De la réparation
211 pages
Français

De la réparation , livre ebook

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Description

L'approche pluridisciplinaire ou transversale d'un ouvrage portant sur la notion de "réparation" aurait pour objectif de montrer que certaines réponses aux questions les plus urgentes que soulèvent la complexité du monde sont à trouver dans l'interaction productive entre l'écologie et la psychologie. Réfléchir à la réparation, c'est en effet tenter de définir les enjeux d'un futur commun pour la planète et l'individu, penser une responsabilité conjointe et indissociable.

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Publié par
Date de parution 15 janvier 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296449305
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

De la réparation
Analyse comparative et transversale : psychologie et écologie
Sous la direction de Christophe Schaeffer De la réparationAnalyse comparative et transversale : psychologie et écologie
Du même auteur La vague et la falaise, Bruxelles, Mols, 2010.La séparation à l’œuvre, « Figures et expressions dans le domaine de la littérature », Paris, l’Harmattan, 2010. Les Méditations protophysiques,Paris, Librécrit, 2008. De la séparation, Paris, l’Harmattan, 2007. Recherches sur la séparation onto-chrono-cosmologique, Lille, ANRT, 2007.FECHA, Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1990.© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13579-6 EAN : 9782296135796
Introduction Cet ouvrage a pour objectif de penser, de façon contemporaine, la portée et les enjeux de la notion de « réparation » à partir d’une analyse comparative entre la psychologie, science qui étudie les faits psychiques, et l’écologie, science qui étudie les relations entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils vivent. A priori, rien ne semble moins évident que de comparer deux sciences dont l’objet de recherche diffère sur un plan théorique et pratique. Si l’on peut concevoir que la réparation trouve place dans l’élaboration du psychisme humain et dans les questions qui ont trait à l’environnement, établir une relation ou une correspondance entre les deux demande à être justifié. En prenant le temps de s’arrêter sur cette notion de « réparation » et d’identifier ce sur quoi porte son action en psychologie et en écologie, apparaît tout un champ d’investigations avec des perspectives qui ne manquent pas de susciter l’étonnement au niveau d’une analogie possible entre les deux sciences. Mais par-delà l’utilisation du langage et la formulation de théories, l’analyse comparative entre la psychologie et l’écologie se justifie au niveau du
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1 traumatismeauquel renvoie la réparation. Le plus important n’est donc pas de saisir toutes les orientations conceptuelles que le terme peut proposer et recouvrir, mais de désigner conjointement pour les deux sciences un symptôme traumatique.
L’idée d’un traumatisme de la nature et de l’individu est relativement récente, quoique plus récente encore pour l’écologie. S’agissant de l’environnement, la blessure ou le dommage qu’il subit ne provient pas de son système interne, mais du comportement humain à son encontre. On sait depuis relativement peu de temps que la Planète subit de plein fouet les activités de l’Homme et connaît de plus en plus de difficultés à maintenir son équilibre. Climat, biodiversité, ressources, toxicité(s), énergie..., autant de traumatismes e mesurés au XX siècle, sous la pression d’une croissance économique considérant l’environnement comme inépuisable. Par exemple, et pour ne rendre compte ici que du traumatisme à l’échelle nationale, selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France), plus de 16 000 espèces de plantes ou d’animaux sont menacées d’extinction à court terme, sans compter toutes les espèces, connues ou non, qui ont déjà disparu. Dès lors, la notion de « réparation » s’empare progressivement des consciences et l’on tente de comprendre, de prévenir et d’agir face à l’étendue d’un désastre 2 écologique que l’on essaie de déprogrammer . L’écologie a
1 Trauma signifie « blessure », et au figuré « dommage », « désastre, déroute », dérivé du verbetitrôskein « et « blesser » quiendommager », appartient à la racine indo-européenneter- « user en frottant, trouer ». 2 Voir le rapport intermédiaire du banquier Pavan Sukhdev missionné par le commissaire à l’environnement de la Commission européenne Stavros Dimas, et par le ministre de l’environnement allemand Sigmar Gabriel : «Si nous n’adaptons pas les politiques appropriées, le déclin actuel de la biodiversité et la perte de services rendus par les écosystèmes vont se poursuivre et dans certains cas vont même s’accélérer. Certains
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vu le jour et, dans le cadre de l’étude scientifique des interactions qui déterminent la distribution et l’abondance des organismes vivants, elle tire la sonnette d’alarme en anticipant sur la nature du traumatisme et des conséquences potentiellement graves pour l’avenir de l’humanité. Le mottraumatismes’est répandu dans l’usage courant du e XX siècle par l’intermédiaire de la psychologie et de la psychanalyse. Il désigne un violent choc émotionnel qui provoque chez le sujet un ébranlement durable. L’investigation du psychisme comme fondement d’une structure subjective et d’un fonctionnement spécifique (processus et mécanisme) articulé à la perception et représentation du monde extérieur montre que, en cas de traumatismes graves, un dysfonctionnement altère cette structure selon une diversité de pathologies. Se poser face à soi-même, à autrui et au monde dans une forme de reconnaissance et de respect mutuel devient de fait très problématique et nécessite la réparation de ce qui a été endommagé. Dans le domaine de la psyché qui concerne l’ensemble des aspects conscients et inconscients du comportement individuel, cette réparation apparaît sous différents aspects, plus ou moins voilés, en fonction des représentations théoriques et pratiques que l’on accorde à cette notion dans le champ thérapeutique. Psychologie et écologie se retrouvent donc sur un même terrain où elles doivent traiter un traumatisme qui appelle à une certaine conception de la réparation. Pour autant, que partagent réellement ces deux sciences ? Quels types d’interactions engagent-elles ? écosystèmes sont susceptibles de souffrir de dommages irréparables »,inLe Mondedu 25 juin 2008, propos recueillis par L.Caramel, p. 8. http://www.bmu.de/files/pdfs/allgemein/application/pdf/sukhdev_interim _report.pdf
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La proposition centrale de cet ouvrage est d’affirmer que, si la portée d’une action positive à l’égard de la Planète passe par un projet politique cohérent au niveau international et par un changement radical de comportement au sens d’une prise de conscience citoyenne qui doit permettre de modifier les mauvaises habitudes dans le domaine environnemental, il nous faudrait avant tout considérer le traumatisme écologique au regard du traumatisme qui a pris place dans l’être humain. Pour le dire ici très simplement : si la Planète va mal, n’est-ce pas d’abord parce que l’être humain lui fait subir ses propres désordres psychiques qui ont agi négativement sur elle ? Nous ne pourrons jamais en effet saisir complètement la dimension de la problématique écologique et, par conséquent, tenter d’y remédier, si l’on ne comprend pas que le traumatisme subi par l’environnement se trouve en lien étroit avec le traumatisme subi par le psychisme humain. En d’autres termes, il faut diagnostiquer ce qui a été endommagé dans l’Homme, définir le sens et la portée d’une action de réparation, pour évaluer son effet sur le dommage environnemental, et ce durablement. Pour ne pas être accusé de psychologisme, terme péjoratif qui désigne une tendance à tout interpréter au travers du spectre de la psychologie et à réduire tout phénomène à son action, insistons sur le fait qu’il ne s’agit ici que de proposer une analyse comparative entre ces deux sciences. Il serait en effet illégitime de penser une correspondance stricte pour expliquer le traumatisme environnemental par celui du psychique. L’explication n’est pas recherchée ; seule, l’analogie, sous forme d’une confrontation ouverte, nous préoccupe. Proposer un rapprochement entre la psychologie et l’écologie présente d’abord un intérêt heuristique. C’est une hypothèse qui peut être adoptée provisoirement comme une idée directrice indépendamment de sa vérité absolue. Comme
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