Lutter contre la pauvreté en Afrique par l'Evangile

Jean-Paulin Ki, Michel Belemgouabga, Abraham Zerbo

Description

La conversion au christianisme en Afrique semble avoir tué chez les fidèles toute initiative de création de richesses matérielles ainsi que le sens de la pratique des affaires. Aujourd'hui les Eglises d'Afrique doivent réfléchir et organiser leur vie économique afin de se prendre elles-mêmes en charge. Comment y parvenir dans un contexte mondiale complexe et exigeant pour des sociétés qui éprouvent de la difficulté à entrer dans l'esprit de l'entreprise moderne ?

Sujets

• Économie
• Religión
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2009
• Nombre de lectures: 265
• EAN13: 9782336251479
• Langue: Français

Extrait

© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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9782296080522
EAN : 9782296080522
Lutter contre la pauvreté en Afrique par l'Evangile
La production des biens économiques

Michel Belemgouabga
Jean Paulin Ki
Abraham Zerbo
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection EGLISES D’AFRIQUE Dedicace REMERCIEMENTS SIGLES ET ABRÉVIATIONS PRÉFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - BRÈVE SOCIOLOGIE DE LA PRODUCTION DES BIENS ÉCONOMIQUES
Chapitre premier - CULTURE, RELIGION ET RICHESSE Chapitre deuxième - LA PRODUCTION DES BIENS ECONOMIQUES EN CONTEXTE AFRICAIN Chapitre troisième - LE TRAVAIL COMME CLE DE LA PRODUCTION DES BIENS ECONOMIQUES
DEUXIÈME PARTIE - THÉOLOGIE DES BIENS ÉCONOMIQUES
Chapitre quatrième - LA PRODUCTION DE BIENS ECONOMIQUES DANS LA BIBLE Chapitre cinquième - LA PRODUCTION DES BIENS DANS L’HISTOIRE ET LE DISCOURS SOCIAL DE L’EGLISE
TROISIÈME PARTIE - LES ÉGLISES D’AFRIQUE FACE À L’ÉPINEUSE QUESTION DE L’AUTO-PRISE EN CHARGE
Chapitre sixième - LE PROBLEME Chapitre septième - DES PISTES DE SORTIE DE CRISE OU STRATEGIES D’AUTO-PRISE EN CHARGE ?
CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE
Collection EGLISES D’AFRIQUE
Dirigée par François Manga-Akoa
Depuis plus de deux millénaires, le phénomène chrétien s’est inscrit profondément dans la réalité socio-culturelle, économique et politique de l’Occident, au point d’en être le fil d’Ariane pour qui veut comprendre réellement les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Grâce aux mouvements d’explorations scientifiques, suivis d’expansions coloniales et missionnaires, le christianisme, porté par plusieurs générations d’hommes et de femmes, s’est répandu, entre autres contrées et à différentes époques, en Afrique. D’où la naissance de plusieurs communautés ecclésiales qui ont beaucoup contribué, grâce à leurs œuvres socio-éducatives et hospitalières, à l’avènement de plusieurs cadres, hommes et femmes de valeur. Quel est aujourd’hui, dans les domaines économiques, politiques et culturels, le rôle de l’Église en Afrique ? Face aux défis de la mondialisation, en quoi les Églises d’Afrique participeraient-elles d’une dynamique qui leur serait propre ? Autant de questions et de problématiques que la collection « EGLISES D’AFRIQUE » entend étudier.
Dernières parutions
Jean-Baptiste SOUROU, Comment être africain et chrétien ? Essai sur l’inculturation du mariage en Afrique, 2009.
Jean-Claude DJEREKE, Les évêques et les évènements politiques en Côte d’Ivoire (2000-2005), 2009.
Francis BARBEY, L’Eglise et la politique en Afrique. Eléments de réflexion pour dédramatiser le débat, 2009. Gabriel TCHONANG, L’essor du pentecôtisme dans le monde. Une conception utilitariste du Salut en Jésus-Christ, 2009.
Jean-Claude DJEREKE, Les évêques et les évènements politiques en Côte d’Ivoire (1980-1989), 2009.
DÉDICACE
A nos Pères Evêques de la Conférence Episcopale Burkina-Niger.
REMERCIEMENTS
Par la grâce de Dieu, ce premier fruit littéraire de notre communion fraternelle a pu voir le jour. Nous l’en remercions.
En outre, nous devons ce travail aux conseils, à l’aide et à l’intervention d’amis, de confrères prêtres et de bien d’autres connaissances. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude. Nous pensons particulièrement à nos Fraternités Sacerdotales (surtout l’équipe des professeurs du grand séminaire de Koumi), au Père Joseph SAWADOGO, à l’Abbé Jean Baptiste SANOU, Cyriaque PARÉ, Patrice et Andréa TOE, Catherine PARÉ, Joachim DÉBÉ et à Docteur Sabine GIES.
