Afghanistan
378 pages
Français

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Description

Le territoire afghan, zone inexploitée aux confins d'empires mondiaux qui s'y affrontent dans la compétition pour les ressources, souffre autant du tribalisme que de l'idéologie de la modernité ou des programmes internationaux sécuritaires et dogmatiques : ils mettent en oeuvre un mode social d'opposition. Toutefois, l'hospitalité et la recherche de réparation, normes visant à dépasser le sentiment d'insécurité, transcendent les cloisonnements : cette réponse afghane, recherche d'une égale dignité au bénéfice de tous, est la composante d'une société ouverte et évolutive.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336389103
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Comprendre le Moyen-Orient
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Louis BLIN, Le monde arabe dans les albums de Tintin , 2015.
Nicolas TENEZE, Israël et sa dissuasion, histoire et politique d’un paradoxe , 2015.
Inan SEVINÇ, L’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme par la Turquie , 2015.
Mesut BEDIRHANOĞLU, La conception turque de la laïcité, à l’épreuve du standard européen de société démocratique , 2015.
Ibrahim Ö. KABOGLU et Eric SALES, Le droit constitutionnel truc. Entre coup d’État et démocratie, 2015.
Gérard FELLOUS, Daech – « État islamique ». Cancer d’un monde arabo-musulman en recomposition. Un conflit international long et incertain , 2015.
Mamduh NAYOUF, Vers le déclin de l’influence américaine au Moyen-Orient ?, 2014.
Hillel COHEN, Les Palestiniens face à la conquête sioniste (1917-1948). Traîtres ou patriotes ?, 2014.
Pierre JAQUET, L’Etat palestinien face à l’impuissance internationale , 2013.
Firouzeh NAHAVANDI, L’Iran dans le monde , 2013.
Aline KORBAN, L’évolution idéologique du Hezbollah , 2013.
Samy DORLIAN, La mouvance zaydite dans le Yémen contemporain , 2013.
Gamâl AL-BANNA, L’islam, la liberté, la laïcité et le crime de la Tribu des "Il nous a été rapporté", 2013.
Daniel CLAIRVAUX, Iran : la contre-révolution islamique, 2013.
Naïm STIFAN ATEEK, Le cri d’un chrétien palestinien pour la réconciliation. Pour une théologie palestinienne de la libération , 2013.
Titre
Gaït Gauhar ARCHAMBEAUD






AFGHANISTAN

ANTHROPOLOGIE DE L’EGALITE
SUR UNE ZONE DE FRACTURE
DU SYSTEME-MONDE


Préface de Georges Lefeuvre








L’Harmattan
Du même auteur, aux éditions de L’Harmattan :
Le principe d’Egalité et la constitution de l’Afghanistan de janvier 2004

Sur internet : Le blog de Gauhar

La forme originale et complète du présent ouvrage, avec tout son appareillage scientifique, a été rédigée pour un doctorat en science politique soutenu en mai 2013 sous le titre : L’Afghanistan et le langage de l’égalité : une approche de la poïétique du contrat social sur une zone de fracture du système-monde.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73921-2
Préface
Trente-cinq ans après l’invasion soviétique, dix-huit ans après l’arrivée des talibans au pouvoir et treize ans après leur défaite, l’Afghanistan ne va pas bien ; l’instabilité et les violences ont même tendance à croître. Tant d’experts de la Communauté internationale se sont pourtant penchés sur ce pays ! Mais quel pays ? Ou plutôt, quelle perception en avait l’Occident avant de s’y investir massivement ? Il suffit pour le savoir de relire les récits de voyage ou d’entendre les souvenirs de coopérants du milieu du 20 ème siècle, avant que l’URSS ne vienne justement bousculer brutalement l’image qu’ils en avaient : un pays de vertueuses traditions, de maîtrise courageuse du temps long, de douce poésie en réponse à l’aridité des sols et du climat, de politesse exquise à l’égard de ses hôtes… bref, un pays à l’abri des affres de la modernité, de ses rythmes trop rapides, de sa société de consommation, etc. Sans trop forcer le trait, l’Afghanistan apparaissait ainsi, dans l’imaginaire occidental, comme un conservatoire de l’humanité première, avant qu’elle ne fût corrompue par le développement.

