Le recours aux soins des demandeurs d asile
138 pages
Français

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Le recours aux soins des demandeurs d'asile , livre ebook

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Description

Chaque année, suite à des persécutions ethniques, politiques ou religieuses, quelques milliers de réfugiés arrivent en France pour y demander l'asile. Cette expérience de vie difficile s'accompagne souvent de l'émergence de problèmes de santé. L'auteur analyse les enjeux du recours aux soins chez les demandeurs d'asile et met en évidence le glissement des questions sociales dans le champ sanitaire. Pour ces migrants, le corps devient la surface sur laquelle s'imprime la souffrance d'exil.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296811270
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le recours aux soins
des demandeurs d’asile
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55176-3
EAN : 9782296551763

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Frédéric Ballière


Le recours aux soins
desdemandeurs d’asile


Approche ethnographique de l’expérience de l’exil


Préface de Béatrice Deries


L’Harmattan
Travail du Social
Collection dirigée par Alain Vilbrod

La collection s’adresse aux différents professionnels de l’action sociale mais aussi aux chercheurs, aux enseignants et aux étudiants souhaitant disposer d’analyses pluralistes approfondies à l’heure où les interventions se démultiplient, où les pratiques se diversifient en écho aux recompositions du travail social.
Qu’ils émanent de chercheurs ou de travailleurs sociaux relevant le défi de l’écriture, les ouvrages retenus sont rigoureux sans être abscons et bien informés sur les pratiques sans être jargonnants.
Tous prennent clairement appui sur les sciences sociales et, dépassant les clivages entre les disciplines, se veulent être de précieux outils de réflexion pour une approche renouvelée de la question sociale et, corrélativement, pour des pratiques mieux adaptées aux enjeux contemporains.

Dernières parutions
Christian MAUREL, Education populaire et puissance d’agir, 2010,
Alain VILBROD, Le métier d’éducateur spécialisé à la croisée des chemins, 2010.
Josette MAGNE, Quelle place pour les filles en prévention spécialisée ? Etude auprès de deux équipes de prévention spécialisée en Seine-Saint-Denis, 2010.
Michel CHAUVIERE, Enfance inadaptée : l’héritage de Vichy, 2009.
Alain ROQUEJOFFRE, Une « communauté » asiatique en France. Le rôle des travailleurs sociaux dans l’acculturation, 2008.
Jacques QUEUDET, Educateur spécialisé : un métier entre ambition et repli , 2008.
Fathi Ben MRAD, Hervé MARCHAL et Jean-Marc STEBE (sous la dir.) Penser la médiation, 2008
Francisco MANANGA, Les conditions de travail dans le secteur social. Approches juridiques d’un exercice professionnel bien particulier, 2008.
Geneviève BESSON, Le développement social local, Significations, complexité et exigences, 2008.
Philippe BREGEON, A quoi servent les professionnels de l’insertion ?, 2008.
Nathalie GUIMARD, Le locataire endetté , 2008.
Jean LOBRY, Dominique ALUNNI, Culture ouvrière, éducation permanente et formation professionnelle , 2008.
Préface
C’est de ma position personnelle à l’égard de cet ouvrage et de l’intérêt que je lui accorde à divers titres que je propose d’attirer l’attention du lecteur sur ce qui me paraît en constituer la richesse.

Accompagnatrice et témoin de la recherche dont il y est question, je suis par ailleurs engagée depuis une quinzaine d’années dans la formation d’assistants de service social, et depuis cette position d’interface au sein de l’action sociale, une observatrice impliquée dans les évolutions qui affectent cette profession. Sociologue de l’action publique située aux confins des mondes sanitaire et social, je me suis intéressée aux processus de déspécialisation et de resémantisation qui accompagnent l’avènement d’une santé publique immergée dans le social, dont j’ai analysé les enjeux de transformation de la relation entre usagers et institutions. C’est déjà annoncer combien les conclusions de l’ouvrage de Frédéric Ballière m’interpelleront quant à la nécessité de complexifier toujours plus nos hypothèses en les situant. Enfin, je suis un sujet du monde contemporain heurté par la violence légale et les impasses humaines des « nouvelles frontières » de nos sociétés développées (Fassin et alii, 2010), et à cet égard, mon sentiment d’impuissance s’est maintes fois trouvé apaisé par les initiatives scientifiques de certains de nos concitoyens chercheurs et par leur capacité critique. C’est à partir de ce concernement multiple que j’entreprends de parler de ce livre, tout d’abord pour en signifier l’importante actualité sociale et professionnelle, en même temps que sa position carrefour dans le champ intellectuel ; enfin pour saluer les quelques « pavés dans la mare » jetés par son auteur et les renouveaux de la pensée sociale auxquels il contribue, à partir d’une démarche locale, humble et rigoureuse.

Le livre de Frédéric Ballière part d’une énigme. Lui aussi est un observateur impliqué, immergé, par son exercice du service social hospitalier, dans un Centre Hospitalier Universitaire du nord de la France. Cette institution médicale, par le biais de sa permanence d’accès aux soins de santé (PASS), a vu augmenter au fil des dernières années une clientèle de demandeurs d’asile. De sa place d’assistant social, et en se lançant dans une aventure ethnographique, l’auteur prend au sérieux et décide de partager une question lancinante qui atteint prioritairement ses collaborateurs médicaux et paramédicaux, leur apportant doute et insatisfaction professionnels : pourquoi ces patients demandeurs d’asile utilisent-ils de manière répétée ce dispositif d’accès aux soins hospitaliers, alors que les soins médicaux qui leur sont prodigués semblent répondre de manière incomplète à leurs attentes et que leurs maux persistent ? Que signifie l’omniprésence de ces corps altérés, dans cet univers médical hautement technicisé qui risque fort de passer à côté des vrais enjeux de leur condition de demandeur d’asile ?

Cette énigme, le livre la dénouera, après nous avoir fait emprunter le parcours de recherche de son auteur. Mais auparavant, je la situerai volontiers à l’intersection de plusieurs champs sous tension car elle condense les questions sociales à la manière d’un « fait social total », ainsi qualifié par Marcel Mauss, auprès duquel s’inspire l’auteur, parce qu’il met en branle la totalité de la société et de ses institutions. Rébarbatives comme peut l’être un phénomène de répétition, imperceptibles si l’on n’est pas immergé dans le travail quotidien du passeur de PASS, les douleurs abdominales et les céphalées de ces demandeurs d’asile, et leur prise en charge, pourraient ne pas intéresser grand monde. Or, cet ouvrage réussit à montrer l’importance de cette expérience humaine qui exprime et noue entre elles les tensions qui depuis plusieurs décennies, avec l’approfondissement du processus de précarisation, ont contraint l’action publique en divers domaines à renouveler ses approches professionnelles et ses ressources intellectuelles.

Tout d’abord, alors que l’on avait assisté en Occident à un retrait progressif du corps de l’espace social, ainsi que nous le rappellera Frédéric Ballière, son livre rend compte de phénomènes de débordement brouillant les frontières classiquement établies entre le champ du soin et celui de l’action sociale. Trop de souffrance et trop de corps dans le social conduit au désarroi des intervenants sociaux pendant que le social déborde à son tour dans la sphère de la prise en charge des corps, interrogeant la mission des soignants. L’institution hospitalière n’a pas été épargnée par ce débordement et ses réformes, sur lesquelles nous éclaire cet ouvrage, sont quelques-unes des réponses institutionnelles à ce retour de la question sociale dans l’hôpital. Il est communément admis que ce phénomène d’enchevêtrement nécessite des approches globales et décloisonnées des personnes et de leur histoire. Pour autant et parallèlement, le socio-procédural encadre de manière de plus en plus serrée le travail relationnel des intervenants sociaux chargés d’intermédiation et d’accès aux droits (Maurel, 2000, p. 35) dans un contexte où l’affaiblissement de la protection sociale s’accompagne, en particulier pour les assistants sociaux, de la multiplication des procédures particulières, de l’augmentation des prescriptions institutionnelles et du contrôle sur les procédures elles-mêmes. Cette montée en puissance a toutes les chances de se voir redoublée à l’hôpital, une institution que l’au

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