dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Si l’on se rappelle que la réussite des juifs outre-Manche et outre-Atlantique a parfois, non sans raison, été associée à différents liens entre protestantisme et enseignement talmudique, il y a là à n’en pas douter une vraie possibilité de parallèles à établir entre certaines interprétations des trois religions du livre.
Louis-Marie Bureau a eu à cœur dans cet essai de contextualiser, géographiquement mais aussi historiquement, la pensée de Nursi et surtout Gülen, c’est-à-dire d’ancrer ces deux personnages dans la spécificité de l’histoire turque. À ce titre, il emprunte avec succès à la théologie, la géopolitique voire la sociologie pour faire découvrir un objet de recherche assez peu analysé en langue française. Le principal mérite réside ici dans la clarté et la concision du propos : difficile, en effet, de proposer une étude courte d’enjeux complexes et méconnus sans succomber à la superficialité et aux raccourcis de toutes sortes. À cet égard, M. Bureau montre une extrême sensibilité à tout l’écheveau de tensions sous-jacentes dans les enseignements des deux figures qu’il analyse : comment concilier le caractère éminemment turc de ces mouvements et veiller à leur adaptabilité à d’autres ères géographiques (qui incluent, depuis peu, la France) ? Comment ancrer la théorie des grands textes inspirateurs (depuis le Coran jusqu’aux écrits de Nursi) dans l’évolution concrète, pragmatique d’un mouvement décrit avant tout comme « social » ? Comment garantir l’existence de ce qui est vu comme un nationalisme qui unit plutôt qu’un nationalisme qui clive alors même que le mouvement lui-même est empreint, justement, d’une forte dimension turque ? Dans le même ordre d’idée, comment transcender les clivages entre chi’ites et sunnites alors même que la préférence de Nursi semble de toute évidence aller aux premiers ? Enfin, comment concilier le primat de la science et de la connaissance avec l’idée que le Coran « n’a pas pu être rédigé par un homme » ?
Sur ce dernier point crucial, les pages de M. Bureau sont très éclairantes. Saïd Nursi par exemple avançait que la « connaissance scientifique est jumelle de la connaissance religieuse », ce qui renvoie à la quête de savoir en islam, souvent légitimée par un hadith très souvent cité : « Pour apprendre, va jusqu’en Chine s’il le faut ». Voilà qui place en tout cas les enseignements de Nursi et Gülen aux antipodes du diptyque étouffant « haram/hallal » qui caractérise trop d’islamistes, et qui est vivement décrié par de nombreux théologiens 3 . Voilà aussi qui suscitera l’étonnement de nombreux Occidentaux, pour qui la science est incompatible avec la religion, ce qui débouche fort logiquement sur le doute quant à l’existence de Dieu et aux Églises établies, l’athéisme et/ou l’anticléricalisme, lequel se meut chez certains en véritable sacerdoce : on pense ici à toute une tradition illustrée par des figures comme Albert Einstein, Bertrand Russell ( Why I am not a Christian , 1927) et plus récemment par les succès de librairie rencontrés par Richard Dawkins. Guère étonnant, compte tenu de cette opposition, que le matérialisme et « l’incroyance de l’Europe » aient servi de repoussoir à Saïd Nursi…
Enfin, le travail de M. Bureau ouvre un chantier de recherche en sciences sociales qui, on peut l’espérer, ne manquera pas susciter la curiosit

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