Rites divinatoires et initiatiques à la Havane

Alain Konen

Description

Ce livre offre une ethnographie fouillée de pratiques rituelles divinatoires et initiatiques cubaines, avec leurs origines africaines et leurs apports chrétiens, qui se déroulent encore de nos jours. Divination Ifa et rites prescrits forment un système cohérent d'actions que l'auteur expose à l'aide d'une description détaillée d'un cycle rituel qui débute par la vie prénatale d'un homme ou d'une femme, et se termine par leur mort.

Sujets

• Christianisme
• Anthropologie
• Ethnologie
• Civilisation
• Religión

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2009
• Nombre de lectures: 39
• EAN13: 9782296242425
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

PREFACE

AVANT-PROPOS

SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE : LES CADRES DE LA RECHERCHE

Chapitre I : Introduction générale
Chapitre II : Rites, circulation desacteursetcirculation des représentations
Chapitre III : Ducheminementpersonnel auxchoixméthodologiques

DEUXIEME PARTIE :OCHA-IFÁ, UN SYSTEME DIVINATOIRE

Chapitre IV : Une consultation ordinaire
Chapitre V : Les rituelspréalables
Chapitre VI : La première « consécration » : « Prendre lesguerriers»
Chapitre VII : Les théoriesdesoriginesde l’humanité
Chapitre VIII : Connaîtreses« morts» parla messespirituelle
Chapitre IX : Une « consécration » décisive : « Recevoirla main d’Orula »
Chapitre X : Lessanteroetlesbabalawo:
Leurs« consécrations», leurspouvoirset savoirs
Chapitre XI :Itutu,unrituel funéraire
Chapitre XII : Cuba « Terresacrée »

TROISIEME PARTIE : LA STRUCTURE DES SIGNES DIVINATOIRESIFÁ

Chapitre XIII : Une configuration aléatoire
Chapitre XIV : Typologie des signesdivinatoiresIfá
Chapitre XV : La mémoirerituelle

CONCLUSIONS GENERALES

GLOSSAIRE

REFEREENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET FILMOGRAPHIQUES (sourcescitées)

TABLE DES MATIERES

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PREFACE

Puisque j’ai eule grand plaisirde co-dirigeravec Anne-Marie Losonczyla
thèse d’Alain Konen à l’Université Libre de Bruxellesetque j’ai eu, par
ailleurs, la «chance »de l’avoir suivi quelque peu surles« chemins» de la
divinationIfáà la Havane, je dirai quelles réflexionsla lecture deson livre
m’inspire aujourd’hui.
La main des Dieux, rites divinatoires et initiatiques à la Havaneestà mon
sensle premierouvrage jamaisconsacré àune ethnologie de la divination d’Ifá
queson auteuraréalisée au terme de plusieursannéesd’enquêtes, en adoptant
lestrictpointdevue des spécialistesde celle-ci à Cuba, lesfameuxbabalawo,
dontlaréputation, à la foisde devinsetde prêtres,s’étend aujourd’hui bien
au-delà desfrontièresde l’île,versles«religieux» d’autrespaysdes
Amériques. S’il convient, à cetitre, d’insister surle caractère monographique
de cette étude, c’estque nous sommeslà en présence d’une divination qui,
pourêtre connue, n’aura paspourautantété jusqu’à présent sérieusement
étudiée – lasituation d’Ifáà Cuba étantà cetégard comparable à celle des
géomanciesd’Afrique de l’ouestetde la Côte desesclavesdontelle estissue,
etqui depuislongtempsontfaitl’objetd’études systématiques(voirles
travauxde Bernard Maupoil auBénin, de William Bascom auNigeria,
d’Alfred AdleretAndrasZempléni auTchad) misesici à contribution par
l’auteur. Ce livrevientdonc combler une grosse lacune dansla littérature
ethnologique, hispanophone, francophone etanglo-saxonne, consacrée aux
religionsafro-cubaines. Trèspeud’auteursonten effetabordé d’une façon
aussi approfondie lesprocéduresditesde lamecánicadivinatoire,nécessaire à
la construction des«secretsd’Ifá», etgrâce auxquelleslesbabalaworévèlent
à leursconsultantsles secretsqui portent surle mystère de l’origine de leur
propre existence etde leurdestin. A cetégard la démarche d’Alain Konen qui
s’est résolumentplacé dupointdevue descompétences(et savoir-faire) des
maîtresdevinsbabalawo, m’estapparue commeune démarche parfaitement
complémentaire à celle desauteursqui, avantlui, ontdavantage adopté le
pointdevue desconsultants, en prenantnotammenten compte les récitsdevie
des«religieux» affiliésprincipalementauculte de lasanteria, lui aussi
d’origine africaine. Je pensetoutparticulièrementaux recherchesde Kali

