Les agriculteurs à l'aube du XXIe siècle en Limousin et Berry

Didier Christophe

Description

Cet ouvrage est le résultat d'une enquête sociologique basée sur plusieurs séries d'entretiens avec des acteurs du monde agricole, en Limousin et Berry, sur l'évolution de l'agriculture et l'adaptation continue que vivent les agriculteurs.

Sujets

• Sociologie
• Campagne
• Agriculture

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 février 2017
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782140029677
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Didier C HRISTOPHE

Les agriculteurs e à l’aube du XXI siècle en Limousin et Berry Approche sociologique et entretiens

L O G I Q U E S S O C I A L E S

Les agriculteurs à l’aube

e du XXI siècle

en Limousin et Berry

Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Jacques COENEN-HUTHER,Le regard du sociologue, 2017. Sandrine GAYMARD et Teodor TIPLICA (dir.),Sécurité routière : un défi à e l’aube du XXI siècle,2017. Baptiste PIZZINAT,Portrait d’un danseur en Exil, 2016. Frédérique JOLY,Elève en école d’art, entre amateur et professionnel. Une enquête de terrain au cœur des écoles d’art françaises, 2016. Anja HESS,Les habitants des chambres de bonne à Paris.Étude filmique des usages de l’espace quotidien, 2016. Christophe CAMUS,Mais que fait vraiment l’architecte ?, Enquête sur les pratiques et modes d’existence de l’architecture, 2016. Roland GUILLON,Mes années 1950 et 1960 ou l’éveil d’une sensibilité,2016. Louis DURRIVE,Compétence et activité de travail, 2016. Laurent AUCHER,Le Tribunal des ouvriers, Enquête aux prud'hommes de Vierzon,2016. Benoît SOUROU,Stratégies identitaires chez les migrants turcs en France, 2016. Michel BOURDINOT,Vers de nouvelles fonctions pour le permanent UD CFDT ?,2016. Isabelle PAPIEAU,Il y avait des fois,La Belle et la Bête. Réalités et magie à l’italienne, 2016. Yvon CORAIN,L’expérience dans tous ses états, Une approche méthodologique, 2016. Cécile NOESSER,La résistible ascension du cinéma d’animation.Socio- genèse d’un cinéma-bis en France (1950-2010),2016. Aurélien CINTRACT,La mort inégale. Du recul de la mort à l’analyse socio- historique de la mortalité différentielle, 2016. Éric LE BRETON,Mobilité et société dispersée, Une approche sociologique, 2016.

Didier C HRISTOPHE Les agriculteurs à l’aube e du XXI siècle

en Limousin et Berry

Approche sociologique et entretiens

Du même auteur Aux éditions Quel art est-il? (sans ISBN) – Didier Christophe,Le Soir du Gilles, 2013. – Didier Christophe et Laurent Clédat,Aujourd’hui, le cheval et l’attelage en Hongrie, Situation et avenir des chevaux de travail(quatrième de couverture de Christian Sérager), 2007. – Didier Christophe, et les élèves de bac professionnel Cgea du lycée agricole de Châteauroux,Champagne dans le Berry, Agriculture céréalière dans l’Indre (introduction de Pascal Pauvrehomme), 2006. – Didier Christophe,Élevages et Millevaches prennent un s (introduction de Georges Châtain), 2005. – Didier Christophe,Les fromages des Plateaux, Dans le Haut-Limousin fromager (introduction de Gérard Laplace), 2005. © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-10448-5 EAN : 9782343104485

AVANT-PROPOS

C’est à la fin de l’année 2004 que j’ai effectué les premiers repérages qui fondent ce travail d’enquête. Les premiers entretiens réalisés devaient permettre de dégager l’un des fondements méthodologiques d’une recherche qui fut interdisciplinaire et consacrée aux représentations de l’agriculture dans ses territoires, dans la polysémie dereprésentation.

Quelques semaines plus tard, je me rendais pour la première fois dans le bureau de Jean-Pierre Prod’homme, professeur de sociologie rurale à AgroParisTech, co-titulaire de la chaire UNESCO de développement durable et membre de l’Académie d’Agriculture. Il accepta d’exercer le tutorat de l’aspect agricole de ma thèse de doctorat entreprise sous la direction d’Hélène Sorbé, à charge pour moi de mettre en œuvre, sur la base des quelques entretiens dont je disposais et des dizaines qui allaient suivre, une véritable approche sociologique. Mon initiation à la sociologie remontait à ma première année d’université. Je sortis de l’"Agro" avec une bibliographie imposante, et un sentiment de satisfaction mêlé d’appréhension.

Lors de la rencontre suivante, je me croyais mieux paré, mais mon tuteur continua de me pousser dans un travail toujours plus personnel et structuré. Après la soutenance, qu’il présida, c’est encore lui qui me convainquit de reprendre l’écriture afin d’arriver à une forme publiable et actualisée. J’ai ainsi poursuivi le recueil de la parole d’acteurs du monde agricole, déjà entrepris en Corrèze, Haute-Vienne, et dans une moindre mesure, dans l’Indre.

De tout cela, ainsi que de l’ouverture et des connaissances que j’y ai acquises, je lui suis reconnaissant, et j’espère que les pages suivantes sont à la hauteur de la confiance accordée.

J’en étais là lorsque les professeurs Hélène Sorbé et Gérard Peylet me demandèrent de participer à leur programme de recherche consacré à l’expression del’appartenir dans le milieu rural, ce qui me permit de rencontrer des chercheurs travaillant sur d’autres territoires, en croisant à nouveau les disciplines. Ce programme correspondait à l’axe de recherche "Transformations de soi, dynamiques sociales et constructions identitaires", développé conjointement par le laboratoire CLARE de l’Université Bordeaux Montaigne et la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine.

Puis, nommé pour trois ans chargé de mission en animation et développement des territoires en Corrèze, je fus amené à accompagner des

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agricultrices et agriculteurs se préoccupant d’équipements collectifs de transformation afin de mieux valoriser les produits des petites fermes, ce dont on trouve ici l’écho en fin de première partie. Pour leur travail dans ce cadre, je remercie Malia Lié et Rajo Rakotoarivonjy, mes étudiants et stagiaires de licence professionnelle Agriculture biologique conseil et développement, qui ont révélé des attentes et des cohérences en menant auprès de dizaines d’agriculteurs des enquêtes quantitatives sur les besoins de transformation et les possibilités de mise en marché à destination de la restauration collective, en 2013 et 2014.

Cependant, chaque nouveau champ d’observation impactait la logique d’ensemble et demandait des vérifications, des analyses, des compléments d’information.

Tout ceci retardait sans doute la publication de cette étude, mais me permettait aussi de l’élargir et de l’actualiser. Enfin, la confrontation aux données publiées depuis a permis de préciser les constats et d’affiner les analyses.

Après plus de dix ans à labourer mon sujet, ayant réalisé plus de quatre- vingts entretiens formels, dont la majorité sont repris dans ces pages, et rencontré bien d’autres informateurs, j’aurais trop de personnes à remercier – agriculteurs, chercheurs, militants associatifs, agents de développement, conseillers agricoles, élus, enseignants, anciens élèves, relecteurs et amis –, pour que chacun puisse être évoqué ici.

Et cependant, dans l’ordre des rencontres qui, de fil en aiguille, m’ont mené, depuis l’approche de l’art social (qui fut ma première entrée dans le monde agricole), jusqu’à à l’anthropologie sociale et l’économie rurale, sur le chemin de cette publication, je garde particulièrement à l’esprit les impulsions et opportunités qui m’ont été offertes par divers accompagnateurs. Il s’agit principalement de Manée Teyssandier, alors secrétaire-générale de 1 l’association d’éducation populaire Peuple et Culture Corrèze ; Lucienne Lansade, directrice de l’Établissement public local d’enseignement agricole de Tulle-Naves ; Michel Bascle, maître de conférences en sciences de 2 l’éducation (et par la suite directeur) à l’ENFA ; Marc Pataut, professeur de photographie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris ; Brian Holmes, critique d’art et culture ; Christophe Pouget, ingénieur en agriculture, enseignant au Lycée agricole Edgard Pisani de Naves ; Hélène

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La fonction mentionnée pour chacun est celle de l’époque des faits. L’ENFA, École nationale de formation agronomique de Toulouse-Auzeville, est devenue, par décret du 27 juin 2016, l’ENSFEA, École nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole.

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Sorbé, professeur d’arts plastiques à l’université Bordeaux-Montaigne ; Huub Nollen (†), directeur du centre d’art La Pommerie à Saint-Setiers ; Gérard Laplace, enseignant à l’École des beaux-arts de Châteauroux ; Jean- Marie Chassagne, alors responsable du service professionnalisation des enseignants à l’ENFA ; Anne Paty, professeur agrégée au Lycée agricole de Châteauroux ; Jean-François Paty, directeur de l’Établissement public local d’enseignement agricole de l’Indre ; Yves Pétoin, chargé de mission à la Chambre d’Agriculture de l’Indre ; Laure Martinie et Didier Bertholy, chargés de mission, Pays de Tulle et Tulle Agglo ; et, bien sûr, Jean-Pierre Prod’homme, et Sylvie Christophe. Les témoignages de dizaines d’agriculteurs, les conseils et relectures de tous ceux que j’ai pu solliciter ont permis de finaliser ces recherches. Le temps qu’ils ont consacré à accompagner ma progression et mon travail n’a pas été perdu ; notamment parce que ce livre existe.

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