Sangha ou la communauté bouddhique
126 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Sangha ou la communauté bouddhique , livre ebook

-

126 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Comment devient-on bouddhiste ? Au-delà de l'engagement intime, il existe une manière formelle d'intégrer une école : la prise de refuge dans les « Trois Joyaux » que sont le Bouddha, son enseignement - que l'on nomme Dharma - et la communauté des bouddhistes : le Sangha. Avec précision et exhaustivité, Christophe Richard décrit ici les principes qui régissent le Sangha et en analyse les caractéristiques à travers les différentes traditions du bouddhisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296989924
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Soyez attentifs et vigilants
Copyright
Collection « Souffle bouddhique »
dirigée par Serge Lauret

Déjà parus dans la collection
Christophe Richard, Bouddha et épicure , 2011. Heido Meriadec, Le vent et la lune , 2012.


Maquette de couverture
composée par Gabrielle Lévy









Illustration de couverture
© Petra Hoppe – Fotolia.com



© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’école Polytechnique – 75005 Paris
EAN Epub : 9782296989924
Titre
Christophe Richard









SANGHA
ou la communauté bouddhique
Du même auteur
Bouddha. De Siddhârtha Gaoutama à Châkyamouni Bouddha , éditions Thélès, Paris, 2008.
Le Bouddhisme : philosophie ou religion ? , éditions L’Harmattan, collection « Religions & Spiritualité », Paris, 2010.
Bouddha et épicure , éditions L’Harmattan, collection
« Souffle bouddhique », Paris, 2012.
À celles et à ceux qui suivent mes enseignements sur le bouddhisme.
INTRODUCTION Brève histoire du bouddhisme
1. De l’oral à l’écrit
Une semaine après la disparition du Bouddha 1 eut lieu, dans la grotte dite des Sept Feuilles, près de Râjagriha 2 , un premier concile 3 . Celui-ci réunit, sept mois durant, cinq cents moines qui, tous, avaient été en contact direct avec l’éveillé. Furent alors fixés oralement et mémorisés :
– les sermons du Parfait, comprenez du Bouddha, selon les lieux où il demeurait, le moment et les circonstances de sa prédication et les personnes auxquelles il s’adressait ;
– les règles à respecter par les novices, les moines et les moniales à peu près un siècle après ce premier concile, se retrouvèrent à Vaisâlî sept cents moines, suite au relâchement patent de certains religieux.
Puis, un troisième synode fut convoqué à Pâtaliputra aux alentours de 250 avant notre ère. Mille moines se regroupèrent pour l’occasion. Mais, au cours de cette réunion qui dura pas moins de neuf mois, les participants se divisèrent en deux branches rivales :
– celle des « Anciens » ou des « Doyens 4 », particulièrement conservateurs ;
– celle, majoritaire, de la « Grande Assemblée » ou de l’» Assemblée nombreuse 5 ».
Pour les Anciens, le chemin menant à l’éveil comportait quatre étapes, exclusivement réservées aux religieux, car supposant le retrait de la vie ordinaire. Ayant supprimé en lui toute croyance en un « soi » autonome et perdurant, tout doute à l’égard des enseignements du Bouddha et tout attachement aux rites comme aux superstitions, le moine commençait par atteindre le stade d’» Entré dans le Courant 6 Le « Courant » en question est celui qui mène à la libération à noter qu’un « Entré dans le Courant » ne connaît pas plus de sept renaissances avant d’actualiser l’éveil parfait. ». Puis, étant parvenu à fortement diminuer en lui les différentes formes de soifs ainsi que la haine, il devenait un « Ne Revenant qu’Une Fois » dans le sens où il était assuré de ne renaître qu’une seule fois avant de connaître le nirvâna . Mais le religieux pouvait encore poursuivre son cheminement spirituel. Celui-ci le menait alors au stade de « Ne Revenant Plus ». Parvenu là, il était certain d’actualiser l’état de Bouddha juste après sa mort, dans un plan supérieur d’existence à moins qu’en cette vie même il ne devienne un « Meurtrier de l’Ennemi », l’ennemi en question n’étant autre que les émotions perturbatrices (haine, colère, jalousie, etc.), soit un saint accompli. Dans ce cas, l’au-delà des peines, le nirvâna , l’attendait à son trépas.
Seulement, pour les membres de la Grande Assemblée, la dernière étape, celle de Meurtrier de l’Ennemi, était imparfaite dans la mesure où n’était recherchée qu’une libération personnelle. Reprenant, tout en la modifiant, la notion de bodhisattva , c’est-à-dire de « Héros pour l’éveil » – terme qui, jusqu’à présent, était employé pour désigner le Bouddha avant qu’il ait présentifié l’éveil –, les tenants de la Grande Assemblée firent du Héros pour l’éveil leur idéal à l’opposé du Meurtrier de l’Ennemi qui quittait définitivement le cycle du redevenir ( samsâra ), le Héros pour l’éveil était censé demeurer, par compassion, au sein du samsâra de façon à aider les vivants à s’extraire de celui-ci. Plutôt que d’être un Bouddha parfait et accompli, le bodhisattva préfèrerait, de loin, secourir ceux qui se débattent dans l’océan de la douleur physique et de la souffrance morale. Par où l’on voit que le but ultime du pratiquant ne sera plus dorénavant de gagner la paix du nirvâna pour soi, mais de chercher à établir l’ensemble des existants dans le bonheur suprême de la bouddhéité 7 .
