HISTOIRE GRECQUE - Tome Quatrième
287 pages
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HISTOIRE GRECQUE. ERNEST CURTIUS. Traduite de l'allemand sur la cinquième édition par A. Bouché-Leclercq. TOME QUATRIÈME. — PARIS - 1882 ...

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HISTOIRE GRECQUE ERNEST CURTIUS. Traduite de l'allemand sur la cinquième édition par A. Bouché-Leclercq. TOME QUATRIÈME. — PARIS  1882  ERNEST LEROUX, ÉDITEUR LIVRE CINQUIÈME. — LA DOMINATION DE SPARTE EN GRÈCE. CHAPITRE PREMIER. — Athènes sous les Trente. § I. - L'hégémonie spartiate. — § II. - La tyrannie des Trente. — § III. - La guerre civile. — § IV. - La Restauration. CHAPITRE DEUXIÈME. — Athènes après sa restauration. § I. - L'art et les mœurs. — § II. - La philosophie socratique. CHAPITRE TROISIÈME. — Sparte et la Perse. § I. - Sparte victorieuse. — § II. - Sparte menacée. CHAPITRE QUATRIÈME. — La guerre de Corinthe. § I. - Les huit années de guerre. — § II. - Avant et après la paix d'Antalcidas. CHAPITRE CINQUIÈME. — Les conséquences de la paix d'Antalcidas. LIVRE SIXIÈME. — THÈBES AU RANG DE GRANDE PUISSANCE GRECQUE. CHAPITRE PREMIER. — Soulèvement et résistance de Thèbes. § I. - Affranchissement de Thèbes. — § II. - Thèbes et Athènes contre Sparte. — § III. - Thèbes seule contre Sparte CHAPITRE DEUXIÈME. — Guerres offensives de Thèbes. § I. - Restaurations dans le Péloponnèse. — § II. — Apogée et fin de la puissance thébaine. LIVRE CINQUIÈME. — LA DOMINATION DE SPARTE EN GRÈCE (DE 404 A 379 AV. J.-C.) CHAPITRE PREMIER. — ATHÈNES SOUS LES TRENTE. § I. — L'HÉGÉMONIE SPARTIATE. La lutte des deux principaux États de la Grèce était terminée, non par suite de leur épuisement réciproque ou par un traité qui assignat de nouvelles limites à leur domination, mais par la victoire complète d'un parti et la soumission sans réserve de l'autre. Cette victoire, si brillante et si fort audessus des espérances qu'avait pu concevoir, durant les longues années de la guerre, le Spartiate le plus ambitieux, cette victoire était gagnée soudainement, sans danger ni peine, sans sacrifice d'argent ni du sang des citoyens ; elle était tombée aux pieds des vainqueurs comme un fruit mûr. Le succès était pour eux tout entier, sans bornes, et c'est avec l'argent étranger qu'ils s'étaient créé leur puissance maritime ; leurs propres ressources restaient intactes, et les forces à l'aide desquelles l'ennemi les avait si longtemps bravés, ils les tenaient maintenant à leur disposition.' Sparte demeurait le seul État puissant sur terre et sur mer, étroitement allié aux Perses, qui n'attachaient à leur assistance aucune condition oppressive pour Sparte. Les défaillances passées, les fautes, les défaites étaient oubliées ; c'est avec un nouveau respect que les Hellènes la considéraient ; ils lui montraient une grande confiance, et saluaient pleins d'espoir le triomphe qu'elle avait enfin obtenu sur Athènes comme le début d'une ère nouvelle et fortunée. Depuis Cythère jusqu'en Thrace, il ne se trouvait pas une cité grecque où se fit entendre une protestation contre la suprématie de Sparte et le droit qu'elle avait de diriger les affaires helléniques. Ni Sparte, ni aucun État de la Grèce n'avaient jamais atteint à ce degré de puissance ; puissance qui reposait sur une antique tradition, mais qui prenait un nouveau et solide point d'appui sur des bases matérielles et morales. D'autre part, cette haute situation n'allait pas sans des exigences et des prétentions considérables. On était en droit de compter que Sparte remplirait ses anciennes promesses, et qu'elle s'était préparée à sa nouvelle mission. Sparte était le plus ancien État qui eût exercé l'hégémonie ; elle n'avait jamais renoncé, non plus que ses partisans, au droit exclusif qu'elle s'attribuait à ce poste d'honneur : depuis l'expédition de Brasidas, elle était sortie de son étroite sphère ; elle était devenue puissance maritime, s'était familiarisée avec toutes les questions européennes et asiatiques et instruite aux leçons les plus diverses de l'expérience. Elle ne pouvait se dissimuler qu'il fallait créer en Grèce un nouvel ordre de choses répondant aux promesses qu'elle avait faites en s'engageant dans la guerre, trente ans auparavant ; elle sentait qu'il fallait remettre le vies x droit en honneur parmi les Grecs, et que l'assujettissement d'un État par un autre ne devait plus être toléré. Aussi tous les yeux se tournaient vers Sparte : la marche ultérieure de l'histoire grecque devait dépendre de la façon dont Sparte userait de son pouvoir pour répondre aux exigences de l'époque. On s'en remit pour les premières mesures à l'homme auquel on devait la victoire ; car on n'en a guère vu remporter de plus décisive, à laquelle l'État victorieux et les citoyens intéressés eussent si peu de part, qu'à la journée d'Ægospotamoi. Lysandre seul avait rendu possible et gagné la victoire ; en ses mains étaient concentrés les moyens qui semblaient indispensables pour en recueillir les fruits ; lui seul tenait dans sa main les fils qui lui servaient à diriger les partis et à régler au nom de Sparte les affaires de la Grèce. Il procédait en cela selon les principes traditionnels de la politique lacédémonienne. Ce qui avait de tout temps le plus sérieusement compromis la prépondérance de Sparte en Grèce, c'est que le mouvement des esprits avait fait naître et développé dans le pays des principes d'ordre social différents de ceux qu'on appliquait à Sparte. Aussi cherchaitelle, partout où elle se sentait les mains libres, à déposséder les gouvernements contraires, et à ramener sous son influence les cités qui s'étaient éloignées d'elle, en y établissant une constitution analogue à la sienne. C'est ce qu'elle avait fait à Argos, à Sicyone, en Achaïe1, et même son hostilité contre le régime de la tyrannie, cette lutte où elle avait jadis déployé toute son énergie, n'était autre chose au fond qu'une lutte contre la démocratie. Cette politique n'avait réussi qu'incomplètement dans le Péloponnèse même ; en dehors, elle n'avait été appliquée que dans des cas isolés. Le développement que prit Athènes en suivant son génie propre fit dégénérer le contraste offert depuis longtemps par les constitutions en un antagonisme des plus déclarés entre les États euxmêmes : autant la société athénienne affranchissait sa volonté de toutes les entraves et marchait en avant d'un mouvement incessant, autant Sparte se raidissait et se tenait sur la réserve. Chez elle la direction des affaires publiques é tait échue en partage à un groupe de plus en plus restreint ; elle s'était réduite de plus en plus à un État de guerriers et de fonctionnaires, ne faisant consister son rôle que dans la résistance à toutes les nouveautés. Ce contraste dans la politique extérieure devait devenir aussi au plus haut point le nœud de la politique intérieure ; la question constitutionnelle se confondit
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