L administration face au développement
295 pages
Français

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L'administration face au développement , livre ebook

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Description

Grâce à l'ascendant exercé sur l'ensemble des populations placées sous leurs ordres, les chefs d'unités administratives camerounaises sont capables de mobiliser, sensibiliser et mettre les hommes debout pour le travail de production des richesses. Ils disposent des capacités non seulement pour transformer la vie et le milieu, mais encore transporter les villes vers les campagnes. Malheureusement, cet énorme potentiel est inexploré et négligé des pouvoirs publics dans les états en développement.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 105
EAN13 9782296211599
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’administration face au développement
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-06849-0
EAN : 9782296068490
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Dagobert AVOM ABEGA
L’administration
face au développement
L’Harmattan
Illustration : Dans l’optique de réduction de la pauvreté, la photo de couverture rend compte de la visite d’organisation, de galvanisation et d’encadrement d’un groupe de travail par l’autorité administrative.
INTRODUCTION
Il est difficile aux hommes dans les cités, de parler de la pauvreté rurale avec aisance. Généralement, les citoyens issus des villages mais désormais installés dans les villes, évitent d’évoquer ce sujet par complexes et pudeur, attachés qu’ils sont à l’émancipation et à l’affranchissement pour s’intégrer dans la modernité.
Adjoint au préfet puis sous-préfet, j’ai eu le privilège d’exercer pendant une dizaine d’années dans ces circonscriptions qualifiées souvent de moindre importance, et se caractérisant par l’éloignement de la ville.
Dans les villages disséminés dans la forêt et la savane, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes à l’aspect négligé et l’allure effacée, vivent dans une misère indescriptible.
Au quotidien, ils font face à l’enclavement et ses corollaires, l’habitat délabré et l’insalubrité du milieu de vie, le manque d’eau potable et d’électricité, la malnutrition, la famine et les épidémies, la courte espérance de vie… ; le tout couronné par le manque ou l’insuffisance de ressources financières, pour jouir d’un mode de vie conforme aux canons du modernisme.
Pris de tous cotés et au même moment par ces nombreuses difficultés, les ruraux apparaissent généralement désespérés, inférieurs, vulnérables et impuissants. Aussi, des foules de jeunes des deux sexes se dirigent-elles à l’exode vers les villes, pour fuir un phénomène dont la principale caractéristique est de saper la dignité de l’homme, tout en freinant son épanouissement.
Qu’est-ce qui saurait bien justifier la persistance de telles misères dans des milieux regorgeant pourtant d’immenses richesses naturelles, et dans des pays où tout est encore à gagner des hommes, à créer et à construire ; pourquoi les actions d’envergure conduites aussi bien par les pouvoirs publics que par la communauté internationale tardent-elles à produire les effets escomptés sur le terrain ?
L’examen des stratégies de réduction de la pauvreté élaborées et mises en exécution par la plupart des Etats en développement, démontre que les ruraux qui constituent pourtant la plus grande tranche des populations nationales, ne jouent malheureusement qu’un rôle de figurants sur la scène du combat contre les misères.
En effet, marginalisés et peu écoutés, ils ne sont point considérés comme les acteurs et les leviers de la création des richesses et de la transformation du milieu. Ils sont davantage regardés comme des éternels assistés et des simples bénéficiaires des bontés des pouvoirs publics et des autres générosités intérieures et extérieures.
De ce fait, le développement de nos Etats est considéré comme l’apanage des pouvoirs publics, des institutions financières internationales, des organisations non gouvernementales, des opérateurs économiques et des élites. Aussi le progrès et le changement apparaissent-ils aux yeux des populations rurales, comme un miracle qui transformera par une nuit les villages en de belles villes, et les pistes en autoroutes encombrées de véhicules.
