Médecin, un autre monde
207 pages
Français

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Médecin, un autre monde , livre ebook

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Description

L'auteur revient ici sur ses expériences médico-chirurgicales et humaines avec Médecins Sans Frontières et en tant qu'ancien ministre belge de la Coopération Internationale, en Angola, au Cambodge, en Yougoslavie... mais aussi à Ostende (Belgique) où il a exercé la chirurgie pendant près de 20 ans. Il nous fait vivre le procès médical qu'il eut à traverser, partage ses points de vue à propos de la bioéthique, ses limites et ses transgressons dans nos pays riches.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296486959
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MEDECIN,
UN AUTRE MONDE…
Graveurs de mémoire

Jean Michel Cantacuzène, Une vie en Roumanie. De la Belle Epoque à la République populaire. 1899-1960 , 2011.
Claude DIAZ, Demain tu pars en France. Du ravin béni-safien au gros caillou lyonnais , 2011.
Jacques QUEYREL, Un receveur des Postes durant les trente glorieuses , 2011.
Benoît GRISON, Montagnes… ma passion, Lettres et témoignages rassemblés par son père , 2011.
Henri Louis ORAIN, Avec Christiane, 68 ans de bonheur , 2011.
Pascale TOURÉ-LEROUX, Drôle de jeunesse , 2011.
Emile HERLIC, « Vent printanier », nom de code pour la rafle du Vél’ d’hiv’. Récit , 2011.
Dominique POULACHON, René, maquisard. Sur les sentiers de la Résistance en Saône-et-Loire , 2011.
Shanda TONME, Les chemins de l’immigration : la France ou rien ! (vol. 3 d’une autobiographie en 6 volumes) , 2011.
Claude-Alain CHRISTOPHE, Jazz à Limoges , 2011.
Claude MILON, Pierre Deloger (1890-1985). De la boulange à l’opéra , 2011.
Jean-Philippe GOUDET, Les sentes de l’espoir. Une famille auvergnate durant la Seconde Guerre mondiale , 2011.
Armand BENACERRAF, Trois passeports pour un seul homme, Itinéraire d’un cardiologue , 2011.
Vincent JEANTET, Je suis mort un mardi , 2011.
Pierre PELOU, L’arbre et le paysage. L’itinéraire d’un postier rouergat (1907-1981) , 2011.
François DENIS et Michèle DENIS-DELCEY, Les Araignées Rouges, Un agronome en Ethiopie (1965-1975) , 2011.
Djalil et Marie HAKEM, Le Livre de Djalil , 2011.
Chantal MEYER, La Chrétienne en terre d’Islam , 2011.
Danielle BARCELO-GUEZ, Racines tunisiennes , 2011.
Paul SECHTER, En 1936j’avais quinze ans , 2011.
Roland BAUCHOT, Mémoires d’un biologiste. De la rue des Ecoles à la rue d’Ulm , 2011.
Eric de ROSNY, L’Afrique, sur le vif. Récits et péripéties , 2011.
Eliane LIRAUD, L’aventure guinéenne , 2011.
Réginald Moreels


MEDECIN,
UN AUTRE MONDE…
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96060-2
EAN : 9782296960602

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A feu ma Maman, avec ma profonde gratitude,
A mon épouse Françoise, pour son soutien inconditionnel,
A mes enfants et leurs partenaires, pour leur tendre affection et leur solide esprit de famille,
A mes petites filles ne fût-ce pour leur laisser un souvenir,
A ma Belle-Mère, Tante Nique, mes chers beaux-frères Frédéric et Bernard,

