Domestiques agricoles et servantes de ferme dans les sociétés paysannes
305 pages
Français

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Domestiques agricoles et servantes de ferme dans les sociétés paysannes , livre ebook

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Description

Les exploitations familiales recouvraient, dans les années 50, 80% de l'espace agricole en France. Les domestiques agricoles et servantes de ferme, représentant environ 60 % des salariés agricoles, étaient, sous le couvert de partager la "vie de famille" de leur employeur, assujettis au rude travail de la ferme du matin au soir. De plus, logés par leur employeur, ils subissaient, avec ou sans famille, la cruelle loi du logement dit "accessoire au contrat de travail". La tragédie des ouvriers agricoles est inscrite dans ces données.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2007
Nombre de lectures 162
EAN13 9782336256764
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Liste des tableaux
TABLEAU I TABLEAU II TABLEAU III TABLEAU IV TABLEAU V TABLEAU VI TABLEAU VII TABLEAU VIII TABLEAU IX TABLEAU X TABLEAU XI TABLEAU XII TABLEAU XIII TABLEAU XIV TABLEAU XV TABLEAU XVI TABLEAU XVII TABLEAU XVIII TABLEAU XIX TABLEAU XX TABLEAU XXI TABLEAU XXII TABLEAU XXIII TABLEAU XXIV TABLEAU XXV TABLEAU XXVI TABLEAU XXVII TABLEAU XXVIII TABLEAU XXIX TABLEAU XXX TABLEAU XXXI TABLEAU XXXII TABLEAU XXXIII TABLEAU XXXIV TABLEAU XXXV
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296032835
EAN : 9782296032835
Sommaire
Liste des tableaux Page de Copyright Page de titre Remerciements INTRODUCTION I – VIES OBSCURES ET LABORIEUSES - DU BON USAGE DES DOMESTIQUES ET DES SERVANTES DE FERME
A – NOMBREUX EN POLYCULTURE-ÉLEVAGE B – LES DOMESTIQUES ET LES SERVANTES, AUTREFOIS C – VERS UNE PLUS GRANDE DÉPENDANCE : EST-CE LE RETOUR DES MAITRES ? D – OÙ TRAVAILLAIENT-ILS ? D’OÙ VENAIENT-ILS ? E – DES OUVRIERS DES CHAMPS
II – LE LOGEMENT
A – LOGEMENTS : DÉPENDANCE ET VÉTUSTÉ B - LE LOGEMENT À LA FERME, UN ESCLAVAGE C - CÉLIBAT ET LOGEMENT D - NOURRIR À LA FERME
III – LES CONDITIONS DE TRAVAIL
A – UN TRAVAIL DE GALÉRIEN… B – À L’ÂGE D’ÊTRE EN APPRENTISSAGE, ILS TRAVAILLAIENT AUTANT QUE LES ADULTES C – LES SERVANTES DE FERME D – IMPORTANCE DES EFFECTIFS OUVRIERS AGRICOLES EN POLYCULTURE-ÉLEVAGE E – UN MODE D’EMBAUCHE D’AUTREFOIS : LA LOUÉE F - LES ACCIDENTS DU TRAVAIL : UN DES MÉTIERS LES PLUS DANGEREUX
IV – LA LÉGISLATION DU TRAVAIL EN EXPLOITATIONS AGRICOLES
A – UN PEU D’HISTOIRE OUVRIÈRE… B - SALAIRE MINIMUM AGRICOLE GARANTI (S.M.A.G.) C - UNE MAIN-D’ŒUVRE BON MARCHÉ D - LE CHÔMAGE E - ASSURANCES SOCIALES, RETRAITES
CONCLUSION APPENDICE - LES « SANS FEU NI LIEU » DE PAR LE MONDE BIBLIOGRAPHIE
Domestiques agricoles et servantes de ferme dans les sociétés paysannes

Pierre Piegay
L’auteur tient à remercier celles et ceux qui l’ont aidé à la réalisation de cet ouvrage par leurs témoignages et leur soutien : - André FRANCHET - Henri DELHOMME - André GLAVIEUX - Louise PERRODIN - Julien SAVARY - Louis ROSIER - Jean PINTON - Pierre FAYOLLE - Pierre GOUTTENOIRE - Janine et René LAIR - Robert MARTIN - Francis GRANDIER - Michel GRANDIER - Emile LE PREVOST
et s’excuse auprès de celles et ceux qu’il n’a pu citer.
INTRODUCTION
Ce n’est pas à seule fin de se distinguer d’autres ouvrages et études sur les salariés des exploitations agricoles que le titre de la présente étude a été choisi. Notre préoccupation est de mettre en évidence que le terme de « salariés agricoles » (ou ouvriers agricoles) recouvrait des situations diverses, mais pas fondamentalement différentes pour la très grande majorité d’entre eux.
On a fait très souvent un amalgame englobant sous un même terme un type de salariat agricole qui se définirait en général comme étant celui des ouvriers des grandes exploitations agro-industrielles de ce que nous appelons le « quart Nord-Est » et les ouvriers « viticoles du Midi ».
On a fait également valoir la forte implantation ouvrière agricole à l’ouest d’une diagonale qui partirait pour les uns des Ardennes jusqu’aux Pyrénées Atlantiques, pour d’autres de Verdun à Bordeaux ; finalement, peu importe la variante, le résultat, lui, varie peu, c’est environ soixante-cinq pour cent des salariés agricoles qui vivent à l’ouest. Par ce même constat est mis en évidence la plus faible concentration ouvrière à l’est de la ligne de partage.
La démonstration tendait parfois à prouver que s’il existait bien un salariat de type « domestique agricole », il se restreignait ainsi à une poignée d’isolés, souvent célibataires car le nombre de ces derniers est plus élevé à l’est qu’à l’ouest. On les situait en régions montagneuses d’élevage : Massif Central, région alpine, Franche-Comté, Est, etc. ; en polyculture : Limousin, Bourbonnais, Rhône-Alpes, Bourgogne le Sud-Ouest, etc.
Fort de cela, on reste en général discret sur les conditions de vie et de travail de ces ouvriers domestiques bien que l’on soit plus loquace sur la condition des servantes de ferme.
Il est indéniable que les ouvriers agricoles, nous ne dirions pas situés à l’ouest de cette diagonale, mais en Bassin Parisien, c’est-à-dire plus haut dans ce quart Nord-Est essentiellement , bénéficiaient en général d’horaires de travail réglementés et de journées de travail mieux organisées, de qualification professionnelle : Charretiers, bouviers, tractoristes, etc. ce que l’on ne retrouvait pas ailleurs. Dans ces années-là, au mitan du vingtième siècle, les ouvriers mariés étaient plus nombreux ici et dans le Midi viticole…
Y vivait-on pour autant beaucoup mieux parce qu’en plus grand nombre ?
Qu’en était-il réellement, car s’il y avait ce salariat plus proche de celui des villes et des usines (comme en Bassin Parisien), différentes sources statistiques conduisaient à penser que tout n’était pas aussi simple et tranché : d’un côté de véritables salariés en grand nombre, de l’autre une minorité d’ouvriers-domestiques, isolés par-ci, par-là.
Une étude de l’INSEE de 1958 (1) indique que, sur une période allant de 1951 à 1957 (sept ans), la moyenne des ouvriers agricoles logés et nourris par les patrons s’élevait à 56,75 % , avec des pointes de 59,80 % en 1951, de 63,1 % en 1952. Ceux seulement logés sur la même durée de sept ans étaient encore 19,50 % , c’est-à-dire qu’ils étaient 76,25 % logés par les patrons (d’autres sources mettent également en évidence que les deux tiers étaient nourris et logés par les exploitants) . On parvenait enfin à ce résultat que seulement 15 % d’entre eux n’étaient ni logés, ni nourris (ce qui n’excluait pas d’autres « avantages en nature ») (Tableau N° XXIX page 228).
Nous verrons dans les chapitres suivants ce que supposaient comme mesures contraignantes ces pseudos « avantages en nature ». Ceci permet de faire ressortir qu’un nombre aussi important de salariés agricoles logés et nourris par les patrons ne concernait pas seulement les 35 % de salariés situés à l’est de notre ligne de clivage, mais également beaucoup d’autres à l’ouest.
Les ouvriers agricoles du « quart Nord-Est », y compris ceux mariés, n’échappaient pas à certaines de ces contraintes. On peut en conclure que ce salariat agricole plus proche de celui des villes et des usines ne vivait pourtant pas tout à fait comme ces derniers. On parlait moins de domestiques agricoles ou de valets de ferme dans le quart Nord-Est, ce qui n’excluait pas d’en subir les mêmes inconvénients.
Mais surtout, plus à l’ouest du Bassin Parisien en région herbagère et de polyculture, et jusqu’en Bretagne, quel était le mode de vie et les conditions de travail ? La concentration ouvrière agricole était importante dans de nombreux départements, comme la Manche, le Calvados, l’Ile et Vilaine, ou le Maine et Loire, la Sarthe, l’Indre-et-Loire, etc.
Y vivait-on mieux qu’à l’est de la ligne de partage, la densité de la main-d’œuvre salariée étant plus forte, et un plus grand nombre d’entre eux mariés ? Rien n’est moins sûr dès lors que l’on travaillait et vivait dans ces fermes, du matin au soir, logés et nourris, sans bénéficier de conditions de travail en conformité avec la législation sociale du travail en agriculture, sans la reconnaissance d’une qualification professionnelle quelconque. N’était-ce pas toujours la polyculture et l’élevage ?
Notre démarche vise à mettre en évidence ce type d’agriculture qui n’est pas celle agro-industrielle du Bassin Parisien, mais cette autre des petites et moyennes exploitations agricoles. Elles occupaient quatre-vingts pour cent de l’espace cultivé . Jusque dans les premières décennies du vingtième siècle, ces nombreuses exploitations de superficies réduites avaient recours, lorsqu’elles étaient pour certaines plus importantes ou très spécialisées, à une main-d’œuvre salariée secondant la main-d’œuvre familiale. Occupés en permanence d’un bout à l’autre de l’année, au contraire des journaliers, la disponibilité demandée &

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