Guide des croyances et symboles
250 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Guide des croyances et symboles , livre ebook

250 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Bambara, Malinké, Dogon, Peul... Les noms pleins de couleurs de ces peuples suscitent une véritable fascination sur notre imaginaire. La pratique des rites, l'utilisation des symboles et le rappel des mythes maintiennent ce lien secret entre l'homme et son corps, son environnement, comme avec les puissances surnaturelles. C'est à un authentique cheminement initiatique que nous convie cette exploration du mystère des coutumes ancestrales de l'organisation des castes, des croyances et rituels des hommes de la Société Traditionnelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 312
EAN13 9782336271941
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747577915
EAN: 9782747577915
Guide des croyances et symboles
Afrique : Bambara, Dogon, Peul

Liliane Prevost
Isabelle de Courtilles
Du même auteur
Ouvrages de Liliane PREVOST
Les écumeurs du désert (“Jeunesse”, Editions Verso, Guéret).
Sorry Bamba, de la Tradition à la world music (Editions l’Harmattan, Paris, 1996).
Guide de la sagesse africaine , en collaboration avec Barnabé Laye (Editions l’Harmattan, Paris, 1999).
Photos de la couverture et du texte : Bertrand PREVOST
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Du même auteur Epigraphe AVANT-PROPOS 1 - PANORAMA HISTORIQUE DES PEUPLES 2 - LE MONDE RELIGIEUX 3 - LA CROYANCE AUX CULTES DES GENIES 4 - LES HOMMES DE CASTE : LES ARTISANS 5 - LES HOMMES-CLES DE LA SOCIETE TRADITIONNELLE 6 - LES HOMMES DU POUVOIR INITIATIQUE 7 - LE MASQUE RITUEL 8 - L’HOMME-MICROCOSME 9 - L’HOMME ET LES ETAPES DE SA VIE 10 - LES RITES DE L’HOMME 11 - LE CORPS HUMAIN ET SES SYMBOLES 12 - LA PARURE DU CORPS PETIT ABECEDAIRE BIBLIOGRAPHIE Etudes Africaines
“L’homme ne doit pas s’attacher au monde des apparences”
(proverbe dogon).
AVANT-PROPOS
Dans l’Ouest de l’Afrique, la vieille terre du Mali a engendré des peuples dont la vie s’organise encore autour des coutumes ancestrales de leurs ethnies. Leurs noms pleins de couleurs invitent à un mystérieux voyage dans une réalité autre de l’inscription de l’homme dans l’univers.
Bambara, Bobo, Bozo, Dioula, Dogon, Malinké, Maure, Mossi, Peu], Sarakollé, Songhay, Touareg, Toucouleur, et tous les autres, font de la tradition une représentation de l’école de la vie, un engagement de l’homme dans sa totalité. “L’éducation de l’honnête homme commence à l’âge où il n’a qu’un petit chiffon pour pagne”. C’est dire que la sagesse se distille dès les premiers temps de la vie, ce au travers d’un enseignement oral qui englobe diverses formes d’éducations traditionnelles et initiatiques : récits généalogiques, poésies épiques, contes mythiques, chants, sciences de la nature, initiation aux métiers artisanaux, satires. Même s’ils connaissent un genre d’écriture, composée de signes et d’idéogrammes, ces peuples communiquent essentiellement entre eux dans la langue véhiculaire du bambara. Toutefois, on peut dénombrer 23 langues parlées : outre leur langue maternelle, les Maliens pratiquent généralement une deuxième, voire une troisième langue.
Ainsi, ces peuples qui se côtoient sur un même territoire épousent-ils naturellement les coutumes les uns des autres tout en s’enrichissant des expériences vécues par leurs pères.
Mais, sans chronologie et sans date chiffrée, l’histoire ne pourrait garantir l’authenticité des hauts faits des hommes des anciens empires du Mali. C’est la raison pour laquelle la Tradition orale se réfère toujours à des listes de personnages situés dans le temps et par générations. Et là où l’écrit n’existe pas, la valeur de l’homme-témoin est primordiale, car seule est reconnue pour valable la tradition orale fondée sur un témoignage oculaire, et pour (faire) respecter la solidité de sa parole, le traditionaliste ne dévoile son savoir que sous contrôle, oeuvrant pour la préservation de l’identité et des valeurs morales de chaque peuple.
Le traditionaliste malien, Amadou Hampâté Bâ, a réussi, en 1960, à faire entrer les traditions orales africaines dans le Patrimoine de humanité de l’Unesco. Il a rappelé que la connaissance passait par “l’ouverture des yeux”, favorisée par l’acquisition d’un enseignement révélé au cours de diverses cérémonies traditionnelles et initiatiques, et par un cheminement plus intime accompli en soi-même, au travers du vécu, enrichi tout au long de la vie d’observations et d’expériences personnelles.
“ Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ”. Cette célèbre formule exprime l’urgence éprouvée par A. Hampâté Bâ de sensibiliser les jeunes générations de la Terre d’Afrique au péril qui guette toute société quand elle se coupe de ses traditions. Un rituel qui n’est plus respecté ? Un mythe tombe dans la nuit. Une technique qui n’est plus maîtrisée ? Un symbole s’estompe. Et, effectivement tout homme de la Connaissance qui s’en va rejoindre le monde des ancêtres emporte avec lui les secrets initiatiques qui renforcent le comportement spirituel et sacré dans les actes de la vie. On peut comprendre alors jusqu’à quel point la mise en vulnérabilité de la pensée traditionnelle peut fragiliser la cohérence et la solidarité des groupes sociaux.

Depuis l’apparition de l’Homme sur la terre, les grands mythes de la création lui accordent une place privilégiée au sein de l’Univers. Conscient de ce que son corps est périssable et son destin temporaire et fini, l’Homme cherche des alliés moins fragiles et de consistance plus stable et plus durable dans la Nature : astres, éléments, animaux, végétaux, minéraux. En se reliant à eux, aux forces vives de la vie qui l’entourent et habitent toutes choses, en tentant de les apprivoiser, il se sécurise, se fortifie, se prolonge, parfait son intégration dans le grand mouvement de l’Univers.
Pour Dominique Zang, “l’Homme commande aux végétaux et aux animaux, il exerce son autorité sur la marche du temps, il oblige les nuages à laisser tomber la pluie, il somme la foudre de s’éloigner. Par la connaissance de soi, l’être humain devient thaumaturge ou se croit tel, car en se connaissant il connaît les autres reliés à lui par des liens invisibles et il peut apprécier la valeur de tout ce qui l’entoure. Centre d’un univers relationnel, l’homme en devient souverain”.
Rêve ou réalité, ou les deux ensemble, le processus d’intégration de l’Homme dans l’univers trouve sa source et sa finalité dans la stricte condition humaine au travers de sa capacité de symbolisation et de conception du sacré. Ainsi tous les éléments de la nature, à commencer par le corps humain lui-même, vont servir de supports symboliques.
Par exemple, permis ou prohibés, certains gestes ou mouvements du corps sont interprétables comme des symboles : une danse peut mimer les circonvolutions originelles ou l’accouplement ; certains gestes de bras peuvent informer sur un état d’âme (tristesse, joie, désolation). Les gestes lient, marquent des frontières, distribuent et manipulent des forces, changent d’énergie lieux et choses, apportant aux hommes le salut ou la destruction. Les gestes rituels s’articulent par rapport au corps humain et délimitent l’espace, donnant une orientation et une signification à tout ce qui se trouve et se meut dans cet espace selon deux pôles : bénéfique et maléfique.
Le geste qui se meut dans l’axe vertical est le geste idéal : il relie les hauteurs du ciel aux profondeurs de la terre. Dans la plupart des rituels africains, le geste positif est dirigé vers le haut (pôle de vie, de croissance, de puissance) et le geste négatif vers le bas (pôle de mort et de chaos, de maigreur, de faiblesse).
Au Mali, pour l’homme de la société traditionnelle, la pratique des rites, l’utilisation des symboles et le rappel des mythes maintiennent ce lien entre la conception du symbole et concentration du sacré. Les rites actualisent les mythes, tandis que les symboles trouvent leur signification dans les mythes et leur efficacité dans les rites.
La pratique des rituels permet à l’homme social d’être fréquemment en contact avec ses semblables, et à l’homme religieux de transcender le temporel et d’entrer en contact avec les puissances surnaturelles.
Par l’exploration de sa propre personne, l’homme religieux place le corps à différents plans de conscience possibles, lui donnant la plénitude de sa fonction symbolique.
Ce qui fait dire à Clémentine M. Faïk-Nzuji, que l’homme religieux africain s’affirme comme l’un des êtres les plus importants de la création.
Dans sa conduite individuelle et dans son comportement social, l’homme se souvient de son origine : son corps commémore les gestes de la première création, son verbe répercute les sons infinis de l’univers.
Des éléments du corps (cheveux, rognures, ongles, fragments d’os) peuvent être prélevés pour servir de symboles dans des pratiques magico-religieuses, tout comme des modifications corporelles (scarifications, tatouages, enduits, fards et autres marques cutanées) font du corps humain un canal naturel par lequel les divinités et les ancêtres eux-mêmes viennent à la rencontre des vivants. Quant aux danses, gestes, attitudes et mouvements, ils dominent et harmonisent la trame des célébrations rituelles. Par eux, les objets inertes prennent vie et acquièrent une efficacité opérante dans les rites où ils interviennent.
Enfin, le corps peut être appréhendé comme vecteur du Verbe. Principe premier de la vie, le Verbe est constitué de paroles vivantes par lesque

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents