Territoires écologiques
216 pages
Français

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Territoires écologiques , livre ebook

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Description

Certains demandent à l'économie d'assumer sa responsabilité, en fournissant les moyens de la préservation durable de la nature. A l'inverse, d'autres estiment qu'il ne faut pas intégrer la biodiversité dans une économie de marché. La nature a-t-elle de la valeur, ou a-t-elle un prix ? On semble en être arrivé, aujourd'hui, à ce que l'économie fonctionne indépendamment du capital naturel des territoires. Le système de la nature et celui de l'économie humaine seraient-ils distincts ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336387208
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Sous la direction de Gilles B ENEST et Alan K OLATA






Territoires écologiques

Quelle écologie, quelle économie pour un territoire ?
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73731-7
REMERCIEMENTS
Ce colloque a bénéficié du soutien efficace de

Il a été organisé par
Avant-propos par Gilles Benest et Alan Kolata
Un espace est un territoire lorsqu’il est occupé et/ou utilisé par une population humaine. Il est écologique d’abord par la Nature qui y réside, par la biodiversité qu’il héberge. Une société utilise son territoire en exploitant les ressources naturelles présentes, dont la biodiversité, puis en répartissant les produits ainsi obtenus entre ses membres. Cette exploitation, et la distribution conséquente, sont l’objet des pratiques économiques. La relation entre écologie et économie est au centre des études réunies dans ce volume.
Ce colloque est issu d’un partenariat privilégié entre The University of Chicago, l’Université Paris Diderot (Espace et Milieux) et l’Unesco : observer, analyser, comprendre un territoire nécessite en effet une démarche pluridisciplinaire et une posture systémique, combinant les compétences scientifiques et empiriques, objectives et subjectives, intelligentes et affectives aux différentes échelles de l’espace et du temps.
Ces actes sont ceux d’un colloque (de colloqui, cum loqui , s’entretenir avec), c’est-à-dire de la confrontation et du partage entre écologues, anthropologues, économistes, philosophes, historiens, juristes, aménageurs et administrateurs de territoires, étudiants, citoyens, etc. Le temps consacré aux débats fut identique à celui des exposés : enregistrés, ils sont retranscrits ici.
Dans la série « Territoires écologiques » (2011 : « Responsabilités solidaires face à la résilience écologique » ; 2012 : « Éthique et développement »), ce colloque (« Quelle écologie, quelle économie pour un territoire ? ») est le troisième réalisé en commun.
Il propose de réfléchir à la confrontation de deux systèmes intimement liés : le système socio-économique humain, d’une part, la Nature et la biodiversité qui la constitue, de l’autre.
Tous reconnaissent aujourd’hui le poids premier de l’économie dans le fonctionnement de la majorité des sociétés. Beaucoup attribuent à ces pratiques une responsabilité majeure dans les pressions exercées sur la Nature et sa dégradation. C’est pourquoi certains cherchent le remède dans la cause, c’est-à-dire demandent à l’économie d’assumer sa responsabilité en fournissant les moyens de la préservation durable de la Nature. À l’inverse, d’autres estiment qu’il ne faut pas intégrer la biodiversité dans une économie de marché : pour eux, c’est franchir le Rubicon. La Nature a-t-elle de la valeur ou a-t-elle un prix ?
On semble en être arrivé, aujourd’hui, à ce que l’économie fonctionne indépendamment du capital naturel des territoires. Y aurait-il deux systèmes distincts : d’un côté celui de la Nature et de l’autre celui de l’économie humaine ?
Ces deux systèmes sont pourtant intimement liés : la totalité des ressources que l’homme est techniquement capable d’utiliser est fournie par la Nature, qu’elles soient organiques ou minérales, vivantes ou inertes.
Pour l’instant, le rapport des forces semble être en faveur du système socio-économique humain : les récentes conférences mondiales de Copenhague et Nagoya (2010) et Rio (2012) le rappellent clairement.
Une compatibilité entre les deux systèmes est-elle possible ? La Nature, au-delà de la seule biodiversité, est-elle économiquement valorisable ?
Mais, avant de rechercher les conditions de la compatibilité, ne faut-il pas se demander si cette dernière est souhaitable ? Que la Nature puisse avoir « de la valeur » – voilà qui est sans doute assez consensuel. Tout au plus débattra-t-on du caractère « intrinsèque » ou « anthropocentré » de cette valeur. Mais doit-on, peut-on pour autant considérer la Nature comme un « bien » dont on pourrait estimer la valeur ?
Les pratiques économiques reposent sur le principe de l’échange ; celui-ci doit être équilibré en valeur. Concernant la Nature, ce principe soulève de nombreuses questions qui font l’objet de ce colloque.
Le principe d’équilibre de l’échange implique une mesure de la valeur des objets échangés, leur évaluation : la Nature est-elle un objet échangeable ? Sur quels critères mesurer ? Jusqu’où cette évaluation est-elle possible, fait-elle encore sens ?
L’une des caractéristiques majeures de la Nature est sa capacité de résilience (cf. 1° colloque Territoires écologiques, 2011). Les pratiques économiques se sont-elles appuyées sur cette aptitude naturelle ? La Nature en a-t-elle été changée ?
L’une des observations naturalistes marquante à l’échelle de la planète est la ressemblance de certaines espèces végétales comme animale par delà leur éloignement continental ; dès lors, penser que les dites espèces s’équivalent les unes les autres, il n’y a qu’un pas que certains économistes et scientifiques essaient de franchir. Pour autant, sont-elles substituables, à l’instar du concept économique de substituabilité ? 1
Gilles BENEST et Alan KOLATA
1 Les conférences et leurs débats sont présentés dans leur ordre chronologique du colloque
Territoires écologiques et territoires d’émergence de maladies infectieuses : des interactions complexes avec les pratiques économiques Par Jean-François GUÉGAN
Directeur de recherche de classe exceptionnelle, UMR Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle IRD – CNRS – Universités de Montpellier I et II, Centre IRD de Montpellier
Introduction
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (2008), les maladies infectieuses représentaient 29,7 %, soit près d’un tiers (17 millions de décès) des causes de mortalité dans le monde avec une disparité très importante entre les pays les plus riches et ceux les plus démunis de la planète. Cinq groupes d’infections apparaissent majoritaires : les infections des voies respiratoires inférieures, les maladies diarrhéiques, le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose. Même si l’origine de ces infections peut être multiple, ce classement contraste avec les quelques 1400 à 1415 agents infectieux ou parasitaires potentiellement responsables de maladies transmissibles chez l’homme (Taylor L.H. et al., 2001, Smith K.F. et Guégan J.-F., 2010). Cette liste, aujourd’hui, s’accroît avec une à deux nouvelles entités infectieuses décrites par an sur les 30 dernières années. Certaines formes, reconnues pour être responsables de maladies infectieuses dites émergentes, ont défrayé la chronique ces dernières années. On appelle maladie infectieuse émergente un phénomène infectieux – ou présumé infectieux – inattendu (en référence à ses propriétés intrinsèques ou à la connaissance que l’on a de sa biologie), touchant l’homme, l’animal ou les deux. Il peut s’agir d’une entité clinique d’origine infectieuse nouvellement apparue ou identifiée, ou d’une maladie infectieuse connue, dont l’incidence augmente ou dont les caractéristiques (cliniques, évolutives…) se modifient dans un espace ou dans un groupe de population donné. Dans une optique d’anticipation, il peut s’agir d’une maladie identifiée dont les conditions d’expansion deviennent favorables (Leport C. et Guégan J.-F., 2011).
1- Quels agents infectieux émergent aujourd’hui ?
Diversité des agents pathogènes
Une étude relativement récente répertorie un peu plus de 1415 agents infectieux responsables de pathologies humaines (Woolhouse M.E.J. et Gowtage-Sequeria S., 2005). Parmi les 1407 pour lesquels nous possédons suffisamment d’information (les auteurs incluent dans leur étude aussi bien des entités spécifiques que des souches de bactéries résistantes), 208 sont des virus ou des prions dont

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