Incidence n°1 - Qu est ce que la parenté ?
254 pages
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Incidence n°1 - Qu'est ce que la parenté ? , livre ebook

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Description


L'étude de la parenté, qui peut être considérée comme l'un des domaines fondamentaux de la recherche en anthropologie, a connu un bouleversement considérable au cours des années 1960-70, remettant en cause la possibilité d'une définition universelle de la parenté elle-même. Au fond, qu'est-ce que la parenté ?

Le numéro 1 de la revue Incidence se propose de répondre à cette question en basant sa réflexion sur les travaux de l'anthropologue américain David M. Schneider consacrés pour les uns à la parenté américaine, et pour les autres à la déconstruction de l'approche traditionnelle de la parenté en anthropologie.


Ce numéro a été réalisé sous la direction scientifique de
Jérôme Wilgaux

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2005
Nombre de lectures 112
EAN13 9782876231727
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

incidence1
MICHEL DEMAULE
INCIDENCE Publication semestrielle Octobre 2005, n° 1.
DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Cécile Gribomont
COMITÉ DE RÉDACTION James-Patrick Daughton, John Farhat, Frédéric Joulian, Bruno Karsenti, Valéry Laurand, Joëlle Le Marec, Alain Mahé, Bertrand Ogilvie, Enric Porqueres i Géné, Jean-Marc Proslier, Laurence Rouzaud, Jérôme Wilgaux.
SECRÉTAIRES DE RÉDACTION Delphine Boisselier et Laure Creff
RESPONSABLE DÉDITION Delphine Boisselier
DIRECTEUR DE Thierry de la
LA PUBLICATION Croix
ADRESSE DE LA RÉDACTION revue_incidence@yahoo.fr
ADMINISTRATION ET ABONNEMENTS Éditions Michel de Maule 41, rue de Richelieu - 75001 Paris
CONCEPTION GRAPHIQUE Chris Impens & Les 3TStudiO
La revue n’est pas responsable des manuscrits qui lui sont envoyés.
Incidenceest publiée avec le concours du Centre national du livre.
© ÉDITIONSTUM/MICHEL DEMAULE, 2005.
SOMMAIRE
Introduction,Jérôme Wilgauxp. 9 David M. Schneider et l’anthropologie de la parenté,Carles Salazarp. 25 La classification de la parenté trobriandaise et le relativisme culturel de David M. Schneider,Susan P. Montaguep. 51 David M. Schneider en Attique: le sang, le sperme dans les représentations de la parenté en Grèce ancienne, Jérôme Wilgauxp. 75 David M. Schneider et les symboles de la parenté: l’inceste et ses questionnements,Enric Porqueres i Génép. 91 Une relecture de David M. Schneider à la lumière des nouvelles familles,Anne Cadoretp. 105 La question de l’anonymat et de la connaissance des origines biologiques dans la procréation médicalement assistée par don d’ovocytes, Monique Bydlowskip. 123 Parenté, ethnicité, race et nation: sur les différents modes de partage de substances biogénétiques,Joan Bestardp. 131 Des nouveaux cadres des familles contemporaines aux nouvelles pathologies,Alain Lazartiguesp. 149 La médiation médicale,Monique Schneiderp. 169 Le roman de Henry James,Ce que savait Maisie: une aventure de la parenté,Jean-Marc Proslierp. 187 Morceaux choisis de l’œuvre de David M. Schneider, traduits par Cécile Gribomontp. 215 Résumés p. 248 Les auteurs p. 255
incidence
REVUE DE PHILOSOPHIE,DE LITTÉRATURE ET DE SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Incidence se propose de faire tourner chaque numéro autour d’une pensée pré-sentée dans un texte ou un ensemble de textes représentatifs de cette pensée ou d’un de ses aspects essentiels. Le ou les textes peuvent être des textes déjà connus, ou des textes peu connus, voire inédits, ou encore non traduits en français; la revue en don-nera alors une traduction originale. Les auteurs qui participeront à cette revue appar-tiennent à des domaines différents du champ de la recherche: anthropologie, sociologie, philosophie, psychanalyse, histoire, littérature, etc. Chacun de ces auteurs, avec l’intelligence du monde, les concepts, les modes d’argumentation, les modèles théoriques qui sont propres à ces disciplines, chacun donc avec sa rigueur et sa compétence, mais aussi avec sa passion, discutera avec liberté et détermination de cette pensée. Il s’agira d’envisager les multiples résonances qu’elle peut susciter aujourd’hui, son impact, ses prolongements, son actualité dans chacun de ces domaines – le degré d’incidence de cette pensée se mesurant dans la rencontre d’intérêts, d’interrogations qu’elle réussit à créer autour d’elle, et dans la solidarité intellectuelle, la communication et l’échange d’idées qu’elle parvient à vivifier d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre. À travers une situation d’éclatement des sciences humaines, de dispersion des théories, de richesse illimitée des données, le projet de la revue consistera à tenter un certain recentrage, modeste attachement à un centre en effet: la pensée d’un autre. Attachement qui prend son sens dans l’idée pour nous essen-tielle de fidélité: il s’agira dans tous les cas d’être attentif à la restituer dans son véri-table éclairage, son contexte, avec les problèmes que l’auteur s’est posés, les impasses théoriques qu’il devait affronter. La fidélité doit s’associer au questionnement, à la mise à l’épreuve de cette pensée, prise dans la continuité qu’elle entretient avec nous. En somme, qu’elle appartienne au passé ou au présent, il s’agit d’en activer l’incidence dans notre monde contemporain, cela dans la conscience du caractère relatif de la contribution à sa mise en résonance.
