Ces fantasmes qui mènent le monde
162 pages
Français

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Ces fantasmes qui mènent le monde , livre ebook

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Description

Lorsque son inconscient pousse une femme à nier sa grossesse, ce fantasme est si puissant qu'il oblige son corps à la dissimuler. C'est que notre esprit possède deux territoires, unis mais différents : l'un est le conscient, et l'autre, celui de l'inconscient. Lorsque ces deux territoires s'entendent, leurs capacités s'additionnent pour le plus grand bien de l'individu et de l'humanité. Mais s'ils sont en conflit, c'est la chimère qu'a créée l'inconscient qui va prendre le commandement et conduire au malheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296498198
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur :
– Éloge de l’interdit , 2010, Paris, Eyrolles.
– Il faut sauver les pères , 2008, Paris, Payot.
– Du bon usage de la haine et du pardon , 2007, Paris, Payot.
– Pourquoi on en veut aux gens qui nous font du bien , 2006, Paris, Payot.
– Le déclin du modèle œdipien , 2004, Paris, L’Harmattan.
– Le roman familial de Freud , 2002, Paris, Payot.
– Les mères trop bonnes , 2000, Paris, L’Harmattan.
– Le sadomasochisme ordinaire , 1999, Paris, L’Harmattan,
– Travail du deuil, travail de vie , 1999, Paris, L’Harmattan,
– Cannibalisme psychique et obésité . 1997, Lausanne, Delachaux et Niestlé.
– Les sources inconscientes de la misogynie , 1977, Robert Laffont.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-97642-9
EAN : 9782296976429
Titre
Gabrielle RUBIN





Ces fantasmes qui mènent le monde

De l’influence de l’inconscient sur les individus et les sociétés
Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat

La collection Études Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tout ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse.
Déjà parus
Michel CONSTANTOPOULOS, Qu’est-ce qu’être un père ? , 2012.
Marie-Claude THOMAS, L’autisme et les langues , 2011.
Paul MARCIANO, L’accession de l’enfant à la connaissance. Compréhension et prise en charge des difficultés scolaires, 2010. Valérie BLANCO, Dits de divan , 2010.
Dominique KLOPFERT, Inceste maternel, incestuel meurtrier. À corps et sans cris , 2010.
Roseline BONNELLIER, Sous le soleil de Hölderlin : Œdipe en question , 2010.
Claudine VACHERET, Le groupe, l’affect et le temps , 2010.
Marie-Laure PERETTI, Le transsexualisme, une manière d’être au monde , 2009.
Jean-Tristan RICHARD, Nouveaux regards sur le handicap , 2009. Philippe CORVAL, Violence, psychopathie et socioculture , 2009. Stéphane LELONG, L’inceste en question. Secret et signalement , 2009.
Paul DUCROS , Ontologie de la psychanalyse , 2008.
Pierre FOSSION, Mari-Carmen REJAS, Siegi HIRSCH, La Trans-Parentalité. La psychothérapie à l’épreuve des nouvelles familles, 2008.
Bruno de FLORENCE, Musique, sémiotique et pulsion , 2008. Georges ABRAHAM et Maud STRUCHEN, En quête de soi. Un voyage extraordinaire pour se connaître et se reconnaître , 2008.
Introduction
Comme tous les gens sensés, j’ai longtemps cru que rien n’était plus consistant, ni plus stable, ni plus fiable que la réalité, la bonne, la solide, la rassurante réalité, celle qui finirait toujours par s’imposer, même aux plus obtus des rêveurs.
Mais au fur et à mesure que j’avançais dans ma recherche, j’ai dû convenir qu’il n’en était rien et que cette réalité qui avait à mes yeux la stabilité d’un roc n’avait souvent, face aux fantasmes, pas plus de consistance qu’une bulle de savon.
On sait que l’humanité avance à force d’erreurs dont on découvre ensuite la vraie nature, lorsque la réalité vient imposer son démenti. Quelle que soit la résistance que le plus grand nombre oppose à une nouvelle façon de voir, nous finissons cependant tous par accepter, fut-ce avec impatience et même avec colère, une réalité que vient corroborer la science.
Il faut attendre longtemps avant d’y arriver et même parfois patienter jusqu’à ce qu’une nouvelle génération soit venue remplacer l’ancienne ; en effet les enfants de ceux qui refusaient une nouvelle façon de comprendre le monde l’acceptent sans problèmes, tout simplement parce qu’ils sont de leur temps.
Ces nouvelles idées, maintenant acceptées, comportent inévitablement elles aussi des erreurs que le futur devra corriger, mais l’accumulation des preuves et les réalisations qui s’en sont suivies nous auront quand même permis de progresser.
Ainsi, d’erreurs en erreurs et par un incessant travail de correction, la quantité d’idées auxquelles on peut attribuer un degré de réalité satisfaisant augmente constamment.
Mais si la réalité finit tôt ou tard par l’emporter dans les conflits qui opposent l’erreur à la réalité, c’est parce que malgré d’énormes différences, toutes deux se développent dans le même territoire, celui du conscient 1 .
Mais il y a en nous deux façons dissemblables – et même opposées – d’appréhender le monde : l’une qui naît dans l’inconscient tandis que l’autre réside dans le conscient, et qui sont généralement incompatibles entre elles.
Ces deux façons de voir cohabitent en nous, mais elles ne peuvent pas s’influencer l’une l’autre parce qu’elles se trouvent dans deux univers qui ne communiquent que rarement entre eux, et c’est pourquoi nous avons deux façons différentes de comprendre ce qui nous entoure.
Les deux univers – et donc les deux façons de voir – ne se détruisent pas, ils continuent à exister parallèlement en nous.
Une dualité de pensée est impossible à concevoir pour le conscient, et il parvient donc le plus souvent à refouler ce qui vient de l’inconscient. Mais, contraint à s’exprimer autrement, celui-ci n’en est que plus fort et c’est en dirigeant silencieusement la vie des êtres humains, soit de façon individuelle, soit de façon collective, qu’il se manifeste.
Il y a de bons fantasmes et de mauvais fantasmes, il y en a qui nous aident à vivre et d’autres qui nous empêchent de vivre, il y a ceux qui nous ouvrent la porte du rêve et de la création, et ceux qui nous l’interdisent pour toujours.
Chacun d’entre nous peut voir le fantasme à l’œuvre, car qui ne connaît des gens dont on ne s’explique pas pourquoi, malgré leur dons et leur excellent travail, ils n’obtiennent pas la place qu’ils mériteraient ou encore par quel mystère tel homme (ou telle femme) choisit pour conjoint une personne qui n’est visiblement pas celle qui lui convient. Après un temps plus ou moins long, le couple divorce et – à la stupéfaction des amis – le divorcé choisit un conjoint qui ressemble au précédent avec, évidemment, aussi peu de chances de réussite.
La raison en est que nous possédons deux savoirs, qui sont issus de nos deux territoires psychiques : le territoire du conscient abrite la raison, la capacité d’analyser et de déduire, celle de juger avec pertinence, l’esprit logique, les sciences, etc. Vivant sous son contrôle, il possède une continuité de pensée qui permet une meilleure appréhension de la réalité extérieure.
Les pulsions, les émotions, les sentiments et une grande part de la créativité se développent dans le territoire de l’inconscient dont ils sont les rejetons. Parce qu’ils obéissent à une autre logique, ils se manifestent le plus souvent subitement et apparemment sans cause visible, et c’est pour cela qu’ils nous paraissent étranges et qu’ils sont difficiles à saisir par la part rationnelle de notre esprit.
Une comparaison entre ce qui oppose, d’un côté, le fantasme à la réalité, et de l’autre, l’erreur à la réalité, est particulièrement éclairante : par exemple, lorsque les astronomes avaient commencé à affirmer que c’était la terre qui tournait autour du soleil, il n’y avait d’abord eu que des scientifiques pour le croire.
Le temps passant, de plus en plus de non spécialistes avait accepté une réalité qui avait été démontrée, mais que beaucoup d’autres continuaient à nier.
Mais, pour les uns comme pour les autres, les deux opinions étaient incompatibles et ne pouvaient coexister : ou bien le soleil tournait autour de la terre, ou bien c’était la terre qui tournait autour du soleil ; on pouvait choisir l’une ou l’autre affirmation, mais sûrement pas l’une et l’autre en même temps , et l’une devait être reconnue comme une erreur et l’autre comme l’expression de la réalité.
Il n’en est pas du tout ainsi en ce qui concerne le fantasme, qu’aucune réalité avérée ne peut détruire puisque réalité et fantasme sont imperméables l’un à l’autre 2

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