Géopolitique de la violence des jeunes dans la ville de Kisangani
102 pages
Français

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Géopolitique de la violence des jeunes dans la ville de Kisangani , livre ebook

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Description

La violence urbaine des jeunes n'est plus une exception occidentale. Dorénavant, expression de la dégradation générale des conditions de l'Etat providence dans les villes, elle est devenue structurelle dans des métropoles régionales africaines comme Kisangani. Aggravée par des spécificités locales (chômage, illettrisme, exode rural, effondrement de l'appareil administratif et judiciaire), la violence urbaine des jeunes débouche sur la consommation de stupéfiants, la criminalité, zones de non-droit, etc.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296812895
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GEOPOLITIQUE DE LA VIOLENCE DES
JEUNES DANS LA VILLE DE KISANGANI
Collection « Géopolitique mondiale »

Dirigée par Mwayila TSHIYEMBE

L’objet de la collection « Géopolitique mondiale » est de susciter les publications dont la vocation est double : d’une part, donner un sens aux mutations provoquées par la mondialisation, étant donné la perte des repères du monde ancien et la nécessité d’inventer des repères du monde nouveau ; d’autre part, analyser la complexité des enjeux territoriaux, des rivalités d’intérêt et de stratégies qui pousse les acteurs à user de la force ou de la diplomatie , pour modifier ou tenter de modifier le rapport de force (ressources naturelles, humaines, culturelles), selon des idéologies qui les animent. A cette fin, la prospective et la pluridisciplinarité sont des approches privilégiées.


Déjà parus :

Philémon MUAMBA MUMBUNDA, Géopolitique identitaire en RDC. Cas de l’identité kasaïenne, 2011.
Mwayila TSHIEMBE, Stephan TUBENE, Migration, mondialisation, développement. L’exemple de la RDC, 2011.
Benjamin MULAMBA MBUYI, Droit des Organisations Internationales, Notes de cours à l’usage des étudiants en droit, 2011.
Thérèse Osenga BADIBAKE, Pouvoir des organisations internationlales et souveraineté des Etats. Le cas de l’Union africaine, 2010.
Didier NZAPASEZE TIMBA, La Cour pénale internationale et la lutte contre l’impunité en RDC, 2010.
Nissé Nzereka MUGHENDI, Guerres récurrentes en République démocratique du Congo, 2010.
Théophile YUMA KALULU


GEOPOLITIQUE DE LA VIOLENCE DES
JEUNES DANS LA VILLE DE KISANGANI


Préface de Jean OTEMIKINGO MANDEFU

Postface de MWAYILA TSHIYEMBE


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, me de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http:// www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55312-5
EAN : 9782296553125

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A
Marie-] eanne AFETA BAFOA
Thérèse YUMA NASA
Bernard YUMA YAMBULA
Marie-Thérèse YUMA BANZA
REMERCIEMENTS

Nos remerciements s’adressent au Professeur MWAYILA TSHIYEMBE pour avoir accepté de corriger et de postfacer ce travail.
Nous remercions le Professeur OTEMIKONGO MANDEFU pour les soins qu’il a apportés à cet ouvrage.
Nous sommes reconnaissant envers les Professeurs MAINDO MONGA NGONGA, Edmond MOKUINEMA BOMFIE et IYELI KATAMU pour leurs conseils.
Nous remercions Monsieur PALUKU VIHUNDIRWA, notre frère, pour sa participation active à tout ce que nous entreprenons comme travaux dans le domaine de la recherche scientifique.
Nous remercions Monsieur John KAHUYA RAMAZANI, notre jeune frère, pour son appui à la finalisation de ce travail.
LISTE DES SIGLES

AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération
A.N.R. : Agence Nationale de Renseignement
CADER: Corps de Défenseur de la Révolution
F.A.Z. : Forces Armées Zaïroises
FESCI : Fédération d’Etudiants et Elèves de Côte d’ivoire
J.M.N.C.: Jeunesse du Mouvement National Congolais
MPR: Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution
M.L.C. : Mouvement de Libération du Congo
M.N.C. : Mouvement National Congolais
O.N.L. : Office National du Logement
RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie
R.D.C. : République Démocratique du Congo
SNIP : Service National de l’intelligence et de Protection
T.P. : Travaux Publics
Préface
Longtemps cantonnées en milieux ruraux, les milices gagnent aujourd’hui les centres urbains des pays africains. Leur image dans l’opinion publique est cependant fort contrastée et suscite à la fois admiration et condamnation : autodéfense populaire, résistance à l’oppression et à l’occupation étrangère, participation aux travaux communautaires, violations des droits de l’homme, destruction des infrastructures publiques, administration parallèle, violence aveugle contre le pouvoir établi et la société, vandalisme, etc. Les « voyou » posent parfois des actes de courage et de nationalisme. Mais ils ne représentent pas moins un cancer qui ronge insidieusement tout le corps social des Etats africains.

Comment sont-ils organisés ? De quel soutien bénéficient-ils ? Quels liens entretiennent-ils avec la société et le pouvoir avec lesquels ils filtrent et contre lesquels ils se retournent ? Comment réguler la violence produite par les jeunes contre les institutions établies, contre la société et contre eux-mêmes ? Quelle est la genèse de ces groupes armés en milieu urbain ? Ces questions n’ont malheureusement pas assez retenu l’attention qu’il mérite de la part des décideurs politiques et de la communauté scientifique.

Consacré aux associations de jeunes de la ville de Kisangani, capitale de la Province Orientale à l’Est de la République Démocratique du Congo bastion de toutes les rébellions et guerres qui ont martyrisé cette partie du pays, l’ouvrage que Théophile Yuma Kalulu m’a fait l’amitié de préfacer tente d’y répondre pour « comprendre » la violence des jeunes dans les centres urbains. Il s’inscrit dans le nouveau paradigme de la politique par le bas et analyse la violence produite par les cadets sociaux, souvent avec le concours des ainés et la complicité du pouvoir. Avec le conflit auquel elle est étroitement liée, la violence demeure en effet sans conteste un problème de société et un des thèmes les plus prisés dans le champ des sciences sociales. Mais les ouvrages classiques de sociologie et de science politiques qui lui sont consacrés, jusqu’à une époque assez récente, privilégient traditionnellement l’analyse du phénomène de la violence par le haut, celle produite et exercée au sommet de l’Etat, à des fins de conquête, d’exercice, de légitimation, et de conservation du pouvoir. Rarement, attention a été accordée à la violence d’en bas, produite par les acteurs d’en bas, en revanche contre l’Etat et contre la société mais aussi à des fins de survie ou de subsistance. Ce changement de paradigme doit à la nouvelle génération de recherche en science politique qui renonce à l’étude de la politique et du pouvoir par le haut et déplacent l’étude de ces phénomènes dans les nouveaux espaces publics tels le maquis, les débits de boisson, le cybercafé, le marché, le syndicat, l’université, le périmètre irrigué, etc. ce paradigme souffre cependant de la carence de recherches empiriques qui viennent confirmer, réfuter ou modifier la théorie admise, aux fins de constituer de vastes banques des données normalisées transnationales, qui enfermeront les recherches ultérieures dans un cadre rigide. Ici gît tout le mérite de l’ouvrage de Théophile Yuma Kalulu. Il s’inscrit dans ce nouveau paradigme de la politique par le bas. Cet ouvrage est d’abord un livre d’histoire politique de la violence dont cette ville a été le théâtre. Tout tend à montrer que politique et violence y font bon ménage. De la période coloniale à la transition vers la Troisième République en passant par la rébellion des Simba de 1964, la guerre de libération de l’AFDL de 1996, la rébellion du RCD-MLC de 1997, Thistoire de la ville de Kisangani a été l’histoire de la violence. Acteurs et objet de la violence de Thistoire tourmentée de cette ville martyre, les jeunes et les enfants de Kisangani ont produit et subi la violence aveugle, contre l’Etat mais aussi contre la société.

La monographie de Yuma est ensuite une sociologie des mouvements sociaux animés par les jeunes de Kisangani. Elle livre des informations intéressantes sur le profil de ces organisations des jeunes, leur organisation interne et le soutien dont elles bénéficient dans l’opinion publique et dans l’arène politique, le processus de formation et la dynamique de ces mouvements des jeunes, leurs acteurs, leurs liens ambigus avec le pouvoir et la société, leurs rôles dans l’organisation et la gouvernance locale, les guerres intragroupes aux fins de survie et de positionnement politique, et l’instrumentalisation des groupes, les stratégies de survie de ces groupes, les modes de régulation des conflits qui engraissent ces associations, l’impunité sacrée dont elles jouissent de la part du pouvoir.

Théophile Yuma Kalulu lie ce phénomène à la géopolitique de la ville de Kisangani en proie à l’exode rural et à la violence des jeunes désœuvrés qui colonisent les communes périphériques où pullulent toutes sortes d’entreprises criminelles. L’accroissement de la population sans plan directeur d’aménagement de la ville ni politique de développement des infrastruct

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