Comment l homme quitta la Terre
152 pages
Français

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Comment l'homme quitta la Terre , livre ebook

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Description


Collection : Acteurs de la Science


L'auteur déroule ici une chronique des croyances, pensées et idées qui ont inspiré, tout au long des millénaires, philosophes et poètes, rêveurs et empiriques, bricoleurs et ingénieurs tandis qu'avançaient les sciences et les techniques permettant de concrétiser un des plus vieux rêves de l'humanité : "voguer" dans l'espace jusque vers les étoiles.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782296491687
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comment l’homme quitta la Terre
Acteurs de la Science
Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII
et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille

La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science.
Dernières parutions
Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre (1940-1944) , suivi de Journal de la Libération de Versailles , 2011.
Norbert Gualde, L’épidémie et la démorésilience , 2011.
Jean-Pierre Aymard, Karl Landsteiner. L’homme des groupes sanguins , 2011.
Pierre PAGEOT, La santé des Limousins et des Périgourdins au XIXe siècle , 2011.
Yves Delange, Conversation au bord de la Sorgue : Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur , 2011.
André Audoyneau, D’un pays à l’autre. Chroniques d’un médecin colonial , 2011.
Roger Teyssou, L’Aigle et le Caducée. Médecins et chirurgiens de la Révolution et de l’Empire , 2011.
Henri Delorna, Les Tribulations d'Henri en Pologne occupée (1941-1945). Témoignage , 2010.
J. Boulaine, R. Moreau, P. Zert, Éléments d'histoire agricole et forestièr e, 2010.
Jean Céa, Une vie de mathématicien. Mes émerveillements , 2010.
Bernard Faidutti, Copernic, Kepler, Galilée face aux pouvoirs , 2010.
David Hanni, Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs , radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne , 2010.
Jacques MARC






Comment l’homme quitta la Terre
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96490-7
EAN : 9782296964907
L’humanité ne restera pas éternellement sur la Terre.
Constantin Pavlovitch Tsiolkovski
1
Prologue
Comment l’homme a-t-il fini par réaliser l’un de ses plus anciens rêves, la conquête de la troisième dimension, les historiens sont largement d’accord entre eux pour en rappeler les trois étapes essentielles successives, en retenant notamment les événements capitaux à leur origine, dont les circonstances, les lieux et les dates sont bien authentifiés :
C’est d’abord le 4 juin 1783, à Annonay, où deux frères papetiers, Joseph et Etienne Montgolfier, font s’envoler pour la première fois un ballon de leur invention, une enveloppe de papier gonflée à l’air chaud, devant les membres assemblés des Etats du Vivarais, qui en font un rapport transmis au roi de France. C’est le début des voyages en ballon, puis en dirigeables, qui feront mieux appréhender les phénomènes aérologiques, cernés plus tard par les essais de différents types de planeurs.
Cent vingt ans après, le 17 décembre 1903, deux autres frères, Wilbur et Orville Wright, fabricants de vélos à Dayton (Ohio), réussissent à faire voler un planeur de leur invention qu’ils ont équipé d’un moteur à essence, à partir des dunes de Kitty Hawk, en Caroline du Nord, où souffle un vent fort mais régulier, devant quelques témoins anonymes. Premiers vols d’un appareil motorisé plus lourd que l’air, qui vont conduire au développement considérable de l’aéronautique militaire, puis civile.
Enfin, le 4 octobre 1957, l’Union Soviétique, après avoir annoncé au mois d’août précédent qu’elle disposait d’un missile nucléaire à portée intercontinentale, lançait le premier satellite artificiel de la Terre, le Spoutnik , une petite sphère contenant un émetteur radio, dont le bip-bip lancinant matérialisait cet exploit aux yeux du monde entier. Cette percée stratégique lançait la course au développement de fusées de plus en plus puissantes, capables de satelliser des charges de plus en plus lourdes : l’Américain Neil Armstrong marchait enfin sur la Lune le 21 juillet 1969, un pas de géant pour l’humanité . L’ère de la conquête spatiale était ainsi ouverte, des sondes robotisées explorant notre système solaire, tandis que les prochaines décennies verront l’homme établir une base sur la Lune et voyager vers Mars, en attendant mieux… Alors sera pleinement réalisée la plus vieille aspiration de l’homme, et la prophétie de Constantin Edouardovitch Tsiolkovski, gravée sur un obélisque près de sa tombe dans un parc de Kalouga : l’humanité ne restera pas éternellement sur la Terre.
Là où les opinions divergent quelque peu, c’est sur les cheminements qui ont mené vers ces exploits, c’est-à-dire sur les premières expériences des passionnés malhabiles, les recettes empiriques des bricoleurs inventifs, les inspirations des précurseurs géniaux, et leurs mérites respectifs : une foule de noms d’inventeurs se présentent, parmi lesquels l’historien doit bien faire un tri qui, aussi impartial qu’il voudrait l’être, n’échappe pas au soupçon d’un certain chauvinisme, même s’il est fatal qu’on choisisse les exemples là où ils sont les plus notoires, c’est-à-dire chez nous ou dans notre propre sphère de culture…
D’ailleurs, interrogez à brûle pourpoint un Français moyennement cultivé, il vous citera pêle-mêle les Montgolfier, Ader, Blériot, Santos-Dumont (en vous précisant qu’il était Brésilien de Paris, d’origine française…), Henri Farman (sans savoir qu’il était Anglais et ne fut naturalisé qu’en 1937), et en ajoutant peut-être Mermoz voire Saint-Exupéry. Le même homme ignorera probablement les noms de Charles, Garnerin, Mouillard, Pénaud, Renard ou Ferber pour ne citer qu’eux, dont les mérites sont au moins aussi probants que ceux des précédents… Un Américain citera les frères Wright, bien sûr, mais aussi Langley, Chanute (en ignorant qu’il était Français de naissance), Lindbergh et Amelia Earhart. Un Anglais citera à coup sûr Cayley, Henson, sir Hiram Maxim, Cody peut-être, et n’oubliera pas Henri Farman, tandis qu’un Australien proclamera sir Lawrence Hargrave le père de l’aviation . L’Allemand revendiquera Otto Lilienthal, Hermann Oberth (né en Transylvanie), Von Braun ; l’Italien admirera Alessandro Anzani, alors que le Chinois vous rappellera justement qu’il a inventé la poudre, le cerf-volant et la fusée, tandis que l’Occident baignait encore dans les âges obscurs du moyen âge…
Une histoire de la conquête par l’homme de la troisième dimension qui ne s’attacherait qu’à rendre hommage aux mérites de tels ou tels précurseurs ne saurait ainsi qu’être partielle, faute de pouvoir être exhaustive, et partiale dans la sélection, nécessaire mais injuste, des innombrables pionniers de cette étonnante épopée.
En fait, pour qu’une découverte ait lieu il faut que soient déjà réunies les conditions de son émergence, c’est-à-dire que les techniques, indirectes mais indispensables à sa mise au point, soient disponibles bien que souvent encore imparfaites : ce n’est pas le fruit du hasard si l’aviation est née dans la foulée de l’invention du moteur à essence pour l’automobile, et après la très longue mise au point de l’hélice en tant que propulseur, ni si des professionnels de la bicyclette ou de l’automobile (les Wright, Curtiss, Farman, Blériot…) se sont distingués comme aviateurs ! Et le premier tour de France cycliste n’a précédé que de quelques mois le vol historique des Wright : automobiles, vélos et avions ont progressé de conserve. Enfin, les hommes : souvent pris pour des fous, au mieux de doux illuminés, les pionniers ont eu besoin d’un appui ferme de leurs proches ou d’un petit cercle de passionnés comme eux ; les fratries sont fréquentes (les Montgolfier, les Lilienthal, les Wright, les Voisin, les Farman…), et des organismes comme l’Automobile–Club de France ont joué un rôle déterminant dans le soutien de nos pionniers français, comme d’autres associations l’ont fait à l’étranger. Faute de cet appui, plusieurs d’entre eux ont fini par dépérir ou se suicider à force d’être incompris (Sauvage, Pénaud, Renard…).
A l’origine de toute découverte humaine, il y a une idée, c’est-à-dire un produit de l’imagination, un rêve, plus ou moins sensé : voler comme un oiseau fut sans doute le rêve le plus fou de l’humanité, mais aussi un des plus anciens et des plus répandus ; mystiques, sorciers puis poètes l’ont très longtemps porté, forgeant mythes et légendes ayant quelque apparence de crédibilité, en s’appuyant sur l’exemple de la Nature, et sur quelques constats élémentaires relevés par des anonymes.
A partir de ces premières observations, des passionnés, téméraires ou

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