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Argyriadis, auteure deLa religión à la Havane(1999) avec laquelle Alain
Konen a eul’occasion detravaillerà Parisdansle cadre dugroupe d’études
« Enjeuxméthodologiqueset théoriquesenterrain cubain » etde collaborerà
La Havane lorsd’une mission derecherche.
Ainsi donc le livre d’Alain Konen, bientenuparcettethématique de la
mecánica d’Ifátoujoursprésente etmaîtrisée, apparaîtra commeune
construction àtroisniveaux. Ils’agit successivement: 1) de définirlestatut
desbabalawoau sein d’unvasteréseaude circulation desacteursetde
circulation des représentations rituellesdupanthéon cubain (Introduction);
2comp) derendre lesystème divinatoire, dansle contexte d’un long
cheminementinitiatique – quiva de la «prise desguerriers» à la «réception
de la main d’Oru– ela »tà bien considérerque ce cheminement s’enchâsse
lui-même dans tout un cycle devie – des ritesde naissance aux ritesde deuil
(Deuxième partie :Ocha-Ifá,unsystème divinatoire); 3) de conduire l’analyse
desformesdivinatoires, entermesde légitimité formelle et substantielle des
256 signesdivinatoires(Troisième partie : Lastructure des signesdivinatoires
Ifá).
Cetravailrelève d’unvéritabletourde force. Avecune aisance qui
témoigne à la foisdesqualitésintellectuellesde l’auteuretdesa parfaite
connaissance d’une lecture anthropologiquesurCuba, Alain Konen dansla
centaine de pagesdeson introduction metde l’ordre dansla complexe
problématique du statutdesbabalawodonton connaissaitdéjà lerôle décisif
qu’ilsjouentdans– età côté – duculte de lasanteriaet, à cetégard, ouvreun
utile débatpourla compréhension pragmatique desinter-appellations utilisées
parlesmembresd’une même culture entre, d’une part, lareligiónqualifiantla
pratique d’hommesetde femmes, filsoufillesdesorisha, divinitésduculte de
lasanteriaet, d’autre part, lafraternidadqualifiantla pratique divinatoire des
babalawoauxquels uconne «sécration »,d’abormain dd à la «’Orula »
(l’oracle attitré d’Ifá), ensuite à la « main d’Ifá» confère letitre de « père des
secretsd’Ifá» –Ifácomme l’instance devéritésupérieure mise pareuxau
service desnombreux«religieux» de l’île,voire des«religieux»venus
d’ailleurs.
Lespartiesquisuivent, donton avules thèmes, ontcette qualité de nous
livrerde l’ethnographie fraîche :surla parenté à double parrainage desdevins,
surl’organisation d’uneséance divinatoire ordinaire,surla marge de liberté
institutionnelle que leuraccorde le parti communiste depuisle congrèsde
1991,sur une pratique divinatoire auréolée detouteune idéologie conférantà
Cuba lestatutde « Terresacrée ». Maisle défi majeurdeLa main des Dieux,
rites divinatoires et initiatiques à la Havane, a été pour son auteurde
s’interroger surla nature etla fonction d’Ifádans un ensemble derituelsdont
il nousoffre iciune description extensive etexhaustive, nonseulementparle
détail de l’exposition maisaussi parl’insertion progressive de chaque
composante divinatoire (BiangeyAditoto, Dilogún, Ifá) à l’intérieurd’un

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vaste contextereligieuxconnu sousle nom desystèmeOcha-Ifá. C’estce
système quiveutque cesoit toujoursl’espritd’Orula (l’oracle attitré d’Ifá) qui
offre de connaîtretousleschemins religieux. Il attribueune compétence
divinatoire élémentaire aux récipiendairesdesorisha« guerriers». C’est
encore lui qui dirige lesopérationscomplexesqui fixentdanslatête dunovice
unorishaprotecteuretdonne à l’initié le droitde manierlesystème
divinatoireDilogúnqui consiste à interrogeraumoyen de 16caurisle dieu
auquel il a été « consacré ». Surtout, c’est unbabalawoqui confère à certains
initiésla «main d’Orula » qui dévoile le destin prénatal, maisn’autorise pas
encore les« consacrés» à manipulerla grande divinationIfáqui comprend
256 signes. Seuleune nouvelle étape initiatique, ouverteseulementaux
hommes(unes« faieconde «main »),t» lebabalawo, prêtrise masculine,
alorsque le culte desorishaestouvertauxdeux sexes– ce qui n’estpas sans
pr