A mes compagnons de vie qui m’ont rendu homme au-delà des frontières. Leurs prénoms sont gravés dans ma mémoire…
Avant-propos
Dehors il pleut des hallebardes. A l’intérieur du musée Rodin des mains se rapprochent, s’effleurent, ne se rejoignent pas. J’admire l’œuvre. Je décide d’écrire mes pensées. Les mains se tendent vers l’autre, je les imagine miennes, soignant et opérant, hélas si peu encore.
Le soin est attention, charge, responsabilité, vigilance. De chirurgien, je suis devenu un médecin administratif. Le bistouri est devenu le stylo et la table d’instruments le bureau avec ordinateur portable. Ma salle d’opération un bureau exigu du Ministère de la Santé Publique au Burundi. Un mur délavé d’un jaune indifférent à toute présence, une photo d’enfants me rappelant mon ancien mandat de géniteur, une vielle armoire encastrée qui ne se fermera jamais plus, quelques étagères avec des dossiers qui me rappellent l’importance relative de mon mandat actuel de conseiller à la direction générale de la santé. Les rapports jonchent mon bureau et je les classe, cela donne une certaine grandeur de l’ordre. Parmi ces écrits qui ont décapité trop d’arbres, se trouvent ci et là quelques documents intéressants, la gestion d’un district de santé, le flux de l’aide internationale dévouée à la santé ou plutôt à certaines maladies plus médiatisées, les attitudes médicales dans différentes cultures. J’essaie d’enregistrer cette mémoire institutionnelle dans mon cerveau encombré par pas mal d’années de vie un peu spéciale et mouvementée. C’est toujours passionnant et stimulant de se laisser captiver par un site web, un article de qualité, une tribune vraiment libre. Cela m’émoustille l’esprit ne fût-ce que quelques instants tout au long de journées les unes plus légères que les autres. Le mérite du fonctionnaire ou de l’expert est d’enregistrer des mails, rapports, et un nombre assez hallucinant de documents qu’on reçoit mais qui ne se liront plus jamais. Je vis devant un écran comme si je me promène dans une foule et me demande où se trouve mon prochain. Je zappe avec Google et cela me donne l’impression de rester, malgré la captivité de la cellule-bureau, un citoyen du monde. J’ausculte le savoir des autres, mais en fais-je encore un diagnostic ? Je copie et je colle. La bonne copie ou la mauvaise colle. Etrange car le copié-collé est devenu un réflexe stupide donnant l’impression que la mémoire de son PC équivaut sa propre mémoire. Sauver un document donne cette sensation trompeuse d’avoir enregistré le contenu. Le seul moyen de nettoyer cette mémoire est de se faire piquer l’ordinateur pour recommencer à zéro. Un an après le début de mon mandat au Burundi, premier jour de vacances, on m’a volé le sac à dos avec l’ordinateur laptop pendant que je déchargeais un vélo en pleine rue royale à Ostende. Qui nous prétend que l’Afrique est le continent des voleurs ? Balivernes que tout cela.
Mais figurez-vous, je m’en trouve bien, devenir expert est une forme de paresse, bien que le travail soit harassant. Comme chirurgien on est confronté avec soi-même, comme assistant technique on est confronté avec une institution. La confrontation du soi est plus fatigante. Je me console de ce boulot de santé publique, en repensant malgré moi avec nostalgie aux nombreuses années durant lesquelles j’ai croisé des malades. Des hommes, des femmes, des enfants. Ce sont ces années-là, qui auront façonné mon humanité, en guérissant et soulageant, très conscient que toute souffrance atteint une limite d’indignité que le médecin ne peut accepter de façon passive. Le combat contre une maladie, du côté du malade comme du côté du médecin traitant, sont à chaque fois des occasions de renaître. Moi aussi je suis né deux fois dans ma vie, la deuxième naissance fut la seule consciente.
Ce livre ne contient pas mes mémoires, il est l’histoire d’un bout de vie. Une peinture amateuriste d’un passé qui reste présent. Dans un coin de la toile j’imagine un futur, l’illusion d’avoir encore tant à réaliser. Une mélancolie en gestation, une vie toujours en cours. Simple et atypique. Faite de hasards. Donnant au hasard le sens de source d’énergie, s’exprimant au moment où l’énergie du cosmos lui permet de s’exprimer. L’opportunité m’a gâté, a façonné ma personne, ma façon d’être, ma personnalité. Le hasard, j’y crois si peu. Ma vie est celle d’un généraliste de relations humaines, un spécialiste d’organes. Apprenti d’homme, passionné de la relation, diplômé en chirurgie des tripes et des tuyaux. Chirurgien de paix, chirurgien de guerre. La biotechnologie progresse, le génome humain se précise et se modifie au gré de ses caprices, une nouvelle espèce nous guette. Mon retard des connaissances exactes s’accumule, j’attise mon appétit boulimique d’apprendre. Je m’y force, je veux atteindre la fin de ma vie en pensant et en apprenant. La lobélie me stimule à respirer des parfums inconnus de non-dit, ma toile vierge attend le premier coup de pinceau phosphorescent. Ma palette se colore, les couleurs se nuancent. Malgré et à cause des progrès de l’ingénierie médicale, le sens clinique reste mon odorat de médecin, mon guide clinique et thérapeutique. Le visage d’autrui, je le scrute, il me confirme ou me déprime. Mon visage, serait-il devenu un miroir aux alouettes ? Je vis de perceptions, l’empathie est devenue mon premier sens. J’adore les Impressionnistes, parce que je vis comme un impressionniste. Chaque impression se ressent comme une révolution. En tant qu’honnête métayer, je rends la récolte des vécus au Créateur qui me questionne.
Ce témoignage est un fil tendu d’impressions, auquel pendent certaines illusions, certaines certitudes, certains faits vécus. Le fil de mes valeurs bat à la mesure du métronome. Les pages qui suivent relatent avec des mots simples, faute de n’être qu’un amateur écrivant, quelques réflexions qui me turlupinent, inspirées par chance de faits réels et vécus personnellement. Certains livres, ma petite bibliothèque d’essayistes et d’écrivains qui m’émerveillent, m’accompagnent dans mes périples, et inspirent ci et là mon écriture, je l’avoue. Mais la touche

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