QUEST-CE QUE LA PARENTÉ? AUTOUR DE LŒUVRE DEDAVIDM. SCHNEIDER
Ce numéro a été réalisé sous la direction scientifique de Jérôme Wilgaux
« Le mariage ne dérive point de la nature. — La famille orientale diffère entièrement de la famille occidentale. — L’homme est le ministre de la nature, et la société vient s’enter sur elle. — Les lois sont faites pour les mœurs, et les mœurs varient. »
Ces paroles prononcées devant le Conseil d’État par Napoléon lors de la discussion du Code civil sont citées par Balzac dans son introduction à laPhysiologie du mariage (Paris, 1824-1829).
INTRODUCTION
Jérôme Wilgaux
Nul ne contestera que ces quarante dernières années ont été mar-quées, en France comme dans les autres pays occidentaux, par un profond renouvellement de l’« ordre familial ». La « révolution sexuelle » et la diversification des formes d’unions, les redéfinitions de l’autorité au sein de la famille, les modifications apportées aux règles de filiation et de trans-mission, le développement de nouvelles techniques de reproduction sont autant d’évolutions radicales qui ont eu pour effet de dissocier ce qui était auparavant uni dans le cadre du « sacro-saint mariage », à savoir l’alliance, la filiation, la sexualité et la procréation. Chaque année, de très nombreuses publications (études spécialisées, ouvrages de vulgarisation, témoignages personnels, etc.) s’inquiètent ou se félicitent de ces innovations, et plus généralement se donnent bien sûr pour objectif d’essayer de les comprendre. Pour son premier numéro, notre revue a souhaité participer à ces débats en partant de questions fondamentales mais, en fin de compte, insuffisamment approfondies: Comment définir aujourd’hui la parenté? Quel est le contenu exact de cette relation et quels en sont les fonde-ments? Rappelons dans un premier temps les définitions conventionnelles: sont regroupés dans la catégorie des « parents » tout à la fois les consan-guins (à savoir les ascendants, les descendants et les collatéraux) et les 1 alliés (c’est-à-dire les personnes unies par le mariage). Le domaine de la parenté semble donc comprendre, entre autres, tout ce qui concerne le renouvellement des générations, en particulier par la reproduction biolo-gique. Mais il convient de prendre en compte l’enseignement de l’anthropologie, discipline qui ne cesse de nous répéter depuis la fin du
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Incidence
e XIXsiècle que les relations de parenté doivent faire l’objet d’une approche susceptible de mettre en valeur leur dimension sociale. Nous sommes bien dans le domaine de la culture, et non de la nature. De ce point de vue, un système de parenté est un ensemble organisé de catégo-ries sociales qui, en tant que tel, n’obéit pas à une logique purement bio-logique; l’adoption, pratiquée dans la plupart des sociétés humaines, en est un bon exemple puisqu’elle donne à un couple (ou à une seule per-sonne) des enfants qu’il n’a pas procréés. Une telle prise de position constitue le point de départ de toute étude anthropologique. Lisons par exemple ce qu’écrit Michael Houseman: « Intégrée à des systèmes qui sont à la fois d’action (définissant des régularités de comportement) et de pen-sée (définissant des structures conceptuelles), la parenté représente avant 2 tout une réalité culturelle, répondant à des déterminations propres . » Un système de parenté consiste donc d’abord en une classification, une nomenclature indispensables pour assurer le bon fonctionnement d’une société puisqu’elles permettent de distinguer les parents des non-parents, les « consanguins » des « alliés », les proches des parents éloignés, ceux avec lesquels il est possible de se marier de ceux avec lesquels toute union est impossible, etc. Et ces catégories ne peuvent être considérées comme fondées sur des réalités biologiques. Pour le démontrer, reprenons un exemple classique de l’anthropologie sociale, l’opposition des cousins parallèles et croisés. Des cousins sont dits « parallèles » lorsqu’ils sont nés de deux frères ou de deux sœurs (soit des germains de même sexe), et « croisés » lorsqu’ils sont nés d’un frère et d’une sœur (soit des germains 3 de sexe opposé) . D’un point de vue biologique, cette distinction n’a guère de pertinence: par rapport à un individu de référence qu’il est convenu d’appeler Ego, tous ses cousins, qu’ils soient croisés ou parallèles, partagent le même coefficient de corrélation génétique (soit 0,125). Pourtant, dans de très nombreuses sociétés, cette distinction joue un rôle fondamental, puisqu’elle détermine la catégorie des conjoints possibles: Ego ne peut pas épouser ses cousines parallèles, considérées comme des sœurs, tandis qu’il peut, ou doit, épouser l’une de ses cousines croisées. Comme l’ont montré les travaux de Claude Lévi-Strauss, cette opposition repose en fait sur une exigence sociale, celle de l’échange de femmes entre groupes de parenté. Des cousins sont ainsi classés dans des catégo-ries différentes, selon que leurs parents étaient des germains de même sexe ou de sexe opposé, car cette différence de sexe implique des destins
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