La gouvernance climatique au Cameroun

Eugène Yves Kede

Description

La multiplication des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations) du fait de la hausse de la température mondiale a conduit les États de la planète à mettre la question du changement climatique sur leur agenda politique. Le Cameroun n'en fait pas exception. Traiter de la gouvernance climatique au Cameroun conduit nécessairement à analyser comment se construit l'action publique de lutte contre le changement climatique au Cameroun. Elle apparaît comme une confi guration d'action publique multi-niveaux.

Sujets

• Sciences et techniques
• Écologie
• Afrique subsaharienne
• Nature
• Environnement
• Cameroun

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2017
• Nombre de lectures: 21
• EAN13: 9782140036309
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

climatique au Cameroun. Elle apparaît comme une configuration d’action

Etudes africaines

Série Environnement

Eugène Yves K

La gouvernance climatique au Cameroun

Sociologie d’une action publique internationale en contexte africain

Préface de Nadine Machikou

La gouvernance climatique au Cameroun

Collection « Études africaines » dirigée par Denis Pryen et son équipe

Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc.

Dernières parutions

Christelle BELPORO, La responsabilité des entreprises multina-tionales pour les violations des droits de l’homme en Afrique, 2017. Jean-François NGANDU KAMUNGA,Les baluba d’hier et d’aujourd’hui, permanences, ruptures, transformations et extinctions des traditions africaines, 2017. Firmin AHOUA, Benjamin OHI ELUGBE,Typologie et documentation des langues en Afrique de l’Ouest, 2017. Alphonse MAKENGO NKUTU,Les partis politiques de la République démocratique du Congo. Analyse faite à partir de différents textes légaux portant organisation et fonctionnement des partis politiques (1990 à nos jours), 2017. Hygin Ignace AMBOULOU,Code des investissements et des activités économiques. Première édition, 2017. Hygin Ignace AMBOULOU,Traité de fiscalité des entreprises. Première édition, 2017. Hygin Ignace AMBOULOU,La problématique du conflit de normes et de compétences dans la situation de coexistence des juridictions communautaires, 2017. Hygin Ignace AMBOULOU,La construction du marché commun africain et la problématique de l’harmonisation des traités régionaux, 2017. Hygin Ignace AMBOULOU,Traité de droit des transports de marchandises par route et des opérations de dédouanement. Première édition, 2017.

Eugène Yves K EDE

La gouvernance climatique au Cameroun

Sociologie d’une action publique internationale en contexte africain Préface de Nadine Machikou

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr [e-mail]

ISBN : 978-2-343-10414-0 EAN : 9782343104140

Préface Penser la gouvernance au Cameroun reste un chemin sablonneux. Celui qui s’y risque est confronté au péril de l’évidence et en même temps à celui de la complexité. Banalité et évidence d’un concept trop usité, au point de ne plus servir à grand-chose, si ce n’est à dire de manière ramassée les non-lieux de la conduite des affaires publiques et la gestion des ressources économiques et sociales du pays, ou les ressorts des routines (post) autoritaires ou néo patri- moniales. Complexité d’un impensé, celui des mécanismes réels d’enchevêtrement actoriel (diversités des figures), spatiale ou sectorielle ; des modalités nouvelles de coordi- nation de réalités plurielles et d’intérêts divers et confli- ctuels ; de l’intrication d’instruments d’action publique relevant de formes traditionnelles de gouvernement et d’outils nouveaux. Au cœur de cette complexité et tout particulièrement lorsque la notion de gouvernance se pare d’adjectifs, sont renvoyés dos à dos le local et le global ; le public et le privé ou encore le profane et savant.

C’est sans doute au cœur de ces transactions multiples qu’Eugène Yves KEDE se propose d’inscrire son analyse de cette méta-catégorie à partir d’un lieu riche et stimulant, celui des politiques environnementales, et plus spécifique- ment la lutte contre le changement climatique. Comment l’action publique en la matière s’est cristallisée autour d’une structure binaire faite de compétition et de coopération entre différents acteurs gouvernementaux et non gouverne- mentaux, situés à différentes échelles territoriales ; est la trame de cet ouvrage. Il met en lumière les processus de constitution et de transferts cognitifs à l’œuvre, lesquels ont rendu possible le transfert local d’instruments de lutte contre le changement climatique. Sur ce sujet, beaucoup reste à dire et le présent ouvrage peut s’envisager au départ comme

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une volonté de savoir à travers l’impressionnant travail de déblaiement des composantes structurelle (cadre institu- tionnel formel ou informel) et fonctionnelle (processus et intervention) de la gouvernance climatique vue sous le prisme de la mise sur agenda du REDD+. Il a patiemment et laborieusement reconstitué de manière très fine la trajectoire spécifique et incertaine de cette catégorie d’action publique, en s’intéressant à la configuration scalaire qui la caractérise. Dans ce sens, il offre au lecteur les clés pour comprendre comment les nouvelles manières d’investir et de gouverner le changement climatique dans un contexte où l’envi- ronnement est promu comme bien commun de l’humanité. Dans cette partition musicale, pour reprendre la formule de Pierre Lascoumes au sujet des activités de réglementation, un intense travail de standardisation semble venir d’en haut ; mais il n’a de vitalité qu’à condition que les acteurs locaux acceptent non simplement de s’y insérer, mais aussi de la jouer. Pour le montrer, l’auteur s’impose un premier détour, celui de la problématisation de l’enjeu du changement climatique. C’est à partir de ce lieu cognitif que se fixent les processus de coopération et d’ajustement pluriels.

Espace sociopolitique animé par des acteurs, mais aussi des instruments normatifs, la configuration de lutte contre le changement climatique est lue comme un traceur des dynamiques propre à l’arène climatique mondiale. Elle est aussi une épreuve, celle de la compétence des acteurs au cœur de ce que l’auteur a qualifié de « marchandage climatique ». Authentique réflexion de politique publique internationale, cet ouvrage restitue les dynamiques au cœur de la confrontation voire du rapport de force entre échelles internationale et nationale dans la garantie des intérêts des pays en développement en matière environnementale sans rentrer dans la caricature de l’opposition. C’est bel et bien au cœur de complexes négociations animées par ces acteurs, mais aussi par des brookers multipositionnés et hybrides, opérant comme des « agences d’ajustement » que le régime 6

post 2012 s’est dessiné. En cela, contribué à enrichir l’analyse des Afrique et à penser le politique international.

Eugène Yves KEDE a politiques publiques en à travers l’agir public

Au final, cet ouvrage est une sorte de guide précieux permettant une lecture à partir de laquelle on peut faire une sociologie pratique de la normalisation de la lutte contre le changement climatique.

Pr Nadine Machikou

Professeure agrégée de sciences politiques

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Introduction Le changement climatique est l’une des questions les plus complexes qui se posent actuellement à l’humanité. En effet, on assiste à une multiplication des événements clima- tiques extrêmes. Selon le rapport des Nations Unies de 2015, « The human cost of weather-related disasters 1995-2015 », sur les 20 dernières années (1995-2015) on a enregistré 6 457 inondations, tempêtes, vagues de chaleur, sécheresses et autres événements liés à des phénomènes climatiques, soit une moyenne annuelle de 335 désastres. Ces catastrophes climatiques ont causé d’importants dégâts humains et matériels aux sociétés humaines comme l’illustre le graphique ci-dessous. Graphique 1

L’Afrique reste le continent le plus vulnérable au changement climatique à cause des stress multiples (sécheresses au sahel, inondations) qu’il connaît et de ses capacités limitées de réponse aux événements climatiques extrêmes, alors même que paradoxalement, elle est le 9