Par ailleurs, alors que pour les Anciens le Bouddha Siddhârtha Gautama avait cheminé seul durant sa longue carrière de Héros pour l’éveil et avait découvert par lui-même comment échapper au redevenir, leurs opposants prétendirent, quant à eux, que l’éveillé n’était que la manifestation humaine d’un bouddha transcendant.
Enfin, ceux de la Grande Assemblée insistèrent également sur le fait que la sainteté complète n’était pas réservée aux religieux et que chaque personne, même laïque, pouvait prétendre au titre de Héros pour l’éveil. Ce fut le cas, par exemple et pour ne citer que lui, de Vimalakîrti (« Réputé sans Tâche »), un homme d’affaires indien censé avoir vécu à l’époque du Bouddha 8 . Sans doute pareille réaction ne faisait-elle que traduire tout le mécontentement des laïques qui, en tant que « maîtres d’aumône 9 », subvenaient aux besoins de ceux-là mêmes qui leur fermaient les portes de l’au-delà des peines.à l’issue de ce troisième concile, les Anciens décidèrent d’envoyer des moines érudits dans différentes régions de l’Inde, en Birmanie ainsi que sur l’île de Ceylan.
Au premier siècle avant notre ère, un quatrième conclave, composé uniquement d’Anciens, se déroula à Ceylan dans le temple rupestre d’Aluvihâra (près de Matale). C’est là que fut décidée, pour la première fois, la rédaction en pâli 10 de la totalité des enseignements de l’Entièrement Accompli ou de l’Ainsi Venu 11 , c’est-à-dire du Bouddha. Cinq cents moines s’attelèrent à la tâche 12 , une terrible famine risquant de décimer les religieux et d’interrompre définitivement la transmission du message de l’éveillé.
Ainsi naquit la Triple Corbeille 13 . Pourquoi « Triple » ? Parce que ces textes en prose furent divisés en trois catégories :
– Le Sûttapitaka 14 ou collection des discours de l’éveillé.
– Le Vinayapitaka relatif à la discipline des moines, des moniales et de celles et ceux « vêtu(e)s de blanc », c’est-à-dire des laïcs.
– L’ Abhidammapitaka 15 , soit un regroupement de traités visant à clarifier les points complexes de la doctrine.
Si les sûttas (« fils conducteurs ») sont censés colliger les thèses du Bouddha, le Vinaya (« Conduite »), pour sa part, concerne directement la mise en application de ces thèses, tandis que l’ Abhidhamma (« Retour sur la doctrine ») se charge de les commenter à dessein d’éviter toute controverse.
Seulement, nonobstant une telle précaution, la branche des Anciens ne tarda pas à éclater en un grand nombre d’écoles – ou de « sectes », pour reprendre le terme anglo-saxon 16 . Signalons, au passage, que de ces écoles ne demeure plus aujourd’hui que le Theravâda (« Enseignement des Anciens »).
De leur côté, ceux de la Grande Assemblée se regroupèrent dans la vallée du Cachemire. Ainsi apparut, au premier siècle, le Grand Chariot ou Grand Véhicule. Peu de temps après, les sectes issues de la branche des Anciens se virent, quant à elles, désignées péjorativement par le nom de Petit Véhicule ou de Véhicule étroit 17 .
2. Le sentier de l’abnégation
Lors de ce rassemblement, furent fixés en sanskrit 18 les Sûtras , le Vinaya et l’ Abidharma propres au Grand Véhicule des bodhisattvas . Il fut alors prétendu que la Triple Corbeille pâlie ne contenait que les propos du Bouddha destinés au plus grand nombre, sinon à des personnes aux facultés limitées et à la motivation on ne peut plus égoïste. Fort heureusement, en parallèle à ces enseignements, le Bouddha Sâkyamuni 19 aurait donné des instructions plus profondes à des bodhisattvas célestes, ou grands bodhisattvas , tels Vajrapani (« Détenteur de la Foudre »), Avalokiteshvara (« Celui qui regarde vers le bas »), Manjusri (« Douce et Glorieuse Mélodie »), Maitreya (« L’Aimant ») ou encore à des êtres fantastiques comme des nâgas 20 , par exemple.
Ultérieurement, certains grands sages indiens auraient reçu ces instructions de ceux-là mêmes à qui l’éveillé les avait transmises. C’est de cette façon, pour n’évoquer qu’eux, qu’Asanga (« Sans Attache 21 ») a recueilli les dires du bodhisattva Maitreya ou encore que Nâgarjuna (iie- iii e siècle) s’est vu remettre par le roi des nâgas le Prajnâpâramitâ sûtra en cent mille vers.
Ainsi qu’on peut l’imaginer, tous ceux issus de l’école des Anciens crièrent au scandale, les tenants du Grand Véhicule n’ayant pas hésité à fabriquer de nouveaux textes et à attribuer au Bouddha des idées qu’il n’avait jamais soutenues.
Pour leur part, les membres du Grand Véhicule reprochèrent aux Anciens de n’être motivés que par leur propre salut et de ne cheminer en direction du nirvâna que pour leur seul profit. Le Mahâyana, lui, se présentait comme un véhicule universel qui, loin de prôner le renoncement au monde et d’en appeler systématiquement à la vie monastique, demandait à ses adeptes de pratiquer le don, d’observer une certaine éthique, d’être patients, de déployer de l’énergie, de s’adonner à la méditation et de développer la sagesse 22 , non pour eux-mêmes, mais pour le bien des vivants. En outre, il réclamait d’eux qu’ils renonçassent au nirvâna tant que la totalité des migrants ne serait pas délivrée.
Par ailleurs, comme nous l’avons déjà mentionné, le Grand Véhicule a substitué à l’idéal du Meurtrier de l’Ennemi celui du Héros pour l’éveil, cela parce que, contrairement au premier qui, lui, quitte définitivement le domaine des naissances et des morts, le second demeure, par compassion, au sein du samsâra . D’où le culte de bodhi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents