Histoire ancienne de l Orient jusqu aux guerres médiques. CIVILISATION,   MŒURS, RELIGION ET ART DE L ÉGYPT
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Histoire ancienne de l'Orient jusqu'aux guerres médiques. CIVILISATION, MŒURS, RELIGION ET ART DE L'ÉGYPT

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Histoire ancienne de l'Orient jusqu'aux guerres médiques. CIVILISATION, MŒURS, RELIGION ET. ART DE L'ÉGYPTE. François Lenormant (1837-1883) ...

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Histoire ancienne de l'Orient jusqu'aux guerres médiques CIVILISATION, MŒURS, RELIGION ET ART DE L’ÉGYPTE François Lenormant (1837-1883) Volume troisième CHAPITRE PREMIER. — ORGANISATION SOCIALE ET POLITIQUE ET MŒURS § 1. — Constitution sociale du peuple égyptien. - § 2. — La royauté. - § 3. — Organisation administrative. - § 4. — Le personnel administratif et la corporation des scribes. - § 5. — Lois et organisation judiciaire. - § 6. — Industrie et commerce. - § 7. — Mœurs et coutumes. CHAPITRE II. — LITTERATURE ET SCIENCES § 1. — L’écriture. - § 2. — Les livres. - § 3. — Astronomie, mathématiques, astrologie. - § 4. — Médecine. - § 5. — Magie. § 6. — Recueils de préceptes et de maximes morales. - § 7. — Contes et romans. CHAPITRE III. — RELIGION. § 1. — Unité divine et multiplicité des dieux. - § 2. — Le dieu Soleil. - § 3. — Les dieux régnant sur la terre. Osiri. - § 4. — Triades et ennéades diverses. - § 5. — Le culte des animaux. - § 6. — Genèse et développement de la religion égyptienne. - § 7. — Les doctrines sur l’autre vie. - § 8. — Les rites des funérailles. - § 9. — Le Livre des Morts et les autres écrits analogues. CHAPITRE IV. — ARTS ET MONUMENTS. § 1. — Caractères généraux de l’art égyptien. — Architecture. - § 2. — Caractères généraux de l’art égyptien. — Sculpture. - § 3. — Caractères généraux de l’art égyptien. — Peinture. - § 4. — Principaux monuments. — Les Pyramides. - § 5. —Le Labyrinthe. - § 6. — Tombeaux. - § 7. — Temples. - § 8. — Palais. CHAPITRE PREMIER. — ORGANISATION SOCIALE ET POLITIQUE ET MŒURS. § 1. — CONSTITUTION SOCIALE DU PEUPLE ÉGYPTIEN La division du peuple en classes était la base de la constitution sociale de l’Égypte antique ; la royauté en était le sommet. Le nombre de ces classes varie dans Hérodote et Diodore de Sicile, les deux écrivains de la littérature classique qui nous ont fourni des renseignements à cet égard. Le premier distingue sept classes : les prêtres, les guerriers, les bouviers, les porchers, les gens de métier, les interprètes, les pilotes. Le second divise autrement la population. Pour lui, il n’y a que cinq classes : les prêtres, les guerriers, les agriculteurs, les pasteurs, les artisans. Cette divergence entre les deux historiens, qui avaient tous deux vu et parcouru l’Égypte, indique que les renseignements qu’ils nous ont transmis sur celte matière étaient incomplets et assez légèrement pris. Dep lus, bien des conditions civiles que nous voyons signalées et mentionnées sur les monuments ne rentrent naturellement dans aucune des classes énumérées par les deux écrivains grecs. On a longtemps supposé, sur la foi de témoignages mal interprétés, que le peuple égyptien était sévèrement divisé en castes. Un savant français, J.-J. Ampère, a victorieusement réfuté cette idée1. La caste, en effet, n’existe qu’à trois conditions imposées à ses membres : s’abstenir de certaines professions qui leur sont interdites, se préserver de toute alliance en dehors de la caste, continuer la profession qu’on a reçue de ses pères. Or, pour ne parler que des classes sacerdotale et militaire, au sein desquelles les professions se seraient transmises de père en fils suivant Hérodote et Diodore, voici ce que nous apprennent les monuments : 1° Les fonctions sacerdotales et militaires, loin d’être exclusives, étaient souvent associées les unes avec les autres, et chacune d’elles avec des fonctions civiles, le même personnage pouvant porter un titre sacerdotal, un titre militaire et un titre civil ; 2° un personnage revêtu d’un titre militaire pouvait s’unir à la fille d’un personnage investi d’une dignité sacerdotale ; 3° les membres d’une même famille, soit le père, soit le fils, pouvaient remplir l’un des fonctions militaires, l’autre des fonctions civiles ; ces fonctions enfin ne passaient pas nécessairement aux enfants. Il n’y avait donc pas de caste sacerdotale dans le sens rigoureux du mot, puisque les prêtres pouvaient être en même temps généraux ou gouverneurs de provinces, architectes ou juges. Il en était de même de l’état militaire, dans lequel le même homme était chef des archers et gouverneur de l’Éthiopie méridionale, préposé aux constructions royales et chef d’un corps de mercenaires étrangers. L’hérédité n’était pas non plus la loi générale de la société égyptienne. Sans doute le fils héritait souvent de l’emploi de son père, et plus souvent dans les classes sacerdotale et militaire que dans les autres ; mais ce fait, qui se retrouve dans une foule d’autres sociétés, ne prouve nullement que l’hérédité fût absolue et universelle. Il y avait jadis en France une classe essentiellement vouée à la guerre, c’était la noblesse ; il y en avait une autre au sein de laquelle les charges se transmettaient à peu près de père en fils, c’était la classe des 1 Dans un mémoire qui a été réimprimé à la suite de son Voyage en Égypte, Paris, 1868. magistrats. On n’en conclura pas cependant que la France ait jamais été soumise au régime des castes. Il serait donc plus juste de traduire par le mot corporation, ainsi que l’a fait Ampère, le mot grec auquel on a donné le sens de caste en parlant de l’ancienne Égypte. De toutes les classes entre lesquelles se partageait la société égyptienne, celles des guerriers et des prêtres jouissaient des plus grands honneurs. Les prêtres, surtout sous les dernières dynasties, formaient dans l’État une sorte de noblesse privilégiée. Ils remplissaient les plus hautes fonctions et possédaient la plus grande et la meilleure partie du sol ; et pour rendre cette propriété inviolable, ils la représentaient comme un don de la déesse Isi, qui leur avait, dans le temps où elle était sur la terre, assigné un tiers du pays. Ces terres étaient exemptes de toute espèce d’impôts ; elles étaient ordinairement affermées moyennant une redevance qui constituait le trésor commun du temple dont les terres dépendaient, et qui était employée aux dépenses du culte des divinités, ainsi qu’à l’entretien des prêtres et de leurs nombreux subordonnés. Les prêtres, disent les écrivains classiques, ne dépensaient rien de leurs biens propres ; chacun d’eux recevait sa portion des viandes sacrées, qu’on leur donnait cuites ; on leur distribuait même chaque jour une grande quantité de bœufs et d’oies ; on leur donnait aussi du vin, mais il ne leur était pas permis démanger du poisson. Cette dernière prescription était d’une rigueur absolue. Manger du poisson, pour un prêtre égyptien,
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