Le Sujet sans cerveau ou le Cerveau sans sujet ?
164 pages
Français

Le Sujet sans cerveau ou le Cerveau sans sujet ? , livre ebook

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164 pages
Français

Description

L'auteur tente, dans cet ouvrage, de montrer comment il est possible d'articuler les acquis de la psychanalyse avec ceux des neurosciences. Où et comment les connexions neuronales se perdent-elles ? A la suite de sécessions neuronales ou, au contraire, de régulations inconscientes ? Entre une idée préconçue qui installe le Cerveau comme souverain absolu, et un impérialisme psychanalytique qui imagine un appareil psychique totalement autonome, il existe une troisième voie : une auto-organisation encore peu étudiée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782140026713
Langue Français

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Extrait

Jacques Robion
Le Sujet sans cerveau Jacques Robion ou le Cerveau sans sujet ?
Sécessions neuronales et régulations inconscientes de conscientisation
Le Sujet sans cerveau ou le Cerveau sans sujet ?
Postface d’Émile Jalley
Le Sujet sans cerveau ou le Cerveau sans sujet ?
Jacques Robion Le Sujet sans cerveau ou le Cerveau sans sujet ? Sécessions neuronales et régulations inconscientes de conscientisation
Postface d’Émile Jalley
Du même auteur Le syndrome de Judas, Éditions Cassiopée, 1998 (épuisé), publié en ligne in jacquesrobion.fr Essais de neuropsychanalyse, L’Harmattan, 2013. Écrits divers (2016) : Freud et le changement d’objet Le désir de réparation La psychose Attachement et fixation La reproduction de maltraitance Le discours capacitaire Le père « objet primaire » Le sens de la demande Le travail social rongé par les mythes La transmission psychique inconsciente in jacquesrobion.fr © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-10765-3 EAN : 9782343107653
Sommaire
Introduction ....................................................................................................................
I. Le Processus de traitement informatif........................................... 1) La fin de la Psyché ....................................................................................... 2) Les moments du traitement informatif...................................... 3) Objet de conscience et représentation inconsciente ......... 4) L’accédé à la conscience et l’accès au contrôle..................... 5) Cognition et métacognition .................................................................. 6) Conscience de soi et connaissance de soi.................................. 7) L’inconscient et le non-conscientisable....................................... 8) La régulation inconsciente de conscientisation... ................. 9) Le concept de « topique »....................................................................... 10) Le désir.................................... ........................................................................... 11) L’automatisation................................ ......................................................... 12) Automatisation négative, automatisation positive......... 13) La « réalité psychique » ......................................................................... II. L’évitement de mentalisation ................................................................. 1) Le traumatisme............................................................................................... 2) Mentalisation en souffrance ................................................................. 3) Souffrance de mentalisation et symbolisation en souf-france............................................................................................................................... III. L’évitement de symbolisation.... ......................................................... 1) Symbolisation et narcissisme......... ...................................................... 2) Les définitions du narcissisme............................................................ 3) Perte d’intégrité et perte d’intégration....................................... IV. Le processus de symbolisation. ......................................................... A) La différenciation............................................................................................... 1) Les étapes de la différenciation......................................................... 2) L’injonction tertiaire de différenciation et la « terna-rité ».................................................................................................................................
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3) L’état primaire d’indifférenciation .................................................. 4) Les différentes différenciations psychogénétiques .............. 5) Le désir d’indifférenciation................................................................... 6) La fixation du désir d’indifférenciation..................................... 7) L’interdit primaire de différenciation .......................................... 8) La constitution du surmoi primaire .............................................. 9) La contradiction surmoi primaire-surmoi tertiaire ........... 10) La persécution surmoïque................................................................... 11) La redéfinition du « conflit psychique »...................... ............ B) La synthèse...... ................................................................ ................................ ......... 1) La contradiction désirante ..................................................................... 2) La capacité de synthèse ............................................................................ 3) Le refoulement pathogêne........................ ............................................. 4) La fuite du « symbolique »....................................................................