Notre gratitude s’adresse également à Sœur Marie-Aimée et à ses consoeurs du Carmel de Moundasso pour la mise en page du texte et les corrections éventuelles.
Nous disons un merci particulier à son Excellence Monseigneur Dèr Raphaël KUSIÉLÉ DABIRÉ qui a accepté de faire la préface de cet opuscule.
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AG : Ad Gentes (Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise)
Ag : Aggée
Am : Amos
Can : Canon
CCB : Communauté chrétienne de base
CEC : Catéchisme de l’Eglise catholique
Cf : Confer
Col : lettre de saint Paul aux Colossiens
Dt : Deutéronome
EA : Ecclesia in Africa (exhortation apostolique post-synodale
du pape Jean-Paul II)
Ep : Epître aux Ephésiens
Gn : Genèse
GS : Gaudium et spes (Constitution pastorale sur l’Eglise dans
le monde de ce temps)
Is : Isaïe
Jb : Job
Jc : Epître de Jacques
Jn : Jean
Lc : Luc
Lv : Lévitique
Mc : Marc
Mt : Matthieu
n° : Numéro
nn : Numéros
Pr : Proverbes
Ps : Psaume
Qo : Qohélet
Rm: Epître aux Romains
SCEAM : Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et
de Madagascar
Sg : Sagesse
Si : Siracide (Ecclésiastique)
1 Co : Première lettre de saint Paul aux Corinthiens
1 P : Première épître de saint Pierre
2 Co : Deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens
2 Thes : Deuxième épître de saint Paul aux Thessaloniciens
PRÉFACE
1956 - 2008 : un peu plus de cinquante ans après la parution «Des prêtres noirs s’interrogent », trois prêtres africains, comme jadis pour la théologie africaine, et dans un effort de théologie inculturée, lèvent le lièvre de l’auto-prise en charge des Eglises africaines. Certes l’initiative est moins spectaculaire et novatrice que celle des pionniers de la théologie africaine, pour la bonne raison qu’il est aujourd’hui de mise de parler d’auto-prise en charge. Mais l’effort n’en est pas moins louable, dans la mesure où il s’agit d’une œuvre concertée et, qui plus est, d’un effort de systématisation du discours sur l’auto-prise en charge.
En tant qu’Evêque du diocèse de Diébougou dont l’orientation pastorale est « Parole et pain pour tous et par tous », et qui, depuis près de vingt cinq ans, fait de l’auto-prise en charge son cheval de bataille, nous ne pouvons que saluer l’heureuse initiative des Abbés Jean Paulin KI, Michel BELEMGOUABGA et Abraham ZERBO qui, dans un travail interdisciplinaire, ont essayé de cerner les contours de la difficile problématique de l’auto-prise en charge de nos Eglises. Ils ont eu raison de rattacher l’épineuse question de l’auto-prise en charge à celle du salut en Jésus Christ, même si du fait des préoccupations qui sont les leurs, ils ont été amenés à focaliser leur attention sur la dimension présente, terrestre et matérielle du salut, c’est-à-dire sur les figures du salut ou les biens avant-coureurs de la communion de l’homme avec Dieu. Or la problématique sotériologique, pour être saisie dans sa complexité, doit être toujours envisagée de façon unitaire et complémentaire. Comment peut-on en effet expérimenter le salut de Dieu, autrement qu’à travers ses figures que sont les biens terrestres ordonnés à la réalisation véritable de l’homme ? Comment en retour saisir l’essence véritable des figures du salut sans les mettre en lien avec leur finalité qui est le salut en Jésus-Christ, c’est-à-dire la communion plénière avec Dieu ?
Chiara Lubich a vu juste lorsqu’elle a affirmé que le principal remède aux problèmes y compris aux problèmes matériels des pays pauvres est et demeure l’annonce de l’Evangile. Aussi en a-t-elle déduit la nécessité pour tous les hommes de connaître le Christ et de rechercher son Royaume et sa Justice. En effet, si nous annonçons l’Evangile du Royaume, il ne peut être que source de salut à la fois terrestre et céleste, matériel et spirituel, le Royaume étant présent et à venir, historique et éternel.
Le véritable problème de l’auto-prise en charge des Eglises en Afrique vient du fait que, pendant cent ans d’évangélisation, il a été pensé de façon erronée, le Royaume étant présenté comme réalité spirituelle à venir, et les richesses matérielles et le corps comme principaux obstacles à l’entrée dans le Royaume de Dieu. Il s’impose alors, tout en ayant à l’esprit le souci de l’auto-prise en charge, d’initier une nouvelle évangélisation en profondeur basée sur l’annonce du Royaume comme une double réalité présente et future, historique et éternelle. En outre, il faut plus que jamais insister sur la dimension communautaire du salu