Evolution et finalité
235 pages
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Evolution et finalité , livre ebook

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Description

Sous prétexte de rationalité, une vision exclusivement matérialiste du monde est aujourd'hui imposée, notamment à travers de nombreux discours publics et scientifiques, comme celui célèbre de Jacques Monod, empêchant d'intégrer la dimension spirituelle dans plusieurs domaines vitaux : éducation, médecine, écologie... La non-finalité de l'univers n'étant pas scientifiquement démontrable, la recherche, si elle se veut rigoureuse et intellectuellement honnête, doit donc rester ouverte à toutes les prospectives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296222731
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRÉFACE
Ex Professeur Monika Boekholt Université Paris 13, Villetaneuse
Charlotte Marcilhacy
Productions graphiques et clinique infantile
J’ai un grand plaisir de voir aujourd’hui publié sous forme d’ouvrage la thèse de Charlotte Marcilhacy. Il représente l’aboutissement de quatre années de réflexion intense, que j’ai plus accompagnée que réellement dirigée.
L’ensemble est en effet de grande qualité. Le propos ambitieux, d’une rare densité, est obstinément mené jusqu’à un dénouement réellement conclusif. Dans sa première partie, il retrace l’histoire humaine de l’écriture pour proposerun modèle théoriue duveloppement pulsionnel de l’enfant à travers l’évolution de son graphisme. L’appui pris d’abord sur la phylogenèse puis sur l’ontogenèse permet de montrer comment l’écriture se dégage de son ancrage corporel pour s’inscrire dans le symbolisme dulangage, autrement dit, comment dupoint devue graphiue, s’effectue le passage de la représentation de choses à la représentation de mots ouencore comment l’écriture issue de l’expression motrice devient activité de penser. Cette partie, nourrie de références en même tempsvastes et spécifiues signe l’ampleur des connais-sances et la diversité des intérêts de Charlotte Marcilhacy. De prime abord, cette première partie pourrait s’annoncer plus classiue dans la mesure oùsont reprises les grandes lignes duveloppement libidinal. Mais Charlotte Marcilhacyen approfondit l’étude de façon originale et en fonction de son objectif : la «croissancede la production graphiue chezl’enfant » Outre le modèle freudien auuel elle se réfère, elle commente des conceptions psycha-nalytiues contemporaines faisant autorité (P. Aulagnier, D. Anzieu, G. Haag, G. Rosolato…). Cette réflexion la conduit à dégager deuxaxes essentiels : les
processus d’individuation séparation et l’axe oedipien, constitutifs de la charpente des hypothèses exposées dans son introduction.
À partir de ces deuxpoutres maîtresses, échafaudées par rapport à l’écriture, s’articuleun solivage serré d’hypothèses dérivées auplan génétiue et psychopathologiue, ui seront chacune mises à l’épreuve de la méthodologie. À cet effet, Madame Marcilhacyfait appel à sa double expérience de psychologue et de graphologue pour croiser les données issues de l’examen psychologiue d’enfants et celles relevant d’une approche cliniue de l’écriture et dudessin. L’examen psychologiue comprend le WISC III et deuxépreuves projectives, Rorschach et TAT, travaillés dans l’optiue psychanalytiue congruente avec la cliniue. Quant à l’étude de l’écriture, il s’agit d’une approche nouvelle dont les fondements et les modalités nécessitentun détour détaillé afin d’informer pleinement le lecteur des options et des procédures adoptées. Il reste maintenant àyrenforcer le choixépistémologiue engagé, pari difficile compte tenudes risues de dérive typologiue à redouter dans de tels contextes.
Cette méthodologie très conséuente et bien maîtrisée, adoptée auprès de 22 enfants d’âge de latence présumée, représenteun travail considérable. La population est répartie en fonction de l’organisation psychopathologiue, clairement définie selon des critères psychanalytiues : psychose, prépsychose, dysharmonies, névrose. Madame Marcilhacyprésenteun compte-rendu récapitulatif par groupe, épreuve après épreuve, ui intègre lesvariantes individuelles tout en offrantune synthèse porteuse de possibles généralisations. Chaue avancée est discutée sous l’angle de sa pertinence cliniue. Les résultats sont analysés en fonction de chaue hypothèse avecune rigueur constante au prixd’une inévitable lourdeur mais cette démarche sans faille permet aufinal de confirmer les hypothèses. Ce ui n’était u’intuition devient certitude, toutefois nuancée : dufait des conduites spécifiues u’elle suscite, l’écriture de l’enfant - comme l’examen psychologiue - reflète des modalités normales et pathologiues de son organisation psychiue. En ce sens, ce travail apporteune contribution résolument nouvelle à la communauté scientifiue.
Puisse le lecteur s’en inspirer pour trouver ses propres pistes de recherche.
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Monika Boekholt
INTRODUCTION
Dans ce livre, j’ai cherché à aborder les spécificités du fonctionnement psychiue de l’enfant à travers l’analyse cliniue de son écriture. En le confrontant à la pensée, l’apprentissage calligraphiue rendra compte de son acheminementvers l’abstraction. À travers son degré d'organisation et les caractéristiues de son tracé, l’écriture, toujours prise dans le corps, témoignera de l’intégration par l’enfant des grandes étapes duveloppement psycho-affectif, autrement dit, de son état maturatif. Graphiuement, pourront alors se repérer, dans leurs articulations spécifiues, les différents aménagements défensifs propres à chacun. Activité projective compte-tenude l’expressivité d’un geste singulier, la contribution de l’écriture comme instrument d’évaluation en psychologie cliniue mérite d’être mieuxconnue. Associé à d’autres épreuves comme par exemple le Rorschach oules épreuves thématiues, son examen pourra constituerun apport tout à fait précieuxau bilan psychologiue de l’enfant et de l’adolescent, dansun registre de fonctionnement normal oupathologiue.
Assujettie en début d’apprentissage à l’imitation d’un modèle, l’écriture enfantine est à la fois orthonormée (G. Pommier, 1993) et, dufait d’un geste mal dégagé de ses composantes primitives, plus oumoins bien organisée. De même ue les premiers psychanalystes ont considéré l’enfant comme non-directement analysable (Freud, 1909), les graphologues ont estimé pendant longtemps u’on ne pouvait interpréterune écriture d’enfant dufait de son caractère «inorganisé» (J. Peugeot, 1979). J’étais moi-même sous l’effet de ce préjugé lorsue Monika Boekholt, à qui j’avais soumisun premier projet de recherche, mon idée étant alors de travailler autour d’écritures d’adultes, m’a proposé d’aborder le graphisme enfantin. Bien que familiarisée avec la clinique infantile dufait d’une pratique de psychologue-psychothérapeute en service de pédopsychiatrie, il me semblait alors que les écritures d’enfants étaient moins expressives que celles, constituées, de l’adulte. Ce présupposé s’est trouvévite démenti. J’ai en effet été frappée par la singularité inscrite très tôt dans le graphisme, bien au-delà de son aspect apparemment «calligraphié». À ce propos, je n’ai pum’empêcher de repenser àune réflexion de Sophie Lombard, graphologue et graphothérapeute qui m’a fait partager certaines de ses intuitions cliniques. Cette dernière remarquait très justement que si leur écriture différait, le geste scripteur restait le même, chezl’enfant et chezl’adulte.
Selon J. de Ajuriaguerra (1964), l’approche de l’écriture enfantine constitue une branche à part de la recherche, avec ses propres techniques. Ce qui est égalementvrai pour la psychanalyse de l’enfant. Les méthodes ayant cours en
graphologie classique ne pourraient de ce fait lui être appliquées, ces dernières s’appuyant essentiellement sur leur expérience tirée d’écritures d’adultes. Prenant en compte l’interrelation entre développement génétique de l’écriture et maturation physiologique mais également psychique de l’enfant, J. de Ajuriaguerra a été amené ainsi à envisager les troubles de l’écriture commeune «réalité nouvelle». Pour ma part, je n’ai pas cherché à aborder la question des troubles graphiques, mais plutôt à rendre compte comment, dans ses composantes spécifiques, l’écriture était susceptible de traduire certains aspects de la dynamique interne de l’enfant. Dans ma réflexion, je me suis beaucoup appuyée sur le travail de Marie-Alice Du Pasuier. Dans une approche psychodynamiue constamment référée aumodèle psychanalytiue, l’auteur envisage l’écriture comme instrument de langage verbal, trace pulsionnelle et, dans son assujettissement au regard de l’autre, objet d’investissement narcissiue. Je lui suis extrêmement reconnaissante d’avoir su m’éclairer sur ce ui, dans un premier temps, n’avait été pour moi ue de l’ordre d’une intuition uant à la réalité éminemment corporelle de l’écriture et, plus généralement, du graphisme enfantin.
Plusieurs psychanalystes mettent en parallèle l’évolution de l’écriture sur le plan culturel avec le développement psychosexuel individuel (G. Rosolato, 1985 ; N. Nicolaïdis, 1980, 1993, 2001 ; G. Pommier, 1993). Outre ses déterminations neurologiues et les conditions liées à son apprentissage, l’émergence de l’écriture chezl’enfant aura de même partie liée avec la maturation pulsionnelle. Dans son cheminement aussi bien phylogénétiue u’ontogénétiue, cette dernière va progressivement s’extraire d’une repré-sentation de chose, mise en gestes et en images avant de pouvoir être articulée dans un discours. D’un point de vue psychiue, le refoulement constituera le pivot ui va mener la représentation graphiue des premiers tracés à l’alphabet (G. Rosolato, 1985 ; G. Pommier, 1993). J’ai ainsi été amenée à articuler les grandes étapes de l’histoire humaine de l’écriture avec les différents temps du refoulement (Freud, 1900, 1915 ; G. Pommier, 1993) et à envisager, de façon concomitante, l’évolution libidinale de l’enfant à travers celle de son activité graphiue.
Dans une perspective psychanalytiue, le refoulement originaire organise le passage de l’écriture pictographiue, représentation visuelle d’objets concrets, à l’écriture idéographiue. À support essentiellement imagé, cette dernière va introduire un début de distanciation à l’égard de l’objet avec la possibilité de sa nomination à travers le principe phonétiue. Chezl’enfant, on en trouvera l’éuivalent avec le passage des premiers tracés, impulsions non départies d’un registre sensori-moteur, à la représentation graphiue. Grâce à l’intervention du langage, cette dernière va se trouver progressivement associée à une intention représentative (H. Wallon, 1957). Comme accès possible à la métaphorisation,
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