Critique de la déraison évolutionniste
436 pages
Français

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Critique de la déraison évolutionniste , livre ebook

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Description

Pour l'évolutionnisme, le changement est continuel et l'humanité s'est installée dans un processus linéaire, sans césures, la conduisant vers un bien-être toujours supérieur. Cet ouvrage relève les jugements de valeur et les erreurs scientifiques, objectivement constatés, que cette idéologie a installés dans la pensée sociale. Aux apories de la déraison évolutionniste, l'ouvrage oppose les rudiments d'une socio-anthropologie, échafaudée sur les concepts de symbolique, de rupture et d'historicité pour poser les jalons d'une vision plus réaliste du changement social.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2006
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336262031
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Sociologies et environnement dirigée par Salvador JUAN
Le « progrès » est aussi progrès d’une menace de plus en plus exportée vers les pays les plus dépendants. Trop peu de travaux sociologiques émergent pour rendre intelligibles les tendances profondes d’une société à la fois plus inhumaine, plus dangereuse pour les équilibres du milieu et plus riche. La collection Sociologies et environnement est née de ce constat. Certes, selon le mot du poète Hölderlin, avec la menace croît ce qui sauve , mais seule une conscience informée des risques et de ce qui provoque la dégradation tant de la qualité que des conditions de vie est susceptible de se concrétiser en réformes humainement supportables et socialement admissibles...
Dans une perspective socio-anthropologique et critique, tant des questions d’environnement global que d’écologie urbaine et de vie quotidienne, en articulant les interprétations théoriques et les résultats empiriques, la collection Sociologies et environnement entend participer à l’émergence de cette conscience sociale. Elle présente aussi les alternatives portées par les mouvements sociaux et les pratiques de résistance contestant le productivisme ou la domination des appareils technocratiques.
Ouvrages parus dans la collection : La société inhumaine (Salvador JUAN), 2001 La vie contaminée (Frédérick LEMARCHAND), 2002 L’écologie au quotidien (Michèle DOBRE), 2002 Conditions et genres de vie (dirs. S. JUAN & D. LE GALL), 2002 La vie associative à Saint-Lô (Stéphane CORBIN), 2003 Genres de vie et intimité (dir. Didier LE GALL), 2005 Ecologisme et travail (Gérard BOUDESSEUL), 2005 L’eau comme fait social (C. BERGER & J.-L. ROQUES), 2005 CPNT, entre écologisme et poujadisme (Céline VIVENT), 2005
Sommaire
Collection Sociologies et environnement dirigée par Salvador JUAN Page de titre Du même auteur: Page de Copyright Avant-propos introductif Chapitre premier - Le grand sophisme des sciences humaines Chapitre deuxième - Eclats d’évolutionnisme sommaire et sophistiqué avant le siècle des Lumières Chapitre troisième - De l’évolutionnisme des Lumières à celui du positivisme Chapitre quatrième - De l’évolutionnisme biologique à l’évolutionnisme sociologique Chapitre cinquième - Entre l’évolution naturelle et l’institution historique de la société : les contradictions de Durkheim et de son époque Chapitre sixième - Les contradictions des autres « durkheimiens » et de l’organicisme institutionnaliste Chapitre septième - L’eugénisme libéral, l’individualisme et l’évolutionnisme Chapitre huitième - Les dérives évolutionnistes de la psycho-anthropologie Chapitre neuvième - Ethnologie ou éthologie ? L’animalisation synchronique de l’Homme Chapitre dixième - Pseudo-anthropologie de la paléontologie : l’animalisation diachronique de l’Homme Chapitre onzième - Evolution et changement comme mouvements : les sociologies de l’action face à l’évolutionnisme Chapitre douzième - Evolution et changement comme développement : latences du productivisme et du progressisme technophile Chapitre treizième - Les tendances du système et les innovations des acteurs Chapitre quatorzième - Histoire et anthropo-histoire du XX e siècle face à l’évolution : comparatisme et historiographies évolutionnistes Chapitre quinzième - Le dévoiement évolutionniste des concepts de structure, système, fonction et organisation Chapitre seizième - Les limitations évolutionnistes de la pensée critique du XX e siècle Conclusion Epilogue - Jalons théoriques pour un actionnalisme institutionnaliste Index Bibliographie Sociologie à l’Harmattan
Critique de la déraison évolutionniste
Animalisation de l'homme et processus de « civilisation »

Salvador Juan
Du même auteur:
Chez L’ Harmattan
Organisation et management en question(s) , (coord. géné.), 1988
Les sentiers du quotidien  ; rigidité, fluidité des espaces sociaux et trajets routiniers en ville , avec la particip. de H. Orain, A. Poirier et J.F. Poltorak, L’Harmattan, 1997
La société inhumaine . Mal-vivre dans le bien-être, L’Harmattan, 2001
Conditions et genres de vie. Chroniques d’une autre France, L’Harmattan, coll. Sociologies et environnement, (co-dir. avec D. Le Gall), 2002
Chez d’autres éditeurs
Sociologie des genres de vie  ; morphologie culturelle et dynamique des positions sociales , P.U.F. , 1991
Les formes élémentaires de la vie quotidienne , P.U.F., 1995
Méthodes de recherche en sciences sociohumaines. Exploration critique des techniques , P.U.F., 1999
Dictionnaire des risques , (co-dir. avec M. Dobré, Y. Dupont, A. Haesler, C. Herbert, D. Le Gall et F. Lemarchand), coord. géné. Y. Dupont, Armand Colin, 2003
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan @wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296002838
EAN : 9782296002838
Avant-propos introductif
Autant le préciser d’emblée, ce livre ne procède d’aucune manière à une mise en cause du principe d’évolution en biologie, principe que l’on considère, si tant est que les non biologistes puissent avoir un avis autorisé sur cette question complexe, comme globalement acquis en dépit des débats et controverses relatifs aux notions d’adaptation, de lutte et d’entraide des différentes espèces végétales ou animales. Il ne se prononce pas sur le degré de validité ou de généralité de ces processus, débat laissé aux biologistes, sauf lorsqu’il s’agit de transférer directement des connaissances de la biologie animale ou végétale vers le monde sociohumain.
Cet ouvrage vise, en revanche, à montrer l’inconséquence et le danger des analogies ou glissements de sens des sciences de la vie vers les sciences sociohumaines ; il dénonce les prétentions de la biologie à expliquer les institutions, ces oeuvres à la fois collectives, transitives et impersonnelles perpétuant, sur le mode plus ou moins sédimenté, une action humaine passée. Que la survie des plus adaptés puisse expliquer l’existence de toutes sortes d’organismes vivants semble réaliste ; qu’elle fasse consensus ne signifie d’aucune manière que l’histoire sociohumaine respecte les mêmes lois que l’histoire naturelle. Mais son propos va au-delà de la pure défense territoriale d’un ensemble de disciplines. L’enjeu essentiel de ce travail est de rappeler les spécificités des mouvements sociaux, des ruptures instituantes, des innovations culturelles ou des conflits face aux diverses formes de naturalisation de l’histoire et des rapports sociaux. Le livre vise donc, par extension, à montrer l’incohérence des analyses selon lesquelles les processus sociaux s’enclencheraient mécaniquement, par exemple celles des raisonnements laissant croire que de la croissance économique en soi ou de toute innovation technoscientifique surgirait automatiquement le progrès humain.
Bien que le projet initial ne se soit pas voulu iconoclaste, l’ouvrage risque d’apparaître comme tel. Une critique transversale comme la nôtre peut susciter chez le lecteur des réactions plus ou moins épidermiques de défense, chacun ayant ses auteurs préférés, voire fétiches. Pourtant, ce livre à mi-chemin de la sociologie de la connaissance et de l’histoire de la pensée ne remet en cause aucun auteur, aucune discipline ni aucune école en particulier. Au contraire, il s’attache à montrer que l’évolutionnisme, dans ses multiples facettes, est un milieu idéologique de circulation de toutes sortes d’idées et de concepts habité, plus ou moins durablement, par de très nombreux auteurs de toutes obédiences théoriques, y compris par celui 1 qui écrit ces lignes. C’est pourquoi il faut évacuer le plus vite possible tout procès d’intention facile ou banal dès lors que l’évolutionnisme est mis en question.
Il est inenvisageable de ne pas reconnaître, dans certains domaines, des améliorations tangibles de l’existence humaine : que le patrimoine de connaissances de l’humanité s’épaississe, que la mortalité infantile diminue et que l’espérance de vie (relativement autonome) augmente, surtout dans les pays les plus développés, que l’on sache mieux soulager les souffrances physiques ou psychiques, que les cumuls et les partages de connaissances de toutes sortes finissent par faciliter certaines séquences opératoires personnelles, avec ou sans machines, ou que des réformes politiques puissent être utiles, sont des certitudes, des faits avérés qui ne souffrent pas de remise en cause. On ne s’inscrit donc pas dans la lignée des critiques aveugles du progrès. Le livre incite seulement à ne pas tout confondre. Si certains, surtout à gauche, admettent aisément que l’augmentation des profits ou de la rente (financière, foncière) plus ou moins spéculative n’est pas nécessairement un progrès social, beaucoup ont encore du

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