Anthropomorphisme et symbolisme ; Évolution et singularités ; La bifurcation néolithique
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Description

La proposition de modèles d’évolution de la cognition devient indispensable pour intégrer les données archéologiques et les interprétations de la symbolique des hommes préhistoriques dans un système cohérent. Cet effort théorique doit contribuer à minimiser la projection des acquis culturels et des mythes contemporains sur le passé.
A ce titre, l’anthropomorphisme peut être considéré, au-delà d’une simple expression mythologique, comme une dimension fondamentale structurant la cognition.
Il peut rendre compte des bifurcations du système humain, constatées notamment à l’époque néolithique.

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Publié le 14 août 2014
Nombre de lectures 39
Langue Français

Extrait

© Jean-Yves Rossignol
Anthropomorphisme
et symbolisme
Évolution et singularités
La bifurcation néolithique
Édition J.Y. RossignolMots clés
Anthropologie cognitive - Évolution de la cognition -
Anthropomorphisme - Symbolisme - Modélisation - Néolithique
Résumé
La proposition de modèles d’évolution de la cognition devient
indispensable pour intégrer les données archéologiques et les
interprétations de la symbolique des hommes préhistoriques dans un
système cohérent. Cet effort théorique doit contribuer à minimiser la
projection des acquis culturels et des mythes contemporains sur le
passé.
A ce titre, l’anthropomorphisme peut être considéré, au-delà d’une
simple expression mythologique, comme une dimension fondamentale
structurant la cognition.
Il peut rendre compte des bifurcations du système humain,
constatées notamment à l’époque néolithique.
Selon la loi n° 57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique, «Toute représentation ou reproduction intégrale ou
partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite (alinéa 1 de l’article 40).»
I.S.B.N. : 2-9515926-1-2
© Jean-Yves Rossignol - 2002Sommaire
Préambule épistémologique 4
1 - Approche systémique de l’évolution humaine 7
2 - L’anthropomorphisme comme mode d’appréhension
du réel et contrainte adaptative 10
3 - Anthropomorphisme et symbolisme chez l’homme
préhistorique 13
4 - La bifurcation néolithique 16
5 - La bifurcation de l’anthropomorphisme au néolithique 18
5.1 - Les prémices rituelles de l’innovation technique 18
5.2 - L’organisation socio-économique en relation avec la
symbolique 20
5.3 - Les rites funéraires néolithiques comme culte de la
Terre-Mère 22
5.4 - L’ambivalence symbolique néolithique comme ferment
d’une nouvelle bifurcation 23
6 - Conclusion 25
Glossaire (pour les termes pourvus d’un astérisque dans le texte) 27
Bibliographie 28Préambule épistémologique
La fonction de la science est la résolution des énigmes [Kuhn, 1983,
p. 82]. De ce point de vue, tout phénomène quel qu’il soit est
d’emblée concerné. En particulier, ni la matérialité, ni l’extériorité de
l’objet de l’étude ne sont des conditions sine qua non pour qu’un
centre d’intérêt intègre pleinement le champ de la science. La
physique moderne nous a d’ailleurs familiarisé avec des objets non
représentables et nous a démontré que l’observateur ne pouvait
s’exclure du champ d’investigation.
La science ne se définit donc pas par rapport aux objets qu’elle
étudie, mais d’après la méthode qui gouverne cette branche
particulière de la pensée discursive. La réflexion scientifique consiste
à identifier le champ du questionnement, à formuler explicitement les
(1)postulats qui fondent le discours , à poser clairement les hypothèses
qui le développent, à respecter les règles de l’inférence logique, à
transmettre l’intégralité de l’information qui permette à autrui la
reprise du cheminement intellectuel, enfin à soumettre les
conclusions au verdict des faits.
A ce titre, tout ce qui relève de l’esprit humain sans exception peut
être soumis au questionnement scientifique. La cognition,
généralement abordée sous l’angle du langage [Mithen, 1996(1)], et
dont la définition est somme toute assez floue, n’intègre pas
l’inconscient, si l’on en juge par l’inventaire des disciplines qu’elle
(1) Ce point est fondamental. Le mathématicien Kurt Gödel [Gödel, 1931] a en effet
