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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2011 |
Nombre de lectures | 71 |
EAN13 | 9782296469815 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LA BD, UN MIROIR DU LIEN SOCIAL
Bande dessinée et solidarités
Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier
La collection Communication et Civilisation , créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large.
D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales.
Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.
Dernières parutions
Emmanuelle JACQUES, Le plaisir de jouer ensemble. Joueurs casuals et Interfaces gestuelles de la Wii , 2011.
Jean-Bernard CHEYMOL, La brièveté télévisuelle , 2011.
Audrey ALVÈS, Les Médiations de l’écrivain , 2011.
Laurent Charles BOYOMO-ASSALA et Jean-François TETU, Communication et modernité sociale, Questions Nord/Sud , 2010.
Lucienne CORNU, Parina HASSANALY et Nicolas PELISSIER, Information et nouvelles technologies en Méditerranée , 2010.
Gloria AWAD, Ontologie du journalisme , 2010.
Marc HIVER, Adorno et les industries culturelles. Communication, musiques et cinéma , 2010.
Françoise ALBERTINI & Nicolas PELISSIER (dir.), Les Sciences de l’Information et de la Communication à la rencontre des Cultural Studies, 2009.
Patrick AMEY, La parole à la télévision. Les dispositifs des talk-shows , 2009.
R. RINGOOT et J. P. UTARD, Les Genres journalistiques , 2009.
Sous la direction de
Éric DACHEUX
et Sandrine Le PONTOIS
LA BD, UN MIROIR DU LIEN SOCIAL
Bande dessinée et solidarités
Textes rassemblés par
Jérôme DUTEL et Sandrine LE PONTOIS
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56335-3
EAN : 9782296563353
Si la bande dessinée
n’existait pas,
il faudrait l’inventer.
Dominique Wolton
Remerciements
Les coordonnateurs du présent ouvrage tiennent à remercier tout particulièrement les partenaires qui ont rendu possible cette publication :
- Région Rhône-Alpes
- Université Jean Monnet de Saint-Étienne
- Grand Roanne Agglomération (M. Avocat, conseiller régional)
- Institut Universitaire de Technologie de Roanne
Introduction : Le neuvième art un miroir du lien social
Sandrine LE PONTOIS*
Le neuvième art est présent dans pratiquement tous les foyers et a obtenu ses lettres de noblesse dans toutes les médiathèques françaises. Ses héros (Tintin, Superman, Titeuf) font partie de notre culture, la bande dessinée (BD) est utilisée dans l’enseignement, la publicité, la prévention, la communication politique, etc. Pourtant, ce mode d’expression unique élevé au rang d’art populaire reste largement méconnu par le monde universitaire.
NEUVIÈME ART ET SOLIDARITÉS
Certes, les choses évoluent 1 et les chercheurs en sciences sociales commencent à s’intéresser aux usages (production/médiation/réception) de ce médium. Par exemple, pour le sociologue D. Wolton, la BD est un objet d’étude à part entière car il « […] est le seul à réunir cinq caractéristiques : une absence de légitimité, un succès massif, un art, une communication, une révolte » 2 . C’est dans cette perspective académique qui considère la BD moins comme un genre littéraire spécifique que comme un fait social s’inscrivant dans nos sociétés contemporaines que s’inscrit le présent ouvrage. Il mêle questionnements sur le médium 3 que constitue la bande dessinée, les usages qui en sont faits par les acteurs (scénaristes et dessinateurs) hors du champ purement artistique, et la question du lien social véhiculé par, pour et autour de la BD.
Cette démarche est profondément novatrice. En effet, les rares travaux académiques consacrés à la BD sont le plus souvent davantage tournés vers les questions de représentation ou des rapports intrinsèques entre littéralité et caractère iconographique et esthétique du médium. Alors que la BD semble exister pour raconter une histoire – pratique culturelle au cœur du lien social –, il nous semble que l’étude des usages de la BD et des liens sociaux créés par et autour de la BD reste marginale, mais constitue un terrain pertinent. Il s’agit d’aborder la question du lien social sous un nouvel angle, de sortir la notion de solidarité de son cadre habituel (l’exclusion) pour l’insérer dans un cadre plus grand (le rôle des médias dans la création de liens sociaux).
Le présent ouvrage s’inscrit dans la suite logique du colloque fécond « BD et solidarités » (Roanne, 2008 4 ) dont l’enjeu principal a été de définir les rapports entre économies de la BD et initiatives solidaires intra ou extra discursives. Que la BD traite, dans son discours, de la question de la solidarité économique ou qu’elle soit en tant que médium un support pour promouvoir une action solidaire, elle constitue un support et un objet de communication qu’il faut interroger sur sa capacité à promouvoir le lien social peut-être plus aisément que d’autres.
LA BD, UN LIEN SOCIAL
L’ouvrage favorise une étude des liens entre émission (intention/forme/contenu), production (fabrication/contexte) et réception (usages/représentation/pratiques culturelles et/ou sociales) de la BD comme moyen de communication par et pour le lien social, solidaire ou autre. Son ambition, modeste, est de participer à combler le manque de reconnaissance universitaire francophone de la BD, en axant la réflexion sur la BD comme moyen de communication favorisant le lien social, avec pour parti-pris épistémologique de traiter de la production, de la médiation et de la réception simultanément. La BD tout à la fois crée du lien social et le reflète. Pour exister, la BD commerciale réclame des relations entre artistes (scénaristes, dessinateurs, coloristes, etc.) et acteurs économiques (éditeurs, diffuseurs, libraires) tandis que la BD associative ne peut voir le jour sans le militantisme de passionnés qui rédigent, subventionnent et diffusent les fanzines. De plus, la BD donne naissance, comme les séries télévisées par exemple, à des associations de fans, des sites communautaires sur internet, des échanges de biens entre collectionneurs, etc. Cette construction de liens sociaux dans les interactions quotidiennes se double d’une activité symbolique de représentation. La BD dit le monde. Elle nous parle de l’histoire passée ( L’histoire de France en bande dessinée ) de la vie quotidienne au vingt-et-unième siècle, que l’on soit un citadin s’acclimatant difficilement à la campagne ( Le combat ordinaire ) ou une fille mère profitant pleinement des ressources de la Capitale ( Lou ), de nos futurs possibles si l’on continue à ne pas respecter notre environnement ( Les eaux de Mortelune ), ou à ne pas réguler l’économie ( Universal War ). La BD, comme la presse, est un révélateur de la complexité de nos sociétés. Elle est aussi, comme le cinéma, un carburant constant de l’imaginaire contemporain où Superman, Astérix et Naruto ont rejoint Mary Poppins, Icare et Hercule aux panthéons des héros universels.
TROIS APPROCHES COMPLÉMENTAIRES
Bien entendu, cet ouvrage collectif pluridisciplinaire n’entend pas embrasser toute la complexité des rapports entre BD et lien social. Il cherche juste à ouvrir une piste de recherche féconde pour les sciences sociales. Pour ce faire, trois approches constituant autant de partie ont été choisies.
La première partie de l’ouvrage est consacrée à un usage quasi testimonial de la BD, qui induit un lien fort entre émetteur qui témoigne et récepteur qui capte une réalité sociale au travers du filtre incontournable de la création artistique. La BD participe alors, en tant que médium, à l’élaboration d’un l