Or, si les millions d’hommes qui peuplent nos campagnes sont tirés de la somnolence habituelle, s’ils sont soulagés des pesanteurs sociales et psychologiques qui les tiennent cloués au sol, s’ils sont enfin mobilisés, organisés, structurés et transformés pour libérer par le travail les énormes potentialités de progrès confisquées dans les bras,… alors ils se lèveront pour contribuer de manière significative, aux côtés de l’Etat et des autres acteurs du développement.
Organisées et orientées, les populations pourront ainsi s’engager résolument dans la voie des productions de marché propices à la constitution des fortunes individuelles, collectives et nationales. L’on passera ainsi de l’état de pauvreté à celui du bien-être.
A travers des morceaux choisis des tournées agrémentés d’aventures croustillantes, mon bic tremblant encore d’une grande émotion à l’évocation de tous ces souvenirs du terrain, j’ouvre les portes sur la pauvreté.
C’est ici que chacun de nous, reconnaissant celle de son village, découvrira également ces pistes de proximité longtemps négligées aussi bien des décideurs que des populations mêmes, mais adaptées pour permettre à nos campagnes de rattraper en un temps réduit, le retard accumulé et accusé au plan du développement.
« Commandement et pauvreté » présente dans le premier chapitre les caractéristiques du phénomène, ses causes étant examinées dans les trois suivants, tandis que les trois derniers offrent des esquisses de solutions.
Parce que s’inspirant des observations et des expériences conduites sur le terrain d’une part, et d’autre part des témoignages des vieillards, des paysans et des différents acteurs ruraux en général, le livre ne saurait offrir les grandes théories classiques auxquelles certains se seraient attendus.
Le lecteur avisé voudra par conséquent me pardonner de ne pas trouver ici une bibliographie dense et variée, ou encore un débat nourri à partir des grandes théories classiques que les économistes rompus, les chercheurs et les théoriciens de la question présentent généralement.
Convaincu, en effet, que les solutions des misères dépendent aussi en grande partie des pauvres, ma préoccupation a porté sur la collecte à partir de l’intérieur, des clichés pour alimenter la réflexion des décideurs et des spécialistes des questions de pauvreté rurale. Dans l’optique de la création des richesses et du développement en général, il s’est agi de proposer une stratégie pratique qui favorise la mise en cohésion des dynamismes et des forces locaux jusqu’ici somnolents, pour le jaillissement de l’économie et l’expansion de la prospérité dans les milieux ruraux pauvres.
L’originalité de l’idée, le style simple et les abondantes illustrations qui permettent une lecture digeste de l’ouvrage, peuvent s’avérer comme une contribution majeure. Puisse alors ma modeste expérience permettre aux gouvernants de prendre les mesures adaptées, comportant aussi les travaux des chercheurs et des éminents théoriciens de la question.
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE RURALE
Les foules excitées qui nous envahissent dans les villages au cours des tournées administratives, ont parfaitement conscience d’accueillir non seulement les oreilles, les yeux et les bouches indiqués pour porter leurs doléances au sommet de l’Etat, mais aussi des fonctionnaires capables de transformer leurs conditions de vie en apportant des solutions locales aux misères qui les tiennent.
A l’observation, les paysans qui se pressent aux portes des chapelles dans les villages sont aussi, au-delà des promesses de gain d’une félicité après la mort, à la recherche secrète du miracle qui les dégagera du joug de la pauvreté.
L’encyclopédie Encarta, dans son édition de l’année 2004, définit la pauvreté comme étant la situation dans laquelle se trouve une personne ne disposant pas de ressources suffisantes, pour conserver un mode de vie normal ou y accéder. Le petit Larousse pour sa part dit qu’un homme pauvre, est celui qui est dépourvu ou mal pourvu du nécessaire.
A côté de ces définitions s’inspirant des sociétés développées ou encore des milieux urbains où les territoires étant déjà aménagés et la prospérité répandue à la majorité, des minorités qui ont manqué d’aptitudes et de dynamisme vivent en marge de l’épanouissement général, la pauvreté rurale par contre est une situation particulière et bien grave.
Plutôt que d’impliquer des catégories, elle concerne des millions d’ind

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