Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)
181 pages
Français

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Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) , livre ebook

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Description

Le continent africain ploie sous le poids de sa dette qui obère ses chances de relance économique. L'initiative PPTE lancée conjointement par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale en 1996 vise à ramener la dette des pays éligibles à un niveau soutenable. Il s'agit, et c'est une première pour le continent, de développer les capacités de l'Etat, de la société civile et des collectivités locales afin de sceller un contrat de développement participatif et re-distributif. L'analyse est ensuite appliquée au Cameroun.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 155
EAN13 9782336281384
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Pasteur José BINOUA, Centrafrique, l’instabilité permanente , 2005.
Albert M’PAKA, Démocratie et administration au Congo-Brazzaville , 2005.
Jean-Pierre PATAT, Afrique, un nouveau partenariat Nord-Sud, 2005.
Robert Edmond ZIAVOULA, Le Congo, enjeu territorial et développement local , 2005.
Mwayila TSHIYEMBE (sous la direction de), La transition en République Démocratique du Congo : bilan, enjeux et perspectives, 2005.
Paul SONI-BENGA, Les non-dits des violences politiques du Congo-Brazzaville, 2005.
domi Jean Marie DORÉ, Résistance contre l’occupation en Région Forestière. Guinée 1800-1930 , 2005.
Mamadou Dian Cherif DIALLO, Répression et enfermement en Guinée. Le pénitencier de Fotoba et la prison de Conakry de 1900 à 1958 , 2005.
N’do CISSÉ, Les rites initiatiques chez les Sénoufo, 2005.
François DURPAIRE, Les Etats-Unis ont-il décolonisé l’Afrique noire francophone ? , 2005.
Eugénie MOUAYINI OPOU, Le Royaume Téké, 2005.
Dominique QUENUM, Ouidah au coeur de son destin, 2005
Pierre ERNY, L’éducation au Rwanda au temps des rois , 2005.
Placide MOUDOUDOU, Jean-Paul MARKUS, Droit des institutions administratives congolaises , 2005.
Gabriel HAMANI, Les Notables Bamiléké de l’Ouest-Cameroun : rôle et organisation dans les institutions traditionnelles, 2005.
Axel Eric AUGÉ, Le recrutement des élites politiques en Afrique subsaharienne., 2005.
Albert KALONJI, Congo 1960 — La sécession du Sud-Kasaï, 2005.
J.-M.K. MUTAMBA MAKOMBO, Patrice Lumumba correspondant de presse (1948-1956) , 2005.
Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)
Quels enjeux pour l'Afrique?

Octave Jokung Nguena
www.librairieharmattan.com e-mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747590860
EAN : 9782747590860
Sommaire
Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION Remerciements Chapitre 1 - LE CONTEXTE Chapitre 2 - LA PROPOSITION Chapitre 3 - LES ENJEUX Chapitre 4 - LE CAS DU CAMEROUN CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE LEXIQUE Afrique et Questions coloniales à l’Harmattan
INTRODUCTION
Au début du troisième millénaire, la dette extérieure des pays en voie de développement (PVD) était évaluée à environ 2550 milliards de dollars, soit plus de 35% de leur revenu. Dette majoritairement détenue par des créanciers officiels issus des pays du Nord et organismes financiers multilatéraux tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale ainsi que leurs structures affiliées. Cette situation alarmante compromet la réalisation des huit objectifs de développement du Millénaire qui consistent à (1) réduire l’extrême pauvreté et la faim, (2) assurer l’éducation primaire à tous, (3) promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, (4) réduire la mortalité infantile, (5) améliorer la santé maternelle, (6) combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies, (7) assurer un environnement durable et (8) mettre en place un partenariat mondial pour le développement. L’initiative Pays Pauvres Très Endettés dite PPTE lancée en 1996 au Sommet du G7 de Lyon conjointement par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International et renforcée en 1999 lors du Sommet du G7 de Cologne a pour objectif de ramener le service de la dette à un niveau raisonnable et de permettre ainsi aux pays concernés de lutter efficacement contre la pauvreté d’une part et de relancer leur croissance d’autre part. L’essentiel des pays éligibles à l’initiative fait partie de l’Afrique subsaharienne (34 sur les 42 pays concernés dans le monde) qui s’illustre par sa marginalisation et sa paupérisation. Cet état est la résultante des différentes politiques menées dans les pays africains au cours des quatre dernières décennies avec le concours ou non des organismes de Bretton Woods. Politiques pour l’essentiel conduites pendant les vingt dernières années et concomitantes aux chocs pétroliers d’une part et aux crises économiques mondiales d’autre part.

Les solutions adoptées par le passé pour simultanément relancer les économies des pays africains et développer le continent ont été le plus souvent d’origine externe. Il s’agissait entre autres de plans d’ajustement structurel renforcés ou non conduits sous la houlette du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Les résultats de ces actions sont contrastés pour ne pas dire en deçà des attentes ayant été placées en elles. Simultanément des actions d’origine interne ont été menées à l’image de la création d’union douanière, d’union économique régionale ou encore d’union monétaire. La forme ultime étant toutefois une émanation de la zone CFA. Les résultats sont également contrastés.

A l’orée du 21 ème siècle, la situation de l’Afrique s’avère critique à plusieurs égards. A l’image de l’indice de développement humain (IDH) qui se situe en 2002 entre 0,273 (rang 177) pour la Sierra Léone et 0,745 (rang 92) pour la Tunisie, avec une moyenne de 0,465 pour l’Afrique subsaharienne tandis que la Norvège occupe le premier rang avec un indice égal à 0,956. En ce qui relève de l’espérance de vie à la naissance, elle est en moyenne de 46,3 années dans cette partie du continent et oscille entre 32,7 ans en Zambie et 72,7 ans en Tunisie pour l’ensemble du continent africain. Ce, alors que l’espérance de vie la plus élevée se trouve au Japon avec 81,5 années. D’autre part, plus de la moitié de la population du continent vit sous le seuil de pauvreté. Parallèlement, le fardeau de la dette se fait de plus en plus pesant et de moins en moins supportable. A la fin de l’année 2004, la dette extérieure du continent africain était évaluée à 275 milliards de dollars dont plus du quart est dû aux institutions multilatérales et aux gouvernements étrangers. La part revenant aux institutions multilatérales s’établissait à 78 milliards de dollars. L’Afrique subsaharienne quant à elle comptabilisait une dette extérieure de 223 milliards de dollars dont quatre-vingt-dix pour cent à long terme. La part revenant aux institutions internationales et aux gouvernements étrangers s’élevait à 198 milliards de dollars. Pour le continent africain, la dette représentait en 2004 environ 43,4% de son produit intérieur brut (PIB) tandis qu’au niveau de l’Afrique subsaharienne, elle correspondait à 46,7% du PIB. La gestion de la dette externe africaine s’avère être un des challenges à relever dans l’avenir d’autant plus que les intérêts qu’elle a générés pendant la décennie 1990-2000 représentaient plus de 100% de l’encours total tandis que le service de celle-ci culminait à 26,8 milliards de dollars en 2004.

L’échec patent des politiques d’ajustement, la paupérisation du continent et l’alourdissement de la charge de la dette ont conduit les acteurs en présence à réagir et proposer de nouvelles solutions. Il s’agit de l’initiative multilatérale PPTE, de l’initiative bilatérale C2D et du NEPAD. Les deux premières étant d’origine externe tandis que la dernière est d’origine interne. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’initiative PPTE, dans le cas de l’Afrique subsaharienne, qui est exemplaire dans la mesure où elle fait intervenir pour la première fois les gouvernements concernés, les bailleurs de fonds et les populations des pays impliqués. Il est question de réduire, voire d’annuler la dette des pays éligibles à l’initiative. Dans tous les cas, le service de la dette de ces pays devra être ramené à un niveau jugé supportable, c’est-à-dire n’obérant pas les chances de développement et les possibilités de réduction de la pauvreté. Se posera alors avec acuité la problématique de la gestion des sommes ainsi libérées.

L’annulation pure et simple de la dette mènerait à générer une asymétrie d’information entre les pays prudents dans leur gestion et les pays dispendieux dans la leur. De plus, les pays dispendieux bénéficieraient d’une aide plus importante que les pays prudents et nous serions en situation de sélection adverse dans la mesure où les meilleurs seraient pénalisés de ne pas s’être plus endettés. Situation qui traduit l’incapacité des bailleurs de fonds à discerner les pays prudents de

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