Revue générale des sciences pures et appliquées

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Revue générale
des Sciences
pures et appliquées
TOMK TRKMTE-TROISIÈMEu^^l[0généraleRevue
Sciencesdes
pures et appliquées
ET DE CHAQUE MOISPARAISSANT LE 15 LE 30
es SciencesFondateur : OLIVIER, DocteurLouis
Docteur es Sciences, Professeur au (Jonservatoire aatianal des Arts et Métiers,Directeur : J.-P. LiANGLOIS,
Membre de l'Académie de Médecine.Chargé de Cours à la Faculté de Médecine de Paris,
COMITÉ RÉDACTIONDE
MM. Paul APPELiL, .Membre de l'Institut, Recteur de l'Université de Paria E.-Li. BOUVIER, Membre de
;
civil: Professeur aul'Institut, Professeur au Muséum d Histoire naturelle; E. DEMENGE, Ingénieur E. QLiET,
Collège de France; -Ed. Correspondant de l'Institut; HALLER, Membre de l'Institut. ProfeasenrOh. GUILLAUME, A.
à la Sorbonne; E. HAUG, Membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne; L. MANGIN, Membre de l'Institut,
perpétuel de l'Acadé-Directeur du Muséum d'Histoire naturelle: Vice-Amiral PHILIBERT; Em. PICARD, Secrétaire
mie des Sciences; Professeur à la Sorbonne,
Secrétaire de la Rédaction : Louis BRUNET.
TOME TRENTE-TROISIEME
1922
AVEC NOMBREUSES FIGURES ORIGINALES DANS LE TEXTE
PARIS
Gaston DOIN, Editeur
l'Odéon,8, place de 8
1922N*33' ANNEE 1 15 JANVIER 1922
généraleRevue
des Sciences
pures et appliquées
Fondateur : LOUIS OLIVIER
DiBBCTEUR : J.-P. LANGLOIS, Professeur au Conservatoire national des Arts-et-Métiers,
l'Académie deMembre de Médecine
J.-P. LANGLOIS, place de l'Odéon, Paris. —Adresser tout ce qui concerne la rédaction a M. 8, La reprodncttoo et la traduction des csuvres at des
traraux publiés dans la Hevue sont complètemont interdites en France et en pays étrangers compris la Suéde, Norvègej la at la HoUanda
CHRONIQUE ET CORRESPONDANCE
bllité s'émousser temporairement à l'usage, subit plu-—1. Astronomie physique§
tôt dans certains cas une exaltation de sa puissance.
photo-électriques et leur sen- C'est ce *Les piles qu'ont montré des expériences récentes :
—sibilité. Les méthodes photo-électriques ont fait durant 523 heures, une pile l'oxydeà potassique fut
déterrainalion desréaliser un progros immense dans la soumise à l'action d'une source lumineuse le
; résultat
grandeurs stellaires. Actuellement, leur application à fut une augmentation d'environ "/, de la sensibilité.90
l'étude des fluctuations lumineuses des étoiles varia- Par contre, une pile au potassium, après une illumi-
bles précis, que, grâce à leur nation dedonne des résultats si i.ooo heures, n'avait pas subi de variation
appoint, on pourra bientôt lever quelques-unes des énig- sensible de ses propriétés photomélriques.
demes encore nombreuses qui entourent la variabilité Le photomètre à pile photo-éleclrique se compose, en
ces astres. principe, d'un tube de verre fermé dans lequel on fait
Ces méthodes utilisent deux catégories analogues le vide. La face inférieure du tube est recouverte d'une
la pile photo- couched'instruments : la cellule au sélénium et d'un métal alcalin, ou de son oxyde, reliée au
électrique. Dans les deux cas on dispose, en somme, pôle négatif d'une batterie de piles ainsi qu'au sol
: c'est
d'unepileextrêmement sensible, dont larésistance varie la cathode. Au milieu du tube, d'autre part, un anneau
sous l'action des rayons lumineux. 11 en résulte des formé d'un fil de platine, et relié au pôle positif de la
modifications de l'intensité du courant qui parcourt la batterie, constitue l'anode.
pile, et les fluctuations lumineuses de la source étudiée Dans la construction de cet appareil on peut em-
galvanomètre très sensible. ployersont enregistrées par un n'importe quel métal alcalin; toutefois, leur sen-
La pile photo-électrique présente toutefois de grands sibilité vaendécroissant dans l'ordre : lithium, sodium,
avantages sur le photomètre au sélénium. Ce dernier potassium, rubidium et cœsium. La sensibilité du qua-
instrument lacurieuseet gênante trièmejouit, en particulier, de de ces métaux n'est guère que la moitié de celle
propriété de se fatiguer : après avoir été soumis à l'ac. des trois premiers, et celle du cœsium, le quart seule-
tion de la lumière, le sélénium ne recouvre pas instan- ment.
tanément sa sensibilité primitive. Si on exposé Les pilesl'a photo-électriques, au point de vue de la
pendant dix secondes, par exemple, à la lumière d'une sensibilité, se comportent à peuprès comme notre œil :
étoile, doit donner, elleson lui ensuite, un repos d'une ne sont excitées que par des lumières d'une région
minute avant de faire l'observation suivante et ceci bien limitéedu spectre
; et](leur sensibilité est maxima
peut présenter des inconvénients dans les travaux de pour une lumière de longueur d'onde déterminée. La
photométrie stellaire où, au cours d'une même séance position dans le spectre de ce maximum varie d'ailleurs
d'observation, on doit effectuer rapidement un grand
nombre de pointés sur les astrei étudier.à La pile
1. E. F. Seiler Color sensitiveness
: of pholn-eleclric celU.
photo-électrique, au contraire, loin de voir sa sensi- Astropkysical Journal, vol. LU, 121); octobre 1920.p.
BETUE GÉNÉRALE DES SCIENCES.
U-^ <o1.
CHRONIQUE ET CORRESPONDANCE
devantavec les métaux : elle est de plus en plus déviée vers devenir la tension nornialedes grandes lignes de
le rouge quand on passe sodium, au transmission pardu lithium au lesquelles on compte interconnecler
potassium,puis au rubidium etau cfesium. Fait curieux : les grandes usines dupays et leurs réseaux de distribu-
variation atomique tion,cette est en relation avec le poids de façon à constituer un puissant système solida-
de ces divers métaux; tandis que élément croit risant, dans la production et distribution,cet la les instal-
quand on passe du lithium au c;esium, la sensibilité lations présentes et futures.
diminue, le Au pointet son maximum se trouve déplacé vers de vue de la ligne même, on estime que la
rouge. transformation envisagée n'exigera pas une modiGcation
Enûn diverses autres causes interviennent pour très importante de l'outillage actuel : les conducteurs
modifier la photo- sontsensibilité à la couleur des piles portés par des isolateurs de suspension; [)eul êlre
électriques, et pour déplacer d'onde de son faudiat-il ajouter aux dispositifs enla longueur question quelques
maximum
: ce sont, par exemple, la nature du verre éléments supplémentaires; mais on espère que cette
employé pour la nature additionconstruction del'ampoule, et la même ne sera pas indispensable et qu'il sulllra
du gaz, hélium, néon, introduit à de miinir les lignes des cerceaux ou boucles protectricesargon, que l'on ay
la basse pression d'environ centièmes de millimètre dont l'etlicacité a été mise en lumière depuis quelques^5
de mercure. annéesEn résumé, toutes ces actions se combi- (à la suite des travaux de Peek,Uyan,etc.)pour
nent pour former les pile parti- assurer la répartition uniforme du potentiel surcaractéristiques d'une les
culière, et il faut en tenir compte lorsqu'on veut cons- divers éléments des chaînes isolantes de sus[)ension.
truire un C'est l'applicationinstrument destiné à un but très limité. par de ces boucles que l'on commence
Les longueurs d'onde le maxi- la transformation de la ligne, se réservant d'adopterpour lesquelles a lieu
mum d'autresde sensibilité des diverses piles photo-électriques mesures si lesessais montrent plus tard que la
qu'il est possible une modernisation ci-dessus indiquée n'est passullisante.de réaliser forment, d'ailleurs,
véritable gamme lumineuse, circonstance, loin C'est donc au point de vue de l'obtention delà hauteet celte
de constituer un inconvénient, est susceptible de con- tension requise que la transformation est intéressante;
duire, au contraire, haute jusqu'à présent, en effet, on n'avait pas établi de trans-à des résultats de la plus
importance.En effet, l'emploi simultané, étudier formateur statique de grande puissance capable depour
l'éclat d'un fonctionner pratiquement sous une tensionastre, de deux piles à maxima de sensibi- pareille à
lité très dilTéienls en d'obtenir celle que l'on veut réaliser et qui représente un siiutlongueur d'onde permet
les intensités lumineuses différents brusque de 70.000 volts ou 5o environ comparative-en deux points très "/n
ment hautes tensions en usage. Ici encore,du spectre, et l'on peut ainsi connaître facilement la aux plus