L électricité au siècle des Lumières
432 pages
Français

L'électricité au siècle des Lumières , livre ebook

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432 pages
Français

Description


Collection : Acteurs de la Science

Dans ce livre, l'auteur a suivi les recherches sur l'électricité comme il l'aurait fait, s'il avait vécu de l'aube au crépuscule des Lumières. Les premières publications de l'abbé Nollet sur l'électricité éveillent son intérêt. Lisant tout ce qui s'écrit sur ce sujet, assistant aux cours qui se donnent en différents lieux de Paris, l'auteur essaie de se faire une opinion sur les diverses interprétations qui fleurissent et est attentif aux querelles qu'elles engendrent

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Date de parution 15 avril 2016
Nombre de lectures 19
EAN13 9782140006845
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

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Extrait

Robert Locqueneux
L’ÉLECTRICITÉ AU SIÈCLE DES LUMIÈRES
Nollet, Franklin & les autres
L’électricité au Siècle des lumières
Nollet, Franklin & les autres
Acteurs de la Science Fondée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII Dirigée parClaude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science. Dernières parutions Jean PERDIJON,Les physiciens sont-ils des intellectuels ? Petit traité (illustré) de culture physique, 2016. Francis WEILL,Folie du monde et vertige des religions : mémoires d’un vieux médecin,2016. Jean Dominique BOURZAT,Une dynastie de serruriers à la cour de Versailles. Les Gamain, 2016. François TRON,Maladies auto-immunes. Quand notre système de défense nous trahit, 2015 Roger TEYSSOU,Orfila. Le doyen magnifique et les grands procès criminels au XIXè siècle. El decano magnifico, 2015 Gilles GROS,Histoire et épistémologie de l’anatomie et de la e physiologie en art dentaire, de l’Antiquité à la fin du XX siècle, 2015 Simon BERENHOLC,L’Homme social, à son corps dépendant. Analogies comportementales entre les cellules biologiques et les sociétés humaines, 2015.Robert LOCQUENEUX,Baromètres, machines pneumatiques & thermomètres, Chez & autour de Pascal, d’Amontons & de Réaumur, 2015. Pierre de FELICE,Mille ans d'astronomie et de géophysique. D'Aristote au Haut Moyen Age,2014. Charles BLONDEL,La psychanalyse, 2014. Philippe LHERMINIER,La valeur de l’espèce. La biodiversité en questions, 2014.Roger TEYSSOU,Freud, le médecin imaginaire… d’un malade imaginé, 2014.Robert LOCQUENEUX,Sur la nature du feu aux siècles classiques. Réflexions des physiciens & des chimistes, 2014.
Robert Locqueneux
L’électricité au Siècle des lumières
Nollet, Franklin & les autres
L'HARMATTAN
Du même auteur Histoire de la Physique, Paris, Collection "Que sais-je ?", Presses Universitaires de France, 1987. * Traduction allemande d'Andreas Kleinert, «Kurze Geschichte der Physik» (édition revue et augmentée), Göttingen, Vanderhoeck et Ruprech à 1989 * Traduction portugaise de Cascais Franco «Historia da Fisica» (édition revue et augmentée), auxéditions Europa-America (Portugal), 1989 Préhistoire et histoire de la thermodynamique classique, une histoire de la Chaleur, Paris, Société française d’histoire des sciences et des techniques, diffusion Blanchard, 1996. André-Marie Ampère, encyclopédiste et métaphysicien, en collaboration avec Myriam Scheidecker, Les Ullis, EDP Sciences, 2008. Henri Bouasse, un regard sur l’enseignement et la recherche, Paris, diffusion librairie scientifique et technique Albert Blanchard, 2008. Henri Bouasse, réflexions sur les méthodes et l’histoire de la physique, Paris, L’Harmattan, 2009. Histoire des idées en physique, Paris, Société française d’histoire des sciences et des techniques & Vuibert, 2009. Histoire de la thermodynamiqueclassique, de Sadi Carnot à Gibbs,Paris, Belin, 2009. Science classique & théologie,Paris, Vuibert. Adapt-SNES, 2010. Sur la nature du feu aux siècles classiques, réflexions des physiciens & des chimistes, Paris, L’Harmattan, 2014 Baromètres, machines pneumatiques & thermomètres, Chez & autour de Pascal, d’Amontons & de Réaumur, Paris, L’Harmattan, 2015© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-08189-2 EAN : 9782343081892
« Il est peu de matières de physique plus difficiles à expliquer que celle de l’électricité. Sa nature & ses causes sont si cachées, ses effets si nombreux & si variés, qu’il n’est pas surprenant que les hypothèses les plus probables soient encore éloignées d’expliquer exactement tous les phénomènes ».  Jallabert,Expériences sur l’électricité avec quelques conjectures sur la cause de ses effets, 1749.
Préambule