Conclusion........................................................................................................................
Annexe 1. Narcissisme et identification secondaire................ Annexe 2. L’assignation projective................. ......................................... Annexe 3. La paranoïa ......................................................................................... Annexe 4. Lacanisme et charlacanisme................................................ Bibliographie des auteurs cités...... . ............................................................. Postface d’Émile Jalley .........................................................................................
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Introduction
Je me suis toujours demandé comment les tenants d’une Psyché totalement déconnectée de notre cerveau s’arran-geaient pour concilier leur idée d’une autonomie de cette Psyché avec la triste réalité d’un accident vasculaire cérébral. Un vaisseau qui se rompt, et il n’y a plus de langage, de pensée, de conscience même ! Où est passée la Psyché, si elle fait naufrage avec le vaisseau ? Récemment, des chercheurs de l’Université de Pennsyl-vanie (Dehaene,Le code de la conscience) ont montré l’éton-nante ressemblance symptomatique entre la schizophrénie et « l’encéphalite à anticorps ciblés contre les récepteurs NMDA du glutamate ». « Il est fascinant, écrit Dehaene, que l’éradication d’une seule molécule suffise à engendrer la totalité des symptômes psychiatriques de la schizo-phrénie » Effectivement ! Tout aussi dérangeant pour nous psychanalystes, le « symptôme de dépendance environnementale » décrit par Yves Agid (inL’homme subconscient). Suite à une lésion, la partie frontale antérieure du cerveau ne peut plus contrôler les noyaux gris centraux « responsables du comportement automatique », ceux-ci deviennent alors « dépendants de la situation environnementale présente » (ibidem). Le sujet semble conserver une capacité adaptative, mais celle-ci en réalité n’est pluscommandée par le cortex, elle est déterminée automatiquement par les variations de stimulations de
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l’environnement. Lue par un psychanalyste lacanien, cette dépendance sera considérée comme une dépendance au désir de l’Autre ! Allons nous longtemps faire semblant d’ignorer les approches neurophysiologistes des troubles psychiques, continuer de penser que tout se déroule seulement à l’inté-rieur de la boîte noire d’une Psyché autonome ? Ancrer le fait psychique dans la boîte crânienne et non plus dans une Substance autonome – la « boîte à scarabée » disait ironiquement Wittgenstein –, conduit forcément à faire rupture avec notre façon habituelle de comprendre l’humain, essentiellement fondée sur cette opposition d’un corps et d’une Conscience, dans sa version psychanalytique, d’un corps et d’un « appareil psychique »substantiellement et fonctionnellementautonome. Quand je dis : « mon corps m’appartient », je crée une fausse dualité, comme si une autre entité, mon moi, coexistait à côté d’un corps. En réalité, je n’ai pas un corps, je ne suis pas davantage un corps, je suis seulement une auto-organi-sation prenant conscience d’elle-même. Essayons d’échapper à cette dualisation millénaire du Corps et de la Conscience, aux « pièges du langage » dualisant (Wittgenstein), en affir-mant l’existence d’une seule entité dotée d’unprocessus de traitement informatif, c’est-à-dire de la capacité de s’informer sur soi-même et le monde externe. Nul besoin de postuler un « appareil » spécifique à l’intérieur duquel se déroulerait le processus, la boîte crânienne suffit. Mais ne nous leurrons pas, se débarrasser de la boîte noire de la Psyché va ouvrir littéralement une véritable boîte de Pandore ! Décrivons ce processus de traitement. L’auto-organisation traite l’information : avec conscientisation ou sans conscientisation. Conscien-tiser signifie produire unobjet de conscience. Sensation,
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image, sentiment, fantasme, sens sont des objets de cons-cience, anciennement nommés « contenus de conscience ». Le mode sans conscience a été nommé par Damasio : « computation ». Le mode informatif par conscientisation se subdivise lui-même en deux autres : avec contrôleetsans contrôle. Le mode sans contrôle correspond à ce que les psychanalystes ont nommé « menta-lisation » (les images du rêve, par exemple, les pensées de l’association libre). Celui avec contrôle, à lamanipulation consciente et contrôléede symboles codifiés, c’est à dire à la « symbolisation ». Toutes les formes de langage, par consé-quent. Certaines prises d’informations, on le sait depuis Freud, peuvent s’éviter, inconsciemment, pour que seconserve un capital énergétiquenécessaire à la survie. Leur traitement déclencherait en effet un retour de la négativité de l’auto-organisation sur elle-même, négativité destinée à la conserva-tion de sa vie. On se demande parfois comment présenter succinctement l’inconscient freudien. En fait, tout simple-ment comme suit :tout refoulement est un évitement de déliaison. C’est une désorganisation qu’évite le sujet (l’auto-organisation) en évitant certaines représentations. Et pas n’importe lesquelles : celles où il est amené à s’identifier lorsqu’il doit identifier un événement donné. Une non iden-tification de soi-même comme un désirant transgressif ou un transgresseur réel évite au sujet de retourner contre lui-même sa négativité, lui permet par conséquent de conserver son énergie adaptative. Ce en quoi le refoulement est bien au service des forces de liaison, de la survie. Que n’advienne à la conscience, nese traite par conscientisation, que ce qui ne compromet pas la conservation de l’unité de l’auto-organi-sation, c’est l’essence même du freudisme.
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