Sous l emprise des objets?
241 pages
Français

Sous l'emprise des objets? , livre ebook

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241 pages
Français

Description

Comment le rapport aux objets matériels intervient-il dans la construction des sujets? La pause café-cigarette(s), l'usage du cannabis et le jeu vidéo sont les terrains de recherche décrits et analysés ici. Cet ouvrage approche les espaces de négociation entre norme et déviance, normal et pathologique, rituel et dépendance dont disposent leurs pratiquants. Derrière l'analyse de ces modes de subjectivation se dessinent les normes et valeurs d'une société contemporaine centrée sur la responsabilité et l'autonomie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 227
EAN13 9782296165090
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOUS L’EMPRISE DES OBJETS ?

Culture matérielle etautonomie

Ouvrage du même auteur paru à L’Harmattan :

Mélanie ROUSTAN(dir.),La pratique dujeu vidéo :réalité ou
virtualité?, L’Harmattan, coll. « Sciences Humaines et Sociales »,
série « Consommation & Société »,2003.

www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

© L’Harmattan,2007
ISBN :978-2-296-02522-6
EAN :9782296025226

Mélanie ROUSTAN

SOUS L’EMPRISE DES OBJETS ?

Culture matérielle etautonomie

L'HarmattanHongrie
Könyvesbolt
KossuthL. u.14-16
1053Budapest

Préface de
DominiqueDESJEUX

L’Harmattan
5-7,rue del’École-Polytechnique; 75005Paris
FRANCE

Espace L’HarmattanKinshasa
Fac..desSc.Sociales, Pol.et
Adm. ;BP243, KIN XI
Université de Kinshasa–RDC

L’HarmattanItalia
Via Degli Artisti,15
10124Torino
ITALIE

L’HarmattanBurkinaFaso
1200logements villa 96
12B2260
Ouagadougou 12

Logiques Sociales
Collection dirigéepar Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes,mêmesi
la dominanteresteuniversitaire,la collectionLogiquesSocialesentend
favoriser les liensentrelarecherchenon finalisée et l'action sociale.
En laissant toutelibertéthéorique auxauteurs, elle cherche à
promouvoir les recherches qui partentd'un terrain, d'une enquêteou
d'une expériencequiaugmentent la connaissance empirique des
phénomènes sociaux ou qui proposent uneinnovation méthodologique
ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou desystèmes
conceptuelsclassiques.

Dernièresparutions

YANGXiaomin,La fonctionsociale des restaurantsenChine,
2006.
GérardDESHAYS,Un illettrismerépublicain,2006.
AlainCHENEVEZ,De l’industrie à l’utopie : lasaline
d’Arc-etSenans,2006.
YolandeBENNAROSH,Recevoirleschômeursà l’ANPE,2006.
Nicole RAOULT,Changementsetexpériences, expérience des
changements,2006.
HélèneBAUDEZ,Le goût, ceplaisir qu’on ditcharnel dansla
publicité alimentaire,2006.
Stéphane JONAS,FrancisWEIDMANN,Simmel etl’espace : de
laville d’artà la métropole,2006.
Pauline V.YOUNG,Les pèlerinsde Russian-Town,2006 (édition
originale 1932).
Evelyne SHEA,Letravailpénitentiaire :un défi européen,2006.
RégineBERCOT,FrédéricDE CONNINCK,Les réseauxde
santé,une nouvelle médecine?,2006.
Gérard REGNAULT,Valeursetcomportementsdansles
entreprises,2006.
KeltoumTOUBA,Letravail danslesculturesmonothéistes,
2006.
MaryseBRESSON(dir.),Lapsychologisation de l’intervention
sociale,2006.
Laurent GILLE,Aux sourcesde lavaleur,2006.

Remerciements :

Clotilde Carrandié,Jean-BaptisteClais,DominiqueDesjeux, Jacqueline
Eidelman,FrançoisHoarau, NicolasHossard, PascalHug, Magdalena
Jarvin, Marie-Pierre Julien,Anne Monjaret, Philippe Mora, Julie Poirée,
Wilfried Rault,Céline Rosselin, MichaelStora, Jean-Pierre Warnier.

Famille Roustan&Co.

PRÉFACE

Lelivre deMélanie Roustansepropose de décrirequatre
pratiques sociales quirelèventautantdu permis que de l’interdit
social, celle ducaféqui est socialementacceptée, celle de la cigarette
qui est socialementlimitée, celle dujeu vidéoqui est socialement
illégitime etcelle dujointde cannabis qui estillégale. Ellesonten
commun d’être des pratiquesaddictives. Lesujetest sousl’emprise
de leurconsommation. Il nepeut pasfacilementchanger sapratique
commepourla cigarette aprèsle café oule café au sautdulit.De
pluscertainesde ces pratiques peuventêtre dangereuses pourlui.
Dansces quatre exemples, lesujetestautant un acteur
consommateur qu’un acteurconsumé. Ilpeut se construire autant
quese détruire.

