Veuvage féminin et sacrifices d animaux dans le Fouta-Djalon (Guinée)
218 pages
Français

Veuvage féminin et sacrifices d'animaux dans le Fouta-Djalon (Guinée) , livre ebook

-

218 pages
Français

Description

En Guinée, dans la région du Fouta-Djalon les rites funéraires comprennent des cérémonies de sacrifice d'animaux. On pourrait penser que ces rites sont hérités d'une longue tradition, mais l'auteure montre que ce qui s'observe aujourd'hui n'est pas la reproduction de ce qui s'observait hier. Cela n'empêche pas de considérer que perdurent certains éléments ou certaines structures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296502949
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait



Veuvage féminin et sacrifices d’animaux
dans le Fouta-Djalon (Guinée)

























Études africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions


Hygin Didace AMBOULOU, Histoire des institutions
judiciaires au Congo, 2012.
Serge TCHAHA, La francophonie économique. Horizons des
possibles vus d’Afrique, 2012.
Godwin TETE, Histoire du Togo. Le coup de force permanent
(2006-2011), 2012.
Ulrich Kévin KIANGUEBENI, Le droit du patrimoine culturel
congolais, 2012.
Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE, Les esclaves Bantu
de Colombie, Evangélisation et acculturation, 2012.
Hygin Didace AMBOULOU, Pratique et déontologie
notariales en droit positif, 2012.
Hopiel EBIATSA, La monarchie de droit ancestral TEKE.
Sacralité et autorité, 2012.
Georges KIBONG A MIRA, Régulation du marché des
télécommunications en Afrique, 2012.
Mahamadou DANDA, Niger : le cas du Damagaram.
Développement régional et identités locales, 2012.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Congo-Zaïre, Le destin tragique
ed’une nation, 2 édition revue et corrigée, 2012.
Mathieu DEHOUMON, La discrimination au travail en
Afrique, Analyse des procédés de l’O.I.T., 2012.
Abdoulaye KEITA, Sécurité alimentaire et organisations
agricoles et rurales au Mali, 2012.
Jean-Marc BIKOKO, Le syndicalisme à la croisée des
chemins, 2012.
Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu, Philosophie africaine,
philosophie de la communication, 2012.
Mohamed BERRIANE, Hein de HAAS, Les recherches sur les
migrations africaines, 2012.
Aimé MPEVO MPOLO, Les quatre tournants manqués de
l’Université congolaise. Analyse des réformes académiques du
Congo-Zaïre (1971-2011), 2012. Yassine Kervella-Mansaré



Veuvage féminin et sacrifices
d’animaux dans le Fouta-Djalon
(Guinée)


Traditions en changement












































© L'Harmattan, 2012

5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-99285-6
EAN : 9782296992856



À la mémoire de ma mère,
Mariama Koumy Barry (1965-2000).
Elle disait : « N’oublie jamais qui tu es, ni d’où tu viens ! »
À mes enfants,
Maryam et Axel,
mes sources d’inspiration !

À mon mari, André,
qui m’a toujours encouragée, conseillée, accompagnée lors de
mes terrains ethnographiques.

À ma famille guinéenne :
ma grand-mère Fatoumata Barry, mon grand frère Amadou et
ma petite sœur Kadiatou, dite Adèle.
Remerciements
Que soit remercié Monsieur Sergio Dalla Bernardina,
professeur à l’Université de Bretagne Occidentale, pour les conseils et
encouragements prodigués au cours de mes recherches.
Tous les enseignants que j’ai pu rencontrer à la Faculté Victor
Segalen (sociologie et ethnologie) se sont toujours montrés
disponibles pour m’apporter les aides dont j’avais besoin.
Sans mes informateurs de Guinée, je n’aurais évidemment pas
pu réunir les matériaux nécessaires à la réalisation du présent
ouvrage :
Mesdames : Bintou Diallo, Fatoumata Barry, Kadiatou Barry,
Nènè Caouratou Barry, Aïssatou Aminata Diallo, Hadja Habi
Diallo, Thierno Aïssatou Diallo.
Messieurs : Elhadj Amadou Barry, Ibrahima Sorry Bah,
Mamadou Saliou Barry, Thierno Mamadou Barry, Bambadi Condé,
Elhadj Saïdou Diallo, Mamadou Alpha Diallo, Saïdou Diallo,
Amadou Mansaré.
Ma pensée va également vers ceux dont le nom ne figure pas
dans cette liste. Ainsi des gens qui ont accepté volontiers de se
laisser filmer, malgré leur douleur, lors d’un sacrifice de deuil
et à l’occasion d’autres regroupements familiaux.

Avant-propos
Longtemps l’ethnologie s’est définie comme une science de
l’altérité humaine. Un étranger s’invite dans une société, si
possible homogène et à l’aire géographique bien délimitée, afin
d’en étudier le fonctionnement. Sous l’écume des événements
quotidiens, il cherche à discerner des systèmes d’actions et de
représentations qui, à ses yeux, définissent l’originalité de cette
société. Une originalité est même souvent considérée d’autant
plus intéressante qu’elle s’analyse en termes de grandes
différences, voire d’opposition par rapport à celle de l’ethnologue.
D’où la tentation de l’exotisme comme genre littéraire ajouté à
l’exposé de mœurs, de règles, de structures.
Aujourd’hui, surtout depuis la décolonisation, l’ethnologue a
appris à relativiser ses points de vue sur l’altérité et à tourner
son regard vers sa propre société, à l’étudier avec les mêmes
outils que les précurseurs appliquaient aux lointaines peuplades
isolées. Plus encore, il en est venu à considérer que, au sein de
sa spécialité intellectuelle, des équipes concurrentes sont
constituées, des communautés développant des stratégies analogues
aux compétitions tribales, en cela qu’il s’agirait de défendre des
territoires virtuels, de revendiquer une sorte d’identité groupale
autour d’un grand nom, de se fabriquer un idiome pour se
reconnaître entre pairs et tenir au-dehors ceux qui manifestent un
trop grand écart. J’ose cette entrée en matière afin de préciser tout de suite ma
position. Née en Afrique, Malinké par mon père, Peule par ma
mère et par éducation, passée à dix-neuf ans en Europe pour
accomplir mes études universitaires, l’ethnologie m’a parue
moins comme une science à apprivoiser pour connaître une
quelconque altérité que comme une science pouvant m’aider à
accroître l’expérience de ma culture d’origine. Je ne l’ai pas
abordée comme une invitation à rencontrer des étrangers pour
en théoriser les mœurs et coutumes, mais comme un moyen de
revenir vers les miens avec des outils théoriques facilitant un
exercice d’explicitation.
Bien sûr, mon projet ne pouvait initialement se réduire à
cette intention quelque peu naïve. Au-delà de l’intérêt personnel
immédiat que j’y trouvais, il s’agissait aussi de me former à une
discipline ouverte à tous les champs d’investigation
méthodologiquement concevables, et à respecter du même coup les
exigences d’un travail que l’on considère « classique », sans
préférence centrée sur soi. Mais, il me semble important de préciser
ce point, car se justifie ainsi la perplexité qui me vint
rapidement en me heurtant à la problématique désormais
incontour1nable qui, depuis Jean Pouillon en passant par Eric
Hobs2bawm , met en cause les termes de tradition et de société
traditionnelle dans le vocabulaire ethnologique.
Lorsqu’il est question de sociétés primitives ou archaïques,
quitte à déplorer l’usage hâtif de ces épithètes, on les définit
comme des sociétés sans État, sans écriture, sans historicité,
presque closes sur elles-mêmes, ne paraissant vouloir
reproduire à chaque génération que les habitudes des ancêtres, rien
de plus. En existe-t-il encore ? Le point de vue est assez radical,
qui définit son objet par ce qui lui manque, par ce qu’il n’a pas
su créer ou développer, étant supposé que l’ethnologue conçoit
souvent implicitement sa propre société comme un modèle
complet et inégalé.

1 POUILLON, Jean, « Tradition : transmission ou reconstruction », dans,
Fétiches sans fétichisme, Maspero, Paris, 1975.
2 HOBSBAWM, É

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