Évidemment, cette représentation avait peu de chance de survivre à trente-cinq ans de conflits, mais la plupart des intervenants internationaux civils, des milliers depuis 2001, sont venus avec l’optimiste certitude que les programmes dits de reconstruction allaient tout simplement restaurer puis moderniser l’Afghanistan de leurs rêves et de leurs vœux. La déconvenue fut douloureuse, et pour quelques-uns qui s’en retournèrent chez eux avec une part d’admiration pour la résilience des Afghans, pour leur dignité dans la souffrance, combien d’autres eurent le ressentiment que la tradition, le tribalisme, le poids de la religion et la culture des inégalités étaient inhérents à l’Afghanistan et s’érigeaient comme autant d’obstacles insurmontables ? Comment était-il possible à leurs yeux que cette population, meurtrie et fracturée par trois décennies de guerre, soit si rétive à se saisir des valeurs universelles que nous leur proposions et qui avaient fait leurs preuves dans nos sociétés apaisées ou censées a priori l’être ? C’est qu’en réalité la démarche de la Communauté internationale était globalement trop ethnocentrée pour réussir. Les tonnes d’analyses et enquêtes d’experts produites depuis 2001 montrent trop souvent combien "les questions représentent la structure mentale de ceux qui les posent" (page 31). Je me souviens de cette réflexion offusquée d’une amie et collègue de la Commission européenne, alors que le sujet débattu ne s’y rapportait pas : "Mais enfin ! Comment peut-on davantage accepter que des femmes soient encore voilées dans les rues de Kaboul ?" Certes, mais la lamentation morale incantatoire ne répond pas à la question et ne suffit même pas à la poser avec un peu de pertinence. Je me souviens aussi d’avoir été soupçonné de sympathie envers les talibans pour la simple raison que j’avais souligné dès 2002 que la tentation politique d’ostraciser les Pashtounes (l’ethnie dont sont issus les talibans) ferait renaître le mouvement, alors défait, comme vecteur de reconquête de l’espace national et éventuellement du pouvoir central… Treize ans plus tard, le pouvoir central et la Communauté internationale pressent les talibans de s’asseoir à la table des négociations.

Si les jugements dichotomiques sont à ce point impropres à rendre compte des situations complexes, et inopérants politiquement, alors le livre de Gaït Gauhar Archambeaud arrive comme une respiration et une nécessité. Son approche n’est jamais ethnocentrée et, consciente des pièges à toutes les étapes de sa recherche, elle s’en explique clairement et sait s’en prémunir. Ce n’est pas si simple car l’auteure a aussi une longue relation sensible et personnelle à l’Afghanistan, qu’elle évoque une seule fois avec modestie et sobriété dans sa conclusion (page 357), comme fondement de sa "dynamique de recherche" et garantie de sa sécurité personnelle. La difficulté est alors "d’appréhender la réalité d’un système dont on est soi-même partie prenante" (page 27). Disons-le tout de suite, elle y réussit pleinement et transforme même l’essai de manière dynamique : les entretiens qu’elle mène à travers l’Afghanistan et qu’elle nous fait partager tout au long du livre, montrent que les moyens de sa recherche sont d’abord les humains, qu’elle se garde bien de faire entrer dans les grilles préétablies des enquêtes d’experts, mais qu’elle écoute sans a priori. Le résultat, dès le Titre Un de l’ouvrage, est une saine déconstruction de ce que l’on croyait savoir, surtout d’un sujet aussi médiatisé que celui de l’(in)égalité en Afghanistan, avant de tenter en Titre Deux d’élaborer la syntaxe afghane de l’égalité, c’est à dire faire le point sur des réalités complexes qui avaient échappé à la plupart des observateurs. Mettre ainsi l’humain au centre d’une démarche scientifique, n’est-ce pas ce qu’on appelle une approche humaniste, où l’humain est le sujet, à la différence de l’humanitaire où l’humain est l’objet d’une action déterminée ? Cela explique aussi la différence essentielle de cette recherche par rapport aux analyses et enquêtes des acteurs de la reconstruction, où il ne s’agit que d’évaluer auprès des populations la faisabilité et/ou les résultats de programmes spécifiques, à un moment donné. Or, la réalité humaine ne se découpe pas comme une miche de pain dont le spécialiste ne saisirait que la tranche dont il a besoin. Georges Ribeill, cité en page 152, le dit de manière plus

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