Des conditions matérielles de la recherche en physique expérimentale Mécénat et sociétés savantes La recherche en physique expérimentale exige l’installation d’un cabinet de physique et la constitution d’une bibliothèque, lesquelles s’avèrent très 1 coûteuses . Elle est pratiquée par des grands bourgeois et quelques nobles fortunés, des membres de la noblesse de robe surtout, ou par de modestes savants qui bénéficient des largesses d’un mécène. On rencontre aussi chez les amateurs de sciences, qui parfois mettent la main à la pâte, des grands commis de l’Etat qui financent leurs recherches personnelles, Peiresc, Etienne Pascal, le père de Blaise, (lequel se plaint que ses expériences barométriques ont écorné son budget). Des savants fortunés, Robert Boyle en Angleterre et, au siècle suivant, Dufay et Réaumur en France, montent et dirigent leurs propres laboratoires. Ceux qui fondent et dirigent des sociétés savantes, des académies, ont des ressources diverses, le père Mersenne bénéficie des richesses de l’Oratoire, l’abbé Bourdelot, médecin du prince de Condé bénéficie du mécénat du prince, Habert de Montmor est maître des Requêtes, il possède en 1660, l’une des six pompes à air fabriquées par Boyle, il pratique un mécénat privé en hébergeant parfois des savants moins fortunés, et en mettant à leur disposition sa bibliothèque et ses instruments 2 scientifiques ; Gassendi a vécu chez lui de 1653 à sa mort en 1655. [Son hôtel particulier, dans le quartier du Marais à Paris, témoigne de sa magnificence]. Certains ont des fonctions dans l’administration de leur pays qui leur assurent des revenus très élevés : Newton est nommé maître de la monnaie en 1697, Lavoisier est fermier général, il dirige le cercle de l’Arsenal ; sous l’Empire, Berthollet et Laplace, qui sont ses héritiers spirituels, sont membres du sénat et dirigent tous deux la Société d’Arcueil. Ces petites sociétés savantes, qui se sont constituées à travers l’Europe e dès le XVII siècle, sont les lieux de sociabilité de savants adeptes des sciences nouvelles ; le plus souvent celles-ci recherchent le parrainage des princes, elles ont pour ce faire un illustre exemple des bienfaits d’un tel parrainage : en 1576, Tycho Brahé obtint du roi du Danemark la disposition d’une île et les crédits nécessaires à la construction d’un observatoire et à
1 e Robert Halleux, « Observatoires, Laboratoires et Cabinets », inLa science classique, XVI e XVIII siècle Dictionnaire critique, édité par Michel Blay et Robert Halleux, Paris, Flammarion, 1998. 2  Simone Mazauric,Fontenelle et l’invention de l’histoire des sciences à l’aube des Lumières, Paris Fayard, 2007, p. 31.
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l’achat d’instruments d’observations ainsi qu’une pension. Tycho Brahé construisit le château d’Uraniborg qui est tout à la fois une maison d’habitation pour sa famille et pour ses assistants, un observatoire, un laboratoire de chimie, des ateliers pour fabriquer des instruments ; une imprimerie y sera installée en 1584. Ainsi les savants de ce temps connurent-ils quel pouvait être un parfait instrument de recherche, bien plus concret que la Maison de Salomon que Francis Bacon coucha sur le papier en 1627. Ces sociétés savantes ne sont pas nées de rien, elles eurent des antécédents, des e académies avaient été fondées dès la fin du XV siècle en Italie, elles promouvaient les idéaux de la Renaissance dans les arts et les lettres ; à la fin e du XVI siècle, quelques-unes d’entre elles se tourneront vers la philosophie 3 naturelle . Mais la première académie qui rompt avec la tradition en promouvant une nouvelle philosophie naturelle fondée sur l’observation (elle prétend scruter avec un œil de lynx) et l’expérimentation et qui bannisse de ses préoccupations la théologie et la réflexion politique, est l’Accademia dei Lincei (l’Académie du Lynx). Celle-ci fut fondée en 1603, à Rome, par le prince Federico Cesi ; installée dans son palais, elle est équipée d’une bibliothèque, d’un laboratoire et d’un cabinet de curiosité, elle accueille Giambattista Della Porta et Galilée, à l’occasion de son passage à Rome, et publie lesLettres sur les taches solaires1613 et en L’essayeur en 1623. Etablie du fait du prince, cette académie disparaît en même temps que lui, en 1630. Le programme de cette académie est encyclopédique, son intention générale est anti-scolastique. L’Accademia del Cimento (l’Académie de l’expérience) est créée à Florence en 1657, elle est protégée par le grand-duc de Toscane, Ferdinand II, y siègeront Viviani, l’un des derniers élèves de Galilée, ainsi que Borelli, Redi, Stenon, pour ne citer que quelques-uns de ceux qui ont laissé un nom dans l’histoire. La Royal Society de Londres A partir de 1645 un groupe de savants se réunit à Londres auGresham College, un second groupe lui succède qui, à Oxford, se réunit auWadham 3  Les académies italiennes vouées aux sciences nouvelles s’intègrent dans un ensemble e d’académies qui ont été fondées dès la fin du XV siècle - on en dénombre plusieurs centaines – ces académies sont des sociétés d’érudits qui ne se satisfont pas de l’enseignement scolastique du temps et qui veulent faire renaître les divers courants de la pensée antique nouvellement redécouverts. La première d’entre elles n’est à l’origine qu’un cercle d’amis qui se réunissent plus ou moins régulièrement et de manière informelle autour du philosophe néoplatonicien Marcile Ficin, ce dernier, ayant suscité l’intérêt de Cosme de Médicis ; sa petite société y trouva les moyens matériels de développer son érudition et pris le nom d’académie en référence à l’Académie de Platon en 1462. Les premières académies qui s’ouvrirent alors témoignent de l’intérêt des intellectuels florentins pour l’humanisme e platonicien. A la fin du XVI siècle, un jeune mathématicien aux débuts prometteurs, Galilée fit deux conférences dans l’une de ces académies, l’Academia Fiorentina: dans les pas de Dante, en s’appuyant sur les travaux d’Archimède, il détermina la configuration et les dimensions de l’Enfer. (Galilée,Leçons sur l’Enfer de Dantetraduction de (1587-1588), Lucette Degryse, postface de Jean-Marc Lévy-Leblond, Paris, Fayard, 2008).
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College, ces deux groupes, qui entretiennent des relations suivies avec le père Mersenne et l’Académie de Montmor eurent comme principal organisateur un homme d’église, le Dr John Wilkins qui orienta ces groupes dans la voie d’une science expérimentale et mécaniste. Vers 1658, le second groupe revient à Londres et, peut-être avec d’autres cercles, fait renaître le groupe qui se réunissait auGresham College; il fonde en 1660 laRoyal Society. Celle-ci sera officialisée par une charte royale deux ans plus tard, sans que cela ne se traduise par un financement royal ; laRoyal Societyvivra toujours du mécénat privé. Newton présida laRoyal Society1703 à sa de mort, en 1727. Parmi les cercles savants, notons un cercle d’Oxford, le 4 Invisible College., qui compta Boyle parmi ses membres La vie académique parisienne et la fondation de l’Académie royale des sciences La vie académique prend forme à Paris en 1617 avec les débuts du Cabinet des frères Dupuy où se côtoient catholiques, protestants et libertins, Descartes la fréquente lors de ses passages à Paris. Installé à Paris dans un couvent de la place Royale, le père minime Marin Mersenne reçoit dans sa cellule tout ce que la France et le reste de l’Europe compte de savants de passage à Paris, citons Hobbes, &c. La cellule du père Mersenne devient l’un des lieux privilégiés de l’élaboration de la science classique ; Mersenne est le principal correspondant de Descartes et un proche de Gassendi et des Pascal, père et fils, il est lui-même un physicien dont les travaux sur l’acoustique feront autorité au-delà de son siècle. L’académie du père Mersenne lui survivra, reprise par son ami François Le Pailleur, elle ne disparaît qu’à la mort de ce dernier en 1654. L’abbé Bourdelot, le médecin du prince de Condé, crée son académie en 1640. Citons encore les réunions que le maître des requêtes Habert de Montmort organise à partir de 1653, des réunions autour de Gassendi lorsqu’il est son hôte ; à partir de 1657 les réunions chez Montmort prendront une forme plus institutionnelle ; mais ces réunions ne survivront pas aux disputes véhémentes de ses membres, elles seront interrompues en 1664 ; Melchisédec Thévenot tenta d’en constituer une autre qui n’eût que quelques mois d’existence. Montmort avait doté son académie de très nombreux instruments d’observation ; des scientifiques de renom ont fréquenté cette académie : Roberval, Sorbière, Girard Desargues, Jacques Rohault et d’autres ; elle l’a été par Jean Chapelain lequel entretenait une correspondance suivie avec Bouilliau et Huygens et collabora à la création de l’Académie royale des sciences, l’attachement des membres de cette académie aux exigences de la recherche expérimentale l’ouvre à l’influence de la philosophie de Bacon. Toutes ces académies sont en rupture 4  Simone Mazauric,Histoire des sciences à l’époque moderne, Paris, Armand Colin, 2009 ; e p. 180. Voir aussi : Robert Lenoble, Yvon Belaval, « La révolution scientifique du XVII siècle », inLa science moderne, dir. par René Taton, Paris PUF, 1958 ; p. 195-216, p. 198, 199.
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