Sexualité et mondialisation
140 pages
Français

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Sexualité et mondialisation , livre ebook

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Description

La sexualité est accaparée par la dynamique de la mondialisation. Sous couvert d'un triomphe des Droits de l'homme, la mondialisation consacre légalement la lutte de tous contre tous : chacun est en devoir d'y être libre et d'y défendre son droit. De la même façon, nerf apparent de la libération de la sexualité, la mondialisation la menace plutôt, en la lissant sous l'exclusive forme d'une virilité entêtée, universellement répandue. Il est temps de penser et de vivifier la relation des sexes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336258515
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sexualité humaine
Collection dirigée par Charlyne Vasseur Fauconnet

Sexualité humaine offre un tremplin pour une réflexion sur le désir, le plaisir, l’identité, les rôles féminin et masculin. Elle s’inscrit dans un mouvement socio-culturel, dans le temps et dans l’espace.
La sexualité ne peut être détachée de sa fonction symbolique. L’erreur fondamentale serait de la limiter à un acte et d’oublier que l’essentiel est dans une relation, une communication avec l’autre, cet autre fût-il soi-même.
Cette collection a pour objet de laisser la parole des auteurs s’exprimer dans un espace d’interactions transdisciplinaires. Elle relie la philosophie, la médecine, la psychologie, la psychanalyse avec des ramifications multiples qui vont de la pédagogie à la linguistique, de la sociologie à l’anthropologie, etc.
Déjà parus
Philippe CLAUZARD , Conversations sur le sexisme , 2010.
Christophe AVELINE, L’Infidélité , 2009.
Frédéric ALLAMEL, Anthropérotiques , 2009.
Laurent MALTERRE, La guerre des sexes ou guérir le sexe , 2009.
Claude-Émile TOURNÉ, Le Naissant , 2007.
Maria José WEREBE, Organisation sociale, pratiques sexuelles et religion, le cas des trois religions monothéistes, 2007.
Maurice MOULAY, Sexualité et psychothérapie corporelle , 2006.
Drocella MWISHA RWANIKA, Sexualité volcanique , 2006.
Gaspard MUSABYIAMANA, Pratiques et rites sexuels au Rwanda , 2006.
Bacar ACHIRAF, Les mœurs sexuelles à Mayotte , 2005.
Josette FORT, Naissance et fantasme de mort , 2005.
Houria BOUCHENAFA, Mon amour, ma soeur. L’imaginaire de l’inceste frère-soeur dans la littérature européenne du XIX e siècle , 2004.
Ney BENSADON, Sodome ou l’homosexualité , 2004.
Jean EMELINA, Les chemins de la libido , 2004.
Sexualité et mondialisation

Laurent Bibard
Sommaire
Sexualité humaine Page de titre Page de Copyright Introduction Modernité
Etat des lieux Insurrection Christianisme, paganisme, judaïsme, impétuosité de la pratique
Sexes
Fractales morales Entrelacs Drame
Temps
Politique méthodologique Contradictions : vies, décisions, pensées Amours
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296118140
EAN : 9782296118140
Introduction
« L’amour ne sera plus le commerce d’un homme et d’une femme, mais celui d’une humanité avec une autre … deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant et s’inclinant l’une devant l’autre. »
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
La sexualité représente de nos jours une préoccupation centrale, non seulement sur le plan de la défense des droits des femmes, mais sur le plan de la vie privée de tous : elle s’impose de multiples manières, fondamentalement pour qu’en soit reconnue l’importance pour l’équilibre de vie de chacune et chacun.
Un premier constat de départ de ce livre est que, revendiquée comme essentielle dans la vie quotidienne, la sexualité y est cependant le plus souvent desservie. Elle est desservie car, comme toute autre préoccupation actuelle relative au « palpable », elle subit de plein fouet les effets d’un rapport contemporain au corps vécu comme un moyen, comme moyen de désirs censés être les effets de la conscience et de la volonté, volonté « rationnelle », dûment calculatrice, réputée efficace, et s’il se peut performante.
L’un des traits les plus significatifs de notre monde est un rapport à la « nature » utilisateur voire prédateur, asservissant tout ce qui se montre spontanément à une volonté de possession et de contrôle sans bords.
Abruptement campé, ce constat demeure évidemment partiel et unilatéral : pour beaucoup, la nature n’est pas quelque chose qui se contrôle, non plus que le corps ni la sexualité. La multiplication des efforts pour « écouter » le corps entendu comme langage, le succès grandissant des courants affirmant qu’il convient de savoir entendre à nouveaux frais la nature en nous et hors de nous, témoignent de l’existence d’un nombre significatif de personnes ne jouant pas le jeu d’un rapport mécanique et prédateur au sensible en général, et au corps en particulier. Il n’en demeure pas moins que le premier des deux constats faits ci-dessus résiste au second tout autant que ce dernier s’impose aux côtés de celui-là. Se juxtaposent actuellement à la fois discours et modes de vie qui asservissent le corps et la sexualité, et discours et modes de vie qui visent à en libérer et en sauver l’écoute.


Malgré la force du lien qui les attache, il est encore peu courant de renvoyer l’évolution des rapports que les humains entretiennent avec la sexualité à la mondialisation, et réciproquement. Le deuxième constat de départ de ce livre est que la mondialisation est pour une très grande part l’effet d’une décision de contrôler la « nature » - tôt ou tard la sexualité – qui remonte à la Renaissance. Ce contrôle se fait sur le fond d’une exclusive et unique « virilisation », qui s’oppose à la coexistence – pas toujours harmonieuse, bien que jusqu’ici féconde – du masculin et du féminin.
Plus précisément, la mondialisation est ici entendue comme une tension entre le désir de contrôle de la nature, et l’acceptation du non-contrôle. Le désir de contrôle est, au sens que le XVII e siècle nous a peu ou prou légué, éminemment moderne, en regard de l’acceptation de non contrôle, à dominante ancienne. Autrement dit, la mondialisation n’est pas l’extension au niveau mondial d’une logique exclusive et homogène de contrôle de la nature, mais la dynamique sans cesse jouée et rejouée de la tension entre le désir moderne de contrôle et l’acceptation ancestrale, originaire et ancienne de non contrôle de la « nature ».
Ne serait-ce que par son sens étymologique, ce qui est « naturel » est ce qui surgit spontanément, de soi, en regard de l’artifice ou de l’artefact. Ce qui est spontané ne résulte pas d’un désir ou d’une volonté consciente et délibérée de fabriquer quelque chose - voire quelqu’un - ou de faire faire quelque chose à quelque chose ou quelqu’un. En son fond originaire, la sexualité représente d’une manière ou d’une autre le champ restant de la spontanéité, quand bien même ce champ se rétrécirait-il à vue d’œil de nos jours du fait de la progression spectaculaire au niveau mondial des biotechnologies et du génie génétique.
Au cœur de la tension entre contrôle (moderne) et non contrôle ou écoute (ancien), se love la sexualité comme épreuve, lieu et thème tour à tour libre et captif, vif de sa dynamique propre, et recelé comme moyen du vouloir des femmes et des hommes.
S’il faut, au cœur de la mondialisation, trouver ou retrouver un sens à l’existence, le détour par un questionnement sur la sexualité et la façon de la vivre est un point de passage obligé. Ce point implique, par-delà ou en deçà de la contemporaine « virilité » à la fois féminine et masculine, de redécouvrir ce que sont et valent ces deux sexualités non encore embarquées dans la dynamique qui les métamorphose et les oriente en fonction du désir de maîtrise. Les « anciens » connurent sans aucun doute certains aspects du masculin et du féminin mieux que nous : nous essayons ici les moyens d’un décèlement de leur dynamique spontanée.
L’essai est rythmé en trois temps.
Partant du constat de la domination de l’économie sur l’ensemble de la vie contemporaine, nous remontons dans un premier moment ( Modernité ) aux origines occidentales de la mondialisation. Cette généalogie conduit à une interrogation sur les place et rôle respectifs du paganisme (pour l’Occident, d’origine grecque), du judaïsme, et du christianisme. A son tour, cette interrogation ouvre un questionnement sur les rapports entre virilité, féminin et masculin, questionnement qui constitue le deuxième moment de l’ouvrage ( Sexes ). Nous amorçons naturellement cette deuxième étape en interrogeant les courants politiques contemporains autour de la sexualité. Nous ébauchons alors une phénoménologie du féminin et du masculin qui ouvre la voie à une compréhension nouvelle des questions sociales, culturelles et politiqu

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