Le grand intérêtdu travail d’enquête deMélanie Roustan est
qu’elle metentreparenthèses toutjugementdevaleur.Elle netraite
ni dethérapie, ni derépression.Elle essayesurtoutde faire
apparaître les usages sociauxde ces pratiquesau sein de groupesde
jeunesde la classe moyenneurbaine française.Elle montre comment
lapratique dujointdemandeun apprentissagetechniqueparticulier,
commentle faitde fumeren groupe est soumisà des règles,–comme
nepasgarder troplongtempsle jointouéviterde fumer seul, ceque
certainsappliquerontet que d’autres transgresserontau risque d’être
exclusdugroupe–, etcomment surtoutlerapportentreun objetet un
sujetn’estjamais pur.Cerapport renvoie à de nombreuses
médiations, celle desobjets qui conditionnentl’usagepratique du
produit, celle de lasociabilitéquiproduitlesnormesde cet usage,
celle ducorps qui inscritlapratique ducafé, de la cigarette, dujoint
oudujeu vidéo dansdes routinesincorporéesetinconscienteset

9

celle de la cognitionquirentresouvententension avec l’emprise de
cesconsommations quand lesujet veut s’en libérer.
Mélanie Roustan décritavec beaucoupde finesse cesmomentsde
dissonance cognitive où« leslogiquesducorpsen action?battent″
cellesde l’esprit rationnel :″Quand t’essayes de te dire ? celle-là, je
ne lafumepas″,t’y penses… jusqu’à cequetu lafumes !″», ces
momentsoùlesacteurs«tententde créer un conflitentre leschème
cognitif etleschème d’action »pouréchapperà l’emprise de la
cigarette oudujoint.
Cependant son livrepeut paraître choquant pourcertains
lecteurs. Commetoutbon livre descienceshumainesil décritla
réalité d’unepratiquesociale, ici celle de consommationsillégitimes
ouillégales,sans seprononcer surle bien oule mal, le normal oula
pathologique, le légal oul’illégal,puisque cela a déjà été fait parles
juges, lesforcesde l’ordre oule corpsmédical dontc’estla
compétence. Ilpeutdoncparaître approuverces pratiques voire les
justifier. Or quandun médecin décritdes symptômescela n’implique
pas qu’il estfavorable à la maladie dontil faitlasémiologie. Il
cherche des signes, des pointsderepères pourmieuxagirdessus.
C’estceque fait Mélanie Roustan en décrivant parexemple ce bien
de consommationtrès particulier qu’estle jointdontl’acquisition est
unsymétrique inversé desdispositifsdumarketing danslesquels tout
doitfairesigne dequalité àtraverslepackaging etla marque.Dans
l’achatd’un joint« la confiance en l’initiateurdoit pallierl’absence
de"preuves″quantà l’innocuité du produit, danslaquelleun
minimum de croyance estnécessaire à l’acceptation desa
consommation : icipasd’institutionnalisation de la comestibilité,pas
de certification de laprovenance,pasde notice ni deprécautions
d’emploi ».
C’est pourquoi ce livrepeutaussi nousaideràréfléchir surla
place de l’addiction dansnos sociétéscontemporaines, nonpas pour
en nier seseffetsnégatifsenterme desantéquand ils sont
suffisammentétablis, mais plutôt pour rappelerla difficulté du tracer
desfrontièresentre normal et pathologique.Cependant, montrerla
relativité historique etculturelle desfrontièresne conduit pasà les
nier. Ilya bien dulégal etde l’illégal dans toutesociété, c’est un
universel.Cequivarie entre culturesc’estla forme, le contenuoula
place desfrontières quiséparentle légitime de l’illégitime.

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Comme LucienGoldmanqui, danslesannées1950,posaitla
questionparadoxale dujuste en étatdepéché mortel dans son livre
LeDieucaché,surPascal, Racine etlapensée janséniste,Mélanie
Roustanpose aujourd’hui laquestionparadoxale du sujetlibresous
emprise incorporéepourmontrer qu’il n’yapasdesociétésans
influence ou sansaddiction, mais que «la dépendance est partout.
Elle estcequi nous unitet toutà la foiscequi nous sépare.»

DominiqueDESJEUX
Professeurd’anthropologie sociale et culturelle à la Sorbonne (Paris5)
2006,La consommation, PUF, Que-sais-je?

1

1

Paris le11 septembre2006

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS........................................................................15

INTRODUCTION........................................................................25

LES PAUSESCAFÉ-CIGARETTE(S):
UNEHABITUDETOXIQUESOCIALISÉE..............................35
1.Un quotidien scandépar la consommation
2.Unehabitudestructurée et structurante
3.Il n’yapasderelation « pure &#

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