montré l’incomplétude des systèmes formels, à savoir que toute tentative de
démonstration de la véracité d’un postulat, dans le cadre du système logique qu’il
sous-tend, débouche sur un paradoxe.
Le corpus des postulats des sciences a donc tout intérêt à être transparent pour
éviter bien des débats inutiles sur la science, sur ce qui en relève ou non, ainsi que
pour diriger collectivement et consciemment l’évolution des paradigmes.
5concerne [Andler, 1992]. Cette ségrégation est sûrement
préjudiciable pour l’établissement de paradigmes forts en sciences de
l’homme, comme le sont ceux des sciences physiques depuis
qu’elles ont assimilé des concepts pas moins étranges que
l’inconscient à bien des égards, et qui heurtent éminemment le sens
commun, comme la gravitation du temps de Newton, et actuellement,
l’espace-temps, la dualité onde-matière, la fluctuation du vide ou la
non-localité quantique [Shimony, 1993]. Pour ces raisons, la présente
réflexion se fonde légitimement sur un élargissement des sciences
cognitives à la psychanalyse afin d’appréhender la dimension
(2)symbolique fondamentale de l’humain .
Celle-ci a laissé son empreinte sur les vestiges archéologiques et
nombreuses sont les publications qui évoquent les rites anciens et
certains aspects de la pensée religieuse préhistorique, de manière
plus ou moins explicite, par petites touches cependant déconnectées
de fondement théorique. L’ambiguïté et le manque de rigueur
consécutifs nuisent à l’approche scientifique de l’homme
préhistorique. Certains articles de fond abordent néanmoins la
problématique. Un deuxième écueil point alors parfois, quand les
postulats sont laissés enfouis sous le raisonnement. Il arrive en effet
que celui-ci projette inconsciemment sur le passé des
caractéristiques propres à l’homme contemporain. Parmi les travaux
et les publications scientifiques qui échappent à ces travers, citons la
somme de Jacques Cauvin pour l’époque néolithique [Cauvin, 1997,
2000], qui a fourni au présent article une part appréciable
d’arguments.
Les modèles spécifiques aux états primitifs de l’homme, notamment
ceux qui tentent de décrire la cognition, sont condamnés à rester des
hypothèses, car les phénomènes sont révolus et les vestiges ténus.
Il en découle un foisonnement indécidable de propositions
(2) La psychanalyse a déjà été abordée comme objet d’étude par d’autres sciences
humaines, à propos du fonctionnement symbolique de l’homme [Levi-Strauss,
1949(1), 1949(2)]. Au-delà, il s’agit d’envisager son apport comme outil conceptuel
d’investigation scientifique dans le domaine de la cognition.d’interprétations, parfaitement illustré dans le domaine de l’«art»
paléolithique par exemple [Conkey, 1999].
Dans ces conditions, il peut être utile de créer des modèles à plus
large spectre, fondés sur des invariants d’ordre supérieur (relatifs aux
lois de transformation par exemple), qui sous-tendraient l’évolution
humaine. Leur intérêt réside dans le caractère régressif de leur
validité éventuelle. Vérifiés pour les époques récentes, de tels
modèles prendraient alors une valeur heuristique pour les états
antérieurs de l’homme.
C’est dans cet esprit méthodologique que le présent essai propose un
modèle d’évolution de l’homme qui intègre le fonctionnement
symbolique en relation avec les dimensions culturelle et économique.
Ruch, le 21 septembre 20021 - Approche systémique
de l’évolution humaine
On a un temps pensé que la bipédie était la cause du développement
du cerveau humain et de la main, avec pour conséquence l’invention
de l’outil, la complexification sociale et l’évolution culturelle. D’autres
ont considéré, au contraire, que la fabrication et l’amélioration des
outils avait provoqué la croissance cérébrale. Le caractère
déterminant du comportement social et de la chasse ont aussi été mis
en exergue [Bouchud, 1976], [Holloway, 1999].
Il a également été montré que la taille du cerveau des homininés était
liée à la richesse énergétique de leur alimentation [Martin, 1999]. Une
capacité cérébrale un peu supérieure a pu engendrer des dispositions
morphologiques, physiologiques et comportementales qui ont rendu
les homininés d’auta

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