HISTOIRE DE LA GRÈCE - Septième volume
214 pages
Français

HISTOIRE DE LA GRÈCE - Septième volume

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
214 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

HISTOIRE DE LA GRÈCE depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin de la génération contemporaine d'Alexandre Le Grand. George Grote traduction ...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

HISTOIRE DE LA GRÈCE depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin de la génération contemporaine d’Alexandre Le Grand George Grote traduction d’Alfred Sadous SEPTIÈME VOLUME CHAPITRE I — COMBAT DES THERMOPYLÆ ET D’ARTEMISION. Ce fut pendant que les États du nord de la. Grèce abandonnaient ainsi successivement la cause commune, que les députés assemblés à l’isthme prirent entre eux l’engagement solennel, en cas de succès, d’infliger un juste châtiment à ces frères qui refusaient de se joindre à eux, de frapper leurs biens d’une dîme, et peut-être de consacrer un dixième de leurs personnes au profit du dieu de Delphes. On devait faire exception pour les États qui avaient été forcés de céder par une nécessité irrésistible1. Il semblait à ce moment bien peu vraisemblable qu’un tel vœu reçût son accomplissement. C’était la manifestation d’un sentiment déterminé, liant ensemble les États qui prenaient l’engagement, mais il n’a pu contribuer beaucoup à intimider les autres. Déployer leurs propres forces, c’était le seul moyen efficace de maintenir ensemble des alliés douteux. Le défilé des Thermopylæ fut alors choisi comme le point le plus commode pour la défense, après celui de Tempê : — il laissait en dehors, il est vrai, et abandonnait à l’ennemi les Thessaliens, les Perrhæbiens, les Magnêtes, les Achæens Phthiôtes, les Dolopes, les Ænianes, les Maliens, etc., qui auraient été compris si la dernière ligne avait été adoptée ; mais il comprenait la plus vaste étendue compatible avec la sûreté du pays. La position des Thermopylæ présentait un autre avantage qui ne pouvait se trouver à Tempê ; la terre ferme n’était séparée ici de l’île d’Eubœa que par un détroit resserré, d’environ deux milles et demi (= 4 kilom.) dans sa plus petite largeur, entre le mont Knêmis et le cap Kênæon. Dans la partie septentrionale de l’Eubœa, faisant immédiatement face à la Magnêsia et à l’Achæa Phthiôtis, était située la ligne de côtes appelée Artémision ; nom dérivant du temple d’Artemis, qui était ce qu’elle avait de plus saillant et appartenait à la ville d’Histiæa. On convint que la flotte grecque s’y rassemblerait, afin d’agir de concert avec l’armée de terre et de s’opposer à la marche des Perses sur deux éléments à la fois. On supposait qu’il était favorable pour les Grecs de combattre dans un espace étroit2, sur mer non moins que sur terre, en ce que leurs vaisseaux étaient inférieurs en nombre, et avaient une marche plus lourde que ceux qui étaient au service des Perses. D’après la position d’Artémision, on calculait qu’ils pourraient empêcher la flotte persane d’avancer dans le détroit resserré qui sépare l’Eubœa de la terre ferme au nord et à l’ouest, et qui, entre Chalkis et la Bœôtia, devient assez étroit pour qu’on y puisse jeter un pont. C’était à ce dernier point que les marins grecs auraient préféré établir leur défense : mais l’occupation de la partie septentrionale du détroit Eubœen était indispensable pour empêcher la flotté des Perses de débarquer des troupes sur les derrières des défenseurs des Thermopylæ. La limite occidentale de ce détroit Eubœen est formée par ce qu’on appelait alors le golfe Maliaque, dans lequel se jetait le fleuve Spercheios, — après un cours de l’ouest à l’est entre la ligne du mont Othrys au nord et le mont Œta au sud, — près de la ville d’Antikyra. La partie inférieure de cette spacieuse et fertile ville du Spercheios était occupée par les diverses tribus des Maliens, confinant au nord et à l’est à l’Achæa Phthiôtis : les Maliens les plus méridionaux, avec leur 1 Hérodote, VII, 132. Diodore, XI, 3. 2 Hérodote, VIII, 15-60. Cf. Isocrate, Panégyrique, Or. IV, p. 59. J’aurai occasion bientôt de faire remarquer la révolution qui s’opéra sur ce point dans le sentiment athénien entre la terre des Perses et celle du Péloponnèse. ville de Trachis, occupaient une plaine, — dans quelques endroits considérable, dans d’autres très étroite, enfermée entre le mont Œta et la mer. A partir de Trachis, la chaîne de l’Œta s’étendait à l’est, confinant de près au rivage méridional du golfe Maliaque : entre les deux se trouvait le mémorable défilé des Thermopylæ1. Sur la route de Trachis aux Thermopylæ, immédiatement en dehors du défilé et à l’embouchure des petits cours d’eau appelés le Phœnix et l’Asôpos, était située la ville d’Anthêla, célèbre par ses temples d’Amphiktyon et de Dêmêtêr Amphiktyonique aussi bien que par les réunions automnales du conseil amphiktyonique pour lequel des sièges étaient préparés dans le temple. Immédiatement auprès d’Anthêla, le versant septentrional de la haute et longue chaîne de l’Œta se rapprochait assez près du golfe, ou du moins d’un marécage inaccessible qui formait le bord du golfe, de manière à ne laisser de place que pour le passage d’un seul chariot. Cette entrée étroite formait la porte occidentale des Thermopylæ. A une petite distance, vraisemblablement à un mille environ (=1,600 mètres) à l’est, le même rapprochement étroit entre la montagne et la mer se répétait, — formant ainsi la porte orientale des Thermopylæ, non loin de la première ville des Lokriens, appelée Alpêni. L’espace entre ces deux portes était plus large et plus ouvert, mais il se distinguait et se distingue encore par son abondance de sources thermales, salées et sulfureuses. Quelques cellules y étaient préparées pour les baigneurs, ce qui faisait donner à l’endroit le nom de Chytri, c’est-à-dire les Bassins ; niais la quantité abondante d’eau minérale répandait sa vase et déposait sa croûte sur tout le terrain adjacent ; et les Phokiens, quelque temps auparavant, avaient essayé à dessein de conduire l’eau de manière à rendre le défilé entièrement impraticable, et en même temps ils construisaient un mur en travers près de la porte occidentale. Ils avaient agi ainsi pour arrêter les Thessaliens, qui avaient essayé d’étendre leurs conquêtes au sud et à l’est. Les sources chaudes, ici comme dans d’autres parties de Grèce, étaient consacrées à Hêraklês2, dont les exploits et les malheurs légendaires illustraient toute la contrée environnante : le mont Œta, Trachis, le cap Kenæon, les îles Lichades, la rivière Dyras. Quelques fragments de ces légendes ont été transmis et embellis par le génie de Sophokle, dans son drame des Trachiniennes. Tel était le théâtre général, deux ouvertures étroites avec un mille intermédiaire d’une route élargie et des sources d’eaux chaudes entre elles, — qui étaient connues dans l’antiquité sous le nom significatif des Thermopylæ, les Portes Chaudes ; ou quelquefois plus brièvement, de Pylæ, les Portes. A un point aussi près de Trachis, entre les montagnes et
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents