Loin de Margaux
138 pages
Français

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Description

En 1940, durant l'exode, Margaux échappe à la vigilance des siens. Kidnappée par Clémence, elle se retrouve à fuir sur les routes avec une inconnue qui la chérit comme sa propre fille. Tout d'abord terrorisée, elle finit par accepter son sort, sans pour autant oublier sa vraie famille.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 12
EAN13 9782812918889
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Couverture Du même auteur Titre Dédicace PROLOGUE (1939) C’était pourtant l’été UNE ENFANT DE LA GUERRE (1940) Sur les routes de l’exode Une fuite sans fin Margaux devient Agathe DES VIES SOUS TUTELLE (1941-1942) Le piège Désespoir La vie continue La petite fille qui n’a pas oublié LÂCHES ET HÉROS (1942-1943) Quitter Chartres Une romance Des révélations Dans l’enfer des camps CES ANNÉES-LÀ (1944-1945) L’amour au temps de la tourmente Juin sous terre L’été de tous les dangers L’adieu à Margaux L’espoir renaît Retrouvailles ÉPILOGUE (1950) Un lent poison Table des matières 4e de couverture
Karine Lebertla passion de l’écriture. Biographe pour des par ticuliers, a correspondante de presse pour Paris Normandieet journaliste pour Maisons normandese dès son premier livre,, elle a donné la mesure de son talent de romancièr Nina et ses sœurs. Avec Loin de Margaux, elle signe son quatrième roman aux éditions De Borée.
Du même auteur
Du même auteur Aux éditions De Borée Le Secret d’Emma Les Mystères de Camille,prix de la ville d’Aumale 2011 Nina et ses sœurs,Terre de poche, prix de la ville d’Étretat 2009 www.toslog.com/karinelebert En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. ©De Borée, 2012
Titre
KARINELEBERT LOIN DEMARGAUX
Dédicace
Aux enfants perdus de l’exode de 40. À ceux qui ont retrouvé leur famille. Aux autres…
À Yves Jacob, quand la Normandie se lie d’amitié avec la Bretagne…
À Patrick, c’est une évidence.
PROLOGUE
(1939)
C’était pourtant l’été
OMME TOUJOURS, les femmes apportaient leur déjeuner aux hommes qu i C travaillaient dans les champs. Aussi loin que porta it le regard, les dos se courbaient sur les tiges ondoyantes du blé, le brui t des machines couvrait celui des voix, des interpellations, des rires, des cris parf ois. La sueur dégoulinait sur les fronts déjà embrasés par un soleil généreux. Les paysans c ôtoyaient les garçons de ferme, les saisonniers et les enfants qui avaient déserté l’école plus tôt que prévu, dans une convivialité besogneuse. Le temps des moissons s’ac compagnait depuis des siècles de tout un rituel adoucissant le rythme effréné des journées qui s’achevaient très tard. La nourriture y avait la part belle. Les femmes qui s’avançaient vers les moissonneurs transportaient dans leurs paniers de quoi leur offr ir une trêve gustative dont ils se souviendraient : charcuterie, flamiche aux poireaux , ficelles picardes, fromages du cru comme le rollot et le maroilles, macarons d’Amiens, vin de rhubarbe… La fin de la moisson se profilait ; elle s’accompagnait toujours d’un repas pantagruélique réunissant tout le monde dans une ambiance festive, comme autrefois. Non loin de là, à Cayeux-sur-Mer – du nom de la Gau le, Cayeu ou Cailleux, qui signifiait « caillou » –, une femme vêtue d’une rob e noire, qu’elle protégeait grâce à un tablier à fleurs, surveillait le lait entier, mis à refroidir une nuit en cave. La crème flottait bien à la surface. En obstruant avec son pouce le b ec verseur de la terrine, elle vidait le lait, tandis que la crème demeurait dans le réci pient. C’est avec cette dernière qu’elle fabriquerait son beurre dans une baratte. P endant ce temps, un éleveur de porcs châtrait plusieurs de ses mâles porcelets. Un de ses assistants avait coincé la tête de la bête sous son aisselle alors qu’il immob ilisait à l’aide de ses mains une patte avant et une patte arrière. L’opération s’effectua avec diligence. La plaie fut ensuite désinfectée à l’eau salée. Les animaux étaient nombreux dans les environs, en particulier en baie de Somme avec les agneaux prés-salés. Il y avait même un maréchal-ferrant au cœur du village. À cet instant, il parait les pieds d’un poulain. À tr ois ans environ, le cheval serait ferré. Derrière sa maison, longère en briques rouges, le p otager produisait sans économie en cette saison. Son épouse cueillait d’ailleurs les h aricots verts qu’elle comptait servir pour le dîner. Un de ses fils le secondait à la for ge, l’autre, plus assidu aux études, tenait à poursuivre sa scolarité jusqu’à son terme. La petite dernière, une fille, jouait dans la cour avec la chienne… Si l’enfant de trois ans tendait l’oreille, elle po uvait presque entendre le murmure des vagues de la longue plage qui s’étendait sur quator ze kilomètres, de l’extrémité sud du bourg à la pointe du Hourdel, petit port de pêche. Les galets du littoral étaient utilisés pour la fabrication de produits tels les revêtement s de façade, donnant au silex de forme arrondie cayolais ses lettres de noblesse et à la petite station balnéaire le titre de capitale mondiale du galet. À la fin du XIXe siècle , des ouvriers les ramassaient à la main avant qu’ils soient transportés à Saint-Valéry -sur-Somme puis, par bateau, en Grande-Bretagne. Encore maintenant, ils étaient sou levés à dos d’hommes, tributaires des caprices de l’océan qui apportait et reprenait les galets au gré du vent et des marées. À la fois tourné vers la mer et la terre, l e village profitait pleinement de cette dualité, multipliant les activités liées aux deux s ecteurs. Aux abords de Cayeux-sur-Mer, une vieille dame cher chait des baies de sureau afin de calmer son rhume des foins. Valet de ferme, son fils nettoyait l’écurie chez ses patrons. Excellente pâtissière, sa fille confection nait un gâteau battu, spécialité locale à
base d’œufs et de beurre qui demandait beaucoup de patience. Il serait dévoré tout à l’heure par les enfants du village. C’était l’été… La vie semblait pleine de promesses.
UNE ENFANT DE LA GUERRE
(1940)
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